Appui technique international Lettre d’information n° 22, juillet 2024
- Implantation d’ERETES dans quatre pays d’Afrique et d’Amérique latine
- Des premières expérimentations de la nouvelle version d’ERETES dans des pays « pilotes »
- Le développement d’une expertise et d’une méthodologie en comptabilité nationale en Tunisie et au Maroc
- Une étape majeure dans la finalisation du modèle macroéconométrique MINAC au Maroc
- L’accueil de délégations d’Algérie, de Tunisie et de Corée du Sud
- L’appui à la statistique publique mauritanienne se poursuit
- Un atelier régional favorise le partage d’expériences et de pratiques sur la qualité en Afrique
- Les projets de coopération PASII - ECOBUSAF et SOCSTAF
- Ateliers virtuels sur le compte satellite du tourisme
- Hackathon « exposition de l’agriculture africaine au changement climatique » - Et les vainqueurs sont...
- Communication autour des projets ECOBUSAF et SOCSTAF
Implantation d’ERETES dans quatre pays d’Afrique et d’Amérique latine
Au premier trimestre 2024 ont eu lieu quatre missions d’implantation du logiciel Ouvrir dans un nouvel ongletERETES, utilisé pour l’élaboration des comptes nationaux. Elles se sont tenues dans quatre pays et dans trois langues différentes :
- en français, en Tunisie et à Madagascar,
- en anglais, au Libéria,
- en espagnol, en Bolivie.
Si le transfert des compétences est déjà bien avancé en Tunisie, ce n’était que la deuxième mission au Libéria et la toute première en Bolivie et à Madagascar.
Les missions en Afrique ont eu lieu dans le cadre du volet ECOBUSAF du programme PanAfrican Statistics 2 (Ouvrir dans un nouvel ongletPASII) financé par l’Union européenne. En particulier, la première mission à Madagascar a été conduite conjointement par l’Insee et Ouvrir dans un nouvel ongletAfristat et avait pour objectif de faire l’évaluation du dispositif de production des comptes nationaux de Madagascar dans la perspective d’un changement d’année de base, de la migration vers le SCN 2008 et de l’implantation du logiciel ERETES.
Celle en Bolivie s’est inscrite dans un ambitieux projet de modernisation des comptes nationaux financé par la France via Ouvrir dans un nouvel ongletl’Agence française de développement. Afin de valider les besoins et le calendrier du travail, et d’officialiser la participation d’experts de l’Institut péruvien de statistiques, le chef de projet (Vincent Biausque de la Direction régionale Insee Ile-de-France) avait aussi fait le déplacement. La Bolivie sera, après le Brésil et le Pérou, le troisième pays utilisateur d’ERETES en Amérique Latine.
La coopération avec ce nouveau pays permet aux acteurs du projet de découvrir l’économie et la culture latino-américaines, de nouveaux processus de traitement des données, et de renforcer leurs compétences linguistiques puisque les échanges avec les Boliviens et les Péruviens sont en espagnol.
Harouna Traoré (Insee), Ibrahima Sory (Afristat) (1er et 2e à gauche)
et une partie de l’équipe de la comptabilité nationale de l’INSTAT de Madagascar
Alice Tchang (Insee), Erith Nghogue (INS Cameroun) (4e et 5e en partant de la gauche)
et une partie de l’équipe de la comptabilité nationale du Libéria
Alice Tchang (Insee, 5e en partant de la droite) et une partie
de l’équipe de la comptabilité nationale de Bolivie
Des premières expérimentations de la nouvelle version d’ERETES dans des pays « pilotes »
Dans le cadre de la rénovation de l’outil ERETES, inscrite au programme ECOBUSAF-PAS II, l’Insee, au Cameroun et au Cap-Vert, a effectué deux premières missions dans le but d’expérimenter certaines nouvelles fonctionnalités proposées dans le logiciel.
La mission réalisée à Ouvrir dans un nouvel ongletl’INS du Cameroun concernait les fonctionnalités nécessaires pour réaliser les comptes de patrimoine financiers et non financiers dans ERETES. La mise à disposition de ces nouveaux outils permettra d’enrichir les fonctionnalités proposées par le logiciel et d’atteindre l’ensemble des exigences définies par les organisations internationales.
