Insee Flash Normandie · Juillet 2025 · n° 151

Commerce extérieur : la Normandie, région particulièrement exposée à l’application de droits de douane américains

En 2022, 3 150 établissements normands appartenant à une petite ou moyenne entreprise (PME), ou une entreprise de taille intermédiaire (ETI), mono ou quasi-mono régionale, ont exporté (pour comprendre) pour près de 11 milliards d’euros de marchandises (figure 1). La région se place au 8^e rang de France métropolitaine, nettement distancée par l’Île-de-France (34,6 milliards d’euros) et Auvergne-Rhône-Alpes (31,3 milliards d’euros). Ces exportations représentent tout de même près de 10 % du PIB normand, un niveau supérieur à celui observé en France métropolitaine (7,4 %), plaçant la Normandie en 4^e position des régions métropolitaines derrière le Grand Est (13,8 %), les Hauts-de-France (11,4 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (10,3 %).

Comme au niveau national, une large majorité des exportations réalisées depuis la Normandie sont réalisées par des établissements appartenant à une ETI (figure 2). Ces exportations sont fortement concentrées sur quelques établissements de la région puisque les ETI normandes représentent 79 % de la valeur totale des flux de marchandises partant de Normandie (8,6 milliards d’euros), mais seulement 20 % des établissements implantés dans la région (630 établissements). À l’inverse, 39 % des établissements normands sont des microentreprises, mais ils ne pèsent que 4 % dans les exportations.

En Normandie comme au niveau national, deux tiers des exportations des PME et des ETI sont réalisées par des établissements de l’industrie manufacturière (industrie chimique, industries alimentaires, etc.). Les autres exportations sont principalement opérées par des exportateurs commerciaux (exportateurs pour compte d’autrui) spécialisés dans le commerce de gros ou l’entreposage.

La Normandie est la seule région métropolitaine depuis laquelle les céréales sont en tête des produits exportés. Leur part dans les exportations régionales (15 %) est cinq fois plus importante qu’au niveau national. Ces exportations céréalières sont presque exclusivement réalisées par des exportateurs commerciaux. Les « autres produits chimiques non classés ailleurs » sont les deuxièmes produits les plus exportés depuis la Normandie ce qui traduit une autre spécificité régionale. En effet, leur part dans les exportations (9 %) est trois fois plus élevée que pour l’ensemble de la France métropolitaine. Les préparations pharmaceutiques, les « fils et filés » et les boissons alcoolisées distillées sont les autres produits les plus exportés depuis la Normandie.

Avec plus d’un milliard d’euros de marchandises qui lui sont destinées (9,4 % de l’ensemble des exportations), les États-Unis sont le premier pays destinataire des exportations au départ de la Normandie (figure 3), un cas unique parmi les régions de France métropolitaine. En termes d’impact sur l’emploi, la Normandie est la 3^e région métropolitaine la plus exposée aux exportations de biens vers les États-Unis (encadré). Les autres pays principaux destinataires des marchandises venant de Normandie sont la Belgique (boissons rafraîchissantes), la Chine (céréales), l’Allemagne (produits chimiques) et l’Italie (produits chimiques).

Les exportations normandes destinées aux États-Unis sont très concentrées. Cinq types de produits regroupent la moitié d’entre elles. Avec un poids de 22 %, les boissons alcoolisées distillées sont les produits les plus exportés. Des produits chimiques, comme des préparations antidétonantes ou des additifs pour huiles minérales, représentent 9 % des exportations vers les États-Unis, une part également observée pour les préparations et conserves à base de fruits et légumes. Les trois quarts de ces produits (confitures, gelées, etc.) sont exportés par des exportateurs commerciaux. Les produits manufacturés et les instruments et fournitures à usage médical et dentaire sont les autres types de produits les plus exportés vers les États-Unis.