Économie et Statistique n° 447 - 2011  L'inflation perçue - L'arbitrage entre emploi et inactivité des mères de jeunes enfants - L'assurance habitation dans les départements d'Outre-mer - Les effets du lieu de résidence sur l'accès à l'emploi

Economie et Statistique
Paru le :Paru le12/07/2012
Jérôme Accardo, Claire Célérier, Nicolas Herpin et Delphine Irac
Economie et Statistique- Juillet 2012
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L'inflation perçue

Jérôme Accardo, Claire Célérier, Nicolas Herpin et Delphine Irac

Depuis plusieurs années, les opinions personnelles sur l'inflation (OPI) des consommateurs, mesurées par l'enquête de conjoncture auprès des ménages, surestiment en moyenne le niveau de l'inflation tel que l'évalue l'indice des prix à la consommation (IPC). Deux types d'explications sont d'abord envisagés. Une première approche est de nature socio-politique : l'opinion des consommateurs sur le niveau d'inflation ne serait pas la résultante de leurs propres observations des prix des biens et des services, mais une construction collective, suivant le modèle de la rumeur, suscitée par une défiance envers les informations officielles et la nourrissant, et amplifiée par le traitement médiatique des évènements économiques. La seconde approche postule, au contraire, que les consommateurs observent bien les évolutions des différents prix et, à l'instar des instituts statistiques, construisent leur appréciation de l'inflation comme la moyenne de ces évolutions. L'écart entre l'OPI et l'IPC proviendrait alors soit de différences dans les pondérations utilisées (alors que les instituts statistiques se réfèrent à un panier de consommation moyen, les consommateurs retiendraient leur propre structure budgétaire), soit de divergences dans l'appréciation de l'évolution des prix des différents produits. Après avoir discuté ces deux approches et souligné leurs insuffisances, l'étude présente une troisième approche fondée sur l'information du consommateur et sa situation d'achat. Le mécanisme essentiel a deux composantes : d'une part, le consommateur observe d'autant mieux les évolutions de prix que les produits correspondants sont achetés plus fréquemment. D'autre part, il est amené à surpondérer les prix en hausse par rapport à ceux qui restent stables ou diminuent, dans la mesure où ce sont les premiers qui peuvent constituer une menace pour l'équilibre de son budget. Ne tenant pas suffisamment compte des prix à la baisse, l'OPI est alors systématiquement au-dessus de l'IPC.

Economie et Statistique

No 447

Paru le :12/07/2012