Insee Analyses Hauts-de-France ·
Octobre 2025 · n° 200
L’apprentissage en Hauts-de-France : davantage de femmes et d’adultes qu’en 2018
86 000 emplois en Hauts-de-France sont occupés par des apprentis soit 3,7 % de l’emploi salarié, une proportion légèrement inférieure à la moyenne nationale (3,9 %). Les secteurs ayant fortement recours à l’apprentissage (activités immobilières, construction, agriculture…) sont en effet moins présents dans la région.
Entre 2018 et 2022, la part de l’apprentissage dans l’emploi a progressé de 1,8 point (2,0 points en France métropolitaine) sous l’impulsion de politiques publiques mises en place en 2018 puis renforcées en 2020. Ce mouvement s’est accompagné d’une féminisation et d’un vieillissement des apprentis, témoignant du développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur.
Au sein de la région, les zones d’emploi de Compiègne, Saint-Omer, Roubaix-Tourcoing, Berck, Boulogne-sur-Mer et Béthune occupent en proportion davantage d’apprentis que la moyenne. À l’inverse, ils sont en proportion peu nombreux à Lens et Douai. Les orientations sectorielles des territoires expliquent en grande partie l’inégale répartition des apprentis au sein de la région.
- 86 000 apprentis en Hauts-de-France
- La structure sectorielle régionale explique le léger retrait de l’apprentissage
- Boulangers — bouchers — charcutiers, premières professions de l’apprentissage
- Un développement de l’apprentissage, en particulier pour les femmes et les adultes
- Davantage d’apprentis à Compiègne, Berck, Boulogne-sur-Mer, Roubaix-Tourcoing, Saint-Omer et Béthune
- Encadré - Différences de champ et d’indicateurs dans la mesure de l’apprentissage
86 000 apprentis en Hauts-de-France
Dans les Hauts-de-France, plus de 86 000 salariés travaillent sous contrat d’apprentissage en 2022. Ils représentent 3,7 % de l’emploi salarié de la région hors défense et particuliers employeurs. En France métropolitaine, cette part atteint 3,9 % soit 0,2 point de plus. À l’exception de la Corse, les écarts entre les régions sont relativement faibles (figure 1). Seules la Corse (2,3 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (3,6 %) ont un recours à l’apprentissage plus faible que les Hauts-de-France. À l’inverse, l’apprentissage est plus fréquent en Pays de la Loire et en Normandie (4,3 % et 4,4 % de l’emploi salarié).
tableauFigure 1 – Part des apprentis dans l’emploi salarié par région en France métropolitaine en 2022
| Code région | Régions | Part des apprentis dans l’emploi salarié |
|---|---|---|
| 84 | Auvergne-Rhône-Alpes | 4,04 |
| 27 | Bourgogne-Franche-Comté | 4,02 |
| 53 | Bretagne | 3,86 |
| 24 | Centre-Val de Loire | 3,86 |
| 94 | Corse | 2,29 |
| 44 | Grand Est | 3,92 |
| 32 | Hauts-de-France | 3,74 |
| 11 | Île-de-France | 3,74 |
| 28 | Normandie | 4,32 |
| 75 | Nouvelle-Aquitaine | 3,85 |
| 76 | Occitanie | 4,10 |
| 52 | Pays de la Loire | 4,40 |
| 93 | Provence-Alpes-Côte d'Azur | 3,62 |
| France métropolitaine | 3,90 | |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, les apprentis représentent 3,74 % des salariés de la région en 2022.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
graphiqueFigure 1 – Part des apprentis dans l’emploi salarié par région en France métropolitaine en 2022

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, les apprentis représentent 3,74 % des salariés de la région en 2022.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
La structure sectorielle régionale explique le léger retrait de l’apprentissage
Trois secteurs d’activité occupent à eux seuls la moitié des apprentis des Hauts-de-France. Ce schéma n’est pas propre à la région. Tout comme au niveau national, près d’un quart des apprentis travaillent dans le seul secteur du commerce. Les secteurs des « Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien » et de la construction représentent quant à eux en cumulé un autre quart des effectifs apprentis.
