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Insee Flash Centre-Val de Loire · Août 2024 · n° 82
Insee Flash Centre-Val de LoireAu 1er janvier 2024, 57 quartiers prioritaires de la ville sont situés en Centre‑Val de Loire

Aurélie Potin-Finette, Boris Ménard (Insee)

En 2024, 165 400 personnes résident dans les 57 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) du Centre‑Val de Loire. La part de la population de la région qui réside dans un QPV est plus faible qu’en France métropolitaine, et ce dans chaque département. Les habitants des QPV sont en moyenne plus jeunes que dans les environnements urbains. Les QPV accueillent à la fois plus de familles monoparentales et moins de couples sans enfant. La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV. Enfin, le niveau de diplôme moins élevé des habitants des QPV contribue à leurs difficultés d’insertion sur le marché de l’emploi.

Insee Flash Centre-Val de Loire
No 82
Paru le :Paru le28/08/2024
 janvier 2024, 57 quartiers prioritaires de la ville sont situés en Centre-Val de Loire.
Publication rédigée par :Aurélie Potin-Finette, Boris Ménard (Insee)

En Centre‑Val de Loire, une personne sur quinze vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville

Avec l'actualisation des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) au 1er janvier 2024, la région Centre‑Val de Loire compte désormais 57 QPV contre 52 précédemment. Trois nouveaux QPV sont situés dans l’agglomération tourangelle : les Tourettes à Tours, la Galboisière à Saint‑Pierre‑des‑Corps et le Morier à Joué‑lès‑Tours. Les villes de Chartres et de Blois accueillent chacune un nouveau quartier prioritaire, respectivement la Madeleine et Quinière Nord Ouest. En région, les quartiers prioritaires se répartissent dans 30 communes, soit autant que dans l’ancien périmètre et comptent 165 400 habitants au 1er janvier 2020. La part de la population résidant dans un QPV en Centre‑Val de Loire est plus faible qu’en France métropolitaine (6,4 % de la population régionale contre 8,1 % en France métropolitaine). Dans tous les départements, cette part est inférieure au niveau national : elle est comprise entre 5,0 % dans le Cher (4 QPV) et 7,3 % dans le Loiret (19 QPV). Dans les intercommunalités (figure 1), cette part atteint 17,7 % dans la Communauté d’Agglomération Montargoise et Rives du Loing (4 QPV). Elle est également deux fois plus élevée que la part régionale dans la Communauté d’Agglomération de Châteauroux Métropole (3 QPV) et à Tours Métropole Val de Loire (13 QPV). Dans trois QPV de la région sur quatre, la population est comprise entre 1 350 et 3 500 habitants. Les quartiers de La Source à Orléans et de Blois Nord à Blois sont les deux QPV les plus peuplés de la région avec respectivement 11 700 habitants et 11 300 habitants.

Figure 1Part de la population résidant dans un QPV dans les intercommunalités

(en %)
Part de la population résidant dans un QPV dans les intercommunalités ((en %)) - Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,7 % des habitants de la Communauté d’Agglomération Montargoise et Rives du Loing (AME) vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.
Code géographique EPCI Libellé des EPCI Part de la population résidant dans un QPV
241800507 CA Bourges Plus 9,9
200036135 CC Cœur de France 6,4
200090561 CC Vierzon-Sologne-Berry 9,7
200006971 CC du Perche 7,4
200033181 CA Chartres Métropole 8,6
200040277 CA Agglo du Pays de Dreux 11,7
200069961 CC du Grand Châteaudun 9,0
243600327 CA Châteauroux Métropole 13,5
243600236 CC du Pays d'Issoudun 7,1
200043065 CC du Val d'Amboise 9,4
243700754 Tours Métropole Val de Loire 13,1
200018406 CC du Romorantinais et du Monestois 4,6
200030385 CA de Blois "Agglopolys" 12,1
200072072 CA Territoires Vendômois 5,9
200066280 CC du Pithiverais 10,5
200070100 CC du Val de Sully 5,5
244500203 CA Montargoise et Rives du Loing (AME) 17,7
244500211 CC Giennoises 11,9
244500468 Orléans Métropole 10,9
  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,7 % des habitants de la Communauté d’Agglomération Montargoise et Rives du Loing (AME) vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.
  • Champ : EPCI de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, recensement de la population 2020.

