Insee
Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes · Avril 2024 · n° 177
Insee Analyses Auvergne-Rhône-AlpesD’ici 2050, une forte croissance du nombre de ménages, en particulier de personnes seules

Hélène Decorme, Aude Lécroart (Insee)

En Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de ménages augmenterait de 22 000 en moyenne chaque année d’ici 2050, si les tendances démographiques et de comportements de cohabitation se poursuivaient. Ce rythme serait plus soutenu qu’en France métropolitaine, mais ralentirait par rapport aux périodes précédentes. Parmi ces ménages supplémentaires, huit sur dix seraient composés d’une seule personne, et le couple, avec ou sans enfants, ne serait plus le ménage majoritaire. Dans la région, la hausse du nombre de ménages serait principalement due à celle de la population. L’évolution des modes de cohabitation serait le deuxième facteur faisant croître le nombre de ménages, devant le vieillissement de la population. Dans les territoires urbains autour de Lyon ou de la frontière suisse, le nombre de ménages progresserait fortement, à l’inverse des territoires ruraux situés à l’ouest de la région et dans les Alpes, où il serait stable, voire en baisse.

Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes
No 177
Paru le :Paru le30/04/2024
Infographie sur la croissance du nombre de ménages, en particulier de personnes seules d'ici 2050 en ARA
Publication rédigée par :Hélène Decorme, Aude Lécroart (Insee)

700 000 ménages supplémentaires en 2050

En 2018, en Auvergne-Rhône-Alpes, 8,0 millions d’habitants se répartissent en 3,6 millions de . Les résidences principales représentent 80 % du parc de logements de la région. Si les tendances démographiques et de comportements de cohabitation se poursuivaient (moyennant une inflexion après 2030, d'après le scénario central Source et pour comprendre), le nombre d’habitants atteindrait 8,7 millions en 2050, pour 4,3 millions de ménages. Anticiper au mieux cette évolution soutenue du nombre de ménages et d'habitants constitue un enjeu important en termes de logement et d’aménagement du territoire.

Dans la région, le nombre de ménages augmenterait de 693 000 entre 2018 et 2050, soit une croissance de 19 % en trente ans. La hausse annuelle moyenne serait de près de +0,6 %, représentant 22 000 ménages supplémentaires chaque année (figure 1). Cette progression serait plus soutenue en Auvergne-Rhône-Alpes qu’en France métropolitaine (+0,4 % en moyenne par an). Cependant, la croissance régionale ralentirait par rapport aux périodes précédentes : elle était de +1,4 % entre 1999 et 2008, puis de +1,1 % entre 2008 et 2018. En parallèle, l’évolution annuelle moyenne de la population entre 2018 et 2050 serait de +0,3 %. Cette dynamique ne serait pas uniforme sur le territoire (Source et pour comprendre). Le nombre de ménages augmenterait fortement dans les centres urbains de Chambéry, dans ceux situés près de la frontière suisse, ainsi que dans la ceinture urbaine de la Métropole de Lyon, entre +0,8 % et +1,3 % en moyenne par an entre 2018 et 2050 (figure 2).

Figure 1Évolution de la population et du nombre de ménages entre 1999 et 2018 et projections jusqu’en 2050