La mission à Ouvrir dans un nouvel ongletl’INS du Cap-Vert consistait à expérimenter les outils proposés pour faciliter les équilibres entre ressources et emplois calculés par les comptables pour chaque bien ou service disponible au sein d’une économie nationale. Les différents modèles d’équilibrage semi-automatique prédéfinis permettront d’obtenir une estimation plus rapide des approches production et demande du Produit intérieur brut (PIB).
Ces missions ont permis de recueillir l’avis d’utilisateurs expérimentés afin d’améliorer les fonctionnalités proposées avant la diffusion de la nouvelle version d’ERETES prévue au premier semestre 2025.
Harouna Traoré (Insee, 2e devant en partant de la gauche)
et une partie de l’équipe de la comptabilité nationale de l’INS du Cameroun
En partant de la gauche : Harouna Traoré (Insee),
Khadim Sourang (ANSD du Sénégal) et José Dos Santos Fernandes (INE Cabo Verde)
Le développement d’une expertise et d’une méthodologie en comptabilité nationale en Tunisie et au Maroc
De nouvelles étapes ont été franchies dans les projets en cours sur l’élargissement des comptes nationaux au Maghreb. Deux missions, l’une en Tunisie, l’autre au Maroc, ont abouti à des avancées importantes pour l’intégration des comptes de patrimoine dans le cadre des comptes nationaux, la mise en place d’un compte satellite de l’économie numérique et la préparation à l’appropriation du SCN 2025, notamment. Tenant compte des spécificités nationales mais relevant les similitudes régionales, une expertise et une méthodologie d’appui adaptées se développent. Dans ce cadre, l’Insee accompagnera la mise en place d’une collaboration pérenne entre l’INS de Tunisie et le Haut-Commissariat au Plan du Maroc, que nous souhaitons la plus fructueuse possible pour les deux parties.
Pierre Muller (expert en comptabilité nationale retraité de l’Insee, 1er à droite)
et une partie de l’équipe des comptes nationaux du Maroc
Une étape majeure dans la finalisation du modèle macroéconométrique MINAC au Maroc
Une collaboration à long terme entre l’Insee et le Haut-Commissariat au Plan du Maroc vise à construire un modèle macroéconométrique de prévision trimestrielle pour l’économie marocaine. Ce semestre, après un appui à distance régulier et une deuxième mission en mai, le modèle est aujourd’hui fonctionnel et fera l’objet de tests avant d’être définitivement validé, d’ici la fin de l’année.
L’accueil de délégations d’Algérie, de Tunisie et de Corée du Sud
Au 1er semestre 2024, trois délégations ont été accueillies à la Direction générale sur des actions relevant de la coopération technique internationale :
- Algérie : la collecte des données d’entreprises et leur exploitation, les nomenclatures et leur révision ont été présentées en janvier à une délégation du ministère algérien de l’Industrie et de la production pharmaceutique, dans le cadre du projet européen Ouvrir dans un nouvel ongletPadica.
- Tunisie : des représentants du ministère de l’Économie et de la planification, de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Ouvrir dans un nouvel ongletITCEQ) et de Ouvrir dans un nouvel ongletStatistiques Tunisie ont été accueillis pour des échanges sur l’éclairage des politiques publiques, la contribution au débat public sur les enjeux économiques et les relations entre les organismes d’expertise économique. Le Directeur général de l’Insee s’est notamment entretenu avec eux sur le rapport à la Première ministre Ouvrir dans un nouvel ongletAnalyse économique et évaluation des politiques publiques (Jean-Luc Tavernier / Nicolas Véron). La délégation tunisienne a également échangé avec le responsable de la mission Coordination statistique. Cette visite a été organisée en février dans le cadre du projet européen Ouvrir dans un nouvel ongletSavoirs Eco en Tunisie, dont l’Insee est partie prenante.
