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Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Décembre 2024 · n° 110
Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur5 170 000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur au 1er janvier 2022 Populations de référence 2022

Michaël Boyadjian, Olivier Sanzeri (Insee)

Au 1er janvier 2022, 5 170 312 personnes vivent en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Entre 2016 et 2022, la population régionale croît en moyenne de 0,5 % chaque année, un rythme supérieur au niveau national (+0,4 %) mais plus modéré que dans les autres régions du sud de la France. Le solde migratoire, différence entre les installations dans la région et les départs, est désormais le principal moteur de la hausse de population.

Le Var reste le département le plus dynamique, au 12e rang de France métropolitaine.

Les communes de 5 000 à moins de 50 000 habitants sont celles qui gagnent le plus souvent des habitants. Parmi les plus grandes communes de la région, Fréjus, Toulon et Cagnes-sur-Mer connaissent les plus fortes croissances de population.

Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 110
Paru le :Paru le19/12/2024
Insee - 5 170 000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur au 1er janvier 2022.
Publication rédigée par :Michaël Boyadjian, Olivier Sanzeri (Insee)

Entre 2016 et 2022, la croissance démographique est portée par les migrations résidentielles

Au 1er janvier 2022, 5 170 312 personnes vivent en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit 7,9 % de la population de France métropolitaine. En nombre d’habitants, c’est la 7e région de France. Entre 2016 et 2022, la population régionale croît en moyenne de 0,5 % par an, ce qui représente environ 24 700 personnes supplémentaires chaque année (figure 1). Ce rythme est légèrement supérieur à celui constaté en France métropolitaine (+0,4 % par an). Il est en revanche plus modéré que dans certaines régions du sud de la France : +1,0 % en Corse et +0,8 % en Occitanie. Particularité de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la croissance de la population accélère entre 2011-2016 et 2016-2022. Dans toutes les autres régions, elle stagne ou fléchit légèrement.

Figure 1Variation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire sur les périodes 2011-2016 et 2016-2022

Variation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire sur les périodes 2011-2016 et 2016-2022
Zone Période Contribution du solde naturel (en point) Contribution du solde migratoire (en point) Taux d’évolution de la population (en %)
Provence-Alpes-Côte d’Azur 2011-2016 0,2 0,2 0,4
Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016-2022 0,1 0,4 0,5
France métropolitaine 2011-2016 0,4 0,1 0,4
France métropolitaine 2016-2022 0,2 0,2 0,4
  • Note : La somme des contributions des soldes naturel et migratoire peut légèrement différer du total du fait des arrondis.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Figure 1Variation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire sur les périodes 2011-2016 et 2016-2022

  • Note : La somme des contributions des soldes naturel et migratoire peut légèrement différer du total du fait des arrondis.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Entre 2011 et 2016, la croissance de la population régionale était portée à parts égales par le , différence entre les naissances et les décès, et par le , différence entre les installations dans la région et les départs. Ce n’est plus le cas entre 2016 et 2022. Sur cette période et comme dans la plupart des régions de France de province, c’est essentiellement le solde migratoire qui contribue au dynamisme démographique.

En effet, comme au niveau national, la contribution du solde naturel à l’augmentation de la population est en baisse dans la région. Elle est de +0,1 % par an entre 2016 et 2022 après +0,2 % par an entre 2011 et 2016. L’érosion du solde naturel régional résulte à la fois d’un recul du nombre de naissances et d’une hausse de celui des décès. Depuis 2020, les décès sont même devenus plus nombreux que les naissances en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le recul de la natalité, observé depuis 2014, est essentiellement dû à la diminution du taux de fécondité. L’ poursuit son cycle de baisse entamé il y a dix ans. De 2,03 enfants par femme en 2011, il est passé à 2,00 en 2016 et à 1,91 en 2021. La baisse s'est encore accentuée ensuite et l'indice est descendu à 1,74 en 2023.