(Base 100 en 1999)
Évolution de la population et du nombre de ménages entre 1999 et 2018 et projections jusqu’en 2050 ((Base 100 en 1999)) - Lecture : Entre 1999 et 2018, le nombre de ménages a augmenté de 26 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Si les tendances se poursuivent, le nombre de ménages progresserait, au total, de 51 % entre 1999 et 2050.
Année Auvergne-Rhône-Alpes France métropolitaine
Ménages Population Ménages Population
1999 100,0 100,0 100,0 100,0
2000 101,4 100,8 101,3 100,7
2001 102,9 101,6 102,6 101,4
2002 104,3 102,4 103,9 102,0
2003 105,8 103,2 105,2 102,7
2004 107,2 104,0 106,5 103,4
2005 108,7 104,8 107,9 104,1
2006 110,1 105,6 109,2 104,8
2007 111,5 106,4 110,5 105,5
2008 113,0 107,2 111,8 106,1
2009 114,3 108,0 112,8 106,7
2010 115,7 108,9 113,8 107,2
2011 117,1 109,8 114,8 107,8
2012 118,4 110,6 115,8 108,3
2013 119,8 111,5 116,8 108,9
2014 121,1 112,2 117,8 109,3
2015 122,3 112,9 118,7 109,6
2016 123,6 113,6 119,7 110,0
2017 124,9 114,2 120,7 110,4
2018 126,2 114,9 121,7 110,8
2019 127,3 115,4 122,5 111,0
2020 128,4 115,8 123,4 111,2
2021 129,5 116,3 124,3 111,4
2022 130,6 116,7 125,1 111,6
2023 131,7 117,2 126,0 111,9
2024 132,8 117,6 126,9 112,1
2025 133,9 118,1 127,7 112,3
2026 135,0 118,5 128,6 112,5
2027 136,1 119,0 129,4 112,7
2028 137,2 119,4 130,3 112,9
2029 138,3 119,8 131,2 113,1
2030 139,4 120,3 132,0 113,3
2031 140,0 120,5 132,4 113,3
2032 140,5 120,7 132,7 113,4
2033 141,1 121,0 133,0 113,4
2034 141,7 121,2 133,3 113,5
2035 142,2 121,4 133,7 113,5
2036 142,8 121,6 134,0 113,5
2037 143,4 121,8 134,3 113,6
2038 143,9 122,0 134,7 113,6
2039 144,5 122,3 135,0 113,6
2040 145,1 122,5 135,3 113,7
2041 145,6 122,7 135,6 113,7
2042 146,2 122,9 136,0 113,8
2043 146,7 123,1 136,3 113,8
2044 147,3 123,3 136,6 113,8
2045 147,9 123,6 137,0 113,9
2046 148,4 123,8 137,3 113,9
2047 149,0 124,0 137,6 113,9
2048 149,6 124,2 138,0 114,0
2049 150,1 124,4 138,3 114,0
2050 150,7 124,7 138,6 114,0
  • Lecture : Entre 1999 et 2018, le nombre de ménages a augmenté de 26 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Si les tendances se poursuivent, le nombre de ménages progresserait, au total, de 51 % entre 1999 et 2050.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 1Évolution de la population et du nombre de ménages entre 1999 et 2018 et projections jusqu’en 2050

  • Lecture : Entre 1999 et 2018, le nombre de ménages a augmenté de 26 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Si les tendances se poursuivent, le nombre de ménages progresserait, au total, de 51 % entre 1999 et 2050.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 2Évolution annuelle moyenne du nombre de ménages entre 2018 et 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI

(en %)
Évolution annuelle moyenne du nombre de ménages entre 2018 et 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI ((en %)) - Lecture : Entre 2018 et 2050, dans la Métropole de Lyon, l’augmentation annuelle moyenne du nombre de ménages serait comprise entre 0,5 % et 0,8 %.
Zone Évolution annuelle moyenne du nombre de ménages
CA Montluçon Communauté -0,27
Annonay et sa banlieue 0,58
Aurillac et sa banlieue rurale périurbaine -0,01
CA Valence Romans Agglo 0,57
Grenoble-Alpes-Métropole 0,24
Saint-Etienne Métropole 0,24
Urbain et périurbain de Haute-Loire 0,22
Clermont Auvergne Métropole 0,44
Métropole de Lyon 0,57
Chambéry -Grand Lac 0,90
CA du Grand Annecy 0,79
CA Haut - Bugey Agglomération 0,16
CA Moulins Communauté -0,16
Aubenas et sa banlieue périurbaine 0,48
Rural non périurbain du Cantal et de l’ouest de la Haute-Loire 0,02
Petites villes de Drôme et d’Ardèche 0,58
Couronne Nord de la Métropole de Grenoble 0,67
CA Loire Forez Agglomération 0,65
Rural non périurbain est de Haute-Loire 0,32
Ceintures urbaines du Puy de Dôme 0,66
Périurbain est de Chambéry 0,38
Montagnes haut-savoyardes -0,33
Rural périurbain de l’Ain 0,66
CA Vichy Communauté 0,03
Rural non périurbain d’Ardèche 0,41
Montélimar et sa banlieue ardéchoise 0,66
Rural périurbain sud-ouest Isère 0,45
Ceinture sud métropole Saint-Etienne 0,56
Rural périurbain du Puy-de-Dôme 0,93
Couronne sud de la Métropole de Lyon 0,83
Rural est Grand-Lac et Chambéry 0,74
Périurbain entre Annecy et Genève 1,31
Rural périurbain de l’Allier -0,03
Périphérie ouest de Valence 0,56
Petites villes sud vallée du Rhône 0,40
Rural non périurbain Isère-Drôme 0,62
Roanne et sa grande périphérie 0,03
Rural non périurbain du Puy-de-Dôme 0,20
Couronne est de la Métropole de Lyon 0,85
Tarentaise -0,78
Vallées haut-savoyardes 0,57
Rural non périurbain de l’Allier 0,15
rural non périurbain de la Drôme 0,69
Dauphiné non périurbain 0,95
Rural non périurbain de la Loire 0,57
Couronne nord de la Métropole de Lyon 0,97
Maurienne et Oisans -0,27
Genevois-Léman 1,14
Périurbain Nord Isère 0,86
Couronne ouest de la Métropole de Lyon 0,89
Rural périurbain du Rhône 1,02
Rural non périurbain Rhône et Ain 0,72
  • Lecture : Entre 2018 et 2050, dans la Métropole de Lyon, l’augmentation annuelle moyenne du nombre de ménages serait comprise entre 0,5 % et 0,8 %.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 2Évolution annuelle moyenne du nombre de ménages entre 2018 et 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI

  • Lecture : Entre 2018 et 2050, dans la Métropole de Lyon, l’augmentation annuelle moyenne du nombre de ménages serait comprise entre 0,5 % et 0,8 %.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

À l’inverse, dans les territoires ruraux situés à l’ouest de la région (hormis autour de Clermont-Ferrand), ainsi que dans ceux des massifs alpins, le nombre de ménages serait stable voire diminuerait.

La croissance du nombre de ménages serait deux fois plus rapide que celle de la population. En effet, alors que le nombre de ménages augmente fortement, leur taille diminue. Elle passerait sous la barre symbolique de deux personnes par ménage en 2050 (1,99 contre 2,19 en 2018). Cette diminution serait liée en grande partie à la hausse du nombre de ménages d’une seule personne.

Forte progression des ménages d’une seule personne

En 2050, parmi les 693 000 ménages supplémentaires, 563 000 seraient composés d’une personne seule, soit huit de ces ménages sur dix. Si la hausse du nombre de personnes seules concernerait toutes les tranches d’âge (figure 3), la moitié d’entre elles seraient âgées de 65 ans ou plus. L’ensemble des personnes de 65 ans ou plus progresserait fortement (+47 % entre 2018 et 2050) et expliquerait en premier lieu la croissance du nombre de ménages de personnes seules à ces âges (279 000 personnes seules de 65 ans ou plus supplémentaires). Chez les personnes de moins de 60 ans, le phénomène de décohabitation expliquerait principalement la croissance du nombre des personnes seules. Parmi les jeunes de 18 à 29 ans, leur part passerait de 20 % à 27 %, représentant 65 000 individus seuls supplémentaires. Entre 40 et 59 ans, la part des personnes seules passerait de 16 % à 23 %, soit 126 000 personnes en plus.