Les secteurs d’activités où les apprentis pèsent le plus dans l’emploi salarié total sont l’agriculture, les autres activités de service (pour moitié des apprentis en coiffure ou esthétique), les industries agroalimentaires, la construction et les activités immobilières. En Hauts-de-France comme en France métropolitaine (figure 2), ces secteurs emploient 7 % ou plus de leurs salariés en contrat d’apprentissage. Cette concentration des apprentis dans certains pans de l’économie explique le léger retrait de la région par rapport à la moyenne nationale. En effet, en dehors des industries agroalimentaires, tous les secteurs ayant un important recours à l’apprentissage sont sous-représentés dans la région. Le secteur de la construction, qui représente par exemple 6,2 % de l’emploi salarié au niveau national, ne pèse que pour 5,8 % de l’emploi des Hauts-de-France. De même, le poids important de « l’administration publique, enseignement, santé et action sociale », où les apprentis ne représentent que 1 % des salariés, contribue à la faible part régionale d’apprentis.
tableauFigure 2 – Part d’apprentis en Hauts-de-France et en France métropolitaine par secteurs d’activité en 2022
| Secteur d’activité | Hauts-de-France | France métropolitaine |
|---|---|---|
| Ensemble | 3,7 | 3,9 |
| Agriculture, sylviculture, pêche | 10,7 | 7,5 |
| Autres activités de services | 9,1 | 8,8 |
| Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac | 8,9 | 8,8 |
| Construction | 7,9 | 7,6 |
| Activités immobilières | 7,3 | 8,2 |
| Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles | 6,8 | 6,5 |
| Information et communication | 6,5 | 5,4 |
| Hébergement et restauration | 5,4 | 4,1 |
| Activités financières et d’assurance | 4,3 | 4,9 |
| Fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines | 4,0 | 4,6 |
| Fabrication de matériels de transport | 3,9 | 4,5 |
| Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution | 3,7 | 4,1 |
| Fabrication d’autres produits industriels | 3,5 | 4,2 |
| Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien | 3,4 | 3,4 |
| Transports et entreposage | 2,2 | 2,1 |
| Cokéfaction et raffinage | 1,5 | 3,6 |
| Administration publique, enseignement, santé et action sociale | 0,6 | 0,7 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, en 2022, les apprentis représentent 10,7 % des salariés de l’agriculture, sylviculture, pêche contre 7,5 % au niveau national.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
graphiqueFigure 2 – Part d’apprentis en Hauts-de-France et en France métropolitaine par secteurs d’activité en 2022

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, en 2022, les apprentis représentent 10,7 % des salariés de l’agriculture, sylviculture, pêche contre 7,5 % au niveau national.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
Boulangers — bouchers — charcutiers, premières professions de l’apprentissage
Les professions des métiers de bouche (boulangers, bouchers et charcutiers) et des employés administratifs regroupent le plus d’apprentis (5 300 et 4 300 — figure 3). Pour les employés administratifs, la répartition entre les hommes et les femmes est équilibrée à l’inverse d’autres professions très genrées. Globalement, 40 % des apprentis des Hauts-de-France sont des femmes, soit légèrement moins qu’au niveau national (42 %). Dans la coiffure, les 2 300 femmes représentent 84 % des apprentis. Dans d’autres professions comme celles de l’esthétique et de la vente en cosmétique, de la petite enfance, de l’assistanat médical et de la préparation en pharmacie, du secrétariat et des services du personnel et juridiques, elles dépassent également les 80 % des effectifs.