- Corée du Sud : menée par son Directeur de la programmation et des finances, une délégation de l’Institut sud-coréen de statistiques (Ouvrir dans un nouvel ongletKostat) a été reçue en avril par le chef du département des affaires financières et son équipe pour bénéficier de l’expérience de l’Insee en matière de gestion de la performance. Même si elle n’est pas très soutenue, la collaboration avec le Kostat donne lieu à ce type de visites une fois tous les deux ans (en 2016, sur le recensement rénové ; en 2018, sur l’enquête SILC et la mesure des inégalités de revenu et la plus récente ; en 2022, sur la gestion et la mobilité RH).
L’appui à la statistique publique mauritanienne se poursuit
Les activités de l’Insee pour le renforcement des capacités statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de l’analyse démographique et économique (Ouvrir dans un nouvel ongletAnsade) de Mauritanie se poursuivent en 2024 : menée par son Directeur général, une délégation de l’Ansade a été accueillie à Montrouge du 13 au 15 février. Les échanges avec les services de l’Insee ont porté sur de multiples thèmes dont la communication, la conjoncture, la coordination du service statistique public et la programmation des travaux. Egalement abordés lors de cette visite, les sujets de l’action régionale et de la diffusion ont fait l’objet d’une mission en Mauritanie de trois experts de l’Insee et du conseiller principal du projet du 15 au 19 avril.
De gauche à droite : Jean-Michel Durr (conseiller principal du projet), Mohamed El
Moctar Ould,
Ahmed Sidi et Taleb Abderrahmane Ould El Mahjoub (Ansade), Pascal Rivière et
Olivier Biau (Insee),
Mohamed Aly Sidi Mahmoud (Ansade)
Un atelier régional favorise le partage d’expériences et de pratiques sur la qualité en Afrique
L’Insee, Afristat et Ouvrir dans un nouvel ongletl’Institut national de la statistique et de la démographie du Bénin ont conjointement organisé un atelier régional à Cotonou du 20 au 24 mai. Y participaient des représentants de huit instituts nationaux de la statistique africains et de deux banques centrales régionales (d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale). Cet événement a confirmé l’importance accordée à la qualité dans la statistique publique africaine, mais aussi les différences existant entre les pays et les institutions, ainsi que des stratégies et des modalités de mise en œuvre en fonction des spécificités nationales et des moyens disponibles. Selon les souhaits des organisateurs, cet atelier devrait faciliter la création d’un réseau de référents qualité, coordonné par Afristat, et la poursuite des travaux en cours dans les différents pays représentés. Ces deux objectifs ont été réaffirmés lors de la clôture de l’atelier.
Les participants à l’atelier qualité de Cotonou, Mahmoud Jlassi (Insee, 4ème sur la 1ère ligne en partant de la gauche)
Les projets de coopération PASII - ECOBUSAF et SOCSTAF
Ces projets, financés par l’Union européenne, sont maintenant entrés dans leur phase active. Outre les missions d’appui aux comptes nationaux réalisées en Afrique sub-saharienne déjà mentionnées dans cette lettre, plusieurs autres activités emblématiques ont été menées dans ce cadre avec succès au 1er trimestre 2024 par l’Insee.
Ateliers virtuels sur le compte satellite du tourisme
Les 19 et 22 février se sont déroulés deux ateliers en ligne sur le compte satellite du tourisme pour les pays de l’Union africaine : l’un pour les pays anglophones, l’autre pour les pays francophones. Ces ateliers ont été co-organisés par l’Insee, Statistics Norway et Statistics Denmark.
Au total, 70 statisticiens de 23 pays de l’Union africaine ainsi que des représentants de Statafric et d’Afristat ont participé à l’un de ces ateliers.
La méthode de construction du compte satellite du tourisme, les sources utilisées, les principaux tableaux du compte, les difficultés potentielles ont été présentées. Huit pays participants ont également partagé leur expérience. En conclusion, Statafric a souligné l’importance de la mise en œuvre d’un compte satellite du tourisme et a insisté sur la nécessité d’adapter sa construction au contexte africain. Ce point sera, entre autres, abordé lors d’un atelier qui sera organisé en octobre à Tunis.
Hackathon « exposition de l’agriculture africaine au changement climatique » - Et les vainqueurs sont...