Figure 3Nombre de ménages d’une seule personne par âge, en 2018, 2030 et 2050

Nombre de ménages d’une seule personne par âge, en 2018, 2030 et 2050 - Lecture : En 2018, on compte 22 000 personnes seules de 60 ans vivant en Auvergne-Rhône-Alpes ; elles seraient 29 000 en 2030 et 33 000 en 2050.
Âge 2018 2030 2050
18 13 536 21 899 24 483
19 17 502 26 121 27 486
20 19 057 26 004 26 641
21 20 823 26 933 26 805
22 20 369 25 505 25 493
23 19 442 25 066 24 871
24 18 374 22 870 23 276
25 19 065 22 150 22 657
26 18 974 21 194 21 687
27 19 137 21 183 21 953
28 17 998 20 098 21 094
29 17 153 19 263 20 160
30 16 182 17 262 19 394
31 15 664 16 486 18 808
32 15 100 15 509 18 485
33 13 947 14 914 17 203
34 13 250 14 456 17 126
35 13 707 14 094 17 075
36 13 011 13 478 16 369
37 13 214 14 131 17 072
38 12 417 14 081 16 593
39 12 448 15 240 17 495
40 11 696 14 080 16 377
41 11 909 14 924 17 352
42 11 980 14 667 16 876
43 13 149 15 605 17 891
44 13 725 15 574 17 684
45 15 443 17 036 19 609
46 14 934 16 379 19 064
47 15 972 18 568 20 708
48 15 741 19 053 21 367
49 16 439 20 122 22 968
50 17 170 20 386 23 448
51 18 620 20 617 24 339
52 19 214 21 633 25 388
53 19 940 21 400 26 118
54 20 433 23 255 27 512
55 20 166 24 903 27 596
56 20 992 27 021 28 507
57 21 190 28 540 30 567
58 21 498 28 815 31 579
59 21 341 28 650 32 200
60 22 311 29 283 33 485
61 22 385 29 173 33 523
62 22 153 29 080 33 689
63 22 067 28 847 32 377
64 22 452 29 568 32 871
65 23 722 30 409 32 826
66 22 832 29 149 31 301
67 23 587 27 667 32 159
68 23 665 27 276 31 361
69 23 158 25 959 30 083
70 23 345 25 198 27 471
71 23 060 25 318 26 961
72 17 630 24 897 26 461
73 17 668 24 038 24 883
74 17 948 23 592 24 958
75 16 836 23 855 25 908
76 14 865 23 000 26 503
77 15 469 23 475 26 888
78 16 918 23 322 27 355
79 17 011 24 267 26 836
80 16 935 23 674 25 536
81 18 034 24 620 25 817
82 17 896 25 357 25 821
83 17 535 23 410 25 650
84 16 955 18 441 26 104
85 16 904 17 614 25 439
86 15 955 17 257 25 014
87 15 150 15 564 24 026
88 12 922 13 439 23 375
89 11 844 13 071 22 020
90 9 979 12 317 20 359
91 8 631 10 877 18 664
92 7 241 9 214 16 296
93 5 450 7 683 13 348
94 4 250 5 979 10 698
95 3 122 4 637 8 267
96 2 299 3 315 5 988
97 1 631 2 652 4 972
98 692 1 871 3 549
  • Lecture : En 2018, on compte 22 000 personnes seules de 60 ans vivant en Auvergne-Rhône-Alpes ; elles seraient 29 000 en 2030 et 33 000 en 2050.
  • Champ : Ménages d’une seule personne.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 3Nombre de ménages d’une seule personne par âge, en 2018, 2030 et 2050

  • Lecture : En 2018, on compte 22 000 personnes seules de 60 ans vivant en Auvergne-Rhône-Alpes ; elles seraient 29 000 en 2030 et 33 000 en 2050.
  • Champ : Ménages d’une seule personne.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

En 2050, le couple ne serait plus le ménage majoritaire

La part des ménages d’une seule personne parmi l’ensemble des ménages, qui était de 31 % en 1999, atteint 37 % en 2018 et passerait à 44 % en 2050. Cette hausse se ferait au détriment des couples. Le nombre de ménages d’une seule personne croîtrait de 43 % contre seulement 3 % pour les couples. Ainsi, à l’horizon 2050, dans la région comme en France métropolitaine, le (avec ou sans enfants) ne serait plus la forme majoritaire du ménage. Sa part passerait de 51 % en 2018 à 44 %. Par ailleurs, le nombre de familles monoparentales progresserait fortement (+31 %). Il atteindrait 381 000 en 2050, contre 291 000 en 2018, soit 90 000 familles monoparentales supplémentaires. En revanche, le nombre de diminuerait (-9 %). Cette baisse résulterait avant tout du recul des cohabitations intergénérationnelles.

Au niveau infrarégional, la part des ménages d’une seule personne augmenterait dans tous les territoires, atteignant 49 % dans les métropoles (figure 4). En 2050, les territoires périurbains seraient les seuls où les couples resteraient encore majoritaires.

Figure 4Projection de la part des ménages d’une seule personne en 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI

(en %)
Projection de la part des ménages d’une seule personne en 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI ((en %)) - Lecture : Dans la métropole de Clermont-Ferrand, la part des ménages d’une seule personne dépasserait 47 % en 2050.
Libellé de la Zone Part des ménages d’une seule personne
CA Montluçon Communauté 50,8
Annonay et sa banlieue 40,7
Aurillac et sa banlieue rurale périurbaine 46,0
CA Valence Romans Agglo 44,1
Grenoble-Alpes-Métropole 48,7
Saint-Etienne Métropole 46,5
Urbain et périurbain de Haute-Loire 45,6
Clermont Auvergne Métropole 52,9
Métropole de Lyon 48,3
Chambéry -Grand Lac 46,9
CA du Grand Annecy 45,8
CA Haut - Bugey Agglomération 43,0
CA Moulins Communauté 49,3
Aubenas et sa banlieue périurbaine 45,9
Rural non périurbain du Cantal et de l’ouest de la Haute-Loire 45,3
Petites villes de Drôme et d’Ardèche 42,8
Couronne Nord de la Métropole de Grenoble 37,0
CA Loire Forez Agglomération 39,0
Rural non périurbain est de Haute-Loire 39,8
Ceintures urbaines du Puy de Dôme 36,9
Périurbain est de Chambéry 42,7
Montagnes haut-savoyardes 44,0
Rural périurbain de l’Ain 41,3
CA Vichy Communauté 50,6
Rural non périurbain d’Ardèche 45,0
Montélimar et sa banlieue ardéchoise 42,7
Rural périurbain sud-ouest Isère 40,6
Ceinture sud métropole Saint-Etienne 38,7
Rural périurbain du Puy-de-Dôme 36,7
Couronne sud de la Métropole de Lyon 37,2
Rural est Grand-Lac et Chambéry 41,1
Périurbain entre Annecy et Genève 36,0
Rural périurbain de l’Allier 43,4
Périphérie ouest de Valence 39,5
Petites villes sud vallée du Rhône 38,8
Rural non périurbain Isère-Drôme 37,9
Roanne et sa grande périphérie 44,7
Rural non périurbain du Puy-de-Dôme 44,9
Couronne est de la Métropole de Lyon 31,4
Tarentaise 47,6
Vallées haut-savoyardes 40,4
Rural non périurbain de l’Allier 42,3
rural non périurbain de la Drôme 46,2
Dauphiné non périurbain 36,1
Rural non périurbain de la Loire 39,2
Couronne nord de la Métropole de Lyon 38,1
Maurienne et Oisans 45,7
Genevois-Léman 43,8
Périurbain Nord Isère 38,4
Couronne ouest de la Métropole de Lyon 34,1
Rural périurbain du Rhône 35,0
Rural non périurbain Rhône et Ain 39,7
  • Lecture : Dans la métropole de Clermont-Ferrand, la part des ménages d’une seule personne dépasserait 47 % en 2050.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 4Projection de la part des ménages d’une seule personne en 2050, par EPCI ou regroupement d’EPCI

  • Lecture : Dans la métropole de Clermont-Ferrand, la part des ménages d’une seule personne dépasserait 47 % en 2050.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Trois effets peuvent expliquer l’évolution du nombre de ménages : un premier lié à celle de la population, un deuxième dû à celle des modes de cohabitation (Sources et pour comprendre) (seul, en couple, en colocation, en maison de retraite…) et enfin, un troisième lié à l’évolution de la structure par âge de la population, qui reflète son vieillissement ou son rajeunissement.

La croissance démographique, principal moteur de la hausse du nombre de ménages

Dans la région, l’augmentation de la population serait, comme sur les périodes précédentes, le premier facteur expliquant la hausse du nombre de ménages. À elle seule, cette progression ferait mécaniquement croître le nombre de ménages de 302 000 entre 2018 et 2050, soit près de la moitié de la croissance totale (figure 5). En revanche, au niveau national, où la croissance démographique est en moyenne plus faible, l’évolution des modes de cohabitation deviendrait le principal effet de l’essor du nombre de ménages.

À l’infrarégional, l’effet démographique serait prépondérant dans les territoires urbains où l’accroissement du nombre de ménages est le plus fort. Dans ces territoires, la hausse de la population contribuerait à plus de la moitié de la croissance totale du nombre de ménages. Ce serait également le cas pour les espaces ruraux périurbains. Parallèlement, dans les territoires en déprise démographique, le nombre de ménages stagnerait ou baisserait. Dans certains d’entre eux, le vieillissement et la décohabitation viendraient compenser le recul de population, en particulier dans le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire. Dans d’autres, principalement situés dans l’Allier, le Cantal et les massifs alpins, ces effets ne compenseraient pas la baisse démographique.

