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Insee Analyses Réunion · Octobre 2025 · n° 102
Insee Analyses RéunionLa population active réunionnaise augmente de moins en moins vite, une tendance qui devrait perdurer à l’horizon 2050

Florian Rageot, Bruno Garoche (Insee)

En 2023, à La Réunion, 361 000 habitants de 15 ans ou plus sont « actifs » sur le marché du travail : ils ont un emploi ou en cherchent un activement. La population active augmente en moyenne de 2 500 personnes chaque année entre 2018 et 2023, une hausse bien moindre que dans le passé. Elle augmentait de 3 700 par an entre 2007 et 2018, et de 5 000 par an entre 2001 et 2007. Ce ralentissement provient du moindre dynamisme démographique et du vieillissement de la population, malgré une hausse modérée des taux d’activité.

Ainsi, la pression sur le marché du travail diminue : le nombre d’emplois à créer pour réduire le chômage sur l’île est moins important au fil du temps. Cela favorise une baisse du chômage. Ainsi, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail atteint 19 % en 2023, soit 6 points de moins qu’en 2007. Toutefois, il reste bien plus élevé qu’au niveau national (7 %). La dynamique de la population active réunionnaise devrait continuer à diminuer à l’horizon 2050 sous l’effet du vieillissement de la population, et notamment l’arrivée aux âges de la retraite des générations nombreuses des années 1950 et 1960. Malgré la poursuite attendue de la croissance des taux d’activité, la population active ne progresserait plus que de 1 700 personnes par an entre 2023 et 2050. Même dans un scénario haut, où les taux d’activité convergeraient vers ceux plus élevés de l’Hexagone, la croissance du nombre d’actifs resterait inférieure à celle observée entre 2018 et 2023.

Insee Analyses Réunion
No 102
Paru le :Paru le23/10/2025
Insee - Évolution de la population active et projection à l’horizon 2050.
Publication rédigée par :Florian Rageot, Bruno Garoche (Insee)

La population active augmente de moins en moins

En 2023 à La Réunion, 361 000 habitants de 15 ans ou plus sont « actifs au sens du marché du travail » : ils occupent un emploi ou en recherchent activement un. En 2023, 62 % des 15-64 ans sont actifs, un nettement inférieur à celui de l’Hexagone (74 %).

Depuis le début des années 2000, la réunionnaise continue d’augmenter mais de moins en moins vite. Entre 2001 et 2007, elle progresse de 5 000 personnes en moyenne par an. Cette croissance se réduit à 3 700 par an entre 2007 et 2018 et à 2 500 entre 2018 et 2023 (figure 1). Sur la dernière période, la croissance de la population active est même plus faible sur l’île que dans l’Hexagone (+0,5 % contre +0,7 %), alors qu’elle augmentait traditionnellement plus vite.

La pression qu’exerce la hausse de la population active sur le marché du travail est donc moindre que par le passé. L’économie réunionnaise doit créer moins d’emplois pour absorber les entrants sur le marché du travail (jeunes après la fin de leurs études, nouveaux arrivants sur l’île ou personnes passant de l’inactivité à la recherche d’un emploi). De fait, le chômage recule : en 2023, 19 % des personnes actives sont au à La Réunion, soit 6 points de moins qu’en 2007 ; il demeure néanmoins nettement supérieur à la moyenne nationale (7 %).

La hausse de la population active dans un territoire dépend de trois facteurs (pour comprendre).

« L’effet renouvellement-vieillissement » est lié à l’évolution de la population et de sa structure par âge. Selon cet effet, la population active varie en fonction des arrivées sur le marché du travail de jeunes et des départs de seniors en fin d’activité. Ces départs et arrivées sont plus ou moins importants en fonction des générations et de la natalité passée.

« L’effet migrations » est relatif aux migrations des personnes en âge de travailler : un territoire peut avoir un solde migratoire positif, c’est-à-dire enregistrer davantage d’entrées d’actifs que de départs ou inversement, un solde négatif. La somme des effets renouvellement-vieillissement et migrations constitue « l’effet démographique ».

