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Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2024 · n° 160
Insee Analyses Nouvelle-AquitaineL’attractivité de la Nouvelle-Aquitaine profite notamment aux espaces ruraux

Sophie Baud, Rémi Ober, Hugues Ravier (Insee)

En 2020, la Nouvelle-Aquitaine a attiré 118 400 nouveaux habitants. Parallèlement, 79 500 personnes ont quitté la région. Le solde migratoire de la région est alors excédentaire (+38 900 personnes). La région est parmi les plus attractives de France, juste derrière la Bretagne. Les nouveaux arrivants proviennent majoritairement de l’Île-de-France (29 % des entrants), d’Occitanie et des autres régions limitrophes. Tous les départements tirent leur épingle du jeu, bien que Dordogne et Charente-Maritime soient les plus attractifs pour les nouveaux Néo-Aquitains.

Le solde migratoire est supérieur dans le rural que dans les espaces urbains. Toutefois, le solde migratoire est positif dans ces derniers. Les arrivants ont un revenu supérieur à ceux vivant déjà dans ces espaces. Si les périphéries des grandes villes accueillent plutôt des nouveaux Néo-Aquitains qui vivent en couple avec un ou plusieurs enfants, les grandes villes attirent plus souvent que les autres espaces des jeunes adultes et le rural davantage de retraités. En emménageant dans la région, les nouveaux Néo-Aquitains vivent souvent dans un logement plus spacieux, et accèdent à la propriété, notamment pour ceux qui s’installent dans le rural.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 160
Paru le :Paru le18/12/2024
Les migrations résidentielles en Nouvelle-Aquitaine
Publication rédigée par :Sophie Baud, Rémi Ober, Hugues Ravier (Insee)

La Nouvelle-Aquitaine : une région attractive depuis de nombreuses années

En 2020, 118 400 personnes s’installent en Nouvelle-Aquitaine et 79 500 la quittent pour une autre région métropolitaine. Ainsi, les échanges migratoires entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions françaises sont largement excédentaires : +38 900 habitants, soit sept habitants supplémentaires pour mille déjà présents dans la région. Depuis plusieurs années, la Nouvelle-Aquitaine se distingue par son attractivité et figure même parmi les régions les plus attractives depuis 2019. Ainsi, en 2020, 1,5 entrée a eu lieu pour 1 sortie en Nouvelle-Aquitaine.

La Nouvelle-Aquitaine attire surtout des Franciliens et des Occitans

Les nouveaux arrivants viennent en grande partie d’Île-de-France et des régions limitrophes, comme l’Occitanie (figure 1). Ainsi, 29 % des entrants arrivent d’Île-de-France. Cette région présente le plus de flux résidentiels avec la Nouvelle-Aquitaine. D’ailleurs, le entre la Nouvelle-Aquitaine et l’Île-de-France est excédentaire de 21 500 personnes. L’arrivée de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Paris-Bordeaux en 2017 a pu faciliter des décisions de déménagement en Nouvelle-Aquitaine depuis la région parisienne, en rendant possible la dissociation du lieu de vie et du lieu d’emploi notamment. Par ailleurs, le télétravail en plein essor depuis la crise sanitaire peut renforcer cette dissociation.

En outre, 4 arrivants sur 10 depuis les autres régions françaises proviennent d’une des quatre régions limitrophes. En particulier, 17 % des entrants arrivent d’Occitanie, 9 % d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Pays de la Loire et 7 % du Centre-Val de Loire.

Concernant les départs, les habitants de Nouvelle-Aquitaine vont le plus souvent s’installer en Occitanie (24 %). L’Île-de-France est la deuxième destination des sortants (16 %), suivie des régions Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes (respectivement 13 % et 11 %), puis des régions Centre-Val de Loire et Bretagne (7 % chacune).

Ainsi, pour les régions avoisinantes, le solde migratoire de la Nouvelle-Aquitaine est excédentaire avec la région Auvergne-Rhône-Alpes (+2 100 personnes), l’Occitanie (+600 personnes), le Centre-Val de Loire (+3 100 personnes) et les Pays de la Loire (+200 personnes).