Dans le même temps, la hausse du nombre de décès depuis une dizaine d’années s’explique par l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité. Cette évolution a été amplifiée en 2020 et 2021 par l’épidémie de Covid-19.

Parallèlement, le solde migratoire apparent augmente dans la région. Il contribue à hauteur de +0,4 % par an en moyenne à la croissance de population sur la période 2016-2022 (+0,2 % en France métropolitaine) contre +0,2 % en moyenne annuelle sur la période précédente. Malgré ce regain migratoire, Provence-Alpes-Côte d’Azur reste moins attractive que les autres régions du sud de la France : le solde migratoire est de +1,2 % par an en Corse entre 2016 et 2022, +0,8 % en Occitanie et +0,7 % en Nouvelle-Aquitaine. Le solde migratoire apparent de la Bretagne est également supérieur (+0,7 % par an).

Le Var reste le département le plus attractif de la région

Entre 2016 et 2022, le nombre d’habitants croît dans tous les départements de la région (figure 2).

Figure 2aVariation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire par département de Provence-Alpes-Côte d’AzurSur la période 2016-2022

Variation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire par département de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Contribution du solde naturel (en point) Contribution du solde migratoire (en point) Taux d’évolution de la population (en %)
Alpes-de-Haute-Provence -0,4 0,8 0,5
Hautes-Alpes -0,2 0,3 0,1
Alpes-Maritimes -0,1 0,5 0,5
Bouches-du-Rhône 0,3 0,1 0,4
Var -0,2 1 0,8
Vaucluse 0,1 0,2 0,3
  • Note : La somme des contributions des soldes naturel et migratoire peut légèrement différer de l’évolution de population du fait des arrondis.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Figure 2aVariation annuelle moyenne de la population et contribution des soldes naturel et migratoire par département de Provence-Alpes-Côte d’AzurSur la période 2016-2022

  • Note : La somme des contributions des soldes naturel et migratoire peut légèrement différer de l’évolution de population du fait des arrondis.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Dans les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence, à la différence des autres départements de la région, le rythme d’évolution de la population est plus soutenu sur la période récente.

Dans le département des Alpes-Maritimes (1 114 579 habitants, 22 % de la population régionale), la population progresse de 0,5 % par an (après +0,0 %), portée par l’augmentation de l’. Le solde naturel est désormais négatif dans ce département. Dans les Alpes-de-Haute-Provence (167 179 habitants en 2022, 3 % de la population régionale), malgré une dégradation du solde naturel, la croissance démographique accélère (+0,5 % par an après +0,2 %) grâce à la hausse de l’excédent migratoire.

Le Var (1 108 364 habitants, 21 % de la population régionale) reste le département le plus dynamique de la région et le 12e de France métropolitaine. Le rythme de croissance de sa population est identique sur les périodes 2016-2022 et 2011-2016 (à +0,8 % par an). Entre ces deux périodes, l’excédent migratoire s’accroît mais le solde naturel devient négatif.

La croissance démographique dans les Bouches-du-Rhône (2 069 811 habitants, 40 % de la population régionale) reste également stable (+0,4 % par an entre 2016 et 2022, comme entre 2011 et 2016). Elle repose presque exclusivement sur l’, du fait d’une population relativement jeune. La croissance migratoire est en effet faible (+0,1 %).

La population en Vaucluse (568 702 habitants, 11 % de la population régionale) augmente à un rythme plus faible entre 2016 et 2022 qu’entre 2011 et 2016 (+0,3 % par an après +0,4 %) sous l’effet d’un excédent naturel qui s’amenuise.

Dans les Hautes-Alpes (141 677 habitants, 3 % de la population régionale), la population stagne quasiment (+0,1 % par an après +0,4 %), conséquence d’un qui s’accroît et d’un excédent migratoire stable.

En conséquence, entre 2016 et 2022, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’augmentation de la population est portée essentiellement par l’excédent migratoire du Var et des Alpes-Maritimes et par l’excédent naturel des Bouches-du-Rhône.

