Insee Analyses Hauts-de-France ·
Novembre 2025 · n° 201
Huit entreprises sur dix créées en 2018 encore actives trois ans après
Dans les Hauts-de-France, plus de 6 200 entreprises (hors microentreprises) ont été créées au cours du premier semestre 2018, principalement dans le commerce, la santé et la construction. Trois ans plus tard, 82 % de ces entreprises sont encore actives. Les entreprises des activités financières et d’assurance ou du secteur industriel sont les plus pérennes. Les entreprises créées lors du premier semestre 2018 comptabilisent fin 2018 près de 14 000 emplois dont plus de 8 000 salariés. Trois ans après, les entreprises toujours actives emploient près de 5 000 salariés supplémentaires.
Plus de la moitié d’entre elles déclarent que leur activité a été affectée par la crise de la Covid-19, surtout dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et du commerce. Les deux tiers des nouvelles entreprises régionales ont eu recours aux aides publiques qui ont un effet positif sur la pérennité des entreprises aidées.
- Une entreprise sur cinq créée dans le secteur du commerce en 2018
- 82 % des entreprises toujours actives trois ans après leur création
- Les entreprises financières et d’assurance nettement plus pérennes
- Près de 5 000 emplois salariés supplémentaires en trois ans
- Parmi les entreprises toujours actives, plus d’une sur deux déclare que la crise de la Covid-19 a affecté son activité
- Deux jeunes entreprises sur trois ont eu recours aux aides
- Encadré - Des comparaisons 2018/2014 à prendre avec précaution
Une entreprise sur cinq créée dans le secteur du commerce en 2018
Dans les Hauts-de-France, plus de 6 200 entreprises (hors microentreprises) ont été créées au cours du premier semestre 2018. Comme en France, trois créations d’entreprises sur quatre dans la région se concentrent dans cinq principaux secteurs (figure 1).
Le commerce arrive en tête avec 20 % des créations en 2018 dans les Hauts-de-France contre 18 % en moyenne nationale. Le secteur de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale rassemble 15 % des nouvelles structures, contre 11 % à l’échelle nationale. Il s’agit principalement de professionnels de santé (infirmiers, kinésithérapeutes ou médecins) qui s’installent. Avec une part de 10 %, le poids du secteur de l’hébergement et de la restauration dépasse de quasiment 2 points la moyenne nationale. En revanche, les créations d’entreprises dans le domaine des activités spécialisées, scientifiques et techniques comme les cabinets de conseil, d’avocats ou de notaires, sont moins fréquentes dans la région, avec une part inférieure de près de 4 points à celle observée au niveau national. La construction représente quant à elle 13 % des créations.
tableauFigure 1 – Répartition des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 selon leur secteur d’activité
| Secteurs d’activités | Hauts-de-France | France |
|---|---|---|
| Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles | 19,9 | 17,5 |
| Enseignement, santé humaine et action sociale | 14,6 | 11,3 |
| Construction | 12,7 | 13,8 |
| Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 12,6 | 16,4 |
| Hébergement et restauration | 10,0 | 8,3 |
| Activités de services administratifs et de soutien | 6,2 | 6,5 |
| Autres activités de services | 5,3 | 5,0 |
| Transport et entreposage | 4,6 | 5,4 |
| Industrie | 4,3 | 4,0 |
| Information et communication | 3,9 | 5,6 |
| Activités financières et d'assurance | 3,2 | 3,1 |
| Activités immobilières | 2,6 | 3,1 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 4,3 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 l'ont été dans l'industrie.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2018.
graphiqueFigure 1 – Répartition des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 selon leur secteur d’activité

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 4,3 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 l'ont été dans l'industrie.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2018.
