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Insee Analyses Mayotte · Décembre 2025 · n° 40
Insee Analyses MayotteLes unités légales mahoraises du secteur formel créent 1 milliard d’euros de valeur ajoutée en 2023 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023

Aude Lécroart (Insee)

En 2023, les unités légales mahoraises marchandes des secteurs non agricoles et non financiers du secteur formel créent 1 milliard d’euros de valeur ajoutée, pour un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros. Leur investissement s’élève à 450 millions d’euros.

À Mayotte, les unités légales sont majoritairement de petite taille : 63 % n’emploient aucun salarié. Toutefois, l’activité économique de l’île est majoritairement portée par les structures de 10 à 249 salariés : elles regroupent six salariés sur dix et réalisent plus de la moitié du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée. À eux seuls, les secteurs du commerce de détail hors véhicules, de la construction et de l’industrie créent la moitié de la valeur ajoutée du secteur formel. Le taux de marge s’élève à 37 % pour les structures employeuses ; il varie de 23 % dans le secteur des services aux entreprises à 62 % dans celui des activités immobilières.

La hausse de l’activité se poursuit en 2023 dans la majorité des secteurs non agricoles et non financiers, et de manière particulièrement dynamique dans celui de la construction. Toutefois, le taux de marge baisse dans la majorité des secteurs.

Insee Analyses Mayotte
No 40
Paru le :Paru le12/12/2025
Insee - Unités légales mahoraises créent 1 milliard d’euros de valeur ajoutée.
Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

5 170 unités légales génèrent une valeur ajoutée de 1 milliard d’euros

En 2023, 5 170  marchandes du dans les activités économiques non agricoles et non financières ont leur siège social à Mayotte. Elles créent une de 1 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros.

Parmi ces unités légales, 4 870 sont indépendantes (94 %), au sens où elles jouissent d’une autonomie de décision. Elles génèrent un peu plus de la moitié de la valeur ajoutée totale des unités légales mahoraises.

Les 300 autres unités légales (6 %) font partie d’« entreprises au sens économique » selon la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008. Elles génèrent l’autre moitié de la valeur ajoutée. La moitié d’entre elles font partie d’entreprises ayant leur siège social à Mayotte ; elles sont à l’origine de 18 % de la valeur ajoutée globale. Les autres sont intégrées dans des entreprises ayant leur siège social ailleurs en France et créent 28 % de la valeur ajoutée totale. Parmi celles-ci, 53 sont détenues par des structures localisées à La Réunion, représentant 5 % de la valeur ajoutée totale.

Les unités légales de 10 à 249 salariés concentrent l’emploi et la création de richesse

Les unités légales mahoraises sont majoritairement de petite taille : 63 % n’emploient aucun salarié. Les 1 930 unités employeuses emploient au total 16 900 salariés en équivalent temps plein (ETP). Parmi celles-ci, 81 % comptent entre 1 et 9 salariés, 19 % entre 10 et 249 salariés, et seulement 0,2 % ont 250 salariés ou plus.

Les unités légales de 10 à 249 salariés occupent une place majeure dans l’activité économique du territoire. Elles emploient six salariés sur dix, réalisent un peu plus de la moitié du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée régionale. Elles sont à l’origine de 64 % de l’investissement total, qui s’élève à 450 millions d’euros (figure 1).

Figure 1Répartition des principaux agrégats des unités légales mahoraises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023

(en %)
Répartition des principaux agrégats des unités légales mahoraises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, 63 % des unités légales mahoraises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 10 % du chiffre d’affaires régional.
Principaux agrégats Sans salarié 1 à 9 salariés 10 à 249 salariés 250 salariés ou plus
Nombre d’unités légales 62,7 30,3 6,9 0,1
Chiffre d'affaires 9,6 19,8 56,7 13,9
Valeur ajoutée 11,9 24,8 55,6 7,7
Investissement 22,7 10,7 63,7 2,9
  • * Équivalent temps plein.
  • Lecture : En 2023, 63 % des unités légales mahoraises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 10 % du chiffre d’affaires régional.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

