Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2025 · n° 133

En Nouvelle-Aquitaine, un ménage sur dix habite dans le parc social

La Nouvelle-Aquitaine est la troisième région française (hors Mayotte) avec la plus faible part de ménages résidant dans le parc social, juste derrière la Corse et l’Occitanie. En 2022, 10 % des ménages vivent dans un logement social, une part bien inférieure à l’échelle nationale (16 %). Ainsi, 580 000 individus vivent dans un logement social, ce qui correspond à 280 000 ménages.

Le caractère rural de la région explique en partie cette moindre part de locataires sociaux. En effet, en France, les ménages résidant en milieu urbain habitent le plus souvent dans le parc social (21 %) que ceux en milieu rural (5 %).

Ainsi, c’est en Gironde, département le plus urbain, que la proportion de ménages en logement social est la plus élevée (13 %). À l’inverse, le Lot-et-Garonne, la Dordogne et les Landes enregistrent les taux les plus faibles (inférieurs à 7 %).

Les grandes agglomérations concentrent en effet une part élevée de locataires dans le parc social, notamment dans les communes densément peuplées (20 % de l’ensemble des ménages néo-aquitains) (figure 1). Dans une moindre mesure, ils sont également plus nombreux dans les communes urbaines de densité intermédiaire (13 %). À l’inverse, seulement 4 % des ménages en milieu rural résident en logement social.

Adoptée fin 2000, la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) oblige certaines communes des grandes agglomérations à disposer d’au moins 20 % de logements sociaux parmi leur parc de résidences principales, voire 25 % dans les zones les plus tendues.

En Nouvelle-Aquitaine, la moitié des locataires du parc social résident dans les cinq intercommunalités les plus peuplées. Il s’agit de Bordeaux Métropole, de Limoges Métropole, de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle et de Grand Poitiers. Plus particulièrement, Bordeaux Métropole concentre 27 % des locataires sociaux de la région alors que seulement 14 % des ménages néo-aquitains y habitent.

Parmi les ménages résidant dans le parc social, les familles monoparentales sont deux fois plus nombreuses (22 %) que dans le secteur libre (11 %) (figure 2). À l’inverse, il y a moins de personnes seules et de couples sans enfants parmi les ménages du parc social que dans le secteur libre.

Les familles avec enfant(s) résidant dans le parc social ont plus d’enfants que les locataires du secteur libre. En particulier, les familles nombreuses (trois enfants ou plus) représentent 23 % de l’ensemble des familles résidant en logements sociaux, contre 16 % des locataires du secteur libre.

Les ménages vivant dans le parc social sont plus âgés que dans le parc libre, mais plus jeunes que ceux qui possèdent leur logement. Ainsi, la personne de référence de 86 % des ménages en logements sociaux est âgée de 35 ans ou plus contre 65 % dans le secteur libre et 94 % parmi les ménages propriétaires.

Par ailleurs, les résidents du parc social occupent leur logement depuis plus longtemps que ceux du secteur libre. Une fois un logement social obtenu, les ménages ont tendance à y rester. Notamment, un quart des locataires du parc social habite leur logement depuis 11 ans ou plus, contre 11 % dans le secteur libre.

L’attribution d’un logement social est très liée aux ressources du ménage. La moitié des ménages du parc social ont un niveau de vie inférieur à 1 319 euros par mois, un montant bien en deçà de celui des locataires du secteur libre (1 612 euros).

Avec 35 % des ménages du parc social vivant sous le seuil de pauvreté monétaire, Le taux de pauvreté y est supérieur au reste des ménages de la région (21 % dans le secteur libre et 9 % des propriétaires).

Les locataires du parc social perçoivent plus souvent un revenu d’activité que les propriétaires (63 % contre 60 %) mais moins souvent que dans le secteur libre (73 %). Les propriétaires, étant plus âgés, perçoivent plus souvent une pension de retraite que les locataires du parc social (54 % contre 32 %). Par ailleurs, le poids des prestations sociales dans le revenu disponible est également plus important pour les ménages locataires du social. Elles représentent 23 % de leur revenu, bien plus que dans le secteur libre (10 %). En particulier, 60 % des ménages en logements sociaux perçoivent des prestations logement contre 33 % des ménages du secteur libre.

Enfin, 23 % des ménages occupant un logement social habitent dans un Quartier Prioritaire de la Ville (QPV), alors que c’est rare pour les locataires du secteur libre (2 %) ou les propriétaires (1 %). C’est toutefois moins qu’en France, où 28 % des locataires sociaux habitent un QPV.