Insee Analyses Centre-Val de Loire ·
Mai 2024 · n° 113
En Centre‑Val de Loire, les exportations soutenues par 430 petites et moyennes entreprises
industrielles
En 2021, près de mille petites et moyennes entreprises (PME) régionales hors microentreprises du Centre‑Val de Loire sont présentes sur les marchés internationaux. La proportion des PME régionales exportatrices est plus faible dans la région qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France. Lorsqu’elles exportent, la part des exportations dans le chiffre d’affaires est également moins élevée qu’au niveau national. Dans la région, le chiffre d’affaires à l’export des PME est, plus encore qu’au niveau national, tiré par les activités industrielles. La concentration du chiffre d’affaires à l’export est importante. L’appartenance à un groupe ou une implantation à l’étranger sont des facteurs favorables à l’export.
- Les grandes entreprises, moteur des exportations en France métropolitaine
- Plus de 3 500 entreprises régionales exportatrices
- Près d’une PME régionale hors microentreprises sur quatre exporte
- Près des deux tiers du chiffre d’affaires à l’export des PME généré par les activités industrielles
- Plus de 80 % du chiffre d’affaires à l’export réalisé par 200 PME
- Une ouverture à l’export plus importante pour les PME structurées en groupe
- Encadré 1 - Une quarantaine d’entreprises de taille intermédiaire régionales exportatrices génère plus de 40 % du chiffre d’affaires à l’export
- Encadré 2 - Le mot du partenaire, DEV’UP Centre‑Val de Loire, membre de la Team France Export
- Encadré 3 - Partenariat
Les grandes entreprises, moteur des exportations en France métropolitaine
En 2021, les exportations des entreprises françaises génèrent un chiffre d’affaires de 780 milliards d’euros (pour en savoir plus (1)), soit 19,0 % du chiffre d’affaires total des entreprises des secteurs principalement marchands et des secteurs non agricoles et non financiers (champ). Le chiffre d’affaires à l’export des entreprises françaises est proche du niveau de 2019 (760 milliards d’euros). Il avait diminué de 14 % en 2020 après la survenue de la crise sanitaire [Insee, décembre 2022 ; Les entreprises en France édition 2022 ; pour en savoir plus (1)] ayant engendré une contraction du commerce mondial [Insee, mars 2021 ; Note de conjoncture ; pour en savoir plus (2)]. En lien avec une proportion d’entreprises exportatrices décroissante avec leur taille, les exportations sont concentrées au sein d’une part réduite d’entreprises. Seules 7,5 % des entreprises exportent et les grandes entreprises réalisent la majorité du chiffre d’affaires à l’export (54,6 %). Les 50 premières grandes entreprises en termes de chiffres d’affaires à l’export concentrent 44 % des exportations en valeur. Parmi ces 50 entreprises qui pour beaucoup d’entre elles comptent de nombreux établissements répartis sur le territoire national, 32 sont implantées en Centre‑Val de Loire dont 25 associées au secteur industriel, mais leurs activités exportatrices ne se restreignent pas aux seuls établissements de la région.
En Centre‑Val de Loire, les secteurs exportateurs surreprésentés dans ces grandes entreprises sont la production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné (par exemple EDF), le commerce de gros (LVMH), la cokéfaction et le raffinage (Total), la fabrication de produits métalliques (MBDA), ou encore l’industrie pharmaceutique (Sanofi).
Plus de 3 500 entreprises régionales exportatrices
En 2021, le Centre‑Val de Loire totalise 3 520 entreprises régionales exportatrices (dont l’activité est principalement localisée dans la région), hors entreprises sous le régime du micro‑entrepreneur. Leurs établissements emploient près de 50 000 salariés (en équivalent temps plein) en Centre‑Val de Loire. Ces entreprises représentent 5,0 % de l’ensemble des entreprises régionales. Aucune grande entreprise implantée en Centre‑Val de Loire n’est considérée comme régionale. Bien que peu nombreuses à exercer une activité quasi-exclusive dans la région, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) pèsent 40,7 % du chiffre d’affaires à l’export des entreprises régionales (encadré 1).
