Insee Flash Pays de la LoireAvoir trois enfants à la maison : une situation fréquente dans les Pays de la Loire

Christophe Fouchard (Insee)

Les Pays de la Loire sont la 3e région métropolitaine comptant la plus forte proportion de familles nombreuses (23 %). La plupart de ces familles ont exactement trois enfants et elles sont davantage répandues en Mayenne et en Maine-et-Loire. La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est plus difficile pour les mères de familles nombreuses, même si le temps partiel permet souvent une insertion sur le marché du travail.

Insee Flash Pays de la Loire
No 20
Paru le :Paru le13/01/2015
Christophe Fouchard (Insee)
Insee Flash Pays de la Loire No 20- Janvier 2015

En 2011, les Pays de la Loire comptent 102 000 familles avec trois enfants ou plus, dont au moins un mineur. Ainsi, près d’une famille sur quatre de la région est une famille nombreuse (définitions). Seules les régions du Nord-Pas-de-Calais et d’Île-de-France en comptent davantage en proportion. La plupart des familles nombreuses des Pays de la Loire ont exactement trois enfants (80 %, soit 5 points au-dessus de la moyenne nationale), 15 % en ont quatre et seulement 5 % en ont au moins cinq. Dans ces familles vivent 91 000 hommes, 100 000 femmes et 331 000 enfants (soit 38 % des enfants ligériens). A contrario, la région des Pays de la Loire est la région française comptabilisant le moins de familles avec un seul enfant : 32 % contre 36 % en France métropolitaine.

Plus de familles nombreuses en Mayenne et Maine-et-Loire

En 2011, la Mayenne et le Maine-et-Loire sont les départements de la région comptant les plus fortes parts de familles nombreuses (respectivement 26 % et 25 %) (figure 1), ce qui les place dans les dix premiers départements français. En outre, ce sont les deux départements français ayant en proportion le plus de familles de trois enfants exactement parmi l’ensemble des familles. Les familles avec trois enfants ou plus sont moins présentes dans les autres départements de la région (22 % pour chacun). Ils figurent néanmoins tous parmi les trente départements métropolitains ayant les plus fortes parts de familles nombreuses.

Avoir trois enfants ou plus est devenu moins fréquent au cours de la dernière décennie, dans la région comme au niveau national. Dans les Pays de la Loire, la part de familles nombreuses est passée de 27 % à 23 % entre 1999 et 2011. La diminution a été un peu plus marquée en Maine-et-Loire, Loire-Atlantique et Vendée. Au niveau régional, le nombre de familles nombreuses a ainsi diminué de 8 000 depuis 1999 (- 0,7 % par an), pendant que celui des familles d’un ou deux enfants progressait de 45 000 durant la même période (+ 1,2 % par an). La période récente s’est traduite par une diminution du nombre de familles très nombreuses (quatre enfants ou plus), avec une baisse annuelle moyenne de 1,4 %.

Figure 1Les familles nombreuses davantage représentées en Mayenne et Maine-et-Loire - Répartition des familles selon le nombre d'enfants en 2011 (en nombre et en %)

  • Lecture : en Loire-Atlantique, 53 000 familles ont un seul enfant, ce qui représente 32 % des familles du département.
  • Champ : familles avec au moins un enfant mineur.
  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2011.

Avoir quatre enfants ou plus : plus fréquent pour les non-diplômés

Dans les Pays de la Loire, contrairement à ce qui est observé en France métropolitaine, les familles d’exactement trois enfants ont en moyenne le même niveau de diplôme que les autres. En revanche, comme au niveau national, c’est surtout à partir de quatre enfants qu’il est plus fréquent pour les parents d’être sans diplôme : 29 % des mères et 22 % des pères de famille d’exactement quatre enfants n’ont pas de diplôme, contre 17 % des mères et 16 % des pères de familles d’exactement trois enfants. La proportion de non diplômés ayant trois enfants ou plus à la maison est finalement plus élevée que pour les autres.

La moitié des mères de familles de cinq enfants ou plus présentes sur le marché du travail

En 2011, 98 % des hommes âgés de 25 à 59 ans vivant avec un, deux ou trois enfants sont actifs. Leur taux d’activité diminue très légèrement lorsqu’ils ont davantage d’enfants à la maison en passant à 96 %. Le taux d’activité des femmes de 25 à 59 ans varie nettement, en revanche, selon le nombre d’enfants (figure 2) : de 93 % pour celles qui vivent avec un ou deux enfants, à 86 % pour celles qui vivent avec trois enfants, à 72 % avec quatre enfants, et à 49 % pour celles qui vivent avec cinq enfants ou plus. Ces taux sont supérieurs à la moyenne nationale respectivement de 4, 9, 11 et 3 points. Les mères qui sont à la tête d’une famille nombreuse ont en effet plus souvent des enfants en bas âge. Elles sont aussi moins diplômées, ce qui va de pair avec une moindre présence sur le marché du travail.

