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Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Septembre 2025 · n° 115
Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'AzurLes salaires dans le secteur privé en 2023 Neutralisé de l’inflation, le salaire moyen des personnes en place progresse très peu

Philippe Assael, Olivier Sanzeri (Insee)

En 2023, dans le secteur privé, le salaire moyen en équivalent temps plein s’élève à 2 564 euros nets par mois. L’industrie est le secteur le plus rémunérateur.

Les salaires sont les plus élevés dans les zones d’emploi de Cannes, Aix-en-Provence, Marseille et Martigues-Salon. La présence plus marquée de cadres, catégorie socioprofessionnelle la plus rémunérée, y contribue.

En moyenne, les femmes perçoivent une rémunération de 14 % inférieure à celle des hommes, essentiellement du fait d’emplois différents.

Entre 2022 et 2023, les rémunérations versées par les entreprises ont très faiblement augmenté, de 0,3 % en euros constants, pour les salariés restés en poste dans le même établissement.

Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 115
Paru le :Paru le16/09/2025
Insee - Les salaires dans le secteur privé en 2023.
Publication rédigée par :Philippe Assael, Olivier Sanzeri (Insee)

Un salaire net moyen en équivalent temps plein le deuxième plus élevé de France de province

En 2023, dans le , le moyen en (EQTP) est de 2 564 euros par mois (pour comprendre). Provence-Alpes-Côte d’Azur se situe au 3e rang des régions de France où il est le plus élevé, après Auvergne-Rhône-Alpes (2 632 euros) et loin derrière l’Île-de-France (3 497 euros). Le salaire net moyen régional en EQTP est supérieur de 3,5 % à la moyenne de France de province (2 477 euros par mois), mais il est inférieur de 6,3 % à la moyenne nationale (2 735 euros) tirée vers le haut par l’Île-de-France.

La moitié des salaires versés par les entreprises du secteur privé de la région sont inférieurs à 2 118 euros nets par mois en EQTP, soit 1,5 fois le (figure 1).

Figure 1Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein

Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein - Lecture : En 2023, la moitié des salaires versés par les entreprises sont inférieurs à 2 118 euros nets en EQTP par mois.
Salaire (en euros) Effectif (en milliers d’EQTP)
Moins de 1 300 23,1
De 1 300 à 1 400 36,8
De 1 400 à 1 500 68,0
De 1 500 à 1 600 83,2
De 1 600 à 1 700 91,3
De 1 700 à 1 800 89,6
De 1 800 à 1 900 85,4
De 1 900 à 2 000 77,1
De 2 000 à 2 100 69,9
De 2 100 à 2 200 62,2
De 2 200 à 2 300 55,1
De 2 300 à 2 400 49,0
De 2 400 à 2 500 43,7
De 2 500 à 2 600 39,6
De 2 600 à 2 700 35,0
De 2 700 à 2 800 31,3
De 2 800 à 2 900 28,1
De 2 900 à 3 000 25,2
De 3 000 à 3 100 23,0
De 3 100 à 3 200 20,5
De 3 200 à 3 300 18,3
De 3 300 à 3 400 16,7
De 3 400 à 3 500 14,9
De 3 500 à 3 600 13,9
De 3 600 à 3 700 12,6
De 3 700 à 3 800 11,4
De 3 800 à 3 900 10,4
De 3 900 à 4 000 9,5
De 4 000 à 4 100 8,8
De 4 100 à 4 200 8,1
De 4 200 à 4 300 7,5
De 4 300 à 4 400 6,9
De 4 400 à 4 500 6,3
De 4 500 à 4 600 5,7
De 4 600 à 4 700 5,3
De 4 700 à 4 800 4,8
De 4 800 à 4 900 4,5
De 4 900 à 5 000 4,1
De 5 000 à 5 100 4,0
De 5 100 à 5 200 3,5
De 5 200 à 5 300 3,4
De 5 300 à 5 400 3,1
De 5 400 à 5 500 2,8
De 5 500 à 5 600 2,6
De 5 600 à 5 700 2,5
De 5 700 à 5 800 2,3
De 5 800 à 5 900 2,2
De 5 900 à 6 000 2,0
De 6 000 à 6 100 1,9
De 6 100 à 6 200 1,8
De 6 200 à 6 300 1,6
De 6 300 à 6 400 1,5
De 6 400 à 6 500 1,5
De 6 500 à 6 600 1,4
De 6 600 à 6 700 1,3
De 6 700 à 6 800 1,1
De 6 800 à 6 900 1,1
De 6 900 à 7 000 1,1
De 7 000 à 7 100 1,0
De 7 100 à 7 200 0,9
De 7 200 à 7 300 0,9
De 7 300 à 7 400 0,8
De 7 400 à 7 500 0,8
De 7 500 à 7 600 0,8
De 7 600 à 7 700 0,7
De 7 700 à 7 800 0,6
De 7 800 à 7 900 0,6
De 7 900 à 8 000 0,6
De 8 000 à 8 100 0,6
De 8 100 à 8 200 0,6
De 8 200 à 8 300 0,5
Plus de 8 300 13,4
  • Note : Certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic ; ceci est en effet permis par certaines conventions collectives. Cependant, l'existence de rémunérations inférieures au Smic peut aussi provenir d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent pas toutes être redressées. La dernière barre correspond aux effectifs des salaires supérieurs à 8 300 euros nets en EQTP.
  • Lecture : En 2023, la moitié des salaires versés par les entreprises sont inférieurs à 2 118 euros nets en EQTP par mois.
  • Champ : Provence-Alpes-Côte d’Azur, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Figure 1Distribution des salaires mensuels nets en équivalent temps plein