Les PME et microentreprises représentent respectivement 27,6 % et 71,1 % des entreprises exportatrices régionales. Néanmoins, le chiffre d’affaires généré par les exportations provient principalement de l’activité des PME hors microentreprises. Les microentreprises cumulent en effet 9,0 % du chiffre d’affaires à l’export des entreprises régionales contre 50,3 % pour les PME, cette moindre contribution s’explique notamment par une plus faible proportion d’entreprises exportatrices (3,8 %, contre 23,1 % pour les PME) (figure 1).
tableauFigure 1 – Caractéristiques des entreprises régionales selon le type d’entreprise
Catégorie d'entreprise | Nombre d'entreprises | Part d'exportatrices (en %) | Chiffre d'affaires total (en milliards d'euros) | Chiffre d'affaires à l'export (en milliards d'euros) | Effectif salarié (en EQTP) |
---|---|---|---|---|---|
Entreprises de taille intermédiaire | 80 | 56,0 | 8,5 | 1,3 | 21 200 |
Petites et moyennes entreprises (hors microentreprises) | 4 230 | 23,1 | 24,1 | 1,6 | 105 800 |
Microentreprises | 66 170 | 3,8 | 15,4 | 0,3 | 74 900 |
Ensemble | 70 480 | 5,0 | 48,0 | 3,1 | 201 900 |
- Note : Les effectifs salariés sont calculés dans les seuls établissements localisés en Centre-Val de Loire et sont arrondis à la centaine. Les effectifs d’entreprises sont arrondis à la dizaine. Les chiffres d’affaires sont calculés sur l’ensemble des établissements, qu'ils soient ou non dans la région.
- Lecture : En 2021, 80 entreprises de taille intermédiaire mono ou quasi-monorégionales sont implantées en Centre-Val de Loire. Elles génèrent un chiffre d’affaires total de 8,5 milliards d’euros et emploient 21 200 salariés (EQTP). Parmi ces entreprises, 55,9 % d’entre elles exportent pour un montant global de 1,3 milliard d’euros.
- Champ : Entreprises mono ou quasi-monorégionales du Centre-Val de Loire. Ensemble des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
Près d’une PME régionale hors microentreprises sur quatre exporte
En 2021, les 980 PME régionales exportatrices hors microentreprises (champ) génèrent 1,559 milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’export et emploient 33 000 salariés dans la région. Après la baisse observée en 2020 des suites de la crise sanitaire, le chiffre d’affaires à l’export des PME régionales retrouve en 2021 son niveau de 2019, alors que le nombre de PME régionales exportatrices a diminué de 7 % sur la période.
Dans la région, la proportion des PME régionales exportatrices est plus faible qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France (25,4 %). Malgré une structuration en termes de secteurs d’activité plus propice aux exportations, l’intensité à l’export des PME régionales exportatrices de la région est moins élevée que celle des PME régionales de France métropolitaine hors Île‑de‑France (17,8 % contre 20,3 %). Cette moindre ouverture à l’export est en partie liée aux caractéristiques géographiques de la région (absence de littoral et de frontière avec l’étranger). Malgré des caractéristiques proches, la région Île‑de‑France a été soustraite des comparaisons avec le niveau national en raison de la spécificité de ses PME régionales, à la fois en termes de part des entreprises exportatrices (34,9 %) et d’intensité à l’export (27,4 %). En France métropolitaine hors Île‑de‑France, la proportion des PME régionales exportatrices est inférieure dans les régions non frontalières (20,4 % contre 27,1 % dans les régions qui partagent une frontière terrestre avec l’étranger). De plus, l’intensité à l’export y est moins élevée pour ces PME (21,1 % contre 26,3 % dans les régions frontalières).
Plus de six PME régionales exportatrices sur dix sont exportatrices régulières . Elles réalisent 85,6 % des exportations des PME régionales en valeur. De fait, le montant des exportations des PME régionales exportatrices régulières est nettement plus élevé en médiane (560 000 euros contre 75 000 euros pour les exportatrices occasionnelles et 14 000 euros pour les primo-exportatrices).