Figure 5Décomposition des effets à l’œuvre dans la projection du nombre de ménages en moyenne annuelle entre 2018 et 2050

(en %)
Décomposition des effets à l’œuvre dans la projection du nombre de ménages en moyenne annuelle entre 2018 et 2050 ((en %)) - Lecture : En Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2018 et 2050, le nombre de ménages augmenterait de 22 000 par an en moyenne. À elle seule, la croissance démographique ferait croître leur nombre de 0,24 % par an.
Territoires Taux de croissance annuel Effet dû à la croissance démographique Effet dû à l’évolution des modes de cohabitation Effet dû à l’évolution de la structure de la pyramide des âges
Auvergne-Rhône-Alpes (+22 000 ménages) 0,56 0,24 0,19 0,13
France métropolitaine (+126 000 ménages) 0,41 0,09 0,18 0,14
  • Lecture : En Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2018 et 2050, le nombre de ménages augmenterait de 22 000 par an en moyenne. À elle seule, la croissance démographique ferait croître leur nombre de 0,24 % par an.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

Figure 5Décomposition des effets à l’œuvre dans la projection du nombre de ménages en moyenne annuelle entre 2018 et 2050

  • Lecture : En Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2018 et 2050, le nombre de ménages augmenterait de 22 000 par an en moyenne. À elle seule, la croissance démographique ferait croître leur nombre de 0,24 % par an.
  • Source : Insee, Recensements de la population, outil de projections de population Omphale 2022 (scénario central de la population et des modes de cohabitation).

La profonde mutation de la composition des ménages accroît la part de ceux d’une seule personne

Entre 2018 et 2050, l’évolution des modes de cohabitation favoriserait l’accroissement du nombre de ménages d’une seule personne à hauteur de 232 000. La modification des comportements, notamment le recul de la vie à deux et, pour les plus âgés, l’entrée plus tardive en institution, en constituerait ainsi le deuxième facteur explicatif. Celui-ci ferait croître le nombre de ménages de 0,2 % par an en moyenne et serait à l’origine d’un tiers de l’augmentation totale.

Un certain désintérêt pour la vie en couple participerait largement à l’accroissement du nombre de ménages. La part des personnes âgées de 18 à 65 ans vivant seules est passée de 13 % en 1999 à 17 % en 2018. Si cette tendance se poursuit, cette part s’élèverait à 23 % en 2050. Séparations plus nombreuses, mises en couple plus tardives, couples non cohabitants sont autant de phénomènes entraînant une hausse du nombre de personnes seules et de familles monoparentales. Ainsi, à population constante, la diminution de la taille moyenne des ménages ferait augmenter leur nombre de près de 200 000 sur la période 2018-2050. Par ailleurs, la part des personnes de 85 ans et plus vivant en ménage est passée de 75 % en 1999 à 78 % en 2018 et devrait atteindre 83 % en 2050 (encadré). Avec le développement du maintien à domicile favorisé par différentes aides, la création de résidences autonomie, les possibilités d’adaptation des logements, les personnes âgées entrent de plus en plus tardivement en maison de retraite. Ainsi, la plus forte propension des personnes âgées à rester chez elles plutôt que d’entrer en institution ferait progresser le nombre de ménages de 55 000 unités.

Le vieillissement de la population amplifie la hausse du nombre de personnes seules

Le vieillissement de la population explique également la hausse du nombre de ménages, en particulier ceux d’une seule personne. Cet effet, lié à la structure par âge de la population, ferait croître le nombre total de ménages de 0,1 % par an en moyenne, soit 159 000 ménages supplémentaires d’ici 2050. L’arrivée aux grands âges des générations issues du baby-boom induit un vieillissement progressif de la population. Nés entre 1946 et le milieu des années 1970, les premiers baby-boomers ont atteint l’âge de 75 ans en 2021 et entreront dans la classe d’âge des 85 ans ou plus à partir de 2031. En Auvergne-Rhône-Alpes, 26 % des habitants seraient âgés de 65 ans ou plus en 2050 (contre 20 % en 2018) (pour en savoir plus). Le nombre de ménages s’accroît du fait de la déformation vers le haut de la pyramide des âges. Le vieillissement de la population entraîne en effet une présence toujours plus nombreuse de ménages qui n’ont plus d’enfant à leur domicile. Ils ne sont, en général, composés que de deux personnes, puis d’une seule, suite au décès ou à l’entrée en institution de l’un des conjoints. Ainsi, la part des personnes seules étant plus importante aux âges élevés (32 % pour les 65 ans ou plus contre 21 % pour les 18 ans ou plus), l’évolution de la structure par âge de la population conduit à une diminution de la taille moyenne des ménages et donc, à population constante, à une hausse du nombre de ménages. Au niveau infrarégional, l’effet de la structure par âge ferait augmenter le nombre de ménages dans tous les territoires, en particulier dans les centres urbains (+0,3 % en moyenne par an). Cet effet serait à l’origine de près de la moitié de la hausse du nombre de ménages dans les territoires ruraux de la région. Il serait très faible dans les métropoles, où la forte part des jeunes compense l’effet du vieillissement de la population.