Le dernier facteur, « l’effet activité », est relatif à l’évolution des taux d’activité, traduisant un effet de comportement : les personnes en âge de travailler décident de se porter sur le marché du travail ou de s’en retirer en fonction de la conjoncture économique, des tendances de long terme liées à l’élévation des niveaux de diplômes mais aussi de changements de comportement sociologiques.

Figure 1Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par période selon les différents effets

(en nombre par an)
Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par période selon les différents effets ((en nombre par an)) - Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active augmente en moyenne de 2 500 personnes par an : une hausse de 1 600 personnes liée à l’effet renouvellement-vieillissement, de 400 liée à l’effet migrations et de 500 liée à l’effet activité.
Type de période Période Effet renouvellement – vieillissement Effet migrations Effet démographique Effet activité
Période observée 2001-2007 3 900 300 4 200 800
2007-2018 1 750 200 1 950 1 750
2018-2023 1 600 400 2 000 500
Projections 2023-2050 – Scénario central /// /// 1 000 700
  • /// : Absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : Scénario central (pour comprendre).
  • Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active augmente en moyenne de 2 500 personnes par an : une hausse de 1 600 personnes liée à l’effet renouvellement-vieillissement, de 400 liée à l’effet migrations et de 500 liée à l’effet activité.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles de 2001 à 2013, enquêtes Emploi en continu à partir de 2014, estimations de population, projections de population Omphale et d’actifs.

Figure 1Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par période selon les différents effets

  • Note : Scénario central (pour comprendre).
  • Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active augmente en moyenne de 2 500 personnes par an : une hausse de 1 600 personnes liée à l’effet renouvellement-vieillissement, de 400 liée à l’effet migrations et de 500 liée à l’effet activité.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles de 2001 à 2013, enquêtes Emploi en continu à partir de 2014, estimations de population, projections de population Omphale et d’actifs.

Une baisse de l’effet démographique liée notamment au vieillissement de la population

Entre 2018 et 2023, la hausse de la population active réunionnaise provient essentiellement de l’effet démographique. Le renouvellement des générations et les migrations engendre 2 000 actifs supplémentaires par an, soit 80 % de la hausse totale de la population active sur la période. Mais l’effet démographique diminue fortement au fil du temps : entre 2001 et 2007, il était à l’origine de 4 200 actifs supplémentaires par an, soit deux fois plus qu’entre 2018 et 2023.

Ce ralentissement s’explique en premier lieu par le vieillissement de la population, sous l’effet d’une natalité très élevée jusqu’à la fin des années 1960 et une forte hausse de l’espérance de vie. Ainsi, le nombre de personnes âgées de 50 à 64 ans double presque en l’espace de 20 ans, et leur part dans la population en âge de travailler augmente de 18 % en 2001 à 32 % en 2023. La population active des 50 ans ou plus augmente de 3 000 personnes en moyenne par an entre 2018 et 2023 : 2 100 actifs induits par le vieillissement de la population et 900 en lien avec un solde migratoire positif. En revanche, pour les autres classes d’âges et comme sur la période précédente, l’effet démographique est négatif (figure 2). Au contraire, au début des années 2000, l’effet démographique était positif pour toutes les tranches d’âges.

Chez les plus jeunes, âgés de 15 à 24 ans, l’arrivée de nouvelles cohortes nombreuses du fait d’une natalité encore relativement élevée sur l’île engendre un effet renouvellement-vieillissement de 1 300 actifs supplémentaires chaque année entre 2018 et 2023. Toutefois, cet apport positif est compensé par un effet migrations négatif (-1 400 chaque année), traduisant le départ de l’île de nombre de jeunes actifs pour élargir leurs opportunités professionnelles ou pour poursuivre des études, notamment dans l’Hexagone. Au total, l’effet démographique est légèrement négatif.

Le nombre d’actifs de 25 à 49 ans diminue de 1 000 personnes en moyenne par an entre 2018 et 2023, de manière encore plus marquée que sur la période précédente (-600). Ces générations sont moins nombreuses que les précédentes ; l’effet renouvellement de la population leur est donc défavorable (-1 800 personnes). Cette baisse n’est compensée que pour moitié par un effet migrations positif (+900).