Près des deux tiers du chiffre d’affaires à l’export des PME généré par les activités industrielles
En Centre‑Val de Loire, le poids de l’industrie se traduit sur les activités d’exportation des PME régionales. Si le secteur industriel regroupe moins de la moitié des PME régionales exportatrices, les 430 PME régionales de ce secteur pèsent près des deux tiers du chiffre d’affaires à l’export des PME régionales tous secteurs confondus (soit 13,6 points de plus qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France) (figure 2). Ces exportations valent près d’1 milliard d’euros et 18 500 salariés travaillent dans ces PME. Malgré leur poids dans les exportations, l’intensité à l’export de ces PME industrielles régionales est inférieure à celles de France métropolitaine hors île‑de‑France (24,4 % contre 27,0 %) (figure 3).
tableauFigure 2 – Répartition du chiffre d’affaires à l’export et des effectifs salariés (EQTP) par secteur d’activité
Répartition | Industrie | Commerce | Services | Construction | Transports et entreposage |
---|---|---|---|---|---|
Part Chiffre d’affaires à l’export Centre-Val de Loire | 63,3 | 27,8 | 5,6 | 1,8 | 1,5 |
Part Chiffre d’affaires à l’export France métropolitaine hors Île-de-France | 35,3 | 36,0 | 22,5 | 1,6 | 4,6 |
Part effectif (EQTP) Centre-Val de Loire | 56,1 | 19,3 | 11,3 | 3,3 | 10,0 |
Part effectif (EQTP) France métropolitaine hors Île-de-France | 36,1 | 22,5 | 28,1 | 4,7 | 8,6 |
- Lecture : En 2021, 63 % du chiffre d’affaires à l’export des entreprises régionales est généré par des PME industrielles en Centre-Val de Loire. Le secteur de l’industrie emploie 56 % des effectifs salariés des PME régionales exportatrices.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises en France métropolitaine hors Île-de-France
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
graphiqueFigure 2 – Répartition du chiffre d’affaires à l’export et des effectifs salariés (EQTP) par secteur d’activité

- Lecture : En 2021, 63 % du chiffre d’affaires à l’export des entreprises régionales est généré par des PME industrielles en Centre-Val de Loire. Le secteur de l’industrie emploie 56 % des effectifs salariés des PME régionales exportatrices.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises en France métropolitaine hors Île-de-France
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
tableauFigure 3 – Intensité à l’export des PME régionales hors microentreprises selon le secteur d’activité
Secteur d'activité | Centre-Val de Loire | France métropolitaine hors Île-de-France |
---|---|---|
Industrie | 24,4 | 27,6 |
Commerce | 13,0 | 18,3 |
Services | 12,9 | 26,7 |
Transports et entreposage | 4,7 | 21,5 |
Construction | 13,1 | 9,9 |
- Lecture : En 2021, les PME exportatrices du secteur industriel du Centre-Val de Loire réalisent 24,4 % de leur chiffre d’affaires à l’export.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
graphiqueFigure 3 – Intensité à l’export des PME régionales hors microentreprises selon le secteur d’activité

- Lecture : En 2021, les PME exportatrices du secteur industriel du Centre-Val de Loire réalisent 24,4 % de leur chiffre d’affaires à l’export.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
Dans l’industrie, les activités de la métallurgie, de la fabrication de produits métalliques, de machines et d’équipement (exemples : Fillon Technologies, Redex) constituent le principal contributeur des exportations des PME régionales. Elles représentent 16,8 % du chiffre d’affaires à l’export tous secteurs confondus devant celles de l’industrie alimentaire (10,3 %) (Artenay Foods) et celui de la fabrication d’équipements électriques (8,6 %) (C-Itech Lumileds, ASB Aérospatiale Batteries). Ces mêmes activités pèsent moins en France métropolitaine hors Île‑de‑France (respectivement 13,9 %, 6,2 % et 1,6 %). Dans l’industrie, l’intensité à l’export est particulièrement élevée pour les PME régionales spécialisées dans la fabrication d’équipements électriques (44,0 % contre 30,8 % en France métropolitaine hors Île‑de‑France). L’intensité à l’export des PME régionales exportatrices du secteur de l’industrie alimentaire est également plus élevée en Centre‑Val de Loire (26,0 % contre 18,8 % en France métropolitaine hors Île‑de‑France), contrairement au secteur de la métallurgie, de la fabrication de produits métalliques, de machines et d’équipement (23,4 % contre 28,4 % en France métropolitaine hors Île‑de‑France).
