Mi 2014, nouvelle contraction de l’activité économique en Limousin

Au deuxième trimestre 2014, l’emploi salarié marchand en Limousin (données révisées, corrigées des variations saisonnières) subit une nouvelle dégradation, après un repli marqué au premier trimestre 2014 (– 0,3 % après – 0,5 %). Au niveau national, l’emploi salarié progresse de 0,2 % après le léger repli du trimestre précédent. Sur un an, plus de 960 emplois salariés ont été détruits dans la région. Ainsi, entre juillet 2013 et juin 2014, les effectifs salariés limousins se contractent de 0,7 % alors qu’ils sont quasiment stables au niveau national (+ 0,1 %).

Au final, pour le deuxième trimestre 2014, le Limousin est la région de métropole qui enregistre la plus forte contraction de ses effectifs salariés devant l’Auvergne et la Bourgogne (– 0,2 % pour chacune de ces régions). En rythme annuel, le Limousin compte parmi les cinq régions les plus affectées par le recul de l’emploi.

Mi 2014, l’emploi salarié se replie en Creuse et en Haute-Vienne, respectivement – 1,2 % et – 0,5 %. Cette diminution conforte la tendance à la baisse observée en rythme annuel pour ces deux départements (– 2,2 % et – 1,0 %). En Corrèze, les effectifs salariés progressent tant au deuxième trimestre 2014 (+ 0,3 %) qu’en rythme annuel (+ 0,2 %).

Hormis l’industrie, dont l’emploi salarié se maintient (+ 0,1 %), et l’intérim qui enregistre une évolution de 2,1 % de ses effectifs, l’ensemble des principaux secteurs d’activité perd des emplois au deuxième trimestre 2014. En repli de 0,5 % ce trimestre, les services marchands hors intérim et le commerce représentent près de la moitié des pertes constatées sur une année. Le secteur de la construction continue de se replier (– 0,9 %), enregistrant la dégradation annuelle la plus importante avec un repli de 3,6 % de ses effectifs.

Après s’être fortement replié au premier trimestre 2014, l’emploi intérimaire repart à la hausse en Limousin (+ 2,1 %), suivant ainsi la tendance observée au niveau national (+ 2,6 %). Au deuxième trimestre 2014 comme en rythme annuel, il progresse fortement en Haute-Vienne et dans une moindre mesure en Corrèze. En revanche, il accuse un repli important en Creuse. Sur un an, l’intérim progresse de 10,7 % dans la région, soit six points de plus qu’en France métropolitaine.

Au deuxième trimestre 2014, le taux de chômage en Limousin s’établit à 8,9 % de la population active. Il enregistre ainsi une légère progression (+ 0,1 point) après deux trimestres de stabilité. Il reste inférieur au taux de chômage national, qui se stabilise à 9,7 % pour le troisième trimestre consécutif.

En Creuse, le taux de chômage se contracte légèrement (– 0,1 point) pour s’établir à 9,4 %. En Haute-Vienne et en Corrèze, le taux de chômage enregistre une progression modérée de 0,1 point. Ainsi, en Haute-Vienne, 9,4 % de la population active est à la recherche d’un emploi. À 7,9 %, le taux de chômage corrézien reste le plus bas de la région et le département figure toujours parmi les quinze départements les moins affectés par le chômage.

Sur un an, le chômage se replie de façon plus marquée dans la région qu’au niveau national (– 0,4 point contre – 0,2 point). Le recul est plus marqué en Creuse (– 0,6 point) qu’en Corrèze et en Haute-Vienne.

À la fin du mois de juin 2014, 51 650 demandeurs d’emploi de catégories A, B et C étaient inscrits à Pôle emploi en Limousin. Leur nombre augmente de 2,5 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse est légèrement plus importante qu’au niveau national (+ 1,9 %). Néanmoins, en rythme annuel, la tendance à la hausse est moins soutenue en Limousin qu’en France métropolitaine (+ 4,5 % contre + 5,1 %).

Le nombre de jeunes inscrits à Pôle emploi en Limousin se stabilise au deuxième trimestre 2014, après s’être fortement replié au trimestre précédent. Sur un an, la demande d’emploi des moins de 25 ans se contracte de 5,3 %. Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans et de longue durée demeurent fortement impactés. En progression continue depuis le quatrième trimestre 2008, leur nombre augmente de nouveau au deuxième trimestre 2014 (+ 2,9 % et + 2,8 %).