  • Note : Certains salaires en EQTP sont inférieurs au Smic ; ceci est en effet permis par certaines conventions collectives. Cependant, l'existence de rémunérations inférieures au Smic peut aussi provenir d’incohérences entre salaires et durées travaillées dans les déclarations administratives, qui ne peuvent pas toutes être redressées. La dernière barre correspond aux effectifs des salaires supérieurs à 8 300 euros nets en EQTP.
  • Lecture : En 2023, la moitié des salaires versés par les entreprises sont inférieurs à 2 118 euros nets en EQTP par mois.
  • Champ : Provence-Alpes-Côte d’Azur, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Un salaire versé sur dix est inférieur à 1 500 euros nets par mois en équivalent temps plein (1er décile) tandis qu’un sur dix est supérieur à 4 000 euros (9e décile). Dans le haut de la distribution, 2 % des salaires en EQTP atteignent au moins cinq fois le Smic (soit 6 915 euros).

Des salaires moyens plus élevés pour les cadres et dans l’industrie

En Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2023, le salaire mensuel net moyen en EQTP varie du simple au double entre les employés et les cadres : respectivement 1 954 euros nets mensuels contre 4 125 euros (figure 2).

Figure 2Salaires en équivalent temps plein et écart femme-homme

Salaires en équivalent temps plein et écart femme-homme - Lecture : En 2023 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le salaire mensuel net moyen en EQTP des hommes est de 2 732 euros et celui des femmes de 2 341 euros. Le salaire en EQTP des femmes est inférieur de 14,3 % à celui des hommes. Le plancher des 10 % de salaires versés les plus élevés est égal à 2,7 fois le seuil des 10 % de salaires les plus faibles.
Catégorie Salaire mensuel net moyen en EQTP (en euros) Écart femme-homme (en %) Rapport D9/D1
Hommes Femmes Ensemble
Cadres 4 361 3 707 4 125 -15,0 3,1
Professions intermédiaires 2 855 2 464 2 664 -13,7 2,2
Employés 2 006 1 927 1 954 -3,9 1,8
Ouvriers 2 084 1 754 2 031 -15,8 1,9
Industrie 3 349 2 837 3 201 -15,3 3,1
Construction 2 439 2 405 2 434 -1,4 2,5
Tertiaire 2 662 2 297 2 487 -13,7 2,6
Moins de 25 ans 1 874 1 768 1 827 -5,7 1,6
De 25 à 39 ans 2 450 2 229 2 356 -9,0 2,3
De 40 à 49 ans 2 928 2 487 2 739 -15,1 2,9
De 50 à 54 ans 3 132 2 525 2 865 -19,4 3,0
55 ans ou plus 3 206 2 528 2 910 -21,1 3,2
Ensemble 2 732 2 341 2 564 -14,3 2,7
  • Lecture : En 2023 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le salaire mensuel net moyen en EQTP des hommes est de 2 732 euros et celui des femmes de 2 341 euros. Le salaire en EQTP des femmes est inférieur de 14,3 % à celui des hommes. Le plancher des 10 % de salaires versés les plus élevés est égal à 2,7 fois le seuil des 10 % de salaires les plus faibles.
