Insee Analyses Hauts-de-France ·
Décembre 2024 · n° 183
La population de la région Hauts-de-France demeure stable
Au 1er janvier 2022, les Hauts-de-France comptent 5 998 920 habitants. En six ans, la population y est restée stable, contrairement à celle de France métropolitaine qui progresse de 0,4 % en moyenne par an. En France de province, la région est la seule qui enregistre encore un solde migratoire déficitaire. Par ailleurs, celui-ci n’est plus compensé par l’excédent naturel, en constant recul. À l’échelle des départements, seules les populations de l’Oise et du Nord continuent à augmenter, mais très lentement.
- Au 1er janvier 2022, la région Hauts-de-France compte 5 998 920 habitants
- Un solde naturel divisé par deux
- Le nombre d’habitants augmente dans l’Oise et le Nord
- La population progresse toujours nettement dans l’aire d’attraction de Lille…
- … et à proximité d’un axe nord-sud
- Encadré 1 - Le choix des périodes d’évolution des populations de référence
- Encadré 2 - Parmi les 20 communes les plus peuplées des Hauts-de-France, 15 se situent dans le Nord ou le Pas-de-Calais
Au 1er janvier 2022, la région Hauts-de-France compte 5 998 920 habitants
Au 1er janvier 2022, la région Hauts-de-France compte 5 998 920 habitants, soit 9,1 % de la population métropolitaine. Elle conserve la 5e place des régions de France métropolitaine les plus peuplées derrière l’Île-de-France (12,4 millions d’habitants), l’Auvergne-Rhône-Alpes (8,2 millions), la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie (6,1 millions).
Entre 2016 et 2022 (encadré 1), la population des Hauts-de-France reste quasiment stable (-1 330 habitants par an) alors qu’elle augmentait de 9 350 habitants en moyenne par an entre 2011 et 2016. Dans le même temps, celle de la France métropolitaine enregistre une croissance de 0,4 % par an. La population de huit régions métropolitaines connaît une hausse significative : Corse, Occitanie, Pays de la Loire, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France (figure 1). A contrario, toutes les régions limitrophes de l’Île-de-France ont, à l’image des Hauts-de-France, une démographie atone voire en léger recul. Ainsi, la population est stable en Centre-Val de Loire, Normandie et Grand Est, tandis que le nombre d’habitants décroît en Bourgogne-Franche-Comté.
tableauFigure 1 – Évolution annuelle moyenne de la population entre 2016 et 2022 par région
Code | Libellé | Taux de variation annuel moyen entre 2016 et 2022 |
---|---|---|
03 | Guyane | +1,1 |
94 | Corse | +1,0 |
76 | Occitanie | +0,8 |
52 | Pays de la Loire | +0,6 |
53 | Bretagne | +0,6 |
04 | La Réunion | +0,5 |
84 | Auvergne-Rhône-Alpes | +0,5 |
75 | Nouvelle-Aquitaine | +0,5 |
93 | Provence-Alpes-Côte d'Azur | +0,5 |
11 | Île-de-France | +0,4 |
24 | Centre-Val de Loire | +0,0 |
28 | Normandie | +0,0 |
44 | Grand Est | +0,0 |
32 | Hauts-de-France | -0,0 |
27 | Bourgogne-Franche-Comté | -0,1 |
01 | Guadeloupe | -0,5 |
02 | Martinique | -0,7 |
- Lecture : Entre 2016 et 2022, la population de l’île de France augmente de 0,4 % en moyenne par an.
- Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
graphiqueFigure 1 – Évolution annuelle moyenne de la population entre 2016 et 2022 par région

- Lecture : Entre 2016 et 2022, la population de l’île de France augmente de 0,4 % en moyenne par an.
- Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
Un solde naturel divisé par deux
Depuis plusieurs décennies, la population de la région Hauts-de-France enregistre davantage de départs que d’arrivées. Ainsi, par manque d’attractivité, elle perd en moyenne 12 060 habitants par an entre 2016 et 2022. Ce déficit migratoire de 0,2 %, constant depuis le début des années 2010, demeure le seul enregistré en France de province au cours de la dernière période. Par ailleurs, l’excédent naturel s’essouffle depuis plusieurs années. Le recul des naissances observé s’explique en grande partie par la baisse de la fécondité et du nombre de femmes en âge de procréer, la région rejoignant les standards nationaux. À cela s’ajoute une légère hausse des décès en lien avec le vieillissement de la population. Ainsi, le solde naturel n’influe plus qu’à hauteur de +0,2 % par an en moyenne (+10 740 habitants) sur l’évolution démographique entre 2016 et 2022, contre +0,4 % entre 2011 et 2016. Cette tendance est observée dans toutes les régions de province. En Nouvelle-Aquitaine, en Bourgogne-Franche-Comté, en Corse et en Bretagne, les naissances ne compensent même plus les décès. En métropole, seule l’Île-de-France maintient un excédent naturel (+0,8 %) supérieur à celui d’Auvergne-Rhône-Alpes et des Hauts-de-France (+0,2 %).
Le nombre d’habitants augmente dans l’Oise et le Nord
L’Oise et le Nord sont les deux seuls départements des Hauts-de-France où la population croît très légèrement entre 2016 et 2022. Le déclin démographique entamé au cours des années 2010 dans le Pas-de-Calais, la Somme et l’Aisne se confirme (figure 2).
tableauFigure 2 – Évolution de la population des départements des Hauts-de-France entre 2016 et 2022
Libellé | Population 2022 | Taux de variation annuel de la population entre 2016 et 2022 (en %) | Taux de variation annuel de la population entre 2011 et 2016 (en %) | ||
---|---|---|---|---|---|
Total | Dû au solde naturel | Dû au solde migratoire apparent | |||
Nord | 2 616 909 | +0,1 | +0,3 | -0,2 | +0,2 |
Pas-de-Calais | 1 460 184 | -0,1 | +0,0 | -0,2 | +0,1 |
Oise | 830 725 | +0,1 | +0,3 | -0,2 | +0,4 |
Somme | 565 540 | -0,2 | -0,0 | -0,2 | +0,1 |
Aisne | 525 558 | -0,3 | -0,1 | -0,3 | -0,2 |
Hauts-de-France | 5 998 916 | -0,0 | +0,2 | -0,2 | +0,2 |
France métropolitaine | 65 846 255 | +0,4 | +0,2 | +0,2 | +0,4 |
- Note : La somme des variations dues au solde naturel et au solde migratoire (apparent) ne correspond pas toujours au total en raison des arrondis.
- Lecture : Dans le Nord, le taux de variation annuel moyen entre 2016 et 2022 (+0,1%) est porté par l’excédent naturel (+0,3%) qui compense le déficit migratoire (-0,2%). Entre 2011 et 2016, ce taux était de +0,2% par an.
- Source : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022.
Le Nord, avec 2,6 millions d’habitants en 2022 (43,6 % de la population régionale), est le département le plus peuplé de France métropolitaine devant Paris et les Bouches-du-Rhône. Entre 2016 et 2022, sa population progresse légèrement, de 0,1 % en moyenne par an (+2 200 habitants). L’excédent naturel de 0,3 % par an compense le déficit migratoire de 0,2 % par an entre 2016 et 2022, ce dernier ayant cependant été cependant divisé par deux par rapport à la période précédente.
La population du Pas-de-Calais, 2e département le plus peuplé de la région avec 1,5 million d’habitants, soit 24,3 % de la population régionale, enregistre une baisse de population de 1 760 habitants en moyenne par an entre 2016 et 2022, l’excédent naturel ne compensant plus le déficit migratoire.
Troisième département le plus peuplé, l’Oise abrite 830 730 habitants, soit 13,8 % de la population régionale. La population y augmente en moyenne de 1 200 habitants par an sur la période (+0,2 %). À l’instar du Nord, l’Oise se caractérise par un excédent naturel plus prononcé qui compense le déficit migratoire, du fait d’une population plus jeune que dans les autres départements des Hauts-de-France.
La Somme, avec 565 540 habitants (9,4 % de la population de la région), et l’Aisne, avec 525 560 habitants (8,8 % de la population de la région), constituent les deux départements les moins peuplés de la région. Leur population décroît respectivement de 0,2 % (-1 200 habitants) et 0,3 % (-1 760 habitants) par an entre 2016 et 2022. Ces deux départements cumulent déficit naturel et déficit migratoire.