Figure 1Part de la population résidant dans un QPV dans les intercommunalités

  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,7 % des habitants de la Communauté d’Agglomération Montargoise et Rives du Loing (AME) vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.
  • Champ : EPCI de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, recensement de la population 2020.

Une population plus jeune dans les QPV que dans les environnements urbains

Les habitants des QPV ont en moyenne 35 ans, contre 43 ans dans les environnements . Ainsi, quatre habitants sur dix ont moins de 25 ans et un quart sont âgés de moins de 15 ans. À l’inverse, la proportion d’habitants âgés de 60 ans ou plus est inférieure à celles des environnements urbains (deux habitants sur dix contre trois habitants sur dix). Les personnes étrangères représentent 27,4 % de la population des QPV, soit 4,5 fois plus que dans les environnements urbains.

Les QPV accueillent plus de familles monoparentales et moins de couples sans enfant

En Centre‑Val de Loire, les familles monoparentales parmi les ménages sont 2,2 fois plus présentes dans les QPV que dans les environnements urbains (figure 2) tandis que les couples sans enfant sont 2,1 fois moins représentés. Dans les QPV, les ménages dont la personne de référence est étrangère sont plus fréquemment un couple avec enfants et moins souvent une femme seule par rapport à l’ensemble des ménages résidant dans un QPV de la région : respectivement 36,3 % et 10,8 % contre 21,7 % et 23,5 % dans l’ensemble des ménages en QPV.

En outre, la part des familles de 3 enfants ou plus parmi les familles avec enfants est nettement supérieure dans les QPV (31,8 % contre 16,8 % dans les environnements urbains). Cette plus forte présence des familles nombreuses contribue à expliquer la part élevée de jeunes de moins de 25 ans en QPV.

Figure 2Répartition des ménages selon la structuration familiale dans les QPV et leurs environnements urbains

(en %)
Répartition des ménages selon la structuration familiale dans les QPV et leurs environnements urbains ((en %)) - Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,6 % des ménages résidant dans un QPV sont composés d'une famille monoparentale contre 8,1 % dans les environnements urbains.
Structure familiale Homme seul Femme seule Couple sans enfant Couple avec enfant(s) Famille monoparentale Ménages complexes
Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville 20,2 23,5 12,6 21,7 17,6 4,5
Environnements urbains 17,7 25 26,6 20,1 8,1 2,7
  • Note : Certains ménages complexes comprennent des familles monoparentales. Le nombre de familles monoparentales parmi les familles est donc supérieur au nombre de ménages composés uniquement d'une famille monoparentale. De même, certains ménages complexes comprennent deux familles composées d'un couple, avec ou sans enfant.
  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,6 % des ménages résidant dans un QPV sont composés d'une famille monoparentale contre 8,1 % dans les environnements urbains.
  • Champ : Ménages des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville et des environnements urbains de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2020.

Figure 2Répartition des ménages selon la structuration familiale dans les QPV et leurs environnements urbains

  • Note : Certains ménages complexes comprennent des familles monoparentales. Le nombre de familles monoparentales parmi les familles est donc supérieur au nombre de ménages composés uniquement d'une famille monoparentale. De même, certains ménages complexes comprennent deux familles composées d'un couple, avec ou sans enfant.
  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 17,6 % des ménages résidant dans un QPV sont composés d'une famille monoparentale contre 8,1 % dans les environnements urbains.
  • Champ : Ménages des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville et des environnements urbains de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2020.

La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV

Dans les QPV du Centre‑Val de Loire, neuf ménages sur dix sont locataires, contre quatre sur dix dans les environnements urbains. Ils habitent en logement locatif social dans huit cas sur dix, soit 5,7 fois plus que dans les environnements urbains.

Si la part des ménages vivant dans un en QPV est près de 4 fois supérieure à celle des environnements urbains, cette part et l’écart observé avec les environnements urbains varient selon la composition du ménage. Quatre familles nombreuses sur dix vivent dans un logement suroccupé dans les QPV, soit 2,5 fois plus que dans les environnements urbains, tandis que les familles monoparentales comme les couples avec enfants occupent un logement trop petit dans deux cas sur dix, soit respectivement 2 et 4 fois plus que dans les environnements urbains.

