Insee Flash Nouvelle-Aquitaine ·
Décembre 2025 · n° 132
En 2022, six établissements industriels sur dix engagent des dépenses pour réduire
leur impact sur l’environnement en Nouvelle-Aquitaine
En 2022, six établissements industriels sur dix de Nouvelle-Aquitaine ont réalisé des dépenses pour limiter leur impact environnemental, pour un total de 211 millions d’euros. Si la région est proche de la moyenne nationale en part d’établissements concernés, les montants moyens engagés par établissement y sont plus modestes. L’essentiel des dépenses relève d’investissements, dont majoritairement d’achats dédiés spécifiquement à l’environnement. Ceux-ci concernent prioritairement les économies d’énergie et les énergies renouvelables. Les grands établissements sont particulièrement mobilisés.
- 211 millions d’euros engagés pour protéger l’environnement
- 85 % des montants consacrés aux investissements
- 22 % des dépenses d’investissements antipollution consacrées aux économies d’énergie
- Les grands établissements engagent davantage des dépenses antipollution
- Une baisse des dépenses antipollution malgré une mobilisation croissante des établissements
- Encadré – Des dépenses courantes concentrées sur la gestion des déchets et des eaux usées
211 millions d’euros engagés pour protéger l’environnement
En 2022, 60 % des établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine employant 20 salariés ou plus réalisent des dépenses antipollution, ce qui est très proche du niveau national (58 %). Elles représentent 211 millions d’euros. La Nouvelle-Aquitaine se hisse au cinquième rang des régions françaises (hors Mayotte) en part des établissements ayant effectué une dépense antipollution. En revanche, lorsque des dépenses sont engagées, les montants moyens par établissement sont plus faibles : 164 000 euros contre 208 000 euros en France.
Par ailleurs, 22 % des établissements réalisant une dépense antipollution bénéficient d’une aide publique. La prise en compte des enjeux environnementaux liés à l’activité industrielle est à l’origine de la mise en place de diverses réglementations environnementales et fait l’objet d’incitations gouvernementales.
85 % des montants consacrés aux investissements
Les dépenses antipollution peuvent être des investissements ou des études. En 2022, 48 % des établissements réalisent des investissements. Cela concentre l’essentiel des montants dépensés, avec 179 millions d’euros, soit 85 % du total.
Les investissements spécifiques correspondent à des achats de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement comme des systèmes de collecte permettant le recyclage des déchets ou des filtres limitant l’émission dans l’atmosphère de substances polluantes. Ils sont réalisés par quatre établissements sur dix parmi l'ensemble des établissements industriels et représentent 69 % des dépenses antipollution. Les investissements intégrés correspondent à l’achat de matériels de production moins polluants, dont seul le surcoût par rapport au matériel classique est pris en compte dans les montants. Trois établissements sur dix réalisent ce type d’investissement, pour 16 % du total des dépenses antipollution.
Quant aux études antipollution, 42 % des établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine en réalisent, pour un montant total de 32 millions d’euros. La majorité de cette dépense est consacrée à des études préalables à un investissement (23 millions d’euros). Le reste concerne des études réglementaires ou de contrôle.
22 % des dépenses d’investissements antipollution consacrées aux économies d’énergie
En 2022, 28 % des établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine réalisent des investissements afin de réduire leur consommation d’énergies. Les montants investis atteignent 40 millions d’euros, soit 22 % des dépenses d’investissements (figure 1a). Par ailleurs, 29 millions d’euros sont investis dans les énergies renouvelables, comme des panneaux photovoltaïques.