Figure 1Répartition des principaux agrégats des unités légales mahoraises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023

  • * Équivalent temps plein.
  • Lecture : En 2023, 63 % des unités légales mahoraises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 10 % du chiffre d’affaires régional.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

Commerce de détail, construction et industrie génèrent la moitié de la valeur ajoutée totale

Trois secteurs génèrent la moitié de la valeur ajoutée : la construction, le commerce de détail hors véhicules et l’industrie (énergie-environnement, agroalimentaire et autres industries manufacturières) (figure 2).

La valeur ajoutée induite par les unités légales est répartie entre les ménages qui perçoivent des salaires, les administrations publiques qui collectent des cotisations sociales et des impôts (nets de subventions) et les unités légales elles-mêmes qui en conservent une partie pour financer leurs investissements et rémunérer le capital, notamment les dirigeants non salariés et les actionnaires.

Figure 2Principales caractéristiques des unités légales mahoraises par secteur d’activité en 2023

Principales caractéristiques des unités légales mahoraises par secteur d’activité en 2023
Secteurs d’activité Unités légales Effectifs salariés en ETP* Chiffre d'affaires Valeur ajoutée Excédent brut d'exploitation Investissement Répartition de la valeur ajoutée Part des unités légales employeuses
(en nombre) (en millions d’euros) (en %)
Ensemble 5 168 16 894 3 447 1 022 401 448 100,0 37,3
dont : unités légales employeuses 1 930 16 894 3 115 901 329 347 88,1 100,0
micro-entrepreneurs 1 005 13 14 6 6 0 0,6 1,0
Industrie 368 2 059 411 149 72 151 14,6 50,0
Construction 826 3 868 649 204 56 50 19,9 49,0
Commerce et réparation de véhicules 143 483 148 31 12 7 3,1 51,7
Commerce de gros hors véhicules 190 624 285 49 23 21 4,8 44,7
Commerce de détail hors véhicules 1 265 2 866 1 096 173 70 25 16,9 23,4
Transports et entreposage 389 1 594 276 111 53 49 10,9 45,5
Hébergement et restauration 374 975 109 42 14 8 4,1 47,9
Information et communication 118 144 24 10 3 1 1,0 35,6
Activités immobilières 84 166 41 31 19 111 3,0 16,7
Services aux entreprises 724 2 552 257 132 38 17 13,0 36,2
Services aux particuliers 687 1 563 151 90 41 8 8,8 30,9
  • * Équivalent temps plein.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

En 2023, la rémunération du travail représente 60 % de la valeur ajoutée (51 % pour les salaires et 9 % pour les cotisations sociales), et les impôts sur la production, nets des subventions, s’élèvent à 0,3 %. La part restant aux unités légales, l’ (EBE), atteint près de 40 % (figure 3).

Cette répartition de la valeur ajoutée diffère selon le secteur, car elle reflète les différences de structure de production entre travail et capital. Par exemple, certains secteurs comme les activités immobilières mobilisent relativement plus de moyens financiers que de main-d’œuvre. En 2023, dans ce secteur, la part des salaires et cotisations dans la valeur ajoutée est la plus faible (29 %). Inversement, la rémunération de la main-d’œuvre (salaires et cotisations) est la plus élevée dans le secteur des services aux entreprises (76 %).