Les professions majoritairement composées d’apprentis masculins sont notamment celles liées au bâtiment. Ainsi, plus de 90 % des apprentis ouvriers non qualifiés du bâtiment (gros œuvre ou second œuvre) sont des hommes. Dans d’autres corps de métier tels que les métalliers, serruriers et réparateurs en mécanique non qualifiés ou les jardiniers, les hommes constituent 95 % des apprentis.
tableauFigure 3 – Dix principales professions en matière d’apprentissage en 2022 en Hauts-de-France
| Intitulé de profession | Apprentis (en unités) | Taux de féminisation (en %) |
|---|---|---|
| Apprentis boulangers, bouchers, charcutiers | 5 288 | 30 |
| Employés administratifs non qualifiés | 4 280 | 50 |
| Ouvriers non qualifiés du second oeuvre du bâtiment | 4 197 | 6 |
| Employés de libre service du commerce et magasiniers | 3 341 | 46 |
| Ouvriers non qualifiés du gros oeuvre du bâtiment | 3 225 | 9 |
| Aides de cuisine, apprentis de cuisine et employés polyvalents de la restauration | 3 198 | 36 |
| Métalliers, serruriers, réparateurs en mécanique non qualifiés | 2 803 | 4 |
| Coiffeurs salariés | 2 779 | 84 |
| Ouvriers agricoles sans spécialisation particulière | 2 282 | 23 |
| Employés administratifs qualifiés des autres services des entreprises | 2 127 | 53 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, en 2022, 2 779 apprentis exercent la profession de coiffeur. 84 % d’entre eux sont des femmes.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
Un développement de l’apprentissage, en particulier pour les femmes et les adultes
Entre 2018 et 2022, des politiques publiques volontaristes ont encouragé le développement de l’apprentissage comme vecteur de lutte contre le décrochage scolaire ou d’insertion professionnelle. En 2018, la loi Avenir professionnel réforme l’apprentissage : elle a augmenté la limite d’âge (de 26 à 29 ans révolus), amélioré la rémunération de l’apprenti et mis en place des aides exceptionnelles pour les entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent des apprentis préparant un diplôme ou un titre professionnel égal ou inférieur au niveau bac. Ces mesures ont été renforcées en 2020 par le plan « 1 jeune 1 solution » qui octroie une aide exceptionnelle pour soutenir les embauches en apprentissage dans le contexte de la crise sanitaire. Elle concerne les apprentis préparant un diplôme jusqu’au niveau bac+5 inclus, et s’adresse à l’ensemble des entreprises privées. De fait, la part d’apprentis dans l’emploi a fortement progressé au niveau national (+2,0 points). En Hauts-de-France, la hausse légèrement plus modérée (+1,8 point) a conduit la région à passer sous la moyenne nationale.
En Hauts-de-France comme au niveau national, les secteurs des activités immobilières, de l’information et communication, des autres activités de services, du commerce et des activités financières et d’assurance sont les plus dynamiques en matière d’apprentissage. La part des apprentis dans l’emploi salarié y progresse de 3 à 6 points. À l’exception du commerce, les apprentis des Hauts-de-France sont moins présents dans les secteurs dynamiques que les apprentis de France métropolitaine. Cette différence structurelle explique en partie la moindre progression des apprentis par rapport au niveau national.
Le développement de l’apprentissage s’accompagne également d’une évolution des caractéristiques des apprentis. Leur taux de féminisation en Hauts-de-France a augmenté de 33 % à 40 % (figure 4). Cette évolution est légèrement moins prononcée qu’au niveau national où la part des femmes parmi les apprentis a augmenté de 9 points, passant de 33 % à 42 %. Cette féminisation se constate dans l’ensemble des secteurs de la région et particulièrement dans l’agriculture (+8,4 points), l’information et la communication (+7,4 points) et les activités immobilières (+7,3 points).
Outre la féminisation, le développement de l’apprentissage va également de pair avec un vieillissement (+0,4 an pour l’âge moyen), mais moins marqué en Hauts-de-France qu’en moyenne nationale (+1,1 an). Dans la région, 84,5 % des apprentis ont 18 ans ou plus (contre 78,6 % en 2018) et 18,6 % plus de 23 ans (14,3 % en 2018). Ces transformations témoignent d’un développement de l’apprentissage particulièrement fort dans l’enseignement supérieur (encadré). En conséquence, les métiers où l’apprentissage a le plus progressé concernent pour certains des niveaux élevés de qualification (ingénieur, préparateur en pharmacie). Pour autant, l’apprentissage s’est également fortement développé pour les ouvriers agricoles, les jardiniers, les vendeurs, les coiffeurs ou les employés.
