Dans l’Orne, le léger repli démographique n’entrave pas la périurbanisation

Jérôme Marajda (Insee)

Au 1er janvier 2012, l’Orne compte 290 015 habitants. Entre 2007 et 2012, la population ornaise s’est érodée de - 0,2 % par an en moyenne, alors que dans la région et ses deux autres départements, la population a augmenté. Seules les petites communes gagnent des habitants, mais pas assez pour compenser le recul des villes moyennes et grandes.

Insee Flash Basse-Normandie
No 17
Paru le :Paru le02/01/2015
Jérôme Marajda (Insee)
Insee Flash Basse-Normandie No 17- Janvier 2015

Au 1er janvier 2012, le département de l’Orne rassemble 290 000 habitants, soit 2 600 de moins qu’en 2007. Entre 2007 et 2012, la population ornaise a diminué de 520 personnes par an en moyenne, soit - 0,2 %. La démographie de l’Orne ne bénéficie plus du soutien d’un excédent naturel pour compenser un déficit migratoire stable mais récurrent depuis plusieurs années. Avec désormais presque autant de décès que de naissances, le solde naturel du département est  ainsi quasi nul.

Figure_1Évolution de la population des communes de l’Orne entre 2007 et 2012

  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2012

En revanche, dans les deux autres départements bas-normands, la population a augmenté. Le Calvados bénéficie de la croissance démographique la plus forte (+ 0,4 %  par an en moyenne), deux fois supérieure à celle de la Manche (+ 0,2 %). La croissance régionale s’élève à + 0,2 % par an en moyenne, et reste inférieure à celle de la France métropolitaine (+ 0,5 %).

Figure_2Evolution de la population bas-normande entre 2007 et 2012

Evolution de la population bas-normande entre 2007 et 2012
2007 2012 Taux de croissance annuel moyen 2007-2012 (%)
Calvados 673 667 687 854 + 0,4
Manche 495 153 499 340 + 0,2
Orne 292 609 290 015 – 0,2
Basse-Normandie 1 461 429 1 477 209 + 0,2
France 63 600 690 65 241 241 + 0,5
  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2012

Entre 2007 et 2012, dans l’Orne, seules les petites communes gagnent des habitants, mais pas assez pour compenser l’érosion démographique des villes moyennes et grandes. Neuf communes sur dix ont moins de 1 000 habitants. Ces petites communes rassemblent presque la moitié de la population ornaise (46 %). Pour la plupart d’entre elles, la population augmente. Elle progresse de + 0,3 % par an en moyenne pour ces petites communes prises dans leur ensemble.

Figure_3Répartition des communes de l'Orne suivant leur taille

Répartition des communes de l'Orne suivant leur taille
taille de la commune en 2012 (habitants) Nombre de communes Population municipale 2007 Population municipale 2012 Taux de croissance annuel moyen 2007-2012 (%)
moins de 500 371 76 210 77 549 + 0,3
entre 500 et 999 80 54 805 55 483 + 0,2
entre 1 000 et 1 999 37 50 274 50 185 0,0
entre 2 000 et 3 499 7 18 095 17 914 – 0,2
entre 3 499 et 4 999 5 20 223 19 736 – 0,5
entre 5 000 et 9 999 2 14 610 13 656 – 1,3
10 000 ou plus 3 58 392 55 492 – 1,0
Ensemble 505 292 609 290 015 – 0,2
  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2012

Une cinquantaine de communes compte entre 1 000 et 5 000 habitants. Ces communes moyennes rassemblent trois habitants sur dix. Pour la plupart d’entre elles, la population diminue. Elle se replie de - 0,2 % par an en moyenne pour ces communes de taille intermédiaire prises dans leur ensemble. Enfin, Alençon, Flers, Argentan, L’Aigle et La-Ferté-Macé, les seules communes rassemblant 5 000 habitants ou plus, perdent nettement de la population. Pour l’ensemble de ces grandes communes, la population recule de - 1,1 % par an en moyenne.

Plus que leur taille, c’est le degré d’insertion des communes dans l’armature urbaine du département qui oriente leur évolution démographique. Cela reflète la périurbanisation, où les pôles urbains perdent des habitants alors que leurs couronnes en gagnent. Pour les aires urbaines ornaises, la croissance de la couronne périurbaine ne compense pas l’érosion démographique du pôle, et finalement la population des aires urbaines diminue. Les deux grandes aires urbaines, Alençon et Flers, ont toutes deux perdu des habitants (respectivement - 0,4 % et - 0,2 % par an en moyenne). Concernant les deux aires moyennes, Argentan maintient presque sa population (- 0,1 % par an en moyenne) mais le recul est plus marqué pour celle de l’Aigle (- 0,4 %). Le dynamisme démographique des couronnes se diffuse un peu au-delà des aires, dans les communes multipolarisées. En revanche, trop éloignées des pôles d’emplois et de services, la plupart des communes rurales isolées continuent à perdre des habitants.

Figure_4La population de l'Orne selon le zonage en aires urbaines

La population de l'Orne selon le zonage en aires urbaines
Catégorie d'espace Nombre de communes Population 2007 Population 2012 Taux de croissance annuel moyen 2007-2012 (%)
Grandes aires urbaines 81 97 747 96 399 – 0,3
Grands pôles urbains 11 61 563 59 453 – 0,7
Couronnes des grands pôles urbains 70 36 184 36 946 + 0,4
Communes multipolarisées des grandes aires urbaines 9 2 232 2 281 + 0,4
Autres aires 79 81 286 79 681 – 0,4
Pôles (petits et moyens) 19 58 225 56 244 – 0,7
Couronne des petits et moyens pôles 60 23 061 23 437 + 0,3
Autres communes multipolarisées 212 68 105 69 037 + 0,3
Communes isolées hors influence des pôles 124 43 239 42 617 – 0,3
Total Orne 505 292 609 290 015 – 0,2
  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2012

Définitions

Une aire urbaine ou " grande aire urbaine " est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

Le zonage en aires urbaines 2010 distingue également :

- les " moyennes aires ", ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de 5 000 à 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

- les " petites aires ", ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle (unité urbaine) de 1 500 à 5 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

Pour en savoir plus

Peu d'effet littoral sur la croissance démographique du Calvados, Insee Flash Basse-Normandie, N°15 janvier 2015

Les deux tiers des petites communes de la Manche gagnent des habitants, Insee Flash Basse-Normandie, N°16 janvier 2015