En Centre‑Val de Loire, 27,8 % du chiffre d’affaires à l’export des PME régionales est réalisé dans le secteur du commerce (International Electric Export, KAMI). Ce secteur d’activité génère une part de chiffre d’affaires à l’export plus faible parmi les PME de la région que parmi celles de France métropolitaine hors Île‑de‑France (33,6 %). Les PME régionales exportatrices du secteur du transport et de l’entreposage (Transports Hubert, Interlog Group) se caractérisent par une intensité à l’export nettement plus faible en Centre‑Val de Loire qu‘en France métropolitaine hors Île‑de‑France (4,7 % contre 17,1 %).
Plus de 80 % du chiffre d’affaires à l’export réalisé par 200 PME
Dans la région, 200 PME réalisent 83 % du chiffre d’affaires à l’export de l’ensemble des PME régionales exportatrices et les cinquante premières, près de 50 % (figure 4). L’intensité à l’export est particulièrement élevée dans certaines PME. Près d’une centaine de PME régionales exportatrices réalisent en effet plus de 50 % de leur chiffre d’affaires grâce aux exportations. Parmi elles, une trentaine sont implantées à l’international.
La taille de l’entreprise est un frein à l’ouverture à l’export en particulier pour les plus petites entreprises. Les PME régionales exportatrices sont de plus grande taille et emploient plus de salariés que celles qui n’ont pas d’activités à l’export. La moitié des PME exportatrices emploient au moins 20 salariés contre 15 pour les PME non exportatrices régionales.
graphiqueFigure 4 – Concentration des chiffres d’affaires des PME régionales exportatrices hors microentreprises

- « Note : les données sont disponibles dans le fichier en téléchargement « Données ».
- Lecture : En 2021, les 200 PME qui exportent le plus en valeur cumulent 83,3 % du chiffre d’affaires à l’export et 43,2 % du chiffre d’affaires total des PME exportatrices du Centre-Val de Loire.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises du Centre-Val de Loire. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
Une ouverture à l’export plus importante pour les PME structurées en groupe
La propension des entreprises à exporter varie selon l’appartenance ou non à une firme multinationale. Ainsi, 86,1 % des PME régionales appartenant à une firme multinationale étrangère et 75,3 % de celles sous le contrôle d’une multinationale française exportent. La proportion de PME régionales exportatrices appartenant à un groupe franco-français est nettement inférieure (26,6 %).
En Centre‑Val de Loire, les PME régionales implantées à l’international pèsent un peu moins de la moitié du chiffre d’affaires à l’export (48,4 %), soit 4,3 points de plus qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France. Elles représentent 15,9 % des PME régionales exportatrices, un poids comparable à celui observé en France métropolitaine hors île‑de‑France. L’implantation de filiales à l’étranger permet à ces entreprises d’avoir un ancrage dans certains pays, favorisant ainsi les exportations. De manière générale, l’intensité à l’export est plus élevée parmi les multinationales (figure 5). La moitié des multinationales françaises et 44,1 % des multinationales étrangères réalisent au moins 20 % de leur chiffre d’affaires via les exportations. Cette proportion est plus faible pour les PME indépendantes et pour les PME rattachées à un groupe franco-français (respectivement 26,6 % et 20,4 %). Les échanges commerciaux intra-groupes peuvent expliquer en partie une intensité à l’export plus importante pour les PME régionales implantées à l’international. Faire partie d’un groupe disposant de filiales à l’étranger est un atout pour réduire certains risques propres aux exports (change, délais de paiement, etc.) (pour en savoir plus (3)).
tableauFigure 5 – Répartition de l'intensité à l'export selon le type de groupe
Origine groupe | Premier quartile | Médiane | Troisième quartile |
---|---|---|---|
Entreprise indépendante | 0,6 | 3,9 | 21,3 |
Groupe franco-français | 0,6 | 4,2 | 15,9 |
Multinationale étrangère | 5,8 | 17,3 | 44,5 |
Multinationale française | 6,6 | 22,6 | 40,8 |
- Lecture : En 2021, la moitié des PME indépendantes ont une intensité à l’export supérieure à 3,9 % de leur chiffre d’affaires.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises du Centre-Val de Loire. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
graphiqueFigure 5 – Répartition de l'intensité à l'export selon le type de groupe

- Lecture : En 2021, la moitié des PME indépendantes ont une intensité à l’export supérieure à 3,9 % de leur chiffre d’affaires.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises du Centre-Val de Loire. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
Si globalement l’intensité à l’export des PME régionales du Centre‑Val de Loire est plus faible qu’au niveau métropolitain, les PME appartenant à une multinationale française font figure d’exception (figure 6). En effet, celles-ci génèrent 34,0 % de leur chiffre d’affaires grâce aux exportations, contre 30,5 % en moyenne en France métropolitaine hors Île‑de‑France. Cette meilleure performance à l’export est tirée par le secteur industriel où l’intensité à l’export des PME industrielles régionales appartenant à une multinationale française atteint 40,2 %, soit 4 points de plus qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France.