  • Champ : Provence-Alpes-Côte d’Azur, salariés du privé, y compris pour les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, les rémunérations sont plus élevées dans la région qu’en France de province, avec un écart allant de 3 % pour les ouvriers à 10 % pour les professions intermédiaires.

Le salaire net moyen en EQTP s’établit à 2 434 euros dans le secteur de la construction, à 2 487 euros dans le tertiaire, et atteint 3 201 euros dans l’industrie. En effet, dans l’industrie, d’une part les salaires versés sont plus élevés que dans les autres secteurs pour toutes les catégories socioprofessionnelles, et d’autre part les cadres sont surreprésentés (28 % des salariés en EQTP contre 18 % dans la construction et 19 % dans le tertiaire).

Dans l’industrie, les salaires moyens versés sont les plus élevés dans la cokéfaction et le raffinage (5 264 euros nets mensuels en EQTP), la fabrication de matériels de transport (4 324 euros) et la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (3 891 euros).

Dans le tertiaire, les disparités salariales sont fortes. Les rémunérations moyennes sont particulièrement élevées dans l’information-communication (3 612 euros nets mensuels en EQTP) et les activités financières et d’assurance (3 375 euros) et nettement plus faibles dans l’hébergement-restauration (2 036 euros), un secteur marqué par une forte proportion d’employés.

Les salaires versés augmentent en moyenne avec l’âge. En EQTP, les 55 ans ou plus gagnent 1,6 fois plus que les moins de 25 ans. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées mais l’écart est le plus prononcé pour les cadres (encadré). En conséquence, la dispersion des salaires, mesurée par le rapport interdécile D9/D1, est également la plus élevée pour les cadres.

Dans le secteur privé, les femmes gagnent en moyenne 14,3 % de moins que les hommes en EQTP. Cet écart est avant tout lié au fait que les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes emplois [Gerardin, 2025 ; pour en savoir plus (2)]. L'écart en défaveur des femmes croît avec l'âge pour dépasser 20 % chez les salariés les plus âgés. Il est au contraire très faible dans la construction (secteur où seuls 14 % des postes sont occupés par des femmes) et parmi les employés. Au niveau national, l’écart est de 13,5 %. Toutefois, à poste comparable en France, c’est-à-dire à profession identique exercée au sein d’un même établissement, il se réduit à 3,8 %.

Des rémunérations plus élevées dans la zone d’emploi de Cannes

Dans la région, le salaire net moyen en EQTP mensuel est le plus élevé dans les zones d’emploi de Cannes (2 862 euros), Aix-en-Provence (2 707 euros) et Marseille (2 704 euros), en grande partie grâce à une forte concentration de cadres. Bien que la part de cadres soit plus faible dans la zone de Martigues-Salon, les emplois industriels sont plus présents et les salaires sont également élevés (2 669 euros nets mensuels en EQTP en moyenne).

