Insee Flash Bretagne · Octobre 2025 · n° 114

Logements neufs en Bretagne : près de sept ménages sur dix sont propriétaires

Face à la tension croissante sur le marché du logement dans certaines intercommunalités bretonnes, des objectifs élevés en matière de construction neuve ont été définis au niveau régional (encadré). À partir des données du recensement de la population (source), le parc immobilier est estimé en Bretagne à 1 563 300 logements, appartements ou maisons, qui sont occupés en tant que résidences principales et achevés au plus tard en 2019. Parmi ceux-ci, 97 800, soit 6,3 %, ont été achevés entre 2015 et 2019 et seront qualifiés de logements neufs dans le cadre de cette étude. Ils sont proportionnellement plus nombreux en Ille-et-Vilaine (8,6 %) et dans le Morbihan (6,1 %) que dans les Côtes-d’Armor (4,9 %) et le Finistère (4,6 %), en lien notamment avec une croissance démographique moins soutenue dans les deux derniers départements. En France métropolitaine, la part de logements neufs s’établit à 5,6 %. Cette étude s’attache à décrire les caractéristiques des logements neufs par rapport aux logements anciens, ainsi que le profil des ménages primo-occupants en comparaison de celui des ménages qui se sont installés dans un logement ancien entre 2015 et 2019.

Le logement neuf en Ille-et-Vilaine est en particulier porté par l’attractivité économique et le dynamisme démographique de Rennes Métropole, qui concentre 22,9 % des logements neufs de Bretagne, soit 22 400 logements, alors que la métropole ne rassemble que 13,5 % des logements anciens de la région. Toutefois, la proportion de logements neufs dans son parc résidentiel (10,2 %), bien que nettement au-dessus de la moyenne régionale (6,3 %), est inférieure à celles d’intercommunalités limitrophes : Liffré-Cormier Communauté (12,4 %) et Pays de Châteaugiron Communauté (11,3 %) (figure 1). Cette périurbanisation, se manifestant par une plus forte construction de logements neufs en périphérie des villes depuis plusieurs décennies, s’explique notamment par un foncier plus accessible et par un développement des transports ces dernières années, facilitant en particulier les liaisons avec Rennes Métropole où sont situés de nombreux emplois.

Les logements neufs sont aussi proportionnellement plus nombreux dans certaines intercommunalités à forte attractivité touristique. C’est le cas par exemple à Pays de Saint-Malo Agglomération (10,6 % de logements neufs) et, dans une moindre mesure, dans les intercommunalités de la Côte d’Émeraude (8,6 %), de la Presqu’île de Guérande Atlantique (8,5 %), d’Auray Quiberon Terre Atlantique (8,4 %), du Golfe du Morbihan - Vannes Agglomération (8,4 %) et de Blavet Bellevue Océan Communauté (8,0 %).

À l’inverse, dans le Centre Bretagne, les logements neufs sont moins nombreux. En particulier, ils représentent au plus 2 % des logements dans les communautés de communes de la Haute Cornouaille, des Monts d’Arrée, du Kreiz-Breizh et du Roi Morvan.

En Bretagne, l’habitat individuel représente 59,5 % des logements neufs. Toutefois, la répartition entre maisons et appartements neufs varie fortement au sein de la région. Dans les zones rurales, les logements neufs sont essentiellement des logements individuels. En revanche, à Rennes Métropole par exemple, les appartements sont majoritaires dans la construction neuve pour la quasi-totalité des communes urbaines, alors qu’ils ne le sont que dans quelques communes parmi les logements anciens.

Que ce soit pour les appartements ou les maisons, les logements neufs comptent un nombre de pièces en moyenne légèrement inférieur à celui des logements anciens, en lien avec la baisse tendancielle de la taille des ménages. Les appartements d’une à trois pièces représentent 83,2 % des logements récents contre 73,4 % dans l’ancien. En outre, les maisons d’au moins six pièces sont moins nombreuses dans le neuf (26,5 % contre 36,1 % dans l’ancien).

Les appartements d’une pièce sont plus souvent de plus petite surface dans le neuf, avec une part plus élevée de logements de moins de 30 m². À l’inverse, ceux de deux, trois et quatre pièces sont généralement plus grands dans le neuf que dans l’ancien à nombre de pièces égal. Le même phénomène se retrouve pour les maisons de trois pièces ou plus, plus spacieuses dans le neuf.

Parmi les ménages emménageant dans des logements neufs, 67,0 % sont propriétaires, contre seulement 45,0 % de ceux qui emménagent dans l’ancien (figure 2). Les mesures fiscales sont en effet plus souvent avantageuses dans le neuf (réduction des frais notariés à l’achat, du taux de TVA sur certains travaux…). Par ailleurs, parmi les primo-occupants propriétaires, plus de neuf sur dix s’installent dans une maison.

Parmi les ménages installés dans les logements neufs, 14,9 % sont locataires dans le parc privé, contre 35,3 % parmi les nouveaux occupants de logements anciens. Dans le parc social, la part de locataires est en revanche un peu plus élevée dans le neuf (15,9 %) que dans l’ancien (14,0 %).

Les ménages de primo-occupants d’un logement se distinguent de ceux qui emménagent dans un logement ancien par la présence plus élevée de couples avec enfants. Les couples avec enfants représentent ainsi 27,1 % des emménagements dans le neuf, contre 17,0 % dans l’ancien. En effet, ils habitent majoritairement dans des maisons, plus présentes en périphérie des grandes villes où la part de logements neufs est plus élevée. À l’inverse, la part de personnes seules est plus faible parmi les occupants d’un logement neuf que parmi ceux qui ont emménagé dans l’ancien (respectivement 30,8 % et 43,0 %). C’est également le cas pour les familles monoparentales, mais avec un écart nettement moins prononcé.

Les comportements résidentiels varient également selon l’âge. Les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans sont proportionnellement moins présents parmi les occupants de logements neufs que chez les nouveaux occupants de logements anciens (respectivement 22,9 % et 27,8 %). En effet, les étudiants et les jeunes actifs habitent davantage dans les grandes villes où l’offre d’études supérieures et d’emploi est plus grande, mais où celle de logements neufs est un peu plus faible qu’en périphérie. C’est l’inverse pour les personnes de 30 à 39 ans ayant emménagé entre 2015 et 2019 : elles sont relativement plus nombreuses à s’installer dans le neuf (29,3 % des ménages primo-occupants) que dans l’ancien (23,6 %).

Toutes choses égales par ailleurs, les ménages dont la personne de référence n’a aucun diplôme s’installent un peu plus souvent dans des logements anciens que dans des logements neufs (10,3 % contre 8,8 %). De même, la part de ménages avec une personne de référence diplômée de niveau bac+5 minimum est plus élevée dans l’ancien que dans le neuf (respectivement 13,1 % et 11,2 %). En effet, le parc immobilier ancien propose généralement une plus grande variété de types de logements ainsi qu’une gamme de prix plus étendue que le neuf, ce qui peut convenir à des ménages aux profils variés.