La population augmente davantage dans le rural périurbain, sous l’effet des migrations

Entre 2016 et 2022, la population augmente au même rythme dans les (+0,5 % en moyenne par an). Sur la période précédente, l’évolution de la population était quasiment deux fois plus rapide dans le rural (+0,7 % en moyenne par an contre +0,4 %).

Dans l’urbain, entre 2016 et 2022, la population croît au même rythme dans les communes des et dans celles de l’urbain intermédiaire (définition) (+0,5 % en moyenne par an). Dans les grands centres, l’évolution de la population est portée, à parts égales, par les soldes naturel et migratoire. En revanche, dans l’, l’augmentation de la population est due à l’excédent migratoire.

Dans le rural, la croissance de la population est prononcée dans le (+0,8 % en moyenne par an) alors qu’elle est nulle dans le . Sur ces deux types de territoires, le solde migratoire est positif (respectivement +1,0 % et +0,4 % par an) et le solde naturel négatif (respectivement -0,1 % et -0,4 % par an).

La population augmente dans trois communes sur cinq

Entre 2016 et 2022, la population augmente dans la majorité des communes de Provence-Alpes-Côte d’Azur (61 %, soit 576 communes sur les 946 de la région, figure 3). Cette part est la plus élevée dans les Bouches-du-Rhône (76 %) et le Var (73 %). Dans les autres départements de la région, environ 55 % des communes gagnent des habitants.

Figure 3Population au 1er janvier 2022 et variation annuelle moyenne de la population sur la période 2016-2022 par commune en Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Note : Le tableau dans le fichier de données en téléchargement contient aussi les données des communes des régions limitrophes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Parmi les communes de plus de 10 000 habitants, les hausses les plus prononcées s’observent à Carros (+2,8 % par an), Cuers (+2,3 % par an), Villeneuve-Loubet (+2,2 % par an) et Auriol (+2,2 %) et les baisses à Apt (-2,1 % par an), Beausoleil (-1,8 % par an) et Briançon (-1,8 % par an [données complémentaires ; pour en savoir plus (1)]).

Les communes de 5 000 à moins de 50 000 habitants sont plus souvent dynamiques, grâce à leur excédent migratoire (figure 4). En particulier, chaque commune de 5 000 à moins de 10 000 habitants gagne en moyenne 0,9 % d’habitants par an. En moyenne, ce sont les communes de 50 000 habitants ou plus qui ont le plus faible excédent migratoire (encadré).

Figure 4Part des communes dont la population a augmenté, moyenne de la variation annuelle de la population et contribution des soldes naturel et migratoire entre 2016 et 2022, par taille de commune en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Part des communes dont la population a augmenté, moyenne de la variation annuelle de la population et contribution des soldes naturel et migratoire entre 2016 et 2022, par taille de commune en Provence-Alpes-Côte d’Azur - Lecture : Entre 2016 et 2022, 58 % des communes de moins de 5 000 habitants ont gagné des habitants. En moyenne, dans chaque commune de moins de 5 000 habitants, la population a augmenté de 0,2 % par an.
Taille Part des communes ayant connu une augmentation de population (en %) Moyenne des taux annuels d’évolution de la population (en %) Contribution du solde naturel (en point) Contribution du solde migratoire (en point)
Moins de 5 000 habitants 58 0,2 -0,3 0,5
De 5 000 à moins de 10 000 habitants 80 0,9 -0,1 1,0
De 10 000 à moins de 50 000 habitants 80 0,6 0,0 0,6
50 000 habitants ou plus 57 0,4 0,0 0,3
  • Note : La somme des moyennes des contributions des soldes naturel et migratoire peut légèrement différer du total du fait des arrondis.
  • Lecture : Entre 2016 et 2022, 58 % des communes de moins de 5 000 habitants ont gagné des habitants. En moyenne, dans chaque commune de moins de 5 000 habitants, la population a augmenté de 0,2 % par an.
  • Sources : Insee, recensements de la population.