Dans ces quatre zones d’emploi, aux salaires les plus élevés, la dispersion est aussi la plus forte. Le rapport interdécile est d’environ 2,9 (en moyenne 2,3 dans les autres zones d’emploi, figure 3).

Figure 3Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par zone d’emploi

(en euros)
Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par zone d’emploi ((en euros))
Code de la zone d’emploi Libellé de la zone d’emploi Salaire mensuel net moyen en EQTP
0052 Arles 2 328
0053 Avignon 2 440
0055 Bollène-Pierrelatte 2 671
0064 Valréas 2 181
9301 Aix-en-Provence 2 707
9302 Briançon 2 205
9303 Brignoles 2 180
9304 Cannes 2 862
9305 Carpentras 2 227
9306 Cavaillon 2 331
9307 Digne-les-Bains 2 234
9308 Draguignan 2 228
9309 Fréjus 2 279
9310 Gap 2 179
9311 Manosque 2 469
9312 Marseille 2 704
9313 Martigues-Salon 2 669
9314 Menton 2 197
9315 Nice 2 516
9316 Orange 2 270
9317 Sainte-Maxime 2 439
9318 Toulon 2 364
0055 Bollène-Pierrelatte 2 671
0059 Mâcone 2 370
0063 Ussele 2 101
7601 Agde-Pézenas 2 080
7602 Albi 2 266
7603 Alès-Le Vigan 2 150
7604 Auch 2 158
7605 Bagnols-sur-Cèze 2 745
7606 Béziers 2 215
7607 Cahors 2 144
7608 Carcassonne-Limoux 2 166
7609 Castelsarrasin-Moissac 2 305
7610 Castres-Mazamet 2 391
7611 Figeac-Villefranche 2 280
7612 Foix-Pamiers 2 241
7613 Mende 2 146
7614 Millau 2 183
7615 Montauban 2 255
7616 Montpellier 2 517
7617 Narbonne 2 196
7618 Nîmes 2 371
7619 Nord-du-Lot 2 336
7620 Perpignan 2 231
7621 Rodez 2 288
7622 Saint-Gaudens 2 202
7623 Sète 2 284
7624 Tarbes-Lourdes 2 215
7625 Toulouse 2 798
8401 Annecy 2 645
8402 Aubenas 2 153
8403 Aurillac 2 193
8404 Belley 2 375
8405 Bourg en Bresse 2 450
8406 Bourgoin-Jallieu 2 506
8407 Chambéry 2 574
8408 Clermont-Ferrand 2 584
8409 Grenoble 2 913
8410 Issoire 2 259
8411 La Maurienne 2 521
8412 La Plaine du Forez 2 278
8413 La Tarentaise 2 436
8414 La Vallée de l'Arve 2 663
8415 Le Chablais 2 422
8416 Le Genevois Français 2 438
8417 Le Livradois 2 276
8418 Le Mont Blanc 2 476
8419 Le Puy en Velay 2 191
8420 Les Sources de la Loire 2 281
8421 Lyon 2 895
8422 Montélimar 2 407
8423 Montluçon 2 250
8424 Moulins 2 194
8425 Oyonnax 2 493
8426 Roanne 2 302
8427 Romans sur Isère 2 449
8428 Saint Etienne 2 489
8429 Saint Flour 2 061
8430 Tarare 2 350
8431 Valence 2 437
8432 Vichy 2 291
8433 Vienne-Annonay 2 422
8434 Villefranche-sur-Saône 2 453
8435 Voiron 2 413
  • Note : Les données concernent l’intégralité des zones d’emploi, incluant, le cas échéant, leur partie extra-régionale.
  • Champ : Salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Figure 3Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par zone d’emploi

  • Note : Les données concernent l’intégralité des zones d’emploi, incluant, le cas échéant, leur partie extra-régionale.
  • Champ : Salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Le salaire des personnes en place augmente faiblement