tableauFigure 4 – Évolution de la féminisation et de l’âge des apprentis en Hauts-de-France et en France métropolitaine entre 2018 et 2022
| Indicateur | Zonage | 2022 | 2018 |
|---|---|---|---|
| Proportion des 18 ans et plus | France métropolitaine | 85,5 | 76,1 |
| Hauts-de-France | 84,5 | 78,6 | |
| Taux de Féminisation | France métropolitaine | 41,9 | 33,0 |
| Hauts-de-France | 40,0 | 32,9 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, le taux de féminisation de l’apprentissage est passé de 33 % à 40 % entre 2018 et 2022.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
graphiqueFigure 4 – Évolution de la féminisation et de l’âge des apprentis en Hauts-de-France et en France métropolitaine entre 2018 et 2022

- Lecture : Dans les Hauts-de-France, le taux de féminisation de l’apprentissage est passé de 33 % à 40 % entre 2018 et 2022.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
Davantage d’apprentis à Compiègne, Berck, Boulogne-sur-Mer, Roubaix-Tourcoing, Saint-Omer et Béthune
Au sein des Hauts-de-France, les volumes d’apprentis sont les plus importants à Lille et Amiens (20 000 et 6 000). La part d’apprentis parmi les salariés atteint ou dépasse 4,1 % pour 5 zones d’emplois (figure 5). La zone de Compiègne emploie le plus d’apprentis avec 4,6 % des effectifs salariés. Ce taux s’explique par la forte présence du secteur de la construction et la sous-représentation de l’administration publique, rendant le tissu économique du territoire favorable à l’apprentissage. La structure sectorielle explique également en partie l’important recours à l’apprentissage dans les zones de Saint-Omer, Berck, Boulogne-sur-Mer et Béthune : elles ont en commun une surreprésentation des secteurs de la construction et du commerce ainsi qu’une part réduite de l’emploi dans le transport et entreposage, secteur ayant peu recours à l’apprentissage. De même à Roubaix-Tourcoing, la part du commerce dans l’emploi salarié total dépasse de 3 points la moyenne régionale, ce qui contribue à une présence assez importante des apprentis.
À l’inverse, Lens et Douai se singularisent par une surreprésentation du secteur du transport et entreposage où le recours à l’apprentissage est très bas.
tableauFigure 5 – Volume et part des apprentis dans l’emploi salarié par zone d’emploi des Hauts-de-France en 2022
| Code zone d’emploi | Zone d’emploi | Volume d’apprentis (en unités) | Part des apprentis dans l’emploi salarié (en %) |
|---|---|---|---|
| 3201 | Abbeville | 1 165 | 3,86 |
| 3202 | Amiens | 6 005 | 3,87 |
| 3203 | Arras | 3 298 | 3,70 |
| 3254 | Beauvais (partie Hauts-de-France) | 3 780 | 4,00 |
| 3204 | Berck | 1 922 | 4,13 |
| 3205 | Béthune | 3 048 | 4,01 |
| 3206 | Boulogne-sur-Mer | 2 540 | 4,11 |
| 3207 | Calais | 1 770 | 3,65 |
| 3208 | Cambrai | 1 997 | 3,90 |
| 3209 | Château-Thierry | 733 | 3,68 |
| 3210 | Compiègne | 3 488 | 4,56 |
| 3211 | Creil | 3 456 | 3,64 |
| 3212 | Douai | 2 544 | 3,14 |
| 3213 | Dunkerque | 3 830 | 3,75 |
| 3258 | La Vallée de la Bresle-Vimeu (partie Hauts-de-France) | 496 | 3,68 |
| 3214 | Laon | 1 293 | 3,46 |
| 3215 | Lens | 4 126 | 3,10 |
| 3216 | Lille | 19 915 | 3,62 |
| 3217 | Maubeuge | 2 635 | 3,77 |
| 3218 | Roubaix-Tourcoing | 5 790 | 4,17 |
| 3219 | Saint-Omer | 2 678 | 4,30 |
| 3220 | Saint-Quentin | 2 986 | 3,54 |
| 3221 | Soissons | 1 758 | 3,48 |
| 3222 | Valenciennes | 5 126 | 3,64 |
- Lecture : 19 900 apprentis exercent dans la zone d’emploi de Lille. Ils y représentent 3,62 % des effectifs salariés.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
graphiqueFigure 5 – Volume et part des apprentis dans l’emploi salarié par zone d’emploi des Hauts-de-France en 2022

- Lecture : 19 900 apprentis exercent dans la zone d’emploi de Lille. Ils y représentent 3,62 % des effectifs salariés.