tableauFigure 6 – Intensité à l’export des PME régionales exportatrices hors microentreprises selon leur appartenance ou non à un groupe
Type de PME | Intensité à l'export - Centre-Val de Loire | Intensité à l'export - France métropolitaine |
---|---|---|
PME indépendante | 17,3 | 24,4 |
PME appartenant à un groupe franco-français | 10,7 | 13,9 |
PME appartenant à une multinationale française | 34,0 | 31,8 |
PME appartenant à une multinationale étrangère | 28,2 | 33,3 |
Ensemble | 17,8 | 22,4 |
- Lecture : En 2021, l’intensité à l’export des PME régionales exportatrices du Centre-Val de Loire appartenant à une multinationale française est de 34,0 %.
- Champ : PME exportatrices mono ou quasi-monorégionales hors microentreprises. Ensemble des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Sources : Insee, Ésane, Lifi, Flores 2021.
Encadré 1 - Une quarantaine d’entreprises de taille intermédiaire régionales exportatrices génère plus de 40 % du chiffre d’affaires à l’export
Parmi les 1 350 entreprises de taille intermédiaire (ETI) implantées en Centre‑Val de Loire, moins de 80 sont des entreprises régionales. Parmi celles-ci, une entreprise sur deux est exportatrice. Ces ETI régionales exportatrices emploient 11 900 salariés. Le secteur industriel est le principal contributeur au chiffre d’affaires à l’export des ETI régionales (88,2 %) et son poids est plus important en Centre‑Val de Loire (73,0 % du chiffre d’affaires à l’export en France métropolitaine hors Île‑de‑France). L’intensité à l’export des ETI régionales industrielles est également élevée (48,1 %, soit 3,5 points de plus qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France).
Dans le secteur industriel, les activités de fabrication de machines et d’équipements (y compris équipements électriques) (exemple : Phinia, Metalor) contribuent à la moitié du chiffre d’affaires à l’export des ETI régionales (49,4 %) devant les activités de fabrication de produits en plastique et en caoutchouc (22,1 %) (SEE - Sealed Air). En France métropolitaine hors Île‑de‑France, le poids de ces deux secteurs est nettement moindre (respectivement 11,8 % et 4,9 % du chiffre d’affaires à l’export des ETI). En Centre‑Val de Loire, 84,5 % du chiffre d’affaires à l’export des ETI régionales est généré par les vingt ETI implantées à l’international, dont la majorité appartiennent à des multinationales étrangères.
Encadré 2 - Le mot du partenaire, DEV’UP Centre‑Val de Loire, membre de la Team France Export
Afin d’harmoniser et mutualiser leurs services d’accompagnement à l’export, la Région, l’État, Business France, Bpifrance, la Chambre de Commerce et d’Industrie et DEV’UP Centre‑Val de Loire s’inscrivent dans une démarche partenariale dans le cadre de la Team France Export ayant pour objectifs de :
- définir une meilleure articulation des priorités export avec les stratégies de filières régionales ;
- élargir durablement la base des entreprises exportatrices en région ;
- accroître le chiffre d’affaires à l’export des entreprises déjà présentes à l’international ;
- renforcer les ressources humaines dédiées à l’export au sein des entreprises pour accélérer leur internationalisation ;
- se concerter pour relayer auprès des entreprises régionales les dispositifs d’aides du volet export du plan « France Relance » ;
DEV’UP Centre‑Val de Loire propose ainsi chaque année un programme d’actions pour participer à des manifestations internationales ou des missions sectorielles. En 2023, 43 actions collectives, en Europe et au grand export, ont été réalisées, comptabilisant 456 participations d’entreprises.
Encadré 3 - Partenariat
Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Direction régionale de l’Insee Centre‑Val de Loire (Insee) et l’agence régionale de développement économique DEV’UP Centre‑Val de Loire.