Les « personnes en place », c’est-à-dire salariées du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2023 dans le même établissement et avec la même quotité de travail sur les deux années (685 000 personnes en Provence-Alpes-Côte d’Azur), représentent plus de la moitié du volume de travail en 2023 (pour comprendre). Elles ont connu entre 2022 et 2023 une hausse de salaire net moyen en EQTP de 5,1 % en . Cette hausse reflète les gains liés aux augmentations collectives et individuelles et aux progressions de carrière. L’augmentation des salaires nets reste toutefois à peine supérieure à l’inflation (+4,9 % en 2023), si bien que le salaire net moyen en a augmenté de 0,3 % (+0,7 % au niveau national). Malgré cette hausse moyenne, près de la moitié (47 %) des personnes en place ont vu leur salaire diminuer en euros constants.

En euros constants, le salaire net moyen des personnes en place a davantage augmenté pour les employés (+1,2 %) que pour les professions intermédiaires (+0,4 %) et les ouvriers (+0,3 %) ; il a baissé pour les cadres (-0,9 %).

Les travailleurs à bas salaires, notamment certains ouvriers et employés, ont pu bénéficier de deux revalorisations automatiques du Smic dans l’année (+1,8 % en janvier et +2,2 % en mai). Le salaire d’une personne payée au Smic entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023 avec le même temps de travail a augmenté de 0,5 % en euros constants entre 2022 et 2023.

Le salaire net moyen des personnes en place a augmenté de 0,7 % en euros constants dans l’industrie et de 0,2 % dans le tertiaire. Il a stagné dans la construction.

Les plus jeunes, qui sont restés en place dans la même entreprise, connaissent les hausses de salaire en euros constants les plus élevées : +5,9 % pour les moins de 25 ans, +1,7 % pour les 25-39 ans. Les salaires des jeunes, qui entrent sur le marché du travail avec des rémunérations généralement plus faibles, peuvent en effet progresser rapidement au cours des premières années de carrière [Ananian, Calavrezo, 2012 ; pour en savoir plus (7)].

Encadré - Les écarts salariaux entre catégories socioprofessionnelles se creusent avec l’âge

L’écart de rémunération en EQTP entre les salariés les plus jeunes et les plus âgés est bien plus faible au sein des catégories ouvrier et employé que chez les cadres (figure 4).

En moyenne, le ratio entre les 55 ans ou plus et les moins de 25 ans est d’environ 1,2 pour les ouvriers et les employés, de 1,3 pour les professions intermédiaires et de 2,1 pour les cadres. Cela traduit une augmentation de salaire au cours de la vie professionnelle plus marquée pour les cadres que pour les autres catégories socioprofessionnelles. À noter toutefois que la progression salariale au cours de la carrière se fait aussi par changement de catégorie. En particulier, une partie des jeunes employés et ouvriers pourront accéder à une profession intermédiaire, voire de cadre [Monso, 2006 ; pour en savoir plus (5)], [Veljkovic, 2024 ; pour en savoir plus (6)]. Entre 2022 et 2023, dans la région, 5 % des employés ont connu une mobilité ascendante : 4 % deviennent profession intermédiaire et 1 % cadre (respectivement 3 % et 1 % des ouvriers).

Les écarts de salaires entre catégories socioprofessionnelles se creusent avec l’âge : le salaire net moyen en EQTP varie dans un rapport de 1,4 entre un cadre et un employé de moins de 25 ans (2 350 euros contre 1 730 euros) à 2,4 pour les 55 ans ou plus (4 853 euros contre 2 052 euros).