- Champ : Ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs.
- Sources : Insee, Base Tous Salariés 2022.
Le poids de l’apprentissage a augmenté d’au moins 2 points en 4 ans pour les zones de Roubaix-Tourcoing, Compiègne, Lille, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer. Là encore ces évolutions tiennent à la répartition sectorielle des apprentis. Par exemple, à Lille, les secteurs où l’apprentissage est le plus dynamique (finances et assurances, information et communication, activités immobilières) sont très présents dans le tissu économique.
Encadré - Différences de champ et d’indicateurs dans la mesure de l’apprentissage
Cette étude mobilise la base tous salariés (sources). La part d’apprentis est calculée par rapport à l’ensemble de l’emploi salarié et sur l’année entière. La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) [2023 ; pour en savoir plus (5)] mobilise quant à elle une autre source, SIFA (Système d’information sur la formation des apprentis), et mesure l’apprentissage au 31 décembre de l’année scolaire. De plus, la Depp rapporte le nombre d’apprentis à l’ensemble des 16 à 29 ans.
Ainsi, alors que la part d’apprentis dans l’emploi salarié dans les Hauts-de-France se rapproche de la moyenne nationale (3,7 % contre 3,9 %), le décrochage de la région est plus important dans les publications de la Depp qui s’appuient sur un autre indicateur (6,6 % contre 8,2 % France entière pour la part d’apprentis parmi l’ensemble des 16 à 29 ans). L’importance du taux de chômage chez les jeunes dans les Hauts-de-France contribue notamment aux différences de constat entre les deux indicateurs.
Par ailleurs, la Base tous salariés ne contient pas d’information sur le niveau de diplôme. Le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur n’est appréhendé qu’indirectement (âge, profession) mais les données Depp confirment ce constat.
Champ
Le champ de l’étude est constitué de l’ensemble des salariés hors défense et particuliers employeurs. La défense et les particuliers employeurs ont été exclus car n’accueillant pas d’apprentis.
Sources
La Base tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Les salaires annuels et les effectifs sont issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite.
Définitions
Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l’obligation scolaire, des dérogations étant possibles. La durée du contrat d’apprentissage varie généralement de 6 mois à 3 ans en fonction du type de profession et de la qualification préparée. Plus rarement, le contrat peut être à durée indéterminée. L’apprenti perçoit un salaire calculé selon son âge et son ancienneté dans le dispositif. La conclusion d’un contrat d’apprentissage ouvre droit à des aides de l’État pour l’employeur.
Pour en savoir plus
(1) Jérôme Fabre, Gabrielle Redon « Davantage d’intérim et de contrats aidés en Hauts-de-France », Insee Analyses Hauts-de-France no 161, novembre 2023.
(2) Jean-Baptiste Movellan, Émilie Piraux « 6 800 femmes apprenties de plus en quatre ans », Insee Analyses Centre-Val de Loire no 114, juillet 2024.
(3) Athénaïs Plé « Ouvrir dans un nouvel ongletL'apprentissage en 2023 : Un très fort ralentissement des entrées », Dares résultat no 72, décembre 2024.
(4) Robin Antoine, Noémie Grandperrin « Ouvrir dans un nouvel ongletInsertion professionnelle des apprentis de niveau CAP à BTS deux ans après leur sortie d’études en 2022 : 74 % sont en emploi salarié dans le secteur privé en juillet 2024 », Dares résultat no 28, juin 2025.
(5) « Ouvrir dans un nouvel ongletRepères et références statistiques 2024 », Fiche 6.02 « Les apprentis par région et académie » août 2023.