Encadré 1 – Le mot du partenaire

Les projections du nombre de ménages constituent des données stratégiques aux déclinaisons multiples, en particulier dans l’objectif d’un développement résidentiel respectueux de l’environnement et des ressources comme les espaces naturels, agricoles et forestiers, permettant de répondre aux besoins des ménages. Au-delà des enjeux de logement, les projections de ménages présentent également un réel intérêt pour éclairer l’ensemble des politiques publiques portées par la Dreal, notamment celles d’aménagement, de mobilité durable et pour la planification écologique. Les projections permettent ainsi de mieux territorialiser ces politiques et d’accompagner les territoires dans la mise en œuvre de la trajectoire vers le « Zéro Artificialisation Nette » à l’horizon 2050.

Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Auvergne-Rhône-Alpes

Encadré 2 – Deux fois plus de personnes de 85 ans et plus en 2050

En trente ans, le nombre de personnes âgées de 85 ans ou plus doublerait, pour atteindre 540 000 personnes en 2050. Parmi elles, 43 % vivraient seules, soit 230 000 personnes. Elles seraient ainsi presque deux fois plus nombreuses qu’en 2018. Cette part serait plus élevée dans l’Allier, le sud de la région (hormis la vallée du Rhône) ainsi qu’en Maurienne et en Tarentaise. En parallèle, un tiers des personnes âgées de 85 ans ou plus vivrait en couple contre un quart en 2018. Le plus faible écart d’espérance de vie entre hommes et femmes (rattrapage pour les hommes) accroîtrait en effet la durée de vie en couple. Enfin, 36 000 personnes supplémentaires de 85 ans ou plus vivraient en institution en 2050 dans la région.

Publication rédigée par :Hélène Decorme, Aude Lécroart (Insee)

Pour comprendre

Zonage d’étude

L’étude des projections de population à l’échelle infra-régionale nécessite d’avoir des territoires comportant au moins 50 000 habitants : des regroupements d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ont dû être réalisés. Ces derniers ont été caractérisés selon leur densité et le caractère périurbain ou non des territoires ruraux, permettant de définir neufs groupes distincts. Chaque EPCI a été classé selon la proportion de sa population vivant dans l’un des sept niveaux de la grille de densité communale. Un EPCI rural est qualifié de périurbain si la majorité de sa population vit dans une aire d’attraction des villes de 50 000 habitants ou plus.