La demande d’emploi progresse dans les trois départements limousins. Au cours du deuxième trimestre 2014, la Creuse enregistre la progression la moins défavorable de la région (+ 2,1 %) et ce, après deux trimestres de repli. Au final, sur un an, l’évolution de la demande d’emploi en Creuse est mieux orientée que dans les deux autres départements (– 1,7 %).

À l’opposé, la Corrèze affiche la plus forte augmentation des demandeurs d’emploi de la région, au cours du deuxième trimestre 2014 (+ 3,1 %) comme en rythme annuel (+ 5,9 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi en Haute-Vienne continue de progresser : + 2,1 %, soit une hausse plus marquée qu’au cours de chacun des trois trimestres précédents. Le département compte ainsi 4,5 % de demandeurs d’emploi de plus qu’au deuxième trimestre 2013.

Dans la région, les offres d’emploi collectées par Pôle emploi repartent à la hausse (+ 1,0 %) après deux trimestres de repli. Cette progression est portée par des offres d’emploi durable plus nombreuses qu’au trimestre précédent (+ 10,2 %) alors que les offres d’emploi de moins de six mois diminuent de 6,1 %. Sur une année, l’ensemble des offres d’emploi demeure orienté à la baisse (– 3,3 %). Au niveau national, si leur nombre se contracte au cours du deuxième trimestre 2014 (– 0,6 %), il progresse de 1,2 % en rythme annuel, grâce à un quatrième trimestre 2013 favorable.

Au cours du deuxième trimestre 2014, près de 2 140 logements ont été mis en chantier en Limousin. Dans la région comme au niveau national, les mises en chantier de logements, tous types confondus, se replient au deuxième trimestre 2014 (– 4,8 % et – 5,6 % sur trois mois glissants). Cependant, en rythme annuel, la baisse est moins prononcée en Limousin qu’en France métropolitaine (– 6,6 % contre – 11,6 % entre le cumul de juillet 2013 à juin 2014 et le cumul des mêmes mois un an auparavant) et les mises en chantier restent sur des niveaux historiquement bas.

La contraction du nombre de logements commencés au cours du deuxième trimestre 2014 concerne les trois départements de la région, avec un repli plus marqué en Haute-Vienne. En rythme annuel, la Creuse est le département le plus affecté.

En revanche, et contrairement au niveau national, les autorisations de construction de logements repartent légèrement à la hausse dans la région au deuxième trimestre 2014 (+ 6,5 %), permettant d’envisager une fin d’année moins morose. Ce rebond n’est cependant pas suffisant pour inverser la tendance annuelle fortement dégradée : le nombre de logements autorisés se replie de plus de 20 %, tant en France métropolitaine qu’en Limousin.

Les surfaces de locaux commencés se replient au deuxième trimestre 2014 en Limousin (– 1,4 % sur trois mois glissants) mais de façon plus mesurée qu’au niveau national (– 5,2 %). En rythme annuel, alors qu’elles se replient en France métropolitaine (– 2,5 %), les mises en chantier de locaux progressent modérément dans la région (+ 2,1 %), grâce au léger rebond du premier trimestre 2014.

Les surfaces de locaux autorisés sont orientées à la baisse au cours du deuxième trimestre 2014 comme en glissement annuel, et ce plus fortement dans la région qu’au niveau national (– 6,9 % contre – 3,6 % sur trois mois glissants). Selon l’enquête de conjoncture de la Cellule économique du BTP Limousin, le contexte demeure très dégradé dans l’ensemble du secteur. Mi 2014, la conjoncture reste mal orientée tant dans la construction que dans les travaux publics, où les entrepreneurs sont particulièrement inquiets quant aux perspectives d’activité pour les mois à venir.

Dans l’hôtellerie limousine, la fréquentation reste globalement orientée à la baisse pour le neuvième trimestre consécutif. Au deuxième trimestre 2014, le nombre de nuitées se contracte de 5 % par rapport au deuxième trimestre 2013, soit un repli plus important qu’en moyenne en France (– 1 %). Ce recul concerne les trois départements de la région : il atteint – 6 % en Haute-Vienne, et respectivement – 3 % et – 4 % en Corrèze et en Creuse.