C’est toutefois avec les Hauts-de-France que la Nouvelle-Aquitaine enregistre l’excédent migratoire le plus important (deuxième après l’Île-de-France). Les entrées sont en effet bien plus importantes que les départs (7 800 arrivées pour 3 200 départs, soit un solde migratoire de +4 600 personnes).

Les seules régions où les départs sont plus nombreux que les arrivées avec la Nouvelle-Aquitaine (déficit migratoire) en 2020 sont la Corse et la Bretagne.

Figure 1Flux des entrées et sorties entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France au cours de l’année 2020

Flux des entrées et sorties entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France au cours de l’année 2020 - Lecture : 34 400 personnes résident en Nouvelle-Aquitaine et habitaient en Île-de-France un an auparavant (mobilité ayant eu lieu au cours de l’année 2020).
Région de résidence un an avant Région de résidence Type de flux Nombre de personnes
Nouvelle-Aquitaine Île-de-France Sortant 12 900
Nouvelle-Aquitaine Centre-Val de Loire Sortant 5 900
Nouvelle-Aquitaine Bourgogne-Franche-Comté Sortant 2 100
Nouvelle-Aquitaine Normandie Sortant 2 700
Nouvelle-Aquitaine Hauts-de-France Sortant 3 200
Nouvelle-Aquitaine Grand Est Sortant 3 700
Nouvelle-Aquitaine Pays de la Loire Sortant 10 000
Nouvelle-Aquitaine Bretagne Sortant 5 500
Nouvelle-Aquitaine Occitanie Sortant 19 300
Nouvelle-Aquitaine Auvergne-Rhône-Alpes Sortant 8 900
Nouvelle-Aquitaine Provence-Alpes-Côte d'Azur Sortant 4 800
Nouvelle-Aquitaine Corse Sortant 500
Île-de-France Nouvelle-Aquitaine Entrant 34 400
Centre-Val de Loire Nouvelle-Aquitaine Entrant 9 000
Bourgogne-Franche-Comté Nouvelle-Aquitaine Entrant 3 000
Normandie Nouvelle-Aquitaine Entrant 4 700
Hauts-de-France Nouvelle-Aquitaine Entrant 7 800
Grand Est Nouvelle-Aquitaine Entrant 6 000
Pays de la Loire Nouvelle-Aquitaine Entrant 10 200
Bretagne Nouvelle-Aquitaine Entrant 5 000
Occitanie Nouvelle-Aquitaine Entrant 19 900
Auvergne-Rhône-Alpes Nouvelle-Aquitaine Entrant 11 000
Provence-Alpes-Côte d'Azur Nouvelle-Aquitaine Entrant 7 100
Corse Nouvelle-Aquitaine Entrant 400
  • Note : Plus le nombre de personnes entrantes en Nouvelle-Aquitaine ou sortantes est élevé, plus la flèche est épaisse.
  • Lecture : 34 400 personnes résident en Nouvelle-Aquitaine et habitaient en Île-de-France un an auparavant (mobilité ayant eu lieu au cours de l’année 2020).
  • Champ : Mobilités entre la région Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France.
  • Source : Insee, recensement de la population 2021.

Figure 1Flux des entrées et sorties entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France au cours de l’année 2020

  • Note : Plus le nombre de personnes entrantes en Nouvelle-Aquitaine ou sortantes est élevé, plus la flèche est épaisse.
  • Lecture : 34 400 personnes résident en Nouvelle-Aquitaine et habitaient en Île-de-France un an auparavant (mobilité ayant eu lieu au cours de l’année 2020).
  • Champ : Mobilités entre la région Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France.
  • Source : Insee, recensement de la population 2021.

