Insee Flash Bretagne · Décembre 2025 · n° 118

Moins d’écoliers et davantage de jeunes en formation professionnelle en un quart de siècle en Bretagne

À la rentrée 2024, 297 500 enfants sont recensés dans les écoles du premier degré en Bretagne, dont 63 % dans l’enseignement élémentaire. C’est le nombre d’inscriptions le plus faible depuis le début des années 2000 (figure 1). Les effectifs d’élèves ont diminué de 4,8 % en un quart de siècle, une baisse légèrement plus prononcée qu’en France métropolitaine (-4,2 %). L’arrivée à l’école des générations nombreuses d’enfants nés dans les années 2000 a entraîné une augmentation des effectifs scolaires jusqu’en 2012. La baisse du nombre d’écoliers a débuté en 2013 et s’est accentuée à partir de 2017. Ce repli reflète essentiellement le recul des naissances enregistré ces deux dernières décennies.

Au sein de la Bretagne, les effectifs scolaires ont évolué différemment d’un département à l’autre entre 2000 et 2024. Ils ont augmenté de 7,7 % en Ille-et-Vilaine sur la période, tandis qu’ils ont diminué dans les trois autres départements bretons, notamment dans le Finistère (-16,2 %, contre -9,8 % dans les Côtes-d’Armor et -4,0 % dans le Morbihan). Les inscriptions diminuent dès 2007 dans le Finistère et depuis 2010 dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan. La baisse est plus tardive en Ille-et-Vilaine, le nombre d’écoliers brétilliens ayant augmenté en moyenne de 0,8 % par an jusqu’en 2017, soutenu par la croissance démographique du département.

La part de l’enseignement privé, historiquement très présent en Bretagne, est stable depuis 2000. Elle concerne 39 % des inscriptions du premier degré en 2024 et jusqu’à près d’un élève sur deux dans le Morbihan. En France métropolitaine, les écoliers scolarisés dans le privé représentent seulement 15 % des inscriptions.

Dans la région, 272 300 élèves sont scolarisés dans le second degré en 2024 dans un établissement public ou privé sous tutelle du ministère chargé de l’éducation nationale, ou privé hors contrat (figure 2). Les collégiens représentent 60 % des effectifs. Les lycéens se répartissent entre les filières générale et technologique, qui recensent 30 % des effectifs du second degré, et la filière professionnelle (10 %).

En 25 ans, le nombre de collégiens et de lycéens a augmenté de 2,1 % en Bretagne, alors qu’il est resté quasi stable en France métropolitaine (+0,1 %). La forte diminution des redoublements, observée à tous les niveaux au début des années 2000, a contribué à la baisse des effectifs en début de période. Le rebond démographique des années 2000 et l’impulsion des politiques publiques visant à augmenter l’accès au baccalauréat expliquent notamment la hausse sensible les années suivantes, jusqu’à atteindre un pic en 2019 avec 278 100 élèves. Néanmoins, depuis 2020, le nombre d’élèves diminue à chaque rentrée scolaire.

Entre 2000 et 2024, les effectifs du second degré ont fortement augmenté en Ille-et-Vilaine (+17,0 %). La croissance a été nettement moins soutenue dans le Morbihan (+1,5 %). Dans les deux autres départements bretons, le nombre de collégiens et de lycéens a diminué, davantage dans le Finistère (-8,6 %) que dans les Côtes-d’Armor (-5,9 %). Les effectifs baissent depuis 2020 dans tous les départements bretons, excepté en Ille-et-Vilaine où ils sont quasi stables.

Comme dans le premier degré, la part de l’enseignement privé dans le second degré est restée stable depuis 2000. Elle s’établit à 43 % en 2024, une proportion deux fois plus élevée qu’en France métropolitaine (22 %). Cette part varie de 34 % dans les Côtes-d’Armor à 51 % dans le Morbihan.

À la rentrée 2024, 59 800 jeunes suivent une formation professionnelle du second degré en Bretagne en vue d’obtenir un diplôme de niveau 4 (baccalauréat professionnel, brevet professionnel (BP) ou équivalent) ou un diplôme de niveau 3 (certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou équivalent).

Entre 2000 et 2024, le nombre d’inscrits a augmenté de 6,2 % en Bretagne, beaucoup plus qu’en France métropolitaine (+0,4 %). Dans la région, la hausse est portée par le développement de l’apprentissage, dont les effectifs ont progressé de 36,1 % sur la période, davantage qu’en France métropolitaine (+24,1 %). La croissance du nombre d’apprentis débute en 2015 et s’accélère à partir de 2018, avec la mise en application de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.

En 2024, près d’un tiers des jeunes inscrits dans une formation professionnelle de niveau 3 ou 4 sont en apprentissage. Les deux tiers restants sont sous statut scolaire dans un lycée public ou privé sous tutelle du ministère chargé de l’éducation nationale ou du ministère chargé de l’agriculture, ou dans un lycée privé hors contrat. La part d’apprentis est ainsi passée de 27 % à 34 % entre 2000 et 2024. Parmi ceux préparant un diplôme de niveau 3 dans la région, l’apprentissage concerne désormais près de deux jeunes sur trois.

La répartition des effectifs entre les deux niveaux de diplôme s’est profondément transformée sous l’impulsion des réformes de la voie professionnelle depuis une vingtaine d’années (figure 3). Depuis la rénovation de cette filière en 2008 et la suppression progressive du brevet d’études professionnelles (BEP), les jeunes s’orientent plus nettement vers le baccalauréat professionnel. Ce diplôme se prépare désormais en trois ans directement après le collège, au même titre que le baccalauréat général ou technologique. Il en nécessitait quatre auparavant, incluant deux années nécessaires à l’obtention préalable d’un BEP ou d’un CAP. Ainsi, la part d’élèves et d’apprentis préparant un diplôme professionnel de niveau 4 a presque triplé depuis 2000 en Bretagne, passant de 24 % à 70 %. La voie scolaire y reste largement majoritaire et concerne près de huit jeunes sur dix.