Économie et Statistique n° 414 - 2008 Démographie médicale et carrières des médecins généralistes - La prise en compte des revenus du patrimoine dans la mesure des inégalités - Organisation du travail dans la semaine des individus et des couples actifs

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/01/2009
Brigitte Dormont et Anne-Laure Samson
Economie et Statistique- Janvier 2009
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Démographie médicale et carrières des médecins généralistes : les inégalités entre générations

Brigitte Dormont et Anne-Laure Samson

En France, l’offre de soins ambulatoires est régulée depuis 1971 par le numerus clausus, qui fixe le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine. Fixé initialement à 8 588 places, il n’a vraiment diminué qu’à partir de 1978, jusqu’à atteindre 3 500 places en 1993. L’arrivée des cohortes nombreuses du baby-boom et la faiblesse des restrictions initiales ont permis l’installation de générations nombreuses de médecins débutants. Ce n’est qu’à partir de 1987 (soit neuf ans après 1978, du fait de la durée des études médicales) que l’on observe un impact du numerus clausus sur le nombre de médecins débutants. Un panel représentatif des généralistes du secteur 1 sur la période 1983-2004 permet d’analyser les déterminants de leurs honoraires et l’impact des fluctuations du numerus clausus sur leurs carrières. La localisation et les revalorisations tarifaires ont un impact considérable sur les honoraires. Les profils de carrières des médecins diffèrent fortement de ceux des salariés : toutes choses égales par ailleurs, leurs honoraires progressent rapidement en début de carrière pour diminuer en moyenne dès la douzième année d’expérience. Tout se passe comme si les médecins préféraient concentrer leur effort au début de leur expérience professionnelle pour alléger ensuite leur charge de travail. Les honoraires des médecins dépendent fortement de la situation de la démographie médicale lors de leur installation. L’écart entre les honoraires permanents des différentes cohortes peut atteindre 20 %, toutes choses égales par ailleurs. Les cohortes installées dans les années 1980 subissent les impacts conjoints du baby-boom et d’un numerus clausus élevé : elles perçoivent les honoraires les plus faibles. La diminution du numerus clausus a permis d’améliorer la situation des cohortes ultérieures. Une comparaison des distributions d’honoraires en termes de dominance stochastique montre que les écarts liés à l’hétérogénéité non observée ne compensent pas les différences

Economie et Statistique

No 414

Paru le :01/01/2009