82 % des entreprises toujours actives trois ans après leur création
Dans les Hauts-de-France, 82 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 sont toujours actives trois ans plus tard, soit un taux de pérennité à trois ans identique à la moyenne nationale. Si la comparaison avec les entreprises créées au premier semestre 2014 est à relativiser (encadré), la pérennité apparaît toutefois plus élevée pour les créations de 2018 que pour celles de 2014 (figure 2). En effet, seules 71 % des entreprises créées dans les Hauts-de-France au cours du premier semestre 2014 étaient toujours actives trois ans après, soit 11 points de moins que pour la génération 2018. Malgré les difficultés économiques générées par la crise de la Covid-19, il semble que les aides et dispositifs mis en place par l’État ont permis à bon nombre d’entre elles de maintenir leur activité. En France, le constat est identique : la pérennité à trois ans des entreprises créées en 2018 est plus élevée que celle de 2014, de 8 points.
tableauFigure 2 – Taux de pérennité des entreprises à 1 an, 2 ans et 3 ans
| Territoire – Génération | 1 an | 2 ans | 3 ans |
|---|---|---|---|
| Hauts-de-France - Génération 2014 | 90,3 | 80,7 | 71,0 |
| France - Génération 2014 | 91,3 | 82,4 | 73,6 |
| Hauts-de-France - Génération 2018 | 95,5 | 89,3 | 82,5 |
| France - Génération 2018 | 94,8 | 88,4 | 82,0 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 71,0 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2014 sont encore actives trois ans plus tard contre 73,6 % en France. Pour la génération des entreprises créées au premier semestre 2018, ces proportions sont respectivement de 82,5 % et 82,0 %.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2014 et 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2014 (interrogations 2014 et 2019) et enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
graphiqueFigure 2 – Taux de pérennité des entreprises à 1 an, 2 ans et 3 ans

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 71,0 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2014 sont encore actives trois ans plus tard contre 73,6 % en France. Pour la génération des entreprises créées au premier semestre 2018, ces proportions sont respectivement de 82,5 % et 82,0 %.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2014 et 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2014 (interrogations 2014 et 2019) et enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
Les entreprises financières et d’assurance nettement plus pérennes
La pérennité des entreprises varie selon le secteur d’activité. Les entreprises financières et d’assurance sont les plus pérennes, avec plus de 92 % des jeunes entreprises régionales de 2018 toujours actives en 2021 (figure 3). C’est 5 points de plus qu’au niveau national. Cela concerne par exemple les gestionnaires de fonds, les conseillers financiers, ainsi que les agents et courtiers en assurance. De même, près de neuf entreprises sur dix créées dans l’industrie exercent toujours leur activité trois ans plus tard, dans les Hauts-de-France. Ce secteur, comme celui du commerce, se démarque par un meilleur taux de pérennité des entreprises régionales par rapport à la moyenne nationale.
En revanche, la construction et les services administratifs et de soutien enregistrent une pérennité nettement plus faible (près de 6 points de moins qu’au niveau national). Ainsi, près d’une entreprise sur quatre de ces secteurs cesse son activité au cours des trois premières années qui suivent la création.
