L'espérance de vie par niveau de vie jusqu’en 2020-2024 - Méthode

Nathalie BLANPAIN

Documents de travail
No 2025-24
Paru le :Paru le15/12/2025
Nathalie BLANPAIN
Documents de travail No 2025-24- Décembre 2025

En France, les écarts d’espérance de vie selon la catégorie sociale et le diplôme sont analysés de longue date, et plus récemment, l’analyse a été aussi menée par niveau de vie pour la période 2012-2016 (cf.  Insee Première n° 1687 et Document de travail n° F1801). Dans cette nouvelle étude, il s’agit de mettre à jour les données avec la période récente 2020-2024, afin de pouvoir analyser l’évolution de l’espérance de vie par niveau de vie entre les deux périodes. Une synthèse est publiée dans l'Insee Première n° 2085 et les tables de mortalité sont disponibles dans un Insee Résultats (publié en décembre 2025).

Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée. Sur la période 2020-2024, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les 5 % les plus modestes et les 5 % les plus aisés est de 9 ans chez les femmes et de 13 ans chez les hommes. Les femmes parmi les 5 % les plus aisées vivent en moyenne 17 ans de plus que les hommes parmi les 5 % les plus modestes.

À 50 ans, le risque de décès dans l’année des hommes est 7 fois plus grand chez les plus modestes que chez les plus aisés. Chez les femmes, ce rapport de risque est de 6 à 55 ans, âge où il atteint son maximum.

L’espérance de vie augmente de moins en moins rapidement avec le niveau de vie : aux alentours de 1 200 euros par mois, 100 euros de niveau de vie supplémentaires sont associés à 0,8 an en plus d’espérance de vie chez les femmes et 1,0 an chez les hommes ; le gain n’est plus que de 0,1 an et 0,2 an autour de 3  000 euros par mois.

Entre les périodes 2012-2016 et 2020-2024, l’écart d’espérance de vie entre les personnes modestes et aisées s’est accru. L’espérance de vie des 25 % les plus modestes a diminué, sauf pour les 5 % aux plus faibles niveaux de vie ; dans le même temps, celle des personnes plus aisées a progressé.