Un taux de chômage de 22,3 % en moyenne en 2014 Rénovation de l’enquête emploi en Guyane

En 2014, près de 60 % des Guyanais sont actifs. Ce chiffre place la Guyane non seulement derrière la France hexagonale (71,4 %) mais aussi derrière les autres départements français d’Amérique (DFA). Cela s’explique par la forte inactivité que connaissent les femmes guyanaises. En effet, seulement 52,7 % d’entre elles sont actives contre 60,3 % des Guadeloupéennes et 63,6 % des Martiniquaises alors que les taux d’activité des hommes sont compris en 67 % et 68 %. Le faible taux d’activité des moins de 25 ans, avec seulement un jeune sur quatre en activité, s’explique par le taux de scolarisation élevé dans cette tranche d’âge.

En 2014, pour la première fois, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) (Définitions) dans les DOM est évalué comme en métropole, tout au long de l’année et non plus uniquement sur le second trimestre. Il s’élève à 22,3 % en moyenne en Guyane chez les 15 ans ou plus. Si ce taux est largement plus élevé que le taux observé en métropole (9,9 %), il se situe entre ceux observés en Martinique (19,4 %) et en Guadeloupe (23,7 %). Ce taux de chômage ne peut être comparé directement avec le dernier taux publié en raison des changements de méthodes (Méthodologie).

La Guyane compte, en moyenne au cours de l’année, 18 300 chômeurs pour une population active de 81 300 personnes. Comme dans les autres DFA et en métropole, l’âge est un des facteurs les plus déterminants de l’accès à l’emploi. Toutefois, avec 40 % de chômage chez les moins de 25 ans, les jeunes restent comparativement moins touchés en Guyane qu’en Martinique (50,6 %) et en Guadeloupe (56,3 %). De plus, la Guyane est le territoire qui connaît les plus fortes inégalités entre hommes et femmes en termes d’accès à l’emploi. En effet, 28,5 % des femmes y sont au chômage contre 16,9 % des hommes (soit 11,6 points d’écart). Cet écart n’est que 3,6 points en Guadeloupe et à peine 1 point en Martinique.

Le diplôme reste la protection la plus efficace contre le chômage. Les Guyanais diplômés du supérieur sont nettement moins touchés par le chômage que les bacheliers, les titulaires d’un BEP ou d’un CAP et surtout que ceux qui n’ont aucun diplôme.

En Guyane, parmi les 55 200 personnes inactives au sens du BIT, 36,3 % souhaitent trouver un emploi (20 031) sans pour autant être considérées comme chômeurs au sens du BIT : elles constituent le halo autour du chômage. Parmi les individus appartenant au halo, la plupart sont disponibles pour prendre un emploi sans faire les recherches nécessaires pour être comptabilisés comme chômeurs (26,3 % des inactifs de 15 à 64 ans). Ceux qui souhaitent un emploi sans faire aucune recherche et n’étant pas disponibles (7,1 %) et ceux qui recherchent un emploi sans être disponibles (2,7 %) complètent ce halo. De plus, le rapport du nombre de personnes dans le halo sur le nombre de chômeurs est de 1,09 en Guyane alors qu’il n’est que de 0,75 en Martinique et de 0,65 en Guadeloupe. Ce chiffre indique clairement qu’en Guyane les personnes souhaitant un emploi se tournent plus vers l’inactivité que vers le chômage essentiellement du fait de la non recherche d’emploi. En outre, il explique pourquoi le taux de chômage de la Guyane se situe en-dessous de celui de la Guadeloupe.

En Guyane, le taux d’emploi des 15-64 ans est en moyenne de 46,2 % au cours de l’année 2014. Ce taux d’emploi place la Guyane en-dessous de la métropole dont le taux d’emploi est de 64,3 % mais aussi légèrement en-dessous des autres DFA (52,6 % en Martinique et 48,1 % en Guadeloupe). Sur les 63 100 Guyanais en emploi, 11,9 % se trouvent en situation de sous-emploi (Définitions) contre 6 % en France métropolitaine. Le temps partiel subi est près de deux fois plus répandu (11,7 % contre 6 % en France métropolitaine).

En Guyane, les femmes sont particulièrement pénalisées en termes d’accès à l’emploi. Ainsi, en 2014, à peine 37,6 % d’entre-elles sont en emploi contre 55,9 % des hommes. Cet écart de plus de 18 points confirme les inégalités hommes femmes sur le marché de l’emploi. (7 et 4 points en Guadeloupe et en Martinique). Enfin, tout comme pour le taux d’activité, le taux d’emploi des plus jeunes se situe largement en-dessous de celui des 25-64 ans en raison de la poursuite de leurs études. Si l’on restreint le champ aux moins de 25 ans n’étant plus scolarisés, ce taux ne dépasse pas les 30 %, soulignant les difficultés des plus jeunes à accéder à l’emploi.