Figure 4Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par tranche d’âge et par catégorie socioprofessionnelle

(en euros)
Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par tranche d’âge et par catégorie socioprofessionnelle ((en euros))
Classe d’âge Catégorie socio-professionnelle
Cadre Profession intermédiaire Employé Ouvrier Ensemble
Moins de 25 ans 2 350 2 197 1 730 1 772 1 827
De 25 à 39 ans 3 409 2 511 1 929 2 001 2 356
De 40 à 49 ans 4 244 2 749 2 028 2 102 2 739
De 50 à 54 ans 4 663 2 820 2039 2121 2 865
55 ans ou plus 4 853 2 927 2 052 2 093 2 910
  • Champ : Provence-Alpes-Côte d’Azur, salariés du privé, y compris pour les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.

Figure 4Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein par tranche d’âge et par catégorie socioprofessionnelle

  • Champ : Provence-Alpes-Côte d’Azur, salariés du privé, y compris pour les bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2023.
Publication rédigée par :Philippe Assael, Olivier Sanzeri (Insee)

Pour comprendre

Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectivement rémunéré. En 2023, 2,02 millions de personnes ont occupé au moins un poste salarié dans le secteur privé en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cela représente 1,27 million d’EQTP.

La rémunération moyenne des personnes en place est calculée sur une sous-population stable par construction. Son évolution mesure les effets liés aux augmentations collectives et individuelles et aux progressions de carrière de cette sous-population et ne reflète pas les évolutions salariales liées aux mouvements de main-d’œuvre (entrées, sorties).

Publication rédigée par :Philippe Assael, Olivier Sanzeri (Insee)

Sources

La base Tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite. Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus.

Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).

Dans cette publication, tous les postes salariés du secteur privé en France, y compris ceux des départements d’Outre-mer, sont pris en compte.

Définitions

Le secteur privé s’entend au sens large, c’est-à-dire y compris entreprises publiques. Une entreprise publique est une entreprise sur laquelle l’État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit de la majorité des voix attachées aux parts émises. Les entreprises publiques sont donc à bien distinguer de la fonction publique (qui regroupe les personnes morales et organismes soumis au droit administratif dans lequel le recrutement se fait sur la base du droit public).

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Calculé à partir du salaire net fiscal (qui sert d’assiette à l’impôt sur le revenu), il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux-ci ne sont principalement pas imposables, mais comprend les cotisations patronales pour les complémentaires santé obligatoires.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5×0,8) = 25 000 euros par an.

Le Smic, salaire minimum interprofessionnel de croissance est, en France, le salaire minimum horaire en dessous duquel aucun salarié (hormis les apprentis et les stagiaires) de plus de 18 ans ne peut être payé. Pour un temps plein, il s’élève à 1 353 euros nets par mois en janvier 2023 et à 1 383 euros en mai 2023.

Les prix en euros courants sont les prix tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, ils sont dits en valeur nominale. Les prix en euros constants sont les prix en valeur réelle, c’est-à-dire corrigée de la variation des prix par rapport à une donnée de référence. Les évolutions en euros constants sont calculées en référence aux évolutions de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.

Pour en savoir plus

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(2) Gerardin M., « Écart de salaire entre femmes et hommes en 2023 – Entre 1995 et 2023, l’écart de revenu salarial a diminué d’un tiers », Insee Focus no 349, mars 2025.

(3) Assael P., Sanzeri O., « Les salaires dans le secteur privé en 2022 : une augmentation inférieure à l’inflation », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur, no 138, janvier 2025.

(4) Sokhna N. P., Duquesne T., « Les salaires dans le secteur privé en 2023 : L’augmentation des salaires reste inférieure à l’inflation », Insee Première no 2020, octobre 2024.

(5) Monso O., « Ouvrir dans un nouvel ongletChanger de groupe social en cours de carrière », Insee Première no 1112, décembre 2006.

(6) Veljkovic M., « Ouvrir dans un nouvel ongletComment évolue la mobilité sociale au cours d’une carrière ? », Observatoire des inégalités, mai 2024.

(7) Ananian S., Calavrezo O., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes trajectoires salariales des jeunes entrés sur le marché du travail entre 1995 et 2002 selon leur premier salaire », Dares, Document d’études no 170, février 2012.