L’Insee et notamment le SSP Lab a organisé un hackathon avec la contribution d’experts de Statistics Poland, de Statistics Finland, de Statistics Norway, membres des consortia ECOBUSAF et SOCSTAF, mais également de l’Institut national de la statistique du Rwanda, de l’Issea (Yaoundé) et de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies. L’exercice s’est appuyé sur les données du recensement agricole 2019 réalisé par la Direction de la statistique agricole du Bénin.
10 équipes d’instituts nationaux de la statistique de l’Union africaine ont participé à la compétition qui s’est déroulée les 8 et 9 avril derniers et ont travaillé sur un thème d’actualité : « exposition de l’agriculture africaine au changement climatique ». Les pays représentés étaient : Algérie, Burkina Faso, Cameroun (deux équipes : l’une de l’INS, l’autre du MINADER, ministère de l’agriculture), Côte d’Ivoire, Gabon, Nigéria, Namibie, Somalie et Togo. Un processus de mentorat, reposant tout particulièrement sur les experts de Statistics Poland et de la Direction de la statistique agricole du Bénin a été organisé pendant l’épreuve afin de répondre aux questions techniques des participants.
L’objectif de ce hackathon était de sensibiliser les experts des INS de l’Union africaine à l’utilisation de nouvelles sources de données, qu’il s’agisse de données administratives ou de sources privées.
A l’issue de la compétition, le jury s’est réuni le 16 avril et a déclaré vainqueurs du hackathon l’équipe de l’INS du Nigéria et celle de la Côte d’Ivoire. Ces deux équipes se sont distinguées par la qualité de leurs travaux : présentation originale des résultats, mobilisation de sources externes, innovation, modélisation... Elles seront invitées à une visite d’étude à l’Insee où leur seront présentés les travaux de l’Insee et des services statistiques des ministères sur les nouvelles sources de données et leur traitement. Elles pourront également présenter les solutions proposées dans le cadre du hackathon et réfléchir à leur mise en production.
L’équipe du Nigéria : de gauche à droite, Sandra Ben-Ezea, Omokhomion Emmanuel,
Bishop Ohioma, Elizabeth Olarewaju, Lucky Ogidan et Moses Waniko ;
le tableau de bord de leurs travaux
L’équipe de Côte d’ivoire : de gauche à droite, Ehou M’Boya Koto, Koto Mathias Doueu,
Obou Wilfried Sibahi, Abdoulaye Bakayoko, Abdoul Karim Camara et Kô Fié Didier
Kraet ;
une illustration de leurs travaux (la cartographie des producteurs de sorgho)
Le jury : de gauche à droite et de haut en bas, Olivier Biau, Dominique Francoz
et Romain Lesur (Insee), Henri Luomaranta (Statistics Finland), Issoufou Seidou
(Uneca),
Thérèse Uwimana (NISR Rwanda), Eric Wansouwe (ISSEA Yaoundé) et Serge Aballo
(INS Bénin)
Communication autour des projets ECOBUSAF et SOCSTAF
Les deux consortia PASII-ECOBUSAF et PASII-SOCSTAF ont participé à la Conférence européenne sur la qualité Q2024 (Ouvrir dans un nouvel ongletEstoril) en présentant un poster sur le thème de la contribution des deux projets au renforcement de capacité en Afrique. Cette présentation a été l’opportunité de mettre en avant le souci de renforcer la qualité dans les instituts statistiques de l’Union africaine avec lesquels les membres des consortia européens coopèrent, quel que soit le domaine d’appui. Un bilan à mi-parcours atteste du fort intérêt des pays de l’Union africaine à participer à ce programme (appuis techniques et formations organisées par les INS français, espagnol et polonais), suivi par plus de pays que prévu au départ.
De gauche à droite : Ana Carmen Saura et Ana Canovas (INE, Espagne), Dominique Francoz (Insee)
Les membres des consortia ont également rédigé un dépliant présentant les deux programmes et une lettre d’information semestrielle qui met en avant les activités réalisées les plus remarquables et liste celles prévues dans les deux projets. Elle est disponible sur le site internet de l’Insee en français et en anglais.