tableauFigure 3 – Taux de pérennité à 3 ans des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 selon le secteur d’activité à la création
| Secteur d’activité | Hauts-de-France | France |
|---|---|---|
| Activités financières et d'assurance | 92,2 | 87,4 |
| Industrie | 89,2 | 85,9 |
| Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 86,8 | 84,3 |
| Transports et entreposage | 85,4 | 81,6 |
| Enseignement, santé humaine et action sociale | 85,2 | 83,9 |
| Activités immobilières | 84,8 | 83,3 |
| Information et communication | 84,4 | 81,9 |
| Autres activités de services | 81,8 | 82,5 |
| Commerce | 81,4 | 78,1 |
| Hébergement et restauration | 78,6 | 79,3 |
| Construction | 77,3 | 82,8 |
| Activités de services administratifs et de soutien | 74,0 | 79,7 |
| Ensemble | 82,5 | 82,0 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 92,2 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 dans le secteur des activités financières et d’assurance sont toujours actives trois ans plus tard. Cette proportion est de 87,4 % en France.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
graphiqueFigure 3 – Taux de pérennité à 3 ans des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 selon le secteur d’activité à la création

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 92,2 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 dans le secteur des activités financières et d’assurance sont toujours actives trois ans plus tard. Cette proportion est de 87,4 % en France.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
La pérennité dépend également du statut juridique. Parmi les nouvelles entreprises du premier semestre 2018, trois sur quatre (76 %) sont des sociétés tandis que les entreprises individuelles (personnes physiques hors micro-entrepreneurs) représentent 24 % des créations. Dans les Hauts-de-France comme au niveau national, les sociétés sont plus pérennes que les entreprises individuelles. Pour ces dernières, les cessations surviennent même plus tôt. Dès la première année, 12 % des entreprises individuelles cessent leur activité contre seulement 2 % des sociétés. Après trois ans, seules 78 % des entreprises individuelles demeurent actives contre 84 % des sociétés.
D’autres facteurs influencent la pérennité d’une entreprise. À caractéristiques identiques (pour comprendre), le fait que le créateur de l’entreprise ait plus de 10 ans d’expérience dans le secteur d’activité augmente les chances de pérennité par rapport à un créateur novice dans le domaine. De même, être âgé de 30 à 54 ans a un effet positif sur la pérennité à trois ans de l’entreprise créée par rapport à un créateur âgé de 55 ans ou plus. A contrario, le fait d’être inactif au moment de la création diminue les chances de pérennité. À caractéristiques identiques, les moyens financiers mobilisés au démarrage de l’activité ou le niveau de diplôme du créateur n’influencent pas de manière significative la pérennité à trois ans des entreprises créées au premier semestre 2018 dans la région.
Près de 5 000 emplois salariés supplémentaires en trois ans
Si la majorité des nouvelles entreprises n’emploient pas de salarié au moment de leur création, 22 % des entreprises créées au premier semestre 2018 dans les Hauts-de-France comptent au moins un salarié, contre 17 % en moyenne nationale. Il s’agit le plus souvent de petites structures de moins de cinq salariés. Plus précisément, dès leur création, 16 % des entreprises régionales emploient un à deux salariés, contre 12 % en France. Les entreprises de six salariés et plus restent quant à elles très rares, aussi bien dans la région qu’en France (moins de 2 %).
Au total, les entreprises créées au cours du premier semestre 2018 dans les Hauts-de-France rassemblent plus de 14 000 emplois fin 2018, dont plus de 8 000 emplois salariés. Trois ans plus tard, bien que moins nombreuses, les entreprises toujours en activité se sont développées et emploient plus de 13 000 salariés, pour un total de 18 000 emplois incluant les chefs d’entreprises. Le secteur des services administratifs et de soutien aux entreprises (nettoyage, sécurité privée, aménagement paysager...) est le principal moteur de cette croissance dans la région. À lui seul, il a généré plus de 2 000 emplois salariés supplémentaires en trois ans, bien qu’un quart de ses entreprises aient cessé leur activité. L’industrie et la construction contribuent aussi largement au développement de l’emploi avec un gain de près de 1 300 postes salariés entre 2018 et 2021. Le secteur de l’information et la communication se développe particulièrement bien dans la région, ses effectifs étant multipliés par cinq en l’espace de trois ans. Il ne contribue cependant à la croissance de l’emploi qu’à hauteur de 300 postes salariés, le nombre d’entreprises créées restant assez faible dans ce secteur.
Parmi les entreprises toujours actives, plus d’une sur deux déclare que la crise de la Covid-19 a affecté son activité
Les entreprises créées en 2018 font face, à peine deux ans après leur création, aux effets de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. En Hauts-de-France, parmi les entreprises encore actives en novembre 2021, plus de la moitié ont vu leur activité diminuer durant cette période. Un quart des jeunes entrepreneurs déclarent même que la crise sanitaire a contribué à réduire leur chiffre d’affaires de plus de 50 %, une partie d’entre eux ayant été contraints de suspendre totalement leur activité (figure 4).