En Nouvelle-Aquitaine, 4,3 millions d’euros de dépenses d’études préalables à un investissement sont consacrés à la protection de l’air et du climat, soit 19 % des dépenses pour ce type d’études (figure 1b). Il s’agit par exemple d’études pour la mise en place d’installations et équipements réduisant les rejets de polluants dans l'air. Les études visant à réaliser des économies d’énergie représentent 18 % de ces dépenses, et en ajoutant les montants relatifs aux énergies renouvelables, cette part s’élève à 30 %.
tableauFigure 1a – Montant des dépenses antipollution par domaine selon le type de dépenseType « Investissements »
| Domaine | Montant des dépenses antipollution |
|---|---|
| Économie d’énergie | 40 |
| Énergies renouvelables | 29 |
| Protection de l’air et du climat | 28 |
| Déchets | 27 |
| Eaux usées | 16 |
| Meilleure gestion de l’eau | 14 |
| Sites, paysages et biodiversité | 11 |
| Sols, eaux souterraines et de surface | 10 |
| Bruit et vibrations | 2 |
| Autres | 2 |
- Lecture : En 2022, les établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine dépensent 40 millions d’euros d’investissements pour réaliser des économies d’énergie.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) 2022.
graphiqueFigure 1a – Montant des dépenses antipollution par domaine selon le type de dépenseType « Investissements »

- Lecture : En 2022, les établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine dépensent 40 millions d’euros d’investissements pour réaliser des économies d’énergie.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) 2022.
Les grands établissements engagent davantage des dépenses antipollution
Plus les établissements sont grands, plus ils sont nombreux à engager des dépenses antipollution et plus leurs montants sont élevés (figure 2). Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, 96 % des établissements de 500 salariés ou plus ont engagé des dépenses en faveur de l’environnement, pour 519 000 euros en moyenne par établissement. Ce montant est toutefois inférieur à celui des établissements de même taille en France (1,35 million d’euros). À l’opposé, seulement 52 % des établissements industriels de 20 à 49 salariés ont engagé ce type de dépenses, pour un montant moyen de 69 000 euros.
Dans le secteur de l’énergie, 97 % des établissements engagent des dépenses en faveur de l’environnement. Le secteur de la chimie est également très mobilisé (92 %). Plus globalement, 72 % des dépenses antipollution sont concentrées dans quatre grands secteurs : l’agroalimentaire, les industries du caoutchouc, des plastiques et des minéraux, l’énergie, ainsi que les autres industries manufacturières.
tableauFigure 2 – Dépenses antipollution selon la taille des établissements
| Nombre de salariés | Montant moyen parmi les établissements ayant engagé une dépense (en milliers d’euros) | Part d’établissements ayant engagé une dépense (en %) |
|---|---|---|
| 20 à 49 | 69 | 52 |
| 50 à 99 | 205 | 64 |
| 100 à 249 | 293 | 79 |
| 250 à 499 | 284 | 81 |
| 500 ou plus | 519 | 96 |
| Ensemble | 164 | 60 |
- Lecture : En 2022, 52 % des établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine de 20 à 49 salariés réalisent des dépenses antipollution. Pour cette catégorie d’établissements, le montant moyen d’une dépense est de 69 000 euros.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) 2022.
graphiqueFigure 2 – Dépenses antipollution selon la taille des établissements

- Lecture : En 2022, 52 % des établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine de 20 à 49 salariés réalisent des dépenses antipollution. Pour cette catégorie d’établissements, le montant moyen d’une dépense est de 69 000 euros.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) 2022.
Une baisse des dépenses antipollution malgré une mobilisation croissante des établissements
Entre 2012 et 2020 (source), les dépenses antipollution ont diminué de 13 % en Nouvelle-Aquitaine, une baisse plus marquée qu’à l’échelle nationale (-8 %) (figure 3). Les dépenses d’investissement antipollution ont diminué de 11 % sur la période, tandis que celles consacrées aux études ont reculé de 18 %. Cependant, la part d’établissements effectuant ces dépenses progresse sur la période, passant de 51 % en 2012 à 57 % en 2020. Les années 2016 et 2017 marquent toutefois un repli de la part d’établissements concernés, accompagné d’une baisse des montants engagés, également observée à l’échelle nationale. Ce phénomène pourrait en partie s’expliquer par la fin de cycles d’investissement antipollution dans certaines entreprises, dans un contexte de législation environnementale inchangée.