La moitié des mères de familles nombreuses qui travaillent sont à temps partiel

De nombreuses mères de famille se mettent à temps partiel afin de concilier plus facilement leurs vies familiale et professionnelle : parmi les femmes de 25 à 59 ans qui travaillent, dès le premier enfant, 27 % sont à temps partiel (2 points au-dessus de la moyenne nationale), 38 % le sont avec deux enfants (4 points au-dessus de la moyenne nationale), et 51 % avec trois enfants ou plus (9 points au-dessus de la moyenne nationale). La prise en charge au quotidien des enfants incombe davantage aux femmes, puisque seulement 5 % des pères de familles de quatre enfants ou plus sont à temps partiel.

Les agriculteurs davantage parents de familles nombreuses

Les agriculteurs représentent la profession regroupant le plus de familles nombreuses : 35 % des agricultrices et 31 % des agriculteurs (respectivement 10 et 8 points au-dessus de la moyenne nationale). Pour les mères, ce sont ensuite les ouvrières qui sont davantage concernées (pour 23 %, comme en moyenne nationale). Suivent de près les mères employées (pour 22 %, 3 points au-dessus de la moyenne nationale). Du côté des pères, les artisans, commerçants, chefs d’entreprise, et cadres sont un peu plus parents de familles nombreuses que les ouvriers (25 % pour les premiers contre 24 % pour les ouvriers). Au niveau national, la part des pères ouvriers parents de familles nombreuses est la même, mais la part des artisans, commerçants, chefs d’entreprise, et cadres est plus faible (respectivement 3 et 4 points de moins).

Plus d’enfants à la maison pour les immigrés

Comme en France, les immigrés des Pays de la Loire vivent plus souvent avec trois enfants ou plus à la maison que les non-immigrés (37 % des pères, 34 % des mères contre 23 % pour les parents non immigrés). Les familles non immigrées ligériennes se distinguent par rapport à celles des autres régions avec une plus forte part de familles de trois enfants exactement et une faible part de familles avec un seul enfant (30 %, soit 5 points de moins que la moyenne nationale). De ce fait, dans les Pays de la Loire, la spécificité des comportements des immigrés est seulement visible à partir du quatrième enfant. Les familles dont au moins un parent est immigré représentent 5 % des familles de la région mais 14 % des familles de quatre enfants ou plus, et 19 % de celles de cinq enfants ou plus. Ces parts restent nettement inférieures à celles de France métropolitaine : respectivement 14 %, 33 %, et 39 %.

Les immigrés sont davantage à la tête d’une famille nombreuse. En revanche, les descendants d’immigrés ont des comportements de fécondité proches de ceux des autres non-immigrés et vivent quasiment dans les mêmes proportions avec trois enfants ou plus : 22 % contre 20 % (données nationales).

Figure 2Les familles nombreuses avec davantage de mères inactives, sans diplôme

Indicateurs selon le nombre d'enfants des familles des Pays de la Loire en 2011
Les familles nombreuses avec davantage de mères inactives, sans diplôme (Indicateurs selon le nombre d'enfants des familles des Pays de la Loire en 2011) - Lecture : 14 % des familles d'un ou deux enfants ont un père sans diplôme, contre 18 % pour les familles nombreuses.
1 ou 2 enfants 3 enfants ou plus
Aucun diplôme pour le père (en %) 14 18
Aucun diplôme pour la mère (en %) 14 20
Inactivité de la mère âgée de 25 à 59 ans (en %) 7 18
Temps partiel de la mère âgée de 25 à 59 ans (en %) 34 49
Part des immigrés parmi les pères (en %) 4 8
Part des immigrés parmi les mères (en %) 4 7
  • Lecture : 14 % des familles d'un ou deux enfants ont un père sans diplôme, contre 18 % pour les familles nombreuses.
  • Champ : familles avec au moins un enfant mineur.
  • Source : Insee, RP 2011.

Définitions

L’ensemble des résultats sont établis à partir des recensements de la population 1999 et 2011.

Une famille est dite nombreuse lorsqu’elle compte trois enfants ou plus et très nombreuse avec quatre enfants ou plus. On s’intéresse dans la présente étude aux familles comportant au moins un enfant encore mineur. Avoir trois enfants ou plus à la maison correspond à une étape dans la vie. Ne sont pas comptabilisées dans cette étude les familles dont les enfants ont quitté le foyer parental. Le parcours conjugal joue également : les familles peuvent parfois devenir nombreuses à la suite d’une nouvelle union. En France, en 2011, une famille nombreuse sur six est une famille recomposée.

Un actif est une personne ayant un emploi ou étant au chômage. Le taux d’activité est le rapport du nombre d’actifs à la population totale de la classe d’âge étudiée.

Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France.

Pour en savoir plus

Blanpain N. et Lincot L., Avoir trois enfants ou plus à la maison, Insee Première, n°1531, janvier 2015.

Masson L., « Avez-vous eu des enfants ? Si oui, combien ? », dans France, portrait social, Insee Références, novembre 2013.

Borzic M., Population légale 2012 des Pays de la Loire : le dynamisme démographique se poursuit, Insee Pays de la Loire, Flash, n°19, janvier 2015.