Dordogne et Charente-Maritime, les départements les plus prisés

Aucun département de la région ne présente de déficit migratoire en 2020, qu’il s’agisse de mobilités avec les autres régions métropolitaines ou d’échanges avec les autres départements de Nouvelle-Aquitaine (figure 2). C’est en Haute-Vienne que le solde migratoire est le plus faible (+300 personnes) et, à l’inverse, en Charente-Maritime et en Dordogne qu’il est le plus important. En Charente-Maritime l’excédent atteint plus de +3 700 personnes. L’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) ou l’attrait pour le littoral renforcent probablement l’attractivité résidentielle de La Rochelle.

Si tous les départements gagnent au final des habitants grâce aux migrations, c’est principalement du fait d’installations de personnes qui ne vivaient pas dans la région (). En effet, dans tous les départements, le est peu élevé. Charente-Maritime et Landes sont ceux qui sont les plus attractifs pour la population déjà néo-aquitaine alors que la Gironde a un solde migratoire largement déficitaire vis-à-vis des autres départements néo-aquitains (-1 500 personnes).

Si elle perd de son attrait auprès des Néo-Aquitains, la Gironde demeure néanmoins attractive pour les extrarégionaux. L’arrivée de 9 400 Franciliens en Gironde, probablement lié à la mise en place de la LGV reliant Bordeaux à l’Île-de-France, explique ces flux extrarégionaux excédentaires (+2 300 personnes).

Figure 2Solde migratoire par département de Nouvelle-Aquitaine et ratio entrées/sorties des migrations intrarégionales ou extrarégionales2a – Ratio entrées-sorties des migrations extrarégionales

Solde migratoire par département de Nouvelle-Aquitaine et ratio entrées/sorties des migrations intrarégionales ou extrarégionales - Lecture : En Gironde, le solde migratoire (nouveaux arrivants – départs) s’élève à 800 personnes en 2020. Dans ce département il y a 1,4 nouvel arrivant d’une autre région pour 1 départ vers une autre région. Par ailleurs, il y a 0,7 nouvel arrivant d’un autre département néo-aquitain pour 1 départ dans la région.
Code département Département Solde migratoire Ratio entrées-sorties des migrations extrarégionales Classe du ratio entrées-sorties des migrations extrarégionales
16 Charente 1 000 1,7 [1,5-1,8[
17 Charente-Maritime 3 800 2,0 [1,8-2]
19 Corrèze 1 100 1,6 [1,5-1,8[
23 Creuse 600 1,8 [1,8-2]
24 Dordogne 2 100 2,0 [1,8-2]
33 Gironde 800 1,4 [1,3-1,5[
40 Landes 2 000 1,8 [1,8-2]
47 Lot-et-Garonne 900 1,5 [1,5-1,8[
64 Pyrénées-Atlantiques 1 400 1,4 [1,3-1,5[
79 Deux-Sèvres 1 100 1,5 [1,5-1,8[
86 Vienne 800 1,3 [1,3-1,5[
87 Haute-Vienne 300 1,3 [1,3-1,5[
  • Lecture : En Gironde, le solde migratoire (nouveaux arrivants – départs) s’élève à 800 personnes en 2020. Dans ce département il y a 1,4 nouvel arrivant d’une autre région pour 1 départ vers une autre région. Par ailleurs, il y a 0,7 nouvel arrivant d’un autre département néo-aquitain pour 1 départ dans la région.
  • Champ : Mobilités entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France métropolitaine (flux extrarégionaux) et mobilités entre les départements néo-aquitains (flux intrarégionaux).
  • Source : Insee, recensement de la population 2021.

Figure 2Solde migratoire par département de Nouvelle-Aquitaine et ratio entrées/sorties des migrations intrarégionales ou extrarégionales2a – Ratio entrées-sorties des migrations extrarégionales

  • Lecture : En Gironde, le solde migratoire (nouveaux arrivants – départs) s’élève à 800 personnes en 2020. Dans ce département il y a 1,4 nouvel arrivant d’une autre région pour 1 départ vers une autre région. Par ailleurs, il y a 0,7 nouvel arrivant d’un autre département néo-aquitain pour 1 départ dans la région.
  • Champ : Mobilités entre la Nouvelle-Aquitaine et les autres régions de France métropolitaine (flux extrarégionaux) et mobilités entre les départements néo-aquitains (flux intrarégionaux).
  • Source : Insee, recensement de la population 2021.