Encadré - Douze communes de la région ont une population supérieure à 50 000 habitants

Au 1er janvier 2022, douze communes de Provence-Alpes-Côte d’Azur comptent plus de 50 000 habitants ([données complémentaires ; pour en savoir plus (1)]).

Parmi elles, huit ont plus d’habitants en 2022 qu’en 2016. Fréjus (+1,6 % par an), Toulon (+1,1 %) et Cagnes-sur-Mer (+1,0 %) sont les plus dynamiques, portées par leur excédent migratoire. L’excédent migratoire contribue également, dans une moindre mesure, à l’augmentation de la population dans les communes d’Aix-en-Provence et Antibes (à hauteur de +0,6 % d’habitants par an). En revanche, la population de Marseille croît seulement sous l’effet de l’accroissement naturel (+0,5 % par an), son solde migratoire étant négatif (-0,2 %). La population de Nice croît sous l’effet conjugué d’un excédent naturel (+0,2 %) et d’un excédent migratoire (+0,4 %).

Les plus fortes baisses sont constatées à Arles (-0,5 % par an) et à la Seyne-sur-Mer (-0,4 %). Dans ces deux villes, elles s’expliquent uniquement par le (respectivement -0,6 % d'habitants et -0,4 % par an). Dans les communes d’Avignon et de Hyères, la baisse de la population est moins prononcée (-0,1 % par an).

Publication rédigée par :Michaël Boyadjian, Olivier Sanzeri (Insee)
Publication rédigée par :Michaël Boyadjian, Olivier Sanzeri (Insee)

Sources

Cette étude est fondée sur les populations communales issues des recensements de la population réalisés par l’Insee en partenariat avec les communes, en date de référence au 1er janvier 2011, 2016 et 2022. L’expression populations de référence se substitue à celle de populations légales utilisée jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique.

Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire apparent approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

L’indicateur conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

On parle d’excédent migratoire lorsque le nombre d’entrées est supérieur au nombre de sorties et de déficit migratoire lorsque le nombre de sorties est supérieur au nombre d’entrées.

On parle d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur au nombre de décès et de déficit naturel lorsque le nombre de décès est supérieur au nombre de naissances.

Une commune rurale est une commune peu dense au sens de la grille communale de densité. Cette grille permet de classer les communes en fonction du nombre d’habitants et de la répartition de ces habitants sur leur territoire. Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.

Cette grille de densité a 7 niveaux. Les grands centres urbains sont les territoires les plus densément peuplés (1er niveau de la grille). L’urbain intermédiaire est composé des trois niveaux suivants. Les espaces rural périurbain et non périurbain sont composés des trois derniers niveaux de la grille de densité. Le rural périurbain appartient à une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants. Le rural non périurbain est hors d’une aire d’attraction des villes ou dans une aire de moins de 50 000 habitants. L’aire d’attraction d’une ville est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail. Une aire est constituée d’un pôle (déterminé principalement à partir de critères de densité de population totale et d’emplois) et d’une couronne (l’ensemble des communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire).

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Ouvrir dans un nouvel ongletLes principaux résultats de l’étude en vidéo.

(3) Chataignon P., « Les populations de référence des communes au 1ᵉʳ janvier 2022 – La baisse du solde naturel entraîne une moindre croissance de la population française », Insee Focus no 346, décembre 2024.

(4) Cochez N., Collot L., « Bilan démographique 2023 - Forte chute de la natalité », Insee Flash Provence-Alpes-Côte d’Azur no 104, juillet 2024.

(5) Boyadjian M., Sanzeri O., « Populations légales – 5 128 000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur au 1ᵉʳ janvier 2021 », Insee Flash Provence-Alpes-Côte d’Azur no 100, décembre 2023.