Dans la région comme partout ailleurs, le secteur de l’hébergement et de la restauration a été le plus affecté. L’activité y a en effet diminué pour 79 % des nouvelles entreprises ; 43 % ont même perdu plus de la moitié de leur chiffre d’affaires (45 % en France). Le commerce a également été fortement touché avec une baisse du chiffre d’affaires pour 64 % des jeunes entrepreneurs.
Comme en France, seul un tiers des entreprises régionales encore actives après la crise sanitaire déclarent ne pas avoir été affectées tandis que 12 % ont, à l’inverse, connu une progression d’activité pendant la pandémie. Parmi les cinq principaux secteurs d’activité, celui de la construction a été le plus épargné dans la région : pour 63 % de ses nouvelles entreprises, l’activité n’a pas fléchi durant la crise contre 56 % en France.
tableauFigure 4 – Impact de la crise Covid-19 sur le chiffre d'affaires des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 dans les Hauts-de-France et toujours actives en novembre 2021 (pour les 5 principaux secteurs)
| Secteurs d’activité | Perte de chiffre d'affaires supérieure ou égale à 50% | Perte de chiffre d'affaires inférieure à 50% | Pas d'impact sur le chiffre d'affaires | Chiffre d'affaires augmenté |
|---|---|---|---|---|
| Hébergement et restauration | 42,9 | 35,7 | 10,3 | 11,1 |
| Commerce | 31,8 | 32,4 | 24,7 | 11,1 |
| Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 19,5 | 26,5 | 39,5 | 14,5 |
| Enseignement, santé humaine et action sociale | 12,5 | 35,6 | 36,8 | 15,1 |
| Construction | 8,7 | 28,8 | 49,6 | 12,9 |
| Ensemble | 24,4 | 30,4 | 32,8 | 12,4 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 42,9 % des entreprises du secteur de l’hébergement - restauration créées au cours du premier semestre 2018 ont vu leur chiffre d’affaires diminuer de plus de 50 % en raison de la baisse d’activité liée à la crise sanitaire.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs) et encore actives en novembre 2021.
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
graphiqueFigure 4 – Impact de la crise Covid-19 sur le chiffre d'affaires des entreprises créées au cours du 1er semestre 2018 dans les Hauts-de-France et toujours actives en novembre 2021 (pour les 5 principaux secteurs)

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 42,9 % des entreprises du secteur de l’hébergement - restauration créées au cours du premier semestre 2018 ont vu leur chiffre d’affaires diminuer de plus de 50 % en raison de la baisse d’activité liée à la crise sanitaire.
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs) et encore actives en novembre 2021.
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
Face à la baisse d’activité pendant la pandémie, 57 % des entreprises pérennes déclarent avoir rencontré des difficultés financières. Les problèmes d’approvisionnement ont particulièrement touché la région, affectant près de 23 % des jeunes entreprises, soit 3 points de plus qu’en moyenne nationale. Si un tiers des nouvelles entreprises des Hauts-de-France ont également subi un manque de commandes ou de débouchés pendant la crise, elles ont globalement été moins concernées par ce type de difficultés qu’au niveau national.
Deux jeunes entreprises sur trois ont eu recours aux aides
Lors de la pandémie de Covid-19, divers dispositifs publics de soutien ont été mis en place pour aider les entreprises à faire face aux difficultés économiques et financières engendrées par les mesures de confinement. Les jeunes entreprises de la région ont globalement davantage sollicité ces aides durant cette période : c’est le cas de 68 % d’entre elles, contre 64 % en France. Le taux de recours est particulièrement important dans les secteurs les plus affectés. Par exemple, 84 % des nouvelles entreprises du commerce ont bénéficié d’un dispositif d’aide (74 % en France). Le recours plus important, tous secteurs confondus, dans les Hauts-de-France s’explique en partie par une surreprésentation, parmi les nouvelles entreprises encore actives trois ans plus tard, des secteurs d’activité ayant le plus mobilisé les mesures de soutien (commerce, construction...).