Figure 2Décomposition de l’évolution de la population active par tranche d’âges, effet et période

(en nombre par an)
Décomposition de l’évolution de la population active par tranche d’âges, effet et période ((en nombre par an)) - Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active des personnes de 50 ans ou plus augmente de 3 500 personnes en moyenne par an. L’effet activité induit une hausse annuelle de 500 actifs, l’effet migrations de 900 et l’effet renouvellement - vieillissement de 2 100.
Période Tranche d’âges Effet renouvellement-vieillissement Effet migrations Effet activité
2001-2007 15-24 ans 1 100 -600 -200
25-49 ans 2 000 -300 600
50 ans ou plus 800 1 200 400
2007-2018 15-24 ans 1 100 -1 400 400
25-49 ans -1 550 850 100
50 ans ou plus 2 200 750 1 250
2018-2023 15-24 ans 1 300 -1 400 100
25-49 ans -1 800 900 -100
50 ans ou plus 2 100 900 500
  • Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active des personnes de 50 ans ou plus augmente de 3 500 personnes en moyenne par an. L’effet activité induit une hausse annuelle de 500 actifs, l’effet migrations de 900 et l’effet renouvellement - vieillissement de 2 100.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles de 2001 à 2013, enquêtes Emploi en continu à partir de 2014, estimations de population.

Figure 2Décomposition de l’évolution de la population active par tranche d’âges, effet et période

  • Lecture : Entre 2018 et 2023, la population active des personnes de 50 ans ou plus augmente de 3 500 personnes en moyenne par an. L’effet activité induit une hausse annuelle de 500 actifs, l’effet migrations de 900 et l’effet renouvellement - vieillissement de 2 100.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi annuelles de 2001 à 2013, enquêtes Emploi en continu à partir de 2014, estimations de population.

Porté surtout par les femmes et les seniors, l’effet activité diminue

L’effet activité contribue à hauteur de 20 % à la hausse de la population active, soit +500 actifs par an. Ce rythme est bien plus faible que sur les périodes 2007-2018 (+1 750 par an) et 2001-2007 (+800 par an).

La progression entre 2018 et 2023 est portée uniquement par la hausse du taux d’activité des seniors de 50 à 64 ans, qui atteint 60 % (+3 points par rapport à 2018). Depuis 2014, les réformes successives conduisant à un recul de l’âge de départ à la retraite incite les plus âgés à rester en emploi. La forte inflation depuis 2022 et le niveau relativement faible des pensions à La Réunion peuvent également pousser les seniors à prolonger leur activité [Seguin, 2022 ; pour en savoir plus (7)]. La hausse de l’activité des seniors provient avant tout des femmes. Elles sont de plus en plus nombreuses à travailler ou à souhaiter travailler (figure 3). En 2023, le taux d’activité des femmes âgées de 50 à 64 ans atteint 59 %, en forte progression par rapport à 2018 (+7 points).

En revanche, le taux d’activité des 25-49 ans, la tranche d’âge la plus active, stagne (76 % en 2023), comme celui des jeunes de 15 à 24 ans (33 %). Pour ces derniers, la stabilité du taux d’activité renvoie à deux tendances opposées qui se compensent : d’une part, une hausse de l’activité liée au fort développement récent de l’apprentissage, d’autre part une baisse de l’activité consécutive à l’allongement de la durée des études, qui retarde l’arrivée des étudiants sur le marché de l’emploi.

Figure 3aTaux d’activité par tranche d’âges et sexe en 2007, 2018, 2023 et à l’horizon 2050Taux d'activité des femmes

