Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Juillet 2024 · n° 144

Les ménages devenus propriétaires en 2019 étaient plus aisés que ceux restés locataires Capacité d’achat d’un logement en Auvergne-Rhône-Alpes

L’étude des mobilités résidentielles entre 2018 et 2019 illustre les arbitrages consentis par les ménages lorsqu’ils deviennent propriétaires. Chaque année, un flux annuel de nouveaux propriétaires s’ajoute aux ménages déjà détenteurs de leur résidence principale. Entre 2018 et 2019, 4 % des ménages locataires dont le référent fiscal a moins de 46 ans ont accédé à la propriété, soit un peu plus de 19 000 ménages en Auvergne-Rhône-Alpes. La part de ménages ayant acheté un logement est plus faible pour les personnes seules et les familles nombreuses. La présence d’un unique revenu pour les premiers et la nécessité d’une plus grande surface habitable pour les seconds sont des freins à l’acquisition d’un logement. À l’inverse, les couples avec un enfant sont les ménages le plus souvent devenus propriétaires.

Les ménages devenus propriétaires en 2019 sont parmi les plus aisés. Ces nouveaux propriétaires ont un revenu disponible médian supérieur d’au moins 25 % aux ménages de même composition familiale restés locataires (figure 1). Cet écart s’élève à 45 % pour les couples avec trois enfants. Pour ces familles, qui rencontrent de fortes difficultés à l’accession à la propriété, l’effet de sélection par le revenu est d’autant plus marqué. En outre, le quart le moins aisé des ménages qui accèdent à la propriété bénéficient aussi d’un niveau de revenu disponible élevé. Ceux-ci sont en effet plus à l'aise financièrement que la moitié des ménages restés locataires, quelle que soit la composition familiale des ménages.

Le revenu disponible médian diffère selon le type de famille : celui des personnes seules s’établit à 23 000 euros par an, celui des couples sans enfants à 45 200 euros par an et celui des couples avec trois enfants à 54 000 euros par an.

Les ménages nouvellement propriétaires en 2019 ont les moyens d’acheter un grand logement. Trois ménages sur quatre ont acheté une habitation supérieure à la cible (pour comprendre) correspondant à leur structure familiale (figure 2). Ils sont neuf sur dix à le faire parmi les couples sans enfants et les personnes seules (90 % chacun). Ces ménages de petite taille qui achètent plus grand que la cible anticipent sans doute un agrandissement de la famille ou ont besoin d’une pièce supplémentaire pour travailler ou recevoir. Seules les familles nombreuses n’ont pas acheté plus grand. 21 % d’entre elles sont dans ce cas, et 39 % ont même fait un compromis à la baisse sur le nombre de pièces. Ces compromis à la baisse peuvent cependant cacher des prévisions de travaux d’aménagement ou le départ prochain d’un enfant. Les ménages composés d’un couple, avec ou sans enfants, ont privilégié l’achat d’un logement de quatre pièces ; seuls les couples avec trois enfants ont acquis plus souvent un cinq pièces. Les personnes seules ont quant à elles acheté majoritairement des logements de trois pièces.

En 2019, 34 % des ménages ont acheté un logement dans la commune où ils étaient locataires en 2018. Dans ce cas, ils ont déménagé en moyenne à un km de leur logement précédent. Lorsqu’ils ont quitté la commune, ils sont tout de même restés à proximité : 32 % des ménages ont acquis un logement à moins de cinq kilomètres de leur résidence précédente et 58 % à moins de dix kilomètres.

Les couples avec deux ou trois enfants ont plus fréquemment acheté dans la même commune (respectivement 38 % et 39 %, contre 29 % pour les couples sans enfants). La présence d’équipements destinés aux familles et la prise en charge des enfants dans un cadre informel (cercle familial et amical) fixent les familles avec enfants dans la commune où ils habitent.

Cette étude mobilise le millésime 2019 de la source FidélI (Fichier Démographique sur les Logements et les Individus) pour analyser les mobilités résidentielles.

Les ménages sont distingués selon leur composition familiale : personne seule, couple sans enfants, couple avec un à trois enfants. Les couples avec plus de trois enfants sont exclus de l’étude. Ces ménages sont locataires en 2018 et la personne fiscale de référence est âgée de moins de 46 ans.

Un type de logement cible a été fixé selon la catégorie familiale du ménage. Cette cible est d’une pièce principale (chambre, salon ou salle à manger) par personne du ménage, à l’exception des personnes seules qui sont considérées rechercher un appartement d’une pièce ou une maison d’une ou deux pièces.