Le report des échéances sociales ou fiscales a été le dispositif le plus sollicité dans la région : 34 % des jeunes créateurs y ont eu recours contre 29 % en France (figure 5). De même, ceux-ci ont davantage fait appel au fonds de solidarité pour les indépendants ou au chômage partiel (renommé depuis activité partielle) (respectivement 29 % et 24 % en Hauts-de-France contre 25 % et 21 % en France). Dans la restauration et l’hébergement, ce sont près de la moitié des nouvelles entreprises régionales qui ont eu recours au chômage partiel (49 %), soit 6 points de plus qu’au niveau national.
tableauFigure 5 – Taux de recours aux dispositifs d’aide publique mis en place lors de la crise Covid-19
| Libellé des dispositifs d’aide | France | Hauts-de-France |
|---|---|---|
| Report des échéances sociales ou fiscales | 28,6 | 34,3 |
| Fonds de solidarité pour les indépendants | 25,3 | 28,8 |
| Indemnisation de chômage partiel | 20,7 | 24,1 |
| Prêt garanti par l’État | 21,8 | 21,9 |
| Exonération de cotisations sociales ou remise d’impôts directs | 6,6 | 9,3 |
| Aucun dispositif d'aide | 35,6 | 31,6 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 34,3 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 et encore actives fin novembre 2021 ont eu recours au report des échéances sociales ou fiscales (28,6 % en France).
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs), et encore actives en novembre 2021.
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
graphiqueFigure 5 – Taux de recours aux dispositifs d’aide publique mis en place lors de la crise Covid-19

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, 34,3 % des entreprises créées au cours du premier semestre 2018 et encore actives fin novembre 2021 ont eu recours au report des échéances sociales ou fiscales (28,6 % en France).
- Champ : Entreprises créées au cours du premier semestre 2018, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs), et encore actives en novembre 2021.
- Source : Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021).
Dans les Hauts-de-France, les aides accordées durant la crise ont contribué à améliorer la pérennité des jeunes entreprises. Parmi celles créées au premier semestre 2018, 85 % des entreprises ayant bénéficié d’une aide ou d’une exonération publique étaient encore actives trois ans plus tard, contre seulement 80 % pour celles n’ayant eu recours à aucun soutien. Or, pour la génération d’entreprises créées en 2014, la situation est inversée : les entreprises aidées ou exonérées présentent un taux de pérennité inférieur à celui des entreprises n’ayant bénéficié d’aucune aide.
Encadré - Des comparaisons 2018/2014 à prendre avec précaution
Les micro-entrepreneurs sont exclus du champ de l’étude. En effet, les conditions d’accès à ce régime ont été élargies au 1er janvier 2018 avec un doublement des plafonds de chiffre d’affaires. Pour un même chiffre d’affaires, une entité créée en 2014 n’avait pas accès au régime du micro-entrepreneur, alors qu’une autre créée en 2018 peut y prétendre. Ainsi, en 2018, la part des nouvelles entreprises individuelles (hors micro-entrepreneurs) est moindre au sein des nouvelles entreprises (hors micro-entrepreneurs), tandis que celle des sociétés augmente dans les mêmes proportions.
Le taux global de pérennité augmente entre 2014 et 2018, en partie du fait de ce changement dans la structure de l’échantillon. Au total, sur les 11,5 points de hausse, 3 points s’expliquent par un effet de structure lié au poids plus important des sociétés en 2018 (pour comprendre). À structure d’échantillon fixée selon la catégorie juridique (société/entreprise individuelle), la pérennité à trois ans augmente donc de 8,5 points dans les Hauts-de-France entre 2014 et 2018.