D’avril à juin 2014, 47 % des chambres d’hôtels ont été louées dans la région, contre 62 % au niveau national. Le taux d’occupation de l’hôtellerie limousine est ainsi le plus bas de France.

Le mois de mai n’a pas été très favorable à l’hôtellerie en Limousin comme en moyenne en France. Avec 12 % de nuitées de moins qu’en mai 2013, la chute de la fréquentation a été trois fois plus importante qu’au niveau national. Cependant, en avril, la clientèle étrangère a soutenu l’activité dans la région (+ 63 % de nuitées), compensant quasiment la baisse de la fréquentation française (– 5 %).

Au deuxième trimestre 2014, 1 065 entreprises ont été créées en Limousin. Ainsi, la création d’entreprises repart à la baisse (– 11,7 %), après deux trimestres plutôt dynamiques (+ 5,0 % au quatrième trimestre 2013 et + 9,1 % au premier trimestre 2014). Ce repli est plus marqué qu’au niveau national (– 3,5 %).

La contraction du nombre de créations concerne tant les entreprises classiques (– 13,1 %) que les entreprises créées sous le statut d’auto-entrepreneur (– 10,5 %). L’ensemble des secteurs d’activité sont

affectés, à l’exception du secteur de l’hébergement et de la restauration où les créations progressent, et des secteurs de la construction, des transports, de l’information et de la communication où elles sont relativement stables. Sur une année, la création d'entreprises se contracte dans la région (– 6,3 %) alors qu’elle demeure orientée à la hausse en France métropolitaine (+ 2,5 %).

En revanche, le nombre de défaillances d’entreprises se replie en Limousin (– 1,1 %), une évolution similaire au niveau national (– 0,9 %). Cependant, en rythme annuel, les cessations d’activité continuent de croître, cette tendance étant plus marquée en Limousin qu’en France métropolitaine. Ainsi, 694 entreprises ont cessé leur activité dans la région entre juillet 2013 et juin 2014.

Au deuxième trimestre 2014, l’activité a de nouveau stagné. La production manufacturière s’est nettement repliée (– 0,9 %), l’investissement des entreprises et les exportations ont déçu. L’économie française croîtrait à peine au second semestre (+ 0,1 % par trimestre), portant la croissance à + 0,4 % en 2014, comme en 2012 et 2013. La consommation des ménages croîtrait peu, en lien avec un pouvoir d’achat du revenu qui accélérerait modérément (+ 0,8 %, après 0,0 % en 2013) et l’investissement en logement continuerait de reculer. L’investissement des entreprises, qui pâtit de la faiblesse récurrente de leurs perspectives, se replierait de nouveau. L’atonie de la croissance en France entraînerait un nouveau recul de l’emploi marchand (– 52 000 au second semestre, après – 12 000 au premier). Un plus grand nombre d’emplois aidés dans les branches non marchandes permettrait toutefois à l’emploi total de se stabiliser. La population active progressant légèrement, le taux de chômage augmenterait, de 0,1 point sur le second semestre, et atteindrait 10,3 % à la fin de l’année, soit le même niveau qu’à l’été 2013.

Au deuxième trimestre 2014, l’activité de la zone euro a stagné, avec notamment un repli de l’activité en Allemagne et en Italie. L’économie japonaise s’est également contractée. En revanche, la croissance est restée soutenue aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ce découplage de l’activité entre pays anglo-saxons et zone euro perdurerait jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, aux États-Unis et au Royaume-Uni, la baisse du chômage continuerait de soutenir la demande intérieure et l’activité resterait dynamique. En revanche, dans la zone euro, le niveau élevé du chômage et l’atonie de l’investissement, en particulier en logement, continuerait de freiner la reprise. Au sein de la zone euro, l’activité serait plus dynamique en Espagne et en Allemagne qu’en France et en Italie. De leur côté, les pays émergents tournent au ralenti depuis les épisodes de tensions monétaires à partir du second semestre 2013. D’ici à la fin de l’année, l’activité s’y reprendrait un peu, mais freinée par les resserrements budgétaires et monétaires passés.