Insee Flash Occitanie · Septembre 2025 · n° 148

270 000 étudiants en Occitanie, dont un quart hors des pôles de Toulouse et de Montpellier

À la rentrée 2023, l’Occitanie accueille 269 255 étudiants, soit 9 % des étudiants de France. Comme en 2015, l’Occitanie est la 3^e région de France pour le nombre d’étudiants, derrière l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, et devant les Hauts-de-France. Les étudiants se répartissent entre les unités urbaines de Toulouse et de Montpellier, principaux pôles universitaires de la région, les 19 villes universitaires d’équilibres (VUE), et quelques autres communes proposant des formations d’enseignement supérieur telles que Mauguio, Bagnols-sur-Cèze ou Pamiers.

Entre les rentrées de 2015 et de 2023, le nombre d’étudiants augmente moins dans la région qu’au niveau national (+11 % contre +15 %) (figure 1). En particulier, la dynamique de l'enseignement privé est moins forte en Occitanie qu'à l'échelle nationale. En huit ans, les effectifs étudiants dans l’enseignement privé augmentent de 42 % en Occitanie contre 61 % en France, quand ceux de l’enseignement public évoluent au même rythme [données complémentaires ; pour en savoir plus (1)]. En outre, la concentration des étudiants inscrits en Île-de-France s’est accrue sur la période (+22 %). 

De 2015 à 2021, le nombre d’étudiants croît en moyenne chaque année de 1,9 % en Occitanie et de 2,5 % en France. Il diminue ensuite ponctuellement à la rentrée 2022. Cette baisse intervient après de fortes hausses liées aux nombreuses naissances au début des années 2000 et au taux de réussite exceptionnel au baccalauréat en 2020. Les effectifs repartent légèrement à la hausse à la rentrée 2023 : +0,8 % dans la région et +0,9 % en France.

Compte tenu des projections démographiques, si les taux de scolarisation, la durée des études et les comportements de mobilité restent inchangés, les effectifs étudiants en Occitanie devraient augmenter au moins jusqu’en 2031, comme au niveau national [Baudry, 2023 ; pour en savoir plus (4)].

Entre les rentrées 2015 et 2023, le nombre d’étudiants inscrits dans des établissements situés dans les unités urbaines de Toulouse et de Montpellier augmente de 11 % (figure 2). En 2023, 77 % des étudiants d’Occitanie y suivent leurs études, principalement au sein des deux villes-centres. Ainsi, les communes de Toulouse et de Montpellier accueillent de nombreux étudiants, 22 pour 100 habitants à Toulouse et 28 à Montpellier en 2021.

L’unité urbaine de Toulouse compte 123 071 étudiants en 2023 (46 % des étudiants de la région), effectif en progression de 11 % depuis 2015. L’unité urbaine de Montpellier accueille 31 % des étudiants d’Occitanie, soit 84 266 étudiants (+12 %).

Les étudiants sont majoritairement inscrits à l’université. Ils sont 73 % à suivre un cursus universitaire dans l’unité urbaine de Montpellier et 58 % dans celle de Toulouse.

Entre 2015 et 2023, les effectifs des universités de Montpellier augmentent de 4 446 étudiants (soit +7,8 %), tandis que ceux de Toulouse diminuent légèrement (-856 étudiants, soit une évolution de -1,2 % sur la période). L’offre de formation hors université se diversifie plus fortement dans l’unité urbaine de Toulouse que dans celle de Montpellier, ce qui peut expliquer en partie la baisse des effectifs des universités de Toulouse.

Les effectifs en sections de techniciens supérieurs (STS) augmentent dans les deux unités urbaines, encore plus qu’au niveau national. Depuis 2015, 3 191 étudiants supplémentaires sont inscrits dans ces filières dans l’unité urbaine de Toulouse et 2 141 dans celle de Montpellier, soit des hausses respectives de 40 % et 53 % par rapport à 2015, contre 29 % en France (figure 3).