Figure 3Répartition de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023

(en %)
Répartition de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, dans le secteur de l’information et communication, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 58 sont versés aux salariés, 8 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 1 euro de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 35 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 0,3 % de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises.
Secteurs d’activité Salaires Cotisations Impôts nets de subventions Excédent brut d’exploitation
Services aux entreprises 67,3 8,5 -4,1 28,3
Construction 61,1 11,6 -0,3 27,7
Hébergement et restauration 60,6 6,1 -0,4 33,8
Information et communication 57,9 8,0 -1,3 35,4
Ensemble 51,7 8,8 0,3 39,3
Commerce et réparation de véhicules 49,5 8,0 2,9 39,6
Services aux particuliers 46,2 10,3 -1,4 45,0
Commerce de détail hors véhicules 48,4 7,4 3,6 40,5
Transports et entreposage 44,4 8,9 -1,1 47,8
Commerce de gros hors véhicules 44,6 6,9 2,7 45,8
Industrie 43,3 8,0 0,3 48,4
Activités immobilières 22,4 6,4 9,0 62,2
  • Lecture : En 2023, dans le secteur de l’information et communication, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 58 sont versés aux salariés, 8 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 1 euro de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 35 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 0,3 % de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

Figure 3Répartition de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023

  • Lecture : En 2023, dans le secteur de l’information et communication, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 58 sont versés aux salariés, 8 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 1 euro de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 35 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 0,3 % de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

Le taux de marge des unités légales employeuses s’élève à 37 %

Le mesure la proportion de la qui reste à l’unité légale après avoir payé les salaires et cotisations sociales.

À Mayotte, en 2023, le taux de marge pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers s’élève à 39 %.

Pour autant, le taux de marge se mesure le plus souvent sur les seules unités légales employeuses puisque celui des structures sans salarié atteint fréquemment 100 %. Par exemple, l’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou de ses cotisations sociales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel. Ainsi, le taux de marge pour l’ensemble des unités légales employeuses s’élève à 37 % (figure 4). Il varie de 23 % dans le secteur des services aux entreprises à 62 % dans celui des activités immobilières. L’écart entre le taux de marge des unités légales employeuses et le taux de marge total est le plus marqué dans le secteur des services aux particuliers (-16 points) et celui des activités immobilières (-6 points) en raison de la présence de nombreuses unités légales sans salarié dans ces secteurs.

Qu’il soit faible ou élevé, le taux de marge n’induit pas nécessairement une rentabilité économique du même niveau. Un taux de marge élevé peut se traduire par un faible lorsque l’activité nécessite un capital d’exploitation important pour produire. C’est le cas pour le secteur des activités immobilières : sa rentabilité économique est la plus faible des secteurs (2 % contre 13 % pour l’ensemble des structures employeuses), alors que son taux de marge est le plus élevé.

Figure 4Taux de marge et taux de rentabilité économique des unités légales mahoraises employeuses par secteur d’activité en 2023

(en %)
Taux de marge et taux de rentabilité économique des unités légales mahoraises employeuses par secteur d’activité en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, le taux de marge des unités légales employeuses relevant du secteur de l’industrie s’élève à 44 % et leur taux de rentabilité économique à 13 %.
Secteurs d’activité Taux de marge Taux de rentabilité économique
Ensemble 36,6 12,8
Industrie 43,9 12,9
Construction 24,8 15,5
Commerce et réparation de véhicules 40,3 13,4
Commerce de gros hors véhicules 47,2 13,7
Commerce de détail hors véhicules 43,3 26,9
Transports et entreposage 46,6 12,7
Hébergement et restauration 33,5 19,9
Information et communication 34,2 14,2
Activités immobilières 62,5 2,1
Services aux entreprises 23,4 18,6
Services aux particuliers 28,5 34,1
  • Lecture : En 2023, le taux de marge des unités légales employeuses relevant du secteur de l’industrie s’élève à 44 % et leur taux de rentabilité économique à 13 %.
  • Champ : Unités légales marchandes employeuses ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2023.

Au contraire, pour les activités demandant peu de moyens matériels mais à forte plus-value intellectuelle, un taux de marge élevé se traduit souvent par une rentabilité économique très forte, comme dans les services aux particuliers dominés par l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale.

C’est ensuite dans le secteur du commerce de détail hors véhicules que le taux de rentabilité économique est le plus élevé (27 %), soit deux fois plus que la moyenne des unités légales employeuses.