tableauFigure 3 – Évolution des dépenses antipollution de 2012 à 2020
| Année | Investissements | Études | Ensemble des dépenses |
|---|---|---|---|
| 2012 | 100 | 100 | 100 |
| 2013 | 146 | 74 | 131 |
| 2014 | 101 | 92 | 99 |
| 2015 | 103 | 63 | 95 |
| 2016 | 77 | 83 | 78 |
| 2017 | 77 | 107 | 83 |
| 2018 | 97 | 106 | 99 |
| 2019 | 81 | 86 | 82 |
| 2020 | 89 | 82 | 87 |
- Note : La période d'observation s'arrête en 2020, le champ des dépenses collectées par l’enquête Antipol s'élargissant en 2021, puis de nouveau en 2022, engendrant des ruptures de série.
- Lecture : De 2012 à 2020, les dépenses globales antipollution ont diminué de 13 % dans la région.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquêtes sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) de 2012 à 2020.
graphiqueFigure 3 – Évolution des dépenses antipollution de 2012 à 2020

- Note : La période d'observation s'arrête en 2020, le champ des dépenses collectées par l’enquête Antipol s'élargissant en 2021, puis de nouveau en 2022, engendrant des ruptures de série.
- Lecture : De 2012 à 2020, les dépenses globales antipollution ont diminué de 13 % dans la région.
- Champ : Nouvelle-Aquitaine, industries extractives, industrie manufacturière (y compris artisanat commercial) et énergie, établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquêtes sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol) de 2012 à 2020.
Encadré – Des dépenses courantes concentrées sur la gestion des déchets et des eaux usées
En 2022, en dehors des dépenses d’investissement et d’étude, les établissements industriels de Nouvelle-Aquitaine engagent 265 millions d’euros de dépenses courantes liées à la protection de l’environnement. Près de la moitié de ce montant concerne des dépenses de récupération et de traitement des déchets. Un tiers concerne des dépenses de fonctionnement et d’entretien des équipements entièrement dédiés à l’environnement. Parmi elles, celles dédiées à la collecte et au traitement des eaux usées mobilise 39 millions d’euros, soit 43 % des dépenses courantes de fonctionnement. Par ailleurs, un établissement sur trois recourt au management environnemental, ces dépenses constituant 7 % de l’ensemble des dépenses courantes.
Sources
Les données sont issues de l’enquête annuelle sur les investissements dans l'industrie pour protéger l’environnement (Antipol). Celle-ci porte sur les études pour protéger l’environnement, sur les investissements dans des matériels dédiés à la protection de l’environnement ou plus performants en matière environnementale que ceux disponibles de manière standard sur le marché. L’enquête couvre les établissements de 20 salariés ou plus, implantés en France, appartenant aux secteurs des industries extractives, manufacturière et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur d’eau et d’air conditionné (divisions 05 à 35 de la NAF rév. 2).
Le champ des dépenses observées par l’enquête a évolué récemment. En 2021, les montants d’études et d’investissements visant à mieux gérer les ressources naturelles sont nouvellement collectés. En 2022, s’y ajoutent les montants d’investissements visant à optimiser l’énergie utilisée.
Définitions
Les dépenses antipollution regroupent dans cette publication les dépenses d’investissement ou d’étude destinées à minimiser l’impact de l’activité de l’établissement sur l’environnement et à favoriser une gestion durable des ressources naturelles. Sont exclues les dépenses relatives à la sécurité et à l’hygiène des personnes travaillant sur le site (travaux de désamiantage, achats de casques anti-bruit, etc.).
Les dépenses courantes sont les frais d’exploitation et de gestion courante engagés pour protéger l'environnement, par opposition aux dépenses d’investissement ou d’étude. Elles correspondent aux coûts d’exploitation et d’entretien d’une activité, d’une technique, d’un processus ou d’un équipement ayant pour objectif de prévenir, de réduire, de traiter ou d’éliminer les pressions environnementales générées par l’activité de l’établissement.
Pour en savoir plus
(1) Vuillemin T., « Dépenses antipollution dans l’industrie en 2022 », Insee Focus no 334, octobre 2024.