Parmi les filières connaissant un fort développement, les cursus en écoles de commerce, de gestion et de comptabilité attirent de plus en plus d’étudiants, comme dans le reste de la France. Entre 2015 et 2023, 2 764 étudiants supplémentaires sont inscrits dans ces filières (+50 %) dans l’unité urbaine de Toulouse, et 1 583 dans celle de Montpellier (+41 %). L’école supérieure technique privée de Labège, la Toulouse Business School et l’École supérieure de Gestion de Montpellier contribuent largement à ces augmentations.

Le nombre d’étudiants augmente également dans les écoles supérieures d’art et de culture, surtout dans l’unité urbaine de Montpellier. Les effectifs des enseignements scientifiques dans les écoles paramédicales et sociales, dans les écoles de spécialités diverses, à l’Institut National Polytechnique et dans les autres formations d’ingénieurs sont en hausse, particulièrement dans l’unité urbaine de Toulouse.

En septembre 2023, 55 548 étudiants sont inscrits dans les unités urbaines des 19 villes universitaires d’équilibre (VUE), soit un étudiant d’Occitanie sur cinq. Entre 2015 et 2023, les effectifs étudiants y progressent au même rythme que dans les unités urbaines de Toulouse et de Montpellier [données complémentaires ; pour en savoir plus (1)].

Ils sont en croissance marquée dans les unités urbaines de Nîmes, de Béziers et d’Alès. À Nîmes, ils augmentent de 1 620 entre 2015 et 2023 (+13 %), principalement dans les universités (+1 041 étudiants). En lien notamment avec la forte croissance des filières de techniciens supérieurs, Béziers accueille 743 étudiants supplémentaires (+40 %). Les effectifs à Alès augmentent de 41 %, soit 634 étudiants de plus sur la période, surtout dans les formations d’ingénieurs.

L’évolution est plus modeste dans d’autres unités urbaines des villes universitaires d ‘équilibre de la région.

Ainsi à Perpignan, le nombre d’étudiants augmente de 1,2 % sur la période : la hausse des effectifs dans les filières de techniciens supérieurs, dans les écoles paramédicales et sociales et dans les autres écoles de spécialités diverses compense la baisse des effectifs à l’université.

Albi et Tarbes se distinguent par une forte densité étudiante pour des villes de taille moyenne, avec respectivement 13 et 12 étudiants pour 100 habitants en 2021. Albi perd 1 % d’étudiants entre 2015 et 2023, Tarbes en gagne 3,5 %. À Albi, les écoles de commerce, de gestion et de comptabilité, les filières de techniciens supérieurs et les formations d’ingénieurs accueillent davantage d’étudiants en 2023 qu’en 2015. Le nombre de places à l’école des Mines augmente de 27 % sur la période, l’école accueille un étudiant d’Albi sur six en 2023. Ces hausses ne suffisent cependant pas à compenser les baisses d’effectifs à l’université et dans les écoles paramédicales et sociales. À Tarbes, les effectifs en ingénierie progressent fortement par la création en 2023 d’une université de technologie qui regroupe les étudiants de l’école nationale d’ingénieurs de Tarbes (ENIT) et ceux de l’institut universitaire de technologie (IUT).

Les effectifs étudiants sont également en progression à Rodez, à Carcassonne et à Castres, surtout dans les universités et dans les autres écoles de spécialités diverses. À Montauban, la progression est marquée hors université, en raison de la forte croissance des filières de techniciens supérieurs. À Narbonne et à Sète, les effectifs augmentent aussi dans ces filières et dans les écoles paramédicales et sociales. Ils restent stables dans les universités. La tendance est inverse à Foix : les effectifs augmentent à l ‘université, tandis qu’ils diminuent dans les filières de techniciens supérieurs. À Cahors et à Figeac, les effectifs étudiants augmentent (respectivement +4,2 % et +5,8 %), mais moins que dans le reste de la région.

Dans les Pyrénées-Orientales, la commune de Font-Romeu-Odeillo-Via se démarque par un effectif d’étudiants en progression de 37 % depuis 2015. Avec 675 inscrits à l’université en 2023, majoritairement dans des filières sport, la densité étudiante est de 40 étudiants pour 100 habitants.

Dans les villes universitaires d’équilibre de Mende-Florac, Auch et Millau-Saint-Affrique, les effectifs étudiants diminuent.