Pour comprendre
Décomposition de l’évolution de la pérennité : Le taux de pérennité des entreprises hors micro-entrepreneurs est une moyenne pondérée de la pérennité des entreprises individuelles et de celles des sociétés. Entre 2014 et 2018, les poids et les taux de pérennité des deux types d’entreprise évoluent. En fixant la répartition entre entreprises individuelles et sociétés à une date donnée, on obtient l’évolution de la pérennité à structure d’échantillon constante. En fixant les taux de pérennité à une date donnée, on obtient l’évolution liée à la différence de structure par catégorie juridique au sein de l’échantillon : c’est l’effet de structure lié à la hausse du poids des sociétés.
Déterminants de la pérennité : Les facteurs influant sur la durée de vie des entreprises ne sont pas indépendants les uns des autres. La régression logistique permet de mesurer l’effet spécifique de chaque facteur sur la pérennité des entreprises, les autres facteurs étant inchangés.
Sources
Le système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) est un dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les quatre ans. Le champ de l’enquête Sine couvre l’ensemble des créations d’entreprises du premier semestre d’une année donnée, hors micro‑entrepreneurs, qui ont vécu plus d’un mois dans l’ensemble des activités économiques marchandes non agricoles. Les entreprises créées sous le régime du micro‑entrepreneur font l’objet d’une enquête spécifique.
Bien que l’échantillon de l’enquête – France entière – compte 40 000 entreprises, les résultats pour la cohorte Sine 2018 sont obtenus à partir de seulement 24 000 d’entre elles, considérées réellement comme des entreprises individuelles ou sociétés, les 16 000 autres étant des micro‑entrepreneurs repérés après coup. Cette cohorte a été de nouveau enquêtée fin 2021 et une dernière fois fin 2023. Cette étude présente des résultats issus des première et deuxième interrogations, en novembre 2018 et novembre 2021.
Définitions
Une création d’entreprise correspond à la mise en œuvre d’une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu’aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement. Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales.
Le taux de pérennité à N ans est, pour une année donnée (2018 ou 2014), le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestre ayant atteint leur n-ième anniversaire, et l’ensemble des entreprises créées au cours du premier semestre. Les entreprises sont considérées comme actives à une date donnée si, jusqu’à cette date, elles n’ont pas effectué de formalité de cessation d’activité enregistrée dans le répertoire Sirene ou détectée lors de la collecte de l’enquête Sine.
Une société est une entité dotée de la personnalité juridique. Elle est créée dans un but marchand, à savoir produire des biens ou des services pour le marché, qui peut être une source de profit ou d’autres gains financiers pour son ou ses propriétaires ; elle est la propriété collective de ses actionnaires, qui ont le pouvoir de désigner les administrateurs responsables de sa direction générale.
Une entreprise individuelle est une entreprise en nom propre ou en nom personnel. L’identité de l’entreprise correspond à celle du dirigeant, qui est responsable sur ses biens propres. L’entrepreneur exerce son activité sans avoir créé de personne juridique distincte. Les différentes formes d’entreprises individuelles sont composées des commerçants, artisans, professions libérales, agriculteurs.
Pour en savoir plus
(1) « Entreprises créées en 2018 : huit sur dix sont encore actives trois ans après leur création », Insee Première no 1962, juillet 2023.
(2) « Six entreprises sur dix encore actives cinq ans après leur création », Insee Analyses Hauts-de-France no 127, octobre 2021.
(3) « Bilan économique 2024 - Démographie d’entreprises : Après deux années de baisse, les créations d’entreprises repartent à la hausse », Insee Conjoncture no 46, juin 2025.
(4) « Plus d’un micro-entrepreneur sur deux n’aurait pas créé son entreprise sans ce régime », Insee Analyses Hauts-de-France no 154, mai 2023.