(en %)
Taux d’activité par tranche d’âges et sexe en 2007, 2018, 2023 et à l’horizon 2050 ((en %)) - Lecture : En 2023, 65 % des femmes de 40 à 44 ans et 88 % des hommes de 40 à 44 ans sont actifs. En 2050, d’après le scénario central des projections d’actifs, ce sera le cas de 77 % des femmes et 86 % des hommes de cette tranche d’âge.
Tranche d’âges 2007 2018 2023 2050 – scénario central 2050 – scénario haut
15-19 ans 10 9 14 14 14
20-24 ans 50 52 56 59 59
25-29 ans 66 67 69 67 76
30-34 ans 67 67 73 72 77
35-39 ans 63 74 65 77 77
40-44 ans 64 72 65 77 77
45-49 ans 64 74 73 81 81
50-54 ans 52 65 70 66 75
55-59 ans 34 54 61 63 72
60-64 ans 13 31 45 59 59
65-69 ans 4 6 13 16 16
  • Note : Scénarios central et haut (pour comprendre).
  • Lecture : En 2023, 65 % des femmes de 40 à 44 ans et 88 % des hommes de 40 à 44 ans sont actifs. En 2050, d’après le scénario central des projections d’actifs, ce sera le cas de 77 % des femmes et 86 % des hommes de cette tranche d’âge.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 à 69 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi, projections de population Omphale et d’actifs.

Figure 3aTaux d’activité par tranche d’âges et sexe en 2007, 2018, 2023 et à l’horizon 2050Taux d'activité des femmes

  • Note : Scénarios central et haut (pour comprendre).
  • Lecture : En 2023, 65 % des femmes de 40 à 44 ans et 88 % des hommes de 40 à 44 ans sont actifs. En 2050, d’après le scénario central des projections d’actifs, ce sera le cas de 77 % des femmes et 86 % des hommes de cette tranche d’âge.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 à 69 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi, projections de population Omphale et d’actifs.

À l’horizon 2050, une progression de plus en plus modérée de la population active

En 2050, selon le scénario central de projection de la population [Dehon, 2022 ; pour en savoir plus (6)] et sous l’hypothèse de la poursuite des scénarios d’activité passés (pour comprendre), la population active atteindrait 407 000 personnes. Entre 2023 et 2050, elle augmenterait de 1 700 actifs en moyenne par an, confirmant le ralentissement de sa croissance observé depuis 2001.

Dans ce scénario central, l’effet démographique continuerait de fléchir et expliquerait seulement la moitié de la hausse du nombre d’actifs (+900 actifs par an). La poursuite attendue de la hausse des taux d’activité sur la période (figure 3) serait à l’origine de 800 nouveaux actifs chaque année (figure 1).

Dans un scénario haut où les taux d’activité réunionnais convergeraient vers ceux attendus en France à l’horizon 2070, la hausse du nombre d’actifs liée à l’effet d’activité serait plus importante : +1 500 personnes par an. Cependant, la hausse de la population active résultant de ce scénario haut (+2 400 personnes par an) resterait inférieure à celle observée entre 2018 et 2023.

À l’inverse, dans un scénario bas, avec une évolution démographique moins favorable, marquée par des départs plus fréquents des habitants de l’île vers l’Hexagone et par une baisse de la fécondité (scénario bas de projections de population), l’effet démographique deviendrait négatif. La hausse de la population active ne résulterait plus que de l’augmentation des taux d’activité. Au total, cette hausse serait très modérée : +500 personnes par an.

Vers un rajeunissement de la population active

À l’horizon 2050, la population active de La Réunion rajeunirait légèrement. La part des 15-24 ans augmenterait de 11 % en 2023 à 13 % en 2050 et celle des 25-49 ans croîtrait également, de 59 % à 61 %. En revanche, celle des 50 ans ou plus diminuerait, de 33 % à 29 %.

Le nombre de 15-24 ans en emploi ou à la recherche d’un emploi devrait augmenter de 500 personnes en moyenne par an entre 2023 et 2050 (figure 4) sous l’effet de la croissance démographique. Dans un scénario démographique moins favorable, qui pourrait se réaliser si la baisse de la natalité observée en 2023 se confirmait effectivement pour les années à venir [Ah-Woane, Leperlier, 2024 ; pour en savoir plus (3)], la hausse serait nettement moindre (+100 personnes par an).