La population progresse toujours nettement dans l’aire d’attraction de Lille…
C’est dans les aires d’attraction de Lille, Paris et Arras que sont enregistrées les plus fortes croissances démographiques entre 2016 et 2022 (figure 3). Les espaces sous influence des pôles de Beauvais et Compiègne affichent également des évolutions de population en hausse, mais de façon plus modérée. Cependant, le rythme de croissance fléchit et, dans la plupart des cas, est exclusivement porté par l’excédent des naissances sur les décès. L’aire d’attraction d’Arras est la seule aire des Hauts-de-France de plus de 100 000 habitants bénéficiant d’un excédent migratoire entre 2016 et 2022, en plus d’un excédent naturel.
tableauFigure 3 – Évolution des principales aires d’attraction des villes (aires de plus de 100 000 habitants)
Libellé | Population 2022 | Taux de variation annuel de la population entre 2016 et 2022 (en %) | Taux de variation annuel de la population entre 2011 et 2016 (en %) | ||
---|---|---|---|---|---|
Total | Dû au solde naturel | Dû au solde migratoire apparent | |||
Lille (partie française) | 1 528 848 | +0,4 | +0,5 | -0,1 | +0,4 |
Paris | 515 638 | +0,2 | +0,4 | -0,2 | +0,4 |
Amiens | 353 581 | -0,0 | +0,1 | -0,1 | +0,2 |
Valenciennes (partie française) | 336 607 | -0,1 | +0,2 | -0,3 | +0,1 |
Lens - Liévin | 320 800 | -0,0 | +0,1 | -0,2 | -0,1 |
Dunkerque | 258 849 | -0,3 | +0,1 | -0,4 | -0,1 |
Douai | 197 951 | -0,0 | +0,1 | -0,1 | -0,4 |
Boulogne-sur-Mer | 159 973 | -0,2 | +0,0 | -0,2 | -0,2 |
Arras | 159 719 | +0,2 | +0,1 | +0,1 | +0,3 |
Calais | 144 488 | -0,8 | +0,1 | -0,9 | +0,6 |
Beauvais | 143 814 | +0,1 | +0,3 | -0,2 | +0,5 |
Compiègne | 142 230 | +0,1 | +0,2 | -0,1 | +0,4 |
Maubeuge (partie française) | 138 596 | -0,4 | +0,1 | -0,5 | -0,1 |
Saint-Quentin | 118 381 | -0,4 | -0,1 | -0,3 | -0,4 |
Saint-Omer | 116 744 | -0,1 | +0,1 | -0,2 | +0,4 |
- Note : La somme des variations dues au solde naturel et au solde migratoire (apparent) ne correspond pas toujours au total en raison des arrondis.
- Source : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022.
Au 1er janvier 2022, l’aire d’attraction de Lille compte 1,53 million d’habitants, une population qui la place au 1er rang des aires de la région et au 4e rang des aires de France. Entre 2016 et 2022, sa population augmente de 0,4 % par an (soit +5 790 personnes), seul cas dans la région d’un rythme de croissance qui se maintient par rapport à celui observé entre 2011 et 2016. L’aire d’attraction de Paris, dans sa partie Hauts-de-France, est la 2e la plus peuplée de la région avec 515 640 habitants. La hausse de population s’établit à 0,2 % en moyenne par an, soit un gain de 1 120 personnes par an entre 2016 et 2022. La 3e place revient à l’aire d’attraction d’Amiens où 353 580 habitants sont recensés. Sa population, en croissance sur la précédente période 2011-2016, est désormais stable, l’excédent naturel étant aujourd’hui équivalent au déficit migratoire. La population des aires côtières des Hauts-de-France (Boulogne-sur-Mer, Calais, Dunkerque) diminue, c’est également le cas de la plupart des aires du littoral de Normandie. Enfin, les aires d’attraction de Douai et de Lens-Liévin sont les seuls exemples de la région où le repli démographique s’atténue.