La dynamique migratoire de l’année 2020 profite aux espaces ruraux

En 2020, en Nouvelle-Aquitaine, quel que soit le type d’espace, rural ou urbain, il y a plus de nouvelles installations que de départs. Mais la dynamique migratoire est bien plus importante dans l’ (+41 000 personnes contre +4 000 dans l’urbain). Cet excédent migratoire dans le rural est porté par des arrivées extrarégionales. En effet, les arrivées d’un autre département néo-aquitain pour le rural et les départs du rural pour emménager dans un autre département de la région se compensent. Malgré tout, 76 % des personnes qui se sont installées dans l’espace rural néo-aquitain vivaient déjà dans la région.

Du reste, les arrivées dans l’espace urbain de la région sont un peu supérieures aux départs. Ce léger excédent est rendu possible grâce aux arrivées de personnes qui vivaient en dehors de la région. En effet, ces installations compensent les départs de Néo-Aquitains de l’espace urbain vers les zones rurales de la région. Parmi les nouveaux habitants dans l’espace urbain, 30 % viennent d’autres régions.

Parmi les flux extrarégionaux, les espaces urbains attirent des personnes aux revenus élevés en 2021. Ainsi, dans les pôles urbains, le niveau de vie médian des nouveaux Néo-Aquitains est de plus de 6 % supérieur à celui de ceux vivant déjà là. Parmi les nouveaux Néo-Aquitains, les plus aisés privilégient les zones densément peuplées où se concentrent les emplois comme Bordeaux, Limoges et Poitiers. Ils s’installent également en périphérie de ces grandes villes. Ces nouveaux Néo-Aquitains s’installant dans les couronnes urbaines ont un revenu médian 1,3 fois supérieur à celui de ceux s’installant dans le rural autonome.

Parmi les nouveaux Néo-Aquitains, les périphéries des grandes villes attirent plus de couples avec enfants, les grandes villes des jeunes et le rural des retraités

Parmi les nouveaux Néo-Aquitains, les couronnes urbaines attirent plus souvent des couples avec enfant(s) disposant de revenus plus aisés (figure 3). Ainsi, 67 % des nouveaux Néo-Aquitains s’installant en couronnes urbaines sont des couples, dont 42 % avec enfant(s). Ces derniers ont en effet tendance à s’éloigner des cœurs urbains pour rejoindre des espaces moins denses, tout en ayant un accès rapide aux grandes villes, pourvoyeuses d’emplois et d’équipements utiles pour le quotidien et les loisirs. Par ailleurs, ces nouveaux couples avec enfants qui s’installent en couronnes urbaines ont un revenu médian 1,4 fois supérieur à celui des nouveaux couples avec enfants néo-aquitains qui s’installent dans le rural autonome.

Figure 3Quelques caractéristiques des individus arrivés en Nouvelle-Aquitaine selon le type d’espace de destination