Pour comprendre
Champ
L’étude porte sur les entreprises des secteurs principalement marchands (exclusion des secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et action sociale), non agricoles et non financiers. Les entreprises relevant du régime fiscal de la micro‑entreprise et les micro‑entrepreneurs sont également exclus de l’étude. Les entreprises sont qualifiées d’exportatrices lorsque leur chiffre d’affaires annuel à l’export est strictement positif.
Dans cette étude, l’abréviation PME désigne l’ensemble des entreprises de taille PME au sens de la loi de modernisation de l’économie de 2008 à l’exclusion des microentreprises.
Deux approches différentes de la régionalité des entreprises sont considérées dans l’étude :
- les entreprises implantées dans la région : il s’agit des entreprises dont au moins un de leurs établissements est localisé dans la région. C’est un critère simple sur la présence de l’entreprise, qui permet de déterminer pour une région l’ensemble des entreprises qui participent à l’économie régionale. L’inconvénient de cette approche est qu’elle ne donne aucune information sur l’importance de la localisation régionale.
- les entreprises mono ou quasi-monorégionales (entreprises régionales) : cette approche permet d’intégrer dans l’analyse des entreprises qui ne sont pas complètement dans la région, mais dont l’essentiel de l’activité y est néanmoins localisé.
Sources
Le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) permet de caractériser les entreprises exportatrices. Une entreprise est exportatrice dès lors que son chiffre d’affaires à l’export, issu de sa déclaration comptable, est strictement positif. Les exportations recouvrent les biens et les services. Le fichier Lifi (liaisons financières) est mobilisé pour déterminer le contour des groupes de sociétés : la détention par une société « mère » de tout ou une partie des actions (droits de vote) d’une société « fille » caractérise la relation de contrôle entre sociétés. Les données sur l’emploi salarié des entreprises et des établissements sont issues du fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores).
Définitions
Entreprise : la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 précise que « l’entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes ».
Catégories d’entreprises : les entreprises au sens de la LME se déclinent en trois catégories selon des critères d’effectifs, de chiffre d’affaires et de total de bilan :
- les petites et moyennes entreprises (PME) : moins de 250 personnes, chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou total de bilan inférieur à 43 millions d’euros ;
- dont les microentreprises (MIC) : moins de 10 personnes, chiffre d’affaires ou total de bilan inférieur à 2 millions d’euros ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) : moins de 5 000 personnes, chiffre d’affaires inférieur à 1 500 millions d’euros ou total de bilan inférieur à 2 000 millions d’euros, non classées comme PME ;
- les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
Une entreprise est dite régionale lorsqu’au moins 80 % de ses salariés travaillent dans la même région.
Une entreprise est primo‑exportatrice en 2021 lorsqu’elle a exporté en 2021, mais pas les cinq années précédentes. Une exportatrice occasionnelle est une entreprise qui a exporté en 2021, et une à quatre fois entre 2016 et 2020. Une exportatrice régulière est une entreprise qui a exporté en 2021 et pendant les cinq années précédentes.
L’intensité à l’export correspond à la part du chiffre d’affaires réalisé à l’export pour les seules entreprises exportatrices.
Une PME implantée à l’international appartient à un groupe dont au moins une unité légale est implantée en France et au moins une à l’étranger (firme multinationale). Elle est sous contrôle français si son centre de décision est situé en France, sous contrôle étranger dans le cas contraire.
Pour en savoir plus
(1) Insee, « Les entreprises en France, Édition 2022 », Insee Références, décembre 2022.
(2) Insee, « Un an après... », Note de conjoncture – Fiche – Échanges extérieurs, mars 2021.
(3) Bacheré H., « Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première, no1 962, mars 2018.
(4) Brion D., Logeais C., Ulrich A., « La Bourgogne‑Franche‑Comté est la 4ᵉ région de France pour la part des PME exportatrices », Insee Analyses Bourgogne‑Franche‑Comté, no98, mai 2022.
(5) Le Goff F., Simonovici M., « Un emploi sur huit sous contrôle étranger, un sur quatre sous contrôle francilien », Insee Analyses Centre‑Val de Loire, no82, décembre 2021.
(6) Dev’Up, « Ouvrir dans un nouvel ongletL’essentiel des filières économiques en Centre‑Val de Loire : Échanges internationaux », Dev’Up, juin 2023.