Figure 6Zonage d’étude

Zonage d’étude
Zonage typologie
Ceintures urbaines du Puy de Dôme Ceinture urbaine
Couronne est de la Métropole de Lyon Ceinture urbaine
Couronne Nord de la Métropole de Grenoble Ceinture urbaine
Couronne ouest de la Métropole de Lyon Ceinture urbaine
CA du Grand Annecy Centre urbain
CA Valence Romans Agglo Centre urbain
Chambéry -Grand Lac Centre urbain
Genevois-Léman Centre urbain
CA Haut - Bugey Agglomération Centre urbain intermédiaire
CA Montluçon Communauté Centre urbain intermédiaire
CA Moulins Communauté Centre urbain intermédiaire
CA Vichy Communauté Centre urbain intermédiaire
Aurillac et sa banlieue rurale périurbaine Urbain intermédiaire et rural périurbain
Clermont Auvergne Métropole Métropole
Grenoble-Alpes-Métropole Métropole
Métropole de Lyon Métropole
Saint-Étienne Métropole Métropole
Montagnes haut-savoyardes Multiterritoires
Petites villes de Drôme et d’Ardèche Petites villes
Rural non périurbain du Cantal et de l’ouest de la Haute-Loire Rural non périurbain
Rural non périurbain est de Haute-Loire Rural non périurbain
CA Loire Forez Agglomération Rural périurbain
Périurbain entre Annecy et Genève Rural périurbain
Annonay et sa banlieue Urbain intermédiaire et rural périurbain
Aubenas et sa banlieue périurbaine Urbain intermédiaire et rural périurbain
Urbain et périurbain de Haute-Loire Urbain intermédiaire et rural périurbain
Périphérie ouest de Valence Ceinture urbaine
Ceinture sud métropole Saint-Etienne Multiterritoires
Couronne nord de la Métropole de Lyon Ceinture urbaine
Couronne sud de la Métropole de Lyon Ceinture urbaine
Dauphiné non périurbain Rural non périurbain
Maurienne et Oisans Rural non périurbain
Montélimar et sa banlieue ardéchoise Centre urbain intermédiaire
Périurbain est de Chambéry Ceinture urbaine
Périurbain Nord Isère Ceinture urbaine
Petites villes sud vallée du Rhône Petites villes
Roanne et sa grande périphérie Urbain intermédiaire et rural périurbain
Rural est Grand-Lac et Chambéry Rural non périurbain
Rural non périurbain d’Ardèche Rural non périurbain
Rural non périurbain de l’Allier Rural non périurbain
rural non périurbain de la Drôme Rural non périurbain
Rural non périurbain de la Loire Rural non périurbain
Rural non périurbain du Puy-de-Dôme Rural non périurbain
Rural non périurbain Isère-Drôme Rural non périurbain
Rural non périurbain Rhône et Ain Rural non périurbain
Rural périurbain de l’Ain Rural périurbain
Rural périurbain de l’Allier Rural périurbain
Rural périurbain du Puy-de-Dôme Rural périurbain
Rural périurbain du Rhône Rural périurbain
Rural périurbain sud-ouest Isère Rural périurbain
Tarentaise Rural non périurbain
Vallées haut-savoyardes Multiterritoires
  • Source : Insee, Fideli 2018.

Figure 6Zonage d’étude

  • Source : Insee, Fideli 2018.
Publication rédigée par :Hélène Decorme, Aude Lécroart (Insee)

Sources

Les projections de ménages sont réalisées à partir de projections de population. Celles-ci sont issues de l’application Omphale intégrant des hypothèses de natalité, de mortalité et de migrations propres au territoire. Le scénario retenu dans cette étude est le scénario central, qui décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent.

Les projections de ménages se fondent également sur les hypothèses d’évolution des comportements de cohabitation fournies par le Service des données et études statistiques (SDES), service statistique du ministère chargé du logement. Les projections de ménages consistent à répartir la population projetée détaillée par sexe et âge selon les sept modes de cohabitation suivants : enfant, personne seule, parent d’une famille monoparentale, couple avec ou sans enfants, adulte d’un ménage de deux adultes (hors couple, colocation par exemple), adulte d’un ménage de trois adultes ou plus, personne hors ménage. Chaque mode de cohabitation dispose d’un poids de contribution au nombre de ménages. Le scénario central retenu ici consiste à prolonger les évolutions récentes observées en matière de modes de cohabitation jusqu’en 2030, puis à diviser le rythme par deux jusqu’à 2050.

Les projections n’ont pas le statut d’une prévision.

Définitions

Un ménage désigne l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale, sans que celles-ci soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation par exemple). Un ménage peut être constitué d’une seule personne. Les personnes vivant en communauté (dont les maisons de retraite) sont considérées comme vivant hors ménage.

Un couple correspond à deux personnes qui partagent la même résidence principale et qui déclarent toutes les deux vivre en couple ou être mariées, pacsées ou en union libre.

Un ménage complexe se définit par rapport aux autres types de ménages. Il s’agit d’un ménage au sens du recensement de la population qui n’est pas une personne seule dans le logement, ni une famille monoparentale, ni un couple.

Pour en savoir plus

(1) Bianco E., Labosse A., Thouilleux C., « Une population plus âgée vivant dans les territoires urbains et périurbains », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes no 161, mai 2023.

(2) Bianco E., Thouilleux C., « À l’horizon 2070, 8,65 millions d’habitants en Auvergne-Rhône-Alpes », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes no 151, novembre 2022.

(3) Gamblin V., « De 2 à 6 millions de ménages supplémentaires en France entre 2018 et 2050 », Insee Focus no 317, janvier 2024.

(4) Boutchenik B., Rateau G., « Ouvrir dans un nouvel ongletProjections du nombre de ménages à horizon 2030 et 2050, Analyse des modes de cohabitation et de leurs évolutions  », Document de travail du SDES, décembre 2023.