Quelques caractéristiques des individus arrivés en Nouvelle-Aquitaine selon le type d’espace de destination - Lecture : En 2021, 47 % des nouveaux Néo-Aquitains s’installent dans les pôles urbains. 11 % d’entre eux sont des nouveaux propriétaires, et dans 39 % des cas, cette mobilité s’accompagne d’un logement plus grand (+10 m² a minima). Ces nouveaux arrivants sont aussi légèrement plus aisés, avec un revenu médian 6 % supérieur à celui des habitants déjà présents en pôles urbains dans la région.
Arrivants en Nouvelle-Aquitaine Ensemble Pôle Urbain Couronne urbaine Rural sous influence Rural autonome
Répartition 100 47 13 28 12
Accès à la propriété
Propriétaire 43 28 45 57 60
Dont ancien locataire 15 11 15 20 21
Locataire 52 67 50 39 33
Dont ancien propriétaire 21 26 23 16 12
Autres 5 5 5 5 7
Évolution du logement
Plus grand 45 39 50 53 47
Plus petit 26 29 24 21 26
Revenu médian
écart au revenu médian des habitants 6 6 16 7 6
Âge
Moins de 25 ans 29 30 29 28 23
Entre 25 et 39 ans 32 38 30 27 23
Entre 40 et 59 ans 20 17 21 23 25
60 ans ou plus 19 14 20 23 29
Type de ménage
Personne seule 21 28 15 13 18
Couple sans enfant 26 25 25 27 32
Couple avec enfant(s) 34 30 42 39 29
Famille monoparentale 10 10 8 9 11
Autre 10 8 10 12 11
  • Lecture : En 2021, 47 % des nouveaux Néo-Aquitains s’installent dans les pôles urbains. 11 % d’entre eux sont des nouveaux propriétaires, et dans 39 % des cas, cette mobilité s’accompagne d’un logement plus grand (+10 m² a minima). Ces nouveaux arrivants sont aussi légèrement plus aisés, avec un revenu médian 6 % supérieur à celui des habitants déjà présents en pôles urbains dans la région.
  • Champ : Nouveaux Néo-Aquitains s’étant installés dans la région au cours de l’année 2021, avec un revenu déclaré supérieur ou égal à 0.
  • Source : Insee, Fidéli 2022.

Le rural sous influence urbaine accueille aussi des couples avec enfants parmi les nouveaux Néo-Aquitains. Ce type d’espace permet d’accéder à un cadre de vie moins urbanisé tout en restant à proximité des villes. Mais contrairement aux familles qui s’installent dans les couronnes urbaines, elles sont dans ce cas majoritairement propriétaires de leur logement. Ainsi, 62 % des couples avec enfants effectuant une mobilité dans le rural sous influence en Nouvelle-Aquitaine sont propriétaires de leur logement, contre 40 % pour ceux s’installant en pôle urbain.

Les pôles urbains accueillent plus de personnes seules que les autres types d’espaces (28 % des nouveaux arrivants de cette zone contre 15 % par exemple dans les couronnes urbaines). Il s’agit pour moitié d’adultes de moins de 29 ans aussi bien étudiants que de jeunes actifs. En effet, dotées d’offres de formations supérieures de grands centres d’emplois, les aires urbaines captent particulièrement les jeunes.

Dans une moindre proportion, le rural autonome est le deuxième espace à accueillir le plus de personnes seules (18 % des nouveaux arrivants de ces espaces). Il s’agit le plus souvent de jeunes retraités à la recherche d’un nouveau cadre de vie. En effet, cet espace attire pour beaucoup les 60 ans et plus qui effectuent une mobilité au moment du départ à la retraite. C’est aussi pour cela que la plus grande partie des nouveaux Néo-Aquitains qui s’installent dans le rural autonome sont des couples sans enfant (32 %), principalement des retraités. Ainsi, 3 nouveaux Néo-Aquitains sur 10 qui s’installent dans ces communes moins denses ont 60 ans et plus.

La perspective de la retraite incite probablement les personnes à quitter les villes où elles travaillent et à s’installer dans des espaces plus aérés, situés en bord de mer notamment. Ainsi, la moitié des nouveaux Néo-Aquitains qui s’installent dans le rural autonome ont plus de 55 ans pour les personnes seules et 61 ans pour les couples sans enfant.

Des perspectives d’un logement plus grand dont on est propriétaire en s’installant en zone rurale en Nouvelle-Aquitaine

En emménageant dans la région, 45 % nouveaux Néo-Aquitains bénéficient d’une amélioration de leur cadre de vie grâce à un logement plus spacieux. Cette part atteint même 53 % pour ceux s’installant dans les espaces ruraux sous influence, mais n’est plus que de 39 % quand ils s’installent dans les pôles urbains. À l’inverse, 29 % des nouveaux Néo-Aquitains qui s’installent en pôle urbain vivent dans un logement plus petit.