Le nombre de 25-49 ans en emploi ou à la recherche d’un emploi devrait augmenter de 1 400 actifs par an entre 2023 et 2050. La croissance démographique de cette tranche d’âges devrait être à nouveau positive dans le futur, du fait de la hausse des naissances au début des années 2000. En outre, l’augmentation de la population active devrait être soutenue par la hausse de l’activité, notamment des femmes. Si les taux d’activité réunionnais convergeaient vers ceux attendus en France en 2070, la hausse du nombre d’actifs de 25 à 49 ans pourrait dépasser 1 800 personnes par an. Au contraire, dans un scénario démographique moins dynamique, elle serait plus faible : +600 personnes par an.

Entre 2023 et 2050, le nombre de seniors actifs reculerait légèrement (-200 par an) du fait du vieillissement prononcé de la population. Les générations nombreuses nées dans les années 1950 et 1960 quitteront progressivement le marché du travail, remplacées par les générations suivantes moins nombreuses. La population des 50-64 ans devrait diminuer de 15 % de 2023 à 2050. La baisse de la population active de cet âge serait toutefois atténuée par la hausse attendue des taux d’activité des seniors, liée à la participation croissante des femmes au marché du travail, l’effet des réformes des retraites, et le niveau de formation plus élevé des générations nées après 1980. Ainsi, le taux d’activité des 50-64 ans atteindrait 66 % en 2050, soit 6 points de plus qu’en 2023.

Figure 4Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par tranche d’âges entre 2023 et 2050 et décomposition des effets selon les différents scénarios de projection d’actifs

(en nombre par an)
Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par tranche d’âges entre 2023 et 2050 et décomposition des effets selon les différents scénarios de projection d’actifs ((en nombre par an)) - Lecture : Selon le scénario central des projections d’actifs, la population active des personnes de 25 à 49 ans augmenterait de 1 400 personnes en moyenne par an entre 2023 et 2050. L’effet démographique expliquerait 1 000 actifs supplémentaires par an et l’effet activité 400.
Scénario Tranche d’âges Effet démographique Effet activité
Scénario bas 15-24 ans 100 0
25-49 ans 200 400
50 ans ou plus -500 300
Scénario central 15-24 ans 500 0
25-49 ans 1 000 400
50 ans ou plus -500 300
Scénario haut 15-24 ans 500 0
25-49 ans 1 000 800
50 ans ou plus -500 700
  • Note : Scénarios bas, central, haut (pour comprendre).
  • Lecture : Selon le scénario central des projections d’actifs, la population active des personnes de 25 à 49 ans augmenterait de 1 400 personnes en moyenne par an entre 2023 et 2050. L’effet démographique expliquerait 1 000 actifs supplémentaires par an et l’effet activité 400.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, projections de population Omphale et d’actifs.

Figure 4Évolution annuelle moyenne du nombre d’actifs par tranche d’âges entre 2023 et 2050 et décomposition des effets selon les différents scénarios de projection d’actifs

  • Note : Scénarios bas, central, haut (pour comprendre).
  • Lecture : Selon le scénario central des projections d’actifs, la population active des personnes de 25 à 49 ans augmenterait de 1 400 personnes en moyenne par an entre 2023 et 2050. L’effet démographique expliquerait 1 000 actifs supplémentaires par an et l’effet activité 400.
  • Champ : La Réunion, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, projections de population Omphale et d’actifs.
Publication rédigée par :Florian Rageot, Bruno Garoche (Insee)

Pour comprendre

Les taux d’activité sont calculés à partir des données de l’enquête Emploi. Ils sont exprimés en moyenne annuelle, en âge courant et appliqués aux séries issues des estimations de population pour obtenir la population active.

Les données rétrospectives de cette étude sont issues d’un modèle d’équilibrage du marché du travail utilisant les taux d’activité des enquêtes Emploi et les estimations de population.

Cela permet de mesurer l’évolution de la population active entre deux périodes et de déterminer les facteurs qui ont conduit à cette évolution.