… et à proximité d’un axe nord-sud
Localement, en Hauts-de-France, les évolutions les plus favorables s’observent essentiellement dans un axe nord-sud, allant de Lille et sa couronne périurbaine jusqu’aux territoires sous influence francilienne (figure 4). Cet axe, passant par Arras et Amiens, qui jouent un rôle structurant dans la région, bénéficie en effet d’aménités en matière de transport, qu’il soit routier ou ferroviaire.
graphiqueFigure 4 – Population municipale des communes au 1er janvier 2022 et évolution annuelle moyenne 2016-2022

- Note : Les données sont disponibles dans le fichier en téléchargement « données ».
- Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
Encadré 1 - Le choix des périodes d’évolution des populations de référence
La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, la situation sanitaire liée à la pandémie Covid-19 a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période doivent être analysées avec un pas de six ans. Ainsi, dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2016-2022) et une période de cinq ans (2011-2016) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes, n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.
Encadré 2 - Parmi les 20 communes les plus peuplées des Hauts-de-France, 15 se situent dans le Nord ou le Pas-de-Calais
Dans le top 20 des communes les plus peuplées des Hauts-de-France, les trois quarts se situent dans l’ex-région Nord-Pas-de-Calais. Avec 238 700 habitants en 2022, Lille regroupe 4 % de la population des Hauts-de-France et conserve la 10e place des communes les plus peuplées de France (figure 5). Amiens, ancien chef-lieu de la Picardie, se place en deuxième position régionale avec 134 780 habitants, soit 2 % de la population régionale.
Parmi ces vingt communes les plus peuplées de la région, les plus dynamiques se situent dans le Pas-de-Calais : Lens en tête et puis Arras. Dans le Nord, Roubaix et Tourcoing affichent la plus forte croissance démographique ; dans l’Oise, il s’agit de Creil. À l’inverse, les plus fortes baisses de la population s’observent pour les villes de Saint-Quentin dans l’Aisne, Cambrai dans le Nord et Liévin dans le Pas-de-Calais, ainsi que sur le littoral : Boulogne-sur-Mer, Dunkerque et Calais.
tableauFigure 5 – Les 20 communes les plus peuplées des Hauts-de-France en 2022
Libellé commune | Département | Population 2022 | Population 2016 | Taux de variation annuel de la population entre 2016 et 2022 |
---|---|---|---|---|
Lille | Nord | 238 695 | 232 440 | +0,4 |
Amiens | Somme | 134 780 | 133 755 | +0,1 |
Roubaix | Nord | 99 507 | 96 412 | +0,5 |
Tourcoing | Nord | 99 160 | 97 476 | +0,3 |
Dunkerque | Nord | 87 013 | 88 108 | -0,2 |
Calais | Pas-de-Calais | 67 585 | 74 978 | -1,7 |
Villeneuve-d'Ascq | Nord | 62 342 | 62 358 | -0,0 |
Beauvais | Oise | 55 906 | 56 020 | -0,0 |
Saint-Quentin | Aisne | 52 995 | 54 443 | -0,4 |
Valenciennes | Nord | 42 979 | 43 680 | -0,3 |
Arras | Pas-de-Calais | 42 621 | 40 883 | +0,7 |
Boulogne-sur-Mer | Pas-de-Calais | 41 039 | 41 669 | -0,3 |
Wattrelos | Nord | 40 881 | 41 341 | -0,2 |
Compiègne | Oise | 40 808 | 40 258 | +0,2 |
Marcq-en-Barœul | Nord | 39 943 | 38 805 | +0,5 |
Douai | Nord | 39 833 | 39 657 | +0,1 |
Creil | Oise | 36 494 | 35 747 | +0,3 |
Lens | Pas-de-Calais | 32 697 | 30 689 | +1,1 |
Cambrai | Nord | 31 568 | 32 668 | -0,6 |
Liévin | Pas-de-Calais | 30 113 | 30 936 | -0,4 |
- Source : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
Définitions
Une aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Une aire est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle.
L’expression « populations de référence » se substitue à celle de « populations légales » utilisée jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique.
Pour en savoir plus
(1) Chataignon P., « Les populations de référence des communes au 1ᵉʳ janvier 2022 – La baisse du solde naturel entraîne une moindre croissance de la population française », Insee Focus no 346, décembre 2024.
(2) Leroux L., Tieng-Majcherczak S., « La région Hauts-de-France au 5e rang des régions les plus peuplées, dépassée par l’Occitanie », Insee Analyses Hauts-de-France no 164, décembre 2023.