L’accès à la propriété concerne aussi de nombreux arrivants dans la région, surtout si ceux-ci s’installent dans des espaces ruraux. En effet, parmi les nouveaux arrivants en Nouvelle-Aquitaine, 3 nouveaux habitants du rural sur 5 s’installent en tant que propriétaires, et un tiers d’entre eux étaient des anciens locataires de leur résidence principale. Les nouveaux propriétaires ne représentent qu’une personne sur 10 pour les arrivées dans les pôles urbains denses où l’immobilier est plus cher.

Publication rédigée par :Sophie Baud, Rémi Ober, Hugues Ravier (Insee)
Publication rédigée par :Sophie Baud, Rémi Ober, Hugues Ravier (Insee)

Sources

Seules les migrations internes à la France métropolitaine sont prises en compte dans cette étude.

Cette étude mobilise les données du recensement de la population (exploitations principales du millésime 2021). Depuis 2004, le recensement s’appuie sur des enquêtes annuelles de recensement (EAR) qui couvrent tous les territoires communaux sur une période de cinq ans. Chaque recensement est issu du cumul de cinq EAR.

Les EAR permettent d’observer des tendances récentes à un niveau géographique agrégé (régions). Elles concernent un seul millésime d’une source dont la vocation initiale est d’être utilisée en cumulant cinq millésimes. Elles ne sont donc pas exploitables à un niveau géographique fin.

La mesure des personnes ayant changé de lieu de résidence repose sur la question « Où habitiez-vous un an auparavant ? ». Les caractéristiques des personnes ayant déménagé dans l’année sont celles déclarées au moment du recensement de ces personnes et non au moment du déménagement.

La source Fidéli (Fichiers démographiques sur les logements et les individus), fondée sur des informations issues de l’administration fiscale sur l’impôt et les propriétés, apporte des informations sur les structures des migrations à un niveau géographique fin.

Définitions

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Dans cette publication, la notion de nouveaux arrivants extrarégionaux ou d’entrants extrarégionaux désigne les nouveaux habitants de la région en provenance d’une autre région métropolitaine. Il s’agit des personnes qui emménagent en Nouvelle-Aquitaine et qui n’y résidaient pas un an auparavant. Ainsi, les nouveaux arrivants extrarégionaux du territoire ne comptabilisent pas ceux qui arrivent dans le territoire et habitaient ailleurs en Nouvelle-Aquitaine l’année d’avant.

À l’inverse, une mobilité intrarégionale ou interne caractérise les déplacements existants au sein de la région. Par exemple, une mobilité de la Gironde vers les Landes est une mobilité intrarégionale.

Les territoires ruraux se caractérisent en premier lieu par leur faible ou très faible densité de population selon la grille communale de densité. Cette grille de densité prend en compte la présence de zones concentrant un grand nombre d’habitants sur une faible surface dans la commune, en s’appuyant sur une grille de carreaux de 1 km² de côté. Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense. Cette seule caractéristique de l’espace rural ne permet pas d’en appréhender toutes les dimensions. Il faut y associer des critères de type fonctionnel, notamment le degré d’influence d’un pôle d’emploi. Avec cette approche, deux catégories d’espaces ruraux sont retenues dans cette étude : communes rurales hors influence des villes et le rural autonome. À l’inverse, dans la catégorie territoires urbains, on retrouve l’ensemble des territoires restants, subdivisés en pôles urbains et couronnes urbaines.

Pour en savoir plus

(1) David E., Kempf N., « Toujours plus d’habitants en Nouvelle-Aquitaine », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine no 118, décembre 2024.

(2) Bodeau G., « Migrations résidentielles post-Covid en Nouvelle-Aquitaine : l’attractivité du périurbain et du rural légèrement renforcée », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine no 104, novembre 2023.

(3) Kempf N., Lemasson J., Monerie G., « D’ici 2040, le littoral néo-aquitain continuerait de porter la croissance démographique de la région », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine no 136, juin 2023.

(4) Costes B., Claire Kubrak C., « Le rural attire davantage depuis la crise Covid », Insee Analyses Occitanie no 153, octobre 2024.