Une population moins diplômée et moins présente sur le marché du travail

Dans les QPV du Centre‑Val de Loire, 70,9 % des personnes âgées de 15 ans ou plus sont peu ou ne sont pas diplômés. Parmi ces derniers, 45,9 % ne déclarent aucun diplôme contre 25,5 % dans les environnements urbains (figure 3). À l’inverse, 14,1 % déclarent un diplôme de niveau bac+2, soit 2,3 fois moins que dans les environnements urbains. Ceci contribue à expliquer leurs difficultés d’insertion sur le marché du travail. Le taux d’emploi au sens du est inférieur de 21 points (43,9 % contre 65,2 % dans les environnements urbains) en raison d’un taux d’activité plus faible (65,4 % contre 74,1 %) et d’un taux de chômage presque 3 fois plus élevé. Les écarts observés sur les taux d’emploi sont encore plus importants pour les femmes et les étrangers, respectivement 38,7 % et 39,5 % dans les QPV contre 63,4 % et 51,6 % dans les environnements urbains. Enfin, 29,5 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans dans les QPV ne sont ni en emploi ni en études, soit 2,1 fois plus que dans les environnements urbains.

Figure 3Niveau de diplôme déclaré selon le sexe et le lieu de résidence

(en %)
Niveau de diplôme déclaré selon le sexe et le lieu de résidence ((en %)) - Lecture : Au 1er janvier 2020, 28,9 % des hommes de 15 ans ou plus qui ne sont pas scolarisés et qui résident dans un QPV déclarent détenir un diplôme de type CAP/BEP.
Niveau de diplôme Sans diplôme CAP/BEP Baccalauréat BAC+2 ou supérieur
Part des femmes dans les QPV 49,1 21,7 15,1 14,1
Part des femmes en environnements urbains 28,6 21,1 17,1 33,2
Part des hommes dans les QPV 42,0 29,0 14,8 14,3
Part des hommes en environnements urbains 22,1 28,9 16,5 32,5
  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 28,9 % des hommes de 15 ans ou plus qui ne sont pas scolarisés et qui résident dans un QPV déclarent détenir un diplôme de type CAP/BEP.
  • Champ : Population de 15 ans ou plus hors études résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les environnements urbains en Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, recensement de la population 2020.

Figure 3Niveau de diplôme déclaré selon le sexe et le lieu de résidence

  • Lecture : Au 1er janvier 2020, 28,9 % des hommes de 15 ans ou plus qui ne sont pas scolarisés et qui résident dans un QPV déclarent détenir un diplôme de type CAP/BEP.
  • Champ : Population de 15 ans ou plus hors études résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les environnements urbains en Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, recensement de la population 2020.
Publication rédigée par :Aurélie Potin-Finette, Boris Ménard (Insee)
Publication rédigée par :Aurélie Potin-Finette, Boris Ménard (Insee)

Sources

Le recensement de la population permet de déterminer les populations légales de la France et de ses circonscriptions administratives. Il fournit également des statistiques sur les caractéristiques des habitants (sexe, âge, profession, nationalité, mode de transport, etc.) et de leurs logements (type de logement, type de construction, nombre de pièces, etc.) à un niveau géographique fin.

Définitions

La notion d’unité urbaine repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. Les unités urbaines sont construites en France métropolitaine et dans les départements d’outre‑mer (DOM) d’après la définition suivante : une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.

L’environnement urbain est le reste de l’unité urbaine dans laquelle se situe un QPV.

Un ménage complexe est un ménage qui n’est pas composé exclusivement soit d’une seule personne, soit d’une seule famille (couple avec ou sans enfants, famille monoparentale).

La suroccupation des logements est mesurée en rapportant la composition du ménage au nombre de pièces du logement. Un logement est suroccupé lorsqu’il lui manque au moins une pièce par rapport à la norme d’« occupation normale » fondée sur une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque personne de référence de chaque famille occupant le logement, une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les célibataires de 19 ans ou plus, et pour les célibataires de moins de 19 ans, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans et une pièce par enfant sinon.

Les personnes employées au sens du recensement de la population sont celles ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement. Cette notion est différente de celle de l'emploi au sens du BIT qui concerne toutes les personnes ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine donnée (appelée semaine de référence). La notion d'emploi au sens du recensement est donc plutôt restrictive par rapport à celle au sens du BIT. Certaines personnes peuvent, en effet, ne pas considérer que des emplois occasionnels méritent déclaration au recensement. Néanmoins, certaines activités, principalement bénévoles, peuvent être déclarées au recensement de la population.