La hausse de l’activité se poursuit dans la quasi-totalité des secteurs

Entre 2022 et 2023, l’activité des unités légales marchandes des secteurs non agricoles et non financiers continue de progresser, tant en termes de chiffre d’affaires (+11 %) que de valeur ajoutée (+10 %). Cette hausse est aussi soutenue que précédemment (en 2022 : +14 % pour le chiffre d’affaires, +9 % pour la valeur ajoutée), tandis que l’économie nationale est au ralenti. La hausse des prix est relativement moins élevée à Mayotte en 2023 qu’en France et dans la plupart des autres territoires d’outre-mer.

Le secteur de la construction est le plus dynamique, avec une hausse de 33 % de sa valeur ajoutée par rapport à 2022, suivi du commerce de gros (+23 %) et de l’information-communication (+21 %) (figure 5). En revanche, la valeur ajoutée baisse dans les transports et entreposage (-5 %) après une augmentation conséquente en 2022, liée à une forte hausse des consommations intermédiaires dans ce secteur (+15 %).

Dans l’ensemble, le taux de marge diminue en 2023 (-2 points par rapport à 2022 pour les unités légales employeuses). Il baisse dans la majorité des secteurs, notamment dans les transports et entreposage (-7 points) et les services aux particuliers (-5 points). En revanche, le taux de marge augmente pour les secteurs de l’information-communication (+7 %) et de la construction (+4 %), en lien avec la hausse de leur valeur ajoutée. La rentabilité économique des unités légales employeuses mahoraises diminue légèrement en 2023 (-1 point).

Figure 5Évolution de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises par secteur d’activité entre 2022 et 2023

(en %)
Évolution de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises par secteur d’activité entre 2022 et 2023 ((en %)) - Lecture : Entre 2022 et 2023, la valeur ajoutée augmente de 10 % dans le secteur de l’hébergement et restauration.
Secteurs d’activité Évolution entre 2022 et 2023
Construction 33,2
Commerce de gros hors véhicules 23,0
Information et communication 20,7
Services aux entreprises 11,4
Ensemble 9,9
Hébergement et restauration 9,8
Activités immobilières 6,4
Commerce et réparation de véhicules 5,7
Commerce de détail hors véhicules 4,6
Industrie 4,0
Services aux particuliers 2,3
Transports et entreposage -4,8
  • Lecture : Entre 2022 et 2023, la valeur ajoutée augmente de 10 % dans le secteur de l’hébergement et restauration.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2022 et 2023.

Figure 5Évolution de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises par secteur d’activité entre 2022 et 2023

  • Lecture : Entre 2022 et 2023, la valeur ajoutée augmente de 10 % dans le secteur de l’hébergement et restauration.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane Mayotte 2022 et 2023.
Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

Pour comprendre

Le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) sur les unités légales du secteur formel à Mayotte (Ésane Mayotte) a été rénové à partir du millésime 2019 pour une meilleure robustesse des résultats produits. Ce dispositif est spécifique à Mayotte et distinct du dispositif Ésane national. Il a aussi pour objectif de mesurer l’activité des unités légales marchandes du secteur formel ayant des activités non agricoles et non financières.

Les résultats de la publication, issus de ce dispositif, ne couvrent donc pas entièrement l’activité de toutes les unités économiques ayant une activité sur le territoire mahorais. En effet, ils ne comptabilisent pas l’activité :

  • des établissements marchands localisés à Mayotte mais faisant partie d’une unité légale dont le siège social est hors du département ;
  • de certaines grandes entreprises considérées comme non marchandes en raison des importantes subventions qu’elles reçoivent ;
  • des exploitations agricoles ;
  • des sociétés financières ;
  • des unités économiques du .