Selon une approche qualifiée de « sociodémographique », la variation de la population active résulte de trois effets :

  • un effet lié au renouvellement-vieillissement des actifs initialement présents sur un territoire, calculé à partir des estimations de population en fin de période en faisant vieillir la population de début de période, à laquelle est appliquée les taux de survie à chaque âge entre les deux périodes ;
  • un effet lié aux migrations résidentielles d’actifs, obtenu comme solde entre la variation de la population active et l’addition des effets liés au renouvellement-vieillissement et à l’activité (cf. infra) ;
  • un effet lié à l’activité, résultant de la variation du taux d’activité au cours d’une période.

Le scénario de référence de projections de population de l’Insee retenu dans cette étude repose sur un maintien de la fécondité, une hausse de l’espérance de vie et un solde migratoire annuel négatif avec l’Hexagone et nul avec l’étranger. Le scénario bas de projections de population suppose une baisse de la fécondité et une hausse du déficit migratoire avec l’Hexagone.

Les projections des taux d’activité reposent sur les séries de taux d’activité par sexe et par tranche d’âges quinquennal observées depuis 2005 (données lissés pour réduire les variations ponctuelles liées aux chocs ou aux biais de mesures) et sur les projections des taux d’activité par âge quinquennal réalisées par l’Insee pour la France [Fabre, Olivia, Rubin, 2023 ; pour en savoir plus (5)]. Ces taux tiennent compte des évolutions structurelles : allongement de la durée des études, hausse de l’apprentissage, participation croissante des femmes au marché du travail, recul de l’âge de départ à la retraite, etc.

Ces projections de taux d’activité sont ensuite appliquées à la population du scénario de référence des projections de population Omphale pour La Réunion, pour estimer le nombre d’actifs futurs dans un scénario dit « central ». Plusieurs scénarios alternatifs sont également construits, soit à partir des variantes d’Omphale (plus ou moins favorables sur la démographie), soit à partir d’un scénario plus optimiste où les taux d’activité par âge et par sexe convergent vers ceux projetés en France à l’horizon 2070.

Les résultats sont ensuite regroupés par grandes tranches d’âges (15-24, 25-49 et 50 ans ou plus), ce qui permet de restituer à la fois le nombre d’actifs et les taux d’activité correspondants pour chaque catégorie.

Dans l’analyse prospective, l’effet démographique, qui correspond à la somme des effets renouvellement–vieillissement et migrations, est obtenu via un scénario alternatif de maintien des taux d’activité par âge quinquennal et par sexe à leur niveau de 2023. L’effet activité est obtenu par différence entre le scénario central et ce scénario de maintien des taux.

Publication rédigée par :Florian Rageot, Bruno Garoche (Insee)

Définitions

La population active au sens du Bureau international du travail (BIT) regroupe les actifs en emploi, qui ont travaillé au moins une heure au cours de la semaine de référence, et les chômeurs au sens du BIT, qui n’ont pas travaillé mais sont disponibles et à la recherche active d’un emploi.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre de personnes actives (en emploi ou au chômage) et la population en âge de travailler (15-64 ans).

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Rageot F., « Enquête Emploi 2024 à La Réunion − Les seniors, les jeunes et les femmes sont bien plus en emploi qu’avant la crise sanitaire », Insee Flash Réunion, no 290, mars 2025.

(3) Ah-Woane M., Leperlier F., « Bilan démographique 2023 à La Réunion, premiers éléments sur 2024 – Moins de 13 000 naissances, pour la première fois depuis le milieu des années 1980 », Insee Flash Réunion, no 281 novembre 2024.

(4) Fabre É., « Des seniors de 55 à 64 ans plus souvent en emploi et moins souvent à la retraite qu’en 2014 », Insee Flash Réunion, no 255, juin 2023.

(5) Fabre M., Olivia T., Rubin J., « Une actualisation des projections de population active tenant compte de la réforme des retraites de 2023 », in Insee Références « Emploi, Chômage, Revenus du travail – Édition 2023 », juin 2023.

(6) Dehon M., « Projections de population à La Réunion à l’horizon 2050 – Une population en hausse et vieillissante, malgré des naissances nombreuses », Insee Analyses Réunion no 77, novembre 2022.

(7) Seguin S., Sui-Seng S., « Les retraites à La Réunion – Les pensions de retraite les plus faibles des régions françaises », Insee Analyses Réunion no 69, mai 2022.