Économie et Statistique n° 386 - 2005 La représentation des habitants de leur quartier : entre bien-être et repli - La rigidité des prix en France : quelques enseignements des relevés de prix à la consommation - Les salaires sont-ils rigides ? Le cas de la France à la fin des années 1990
La représentation des habitants de leur quartier : entre bien-être et répli
Jean-Louis Pan Ké Shon
À partir de réponses à la question « Pouvez-vous dire, en quelques mots, ce que votre quartier représente pour vous ? », cet article s'emploie à caractériser les modes d'habiter de la population. Six types d'habitants ressortent. Les « avantagés » portés sur les offres d'activité de loisirs procurés par les centres-villes, sont des actifs favorisés logeant dans des quartiers aisés ; les « enracinés » à la sociabilité développée mènent une relation fusionnelle avec leur lieu de vie sans que les caractéristiques du quartier n'interviennent réellement dans leur jugement ; les habitants « globalement satisfaits » majoritaires, moins typés ; les « repliés », entretenant des rapports interpersonnels problématiques, se plaignent de l'isolement aussi bien relationnel que spatial et du manque d'activité ; les « non-investis » qui expriment leur manque d'attachement au quartier, leur retrait sur leur logement ou qui vivent en dehors de leur quartier. Pour finir, des « insécures » qui sont confrontés aux nuisances et à l'insécurité, logeant d'abord dans l'habitat social des quartiers ouvriers et pauvres urbains. Le type d'habitat, les aménités et l'équipement, les qualités de l'environnement de l'immeuble et les problèmes déclarés préoccupants dans le quartier n'ont pas de corrélation systématique avec ces six différents types de résidants car divers vécus et logiques individuels coexistent. De plus, à caractéristiques locales et socioprofessionnelles données, les appréciations des résidants se distinguent selon d'autres dimensions qui ne s'interprètent pas toutes en termes de hiérarchie sociale, ou alors moins clairement. Néanmoins ce sont bien les habitants les plus modestes qui, avec les désavantages liés à leur statut socioprofessionnel, cumulent les désavantages de leur implantation résidentielle.
Economie et Statistique
No 386
Paru le :01/03/2006