Les données présentées dans cette publication sont issues du fichier Ésane Mayotte 2023. Les chiffres 2022 utilisés pour la comparaison ont été recalculés suivant la même méthode (2023), visant à améliorer les imputations et à mettre à jour le champ. Ces chiffres peuvent différer de ceux publiés dans l'Insee Analyses Mayotte no 37 [Lécroart, 2024 ; pour en savoir plus (6)], qui se basent sur la méthode 2022 ; c’est pourquoi les deux publications ne sont pas comparables. En particulier, les effectifs publiés dans cette étude (et utilisés pour les tranches de taille d’unités légales) sont exprimés en équivalent temps plein (ETP), contrairement aux années précédentes où étaient considérés les effectifs au 31 décembre.

Par ailleurs, en raison de changements méthodologiques au niveau national, le nombre de micro-entrepreneurs diffusé en 2022 n’est pas comparable avec celui diffusé en 2023. Malgré leur nombre important (1 005 à Mayotte en 2023), leur chiffre d’affaires ne représente que 0,4 % de l’ensemble : l’impact de la nouvelle estimation reste ainsi limité sur les grandeurs économiques diffusées dans cette publication.

Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

Définitions

Une unité légale ayant des activités principalement marchandes, non agricoles et non financières, dont le siège social est localisé à Mayotte appartient au secteur formel lorsque, en plus d’être immatriculée au répertoire des entreprises Sirene, elle présente au moins un « signe de vie » au cours des trois dernières années. Ces signes de vie sont :

  • une création ou une modification dans le répertoire Sirene ;
  • une déclaration fiscale ;
  • une déclaration sociale :
    • à partir de 2022, une déclaration sociale nominative (DSN) ;
    • avant 2022, une déclaration annuelle de données sociales (DADS) ou un bordereau récapitulatif de cotisation (BRC) ;
  • une réponse à l’enquête sur les entreprises mahoraises.

Par complémentarité, les unités économiques qui n’ont donné aucun signe de vie au cours des trois dernières années constituent le secteur informel. Cette définition est une adaptation au système juridique français de la définition internationale établie par le Bureau international du travail.

L’unité légale correspond à la notion strictement juridique de l’entreprise (un numéro Siren).

La notion d’entreprise au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 permet de dépasser la notion strictement juridique de l’entreprise. Elle prend notamment en compte le développement croissant de l’organisation en groupes. L’entreprise est définie comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »

La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires.

La valeur ajoutée aux coûts des facteurs est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation.

L’excédent brut d’exploitation est égal à la valeur ajoutée aux coûts des facteurs de laquelle sont déduits les frais de personnel.

Le taux de marge est la proportion de la valeur ajoutée au coût des facteurs qui reste à l’entreprise une fois ses frais de personnels réglés : excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée au coût des facteurs.

Le taux de rentabilité économique rapporte l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement.

La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner.

Les immobilisations corporelles sont les actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production : terrains, constructions, installations techniques, matériel et outillage industriels, etc. Les immobilisations incorporelles sont les actifs immatériels non financiers détenus par l'entreprise : fonds commercial et autres immobilisations incorporelles (frais d'établissement, frais de développement, concessions, brevets, avances et acomptes sur immobilisations incorporelles). Le besoin en fond de roulement représente la partie des besoins d'exploitation non assurée par les ressources d'exploitation.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Entreprises formelles à Mayotte – Enquête sur les entreprises mahoraises », Chiffres détaillés, décembre 2025.

(3) Thibault P., « Produit intérieur brut 2023 à Mayotte (résultats provisoires) - La croissance économique reste dynamique à Mayotte en 2023 », Insee Flash no 199, novembre 2025.

(4) Insee, « Les entreprises en France - espace thématique », Insee Références, novembre 2025.

(5) Insee, « L’essentiel sur… les entreprises », Chiffres-clés, mars 2025.

(6) Lécroart A., « Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2022 - Les unités légales mahoraises du secteur formel créent 910 millions d’euros de valeur ajoutée en 2022 », Insee Analyses Mayotte no 37, décembre 2024.