Économie et Statistique n° 403-404 - 2007 Santé, vieillissement et retraite en Europe

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/12/2007
Roméo Fontaine, Agnès Gramain et Jérôme Wittwer
Economie et Statistique- Décembre 2007
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Les configurations d'aide familiales mobilisées autour des personnes âgées dépendantes en Europe

Roméo Fontaine, Agnès Gramain et Jérôme Wittwer

L'enquête Share permet d'étudier l'aide apportée par leurs enfants aux personnes dépendantes âgées d'au moins 65 ans, dans les pays d'Europe. Comment les comportements individuels s'articulent-ils pour donner lieu à des configurations familiales d'aide ? Deux modalités d'implication sont envisagées, selon que les enfants cohabitent ou non avec leur parent dépendant. La proportion de personnes âgées dépendantes recevant un soutien de leur entourage, sous une forme ou sous l'autre, est remarquablement homogène : de 79 % en Suède et aux Pays-Bas à 87 % en Italie. Dans les pays du Nord, la moindre cohabitation inter-générationnelle est en effet compensée par une aide plus fréquente des enfants non cohabitants. Dans les six pays étudiés ici, l'implication des enfants est plus forte lorsque le degré de dépendance du parent est plus élevé et lorsqu'il n'a pas de conjoint. Cependant, le gradient Nord-Sud se retrouve dans la manière dont les enfants s'adaptent à l'absence de conjoint auprès de leur parent dépendant : accroissement de la cohabitation des filles au Sud, accroissement de l'aide « à distance » des fils comme des filles au Nord. La présence d'un conjoint auprès du parent dépendant semble modifier les logiques d'implication des enfants. Si le parent dépendant bénéficie de l'aide de son conjoint l'implication des enfants relève de décisions individuelles conduisant à une probabilité de soutien croissante avec le nombre d'enfants. L'implication auprès des parents sans conjoint relèverait au contraire d'une logique de fratrie visant à leur assurer une probabilité de soutien identique quel que soit le nombre de leurs enfants. Dans les fratries de deux enfants dont le parent est seul, une interaction asymétrique se dessine entre les comportements de l'aîné et du cadet. En moyenne, l'implication du cadet dépendrait de celle de l'aîné (la probabilité de s'impliquer du cadet serait plus faible si l'aîné s'implique lui-même), mais non l'inverse.

Economie et Statistique

No 403-404

Paru le :01/12/2007