Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté ·
Mars 2024 · n° 116
Le logement social permet à quatre entrants sur dix d’accéder à un logement personnel
En 2021, 21 300 demandes de logement social ont été satisfaites en Bourgogne-Franche-Comté, soit 22 % des demandes actives de l’année.
Le premier motif invoqué par les entrants dans un logement social pour justifier leur demande est l’inadéquation de leur habitation précédente.
Ils attendent en moyenne 6 mois pour obtenir un logement, un délai plus court qu’au niveau national. Les ménages entrant dans les logements sociaux sont composés le plus souvent d’une personne seule alors que le parc compte surtout des 3 ou 4 pièces. 38 % des entrants dans le parc social cohabitaient ou n’avaient pas de logement. Ils accèdent ainsi à l’autonomie résidentielle. L’offre de logement destinée aux ménages les plus modestes reste faible au regard des demandes.
- Des demandes de logements sociaux en forte progression
- Des délais d’attribution relativement courts
- Des tensions plus fortes en zone frontalière et dans quelques agglomérations
- L’objectif premier des ménages est d’être logés dans de meilleures conditions
- De « petits » ménages dans un parc social à taille plutôt familiale
- Une offre faible de logements pour les ménages les plus modestes
- Encadré 1 - Les conditions d’attribution des logements sociaux
- Encadré 2 - La moindre mobilité dans le parc social limite les offres disponibles pour les entrants
Des demandes de logements sociaux en forte progression
Le parc social a vocation à répondre aux besoins des ménages les plus modestes. Cependant, au-delà de simplement rechercher des locataires pour occuper un logement libéré, les bailleurs sociaux doivent aussi concilier au mieux les enjeux de mixité sociale et faciliter la mobilité résidentielle au sein de leur parc.
Au 1er janvier 2021, 46 600 ménages bourguignons-francs-comtois étaient en attente d’un logement social, pour moitié en Côte-d’Or et dans le Doubs. Durant l’année 2021, 21 300 demandes de logements sociaux ont été satisfaites, soit 22 % des demandes actives de l’année, davantage qu’en France métropolitaine (12 %) (figure 1). 51 700 nouvelles demandes ont été formulées. Parallèlement 26 600 demandes ont été radiées sans donner lieu à une attribution de logement social. Les ménages ont pu trouver un logement dans le parc privé, ou vu leur situation changer, ou être découragés par la difficulté d’entrer dans le parc social (encadré 1).
Comme au niveau national, les demandes actives de logements sociaux sont en hausse en 2021 dans la région, +20 % par rapport à 2015 alors que les attributions baissent, -18 %. L’augmentation des demandes est essentiellement le fait de personnes ne résidant pas dans le parc social (primo-entrants). Mais, les ménages ayant fait une demande de déménagement au sein du parc social (mutations) sont également plus nombreux. Plusieurs facteurs ont pu contribuer à la hausse des demandes actives en 2021. D’abord, l’effet de rattrapage lié à la crise sanitaire de 2020 marquée par l’arrêt de l’activité des bailleurs pendant 3 mois. La paupérisation d’une frange de la population, malgré les aides engagées par l’État, a également favorisé la recherche d’un logement à loyer plus modéré. Dans une moindre mesure, la reprise de l’emploi, sous l’effet du rebond de la croissance en 2021, a pu faciliter des déménagements.
Parallèlement, l’offre de logements baisse, le temps d’améliorer le parc. Dans le cadre du plan de relance, 8 000 logements étaient en travaux et donc pas disponibles pour accueillir des locataires. Les vagues épidémiques ont rendu également plus difficiles les sorties du parc social, limitant ainsi les logements disponibles. Le parc social bénéficie aussi d’une meilleure attractivité. Une offre nouvelle se développe en dehors des quartiers prioritaires de la politique de la ville, tandis que l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) intervient pour restructurer ces quartiers. Une partie du parc social a bénéficié des travaux de rénovation thermique.
tableauFigure 1 – Évolution de la demande en logements sociaux en Bourgogne-Franche-Comté en 2021
Statut de la demande | Nombre de logements sociaux |
---|---|
Demandes actives au 01/01/2021 | 46 600 |
Nouvelles demandes déposées en 2021 | +51 700 |
Attributions de logements en 2021 | -21 300 |
Autres radiations réalisées en 2021 | -26 600 |
Demandes actives au 31/12/2021 | 50 400 |
- Source : GIP SNE – SNE 2021.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la demande en logements sociaux en Bourgogne-Franche-Comté en 2021

- Source : GIP SNE – SNE 2021.
Des délais d’attribution relativement courts
Le délai moyen d’attribution d’un logement social est de 6 mois en Bourgogne-Franche-Comté, alors qu’il atteint 16 mois en moyenne en France métropolitaine. C’est en Côte-d’Or et dans l’Yonne que ce délai est le plus long avec 9 mois et 7 mois. Il est identique à la moyenne régionale dans le Doubs. En revanche, il est plus court en Haute-Saône, dans la Nièvre et en Saône-et-Loire, 4 mois au plus. Les départements les plus urbains, la Côte-d’Or et le Doubs, présentent les taux de tension les plus élevés [corrigé le 15/04/2024]. Fin 2021, les demandes encore en cours y sont, en moyenne, plus anciennes (plus de 13 mois) que dans les autres départements (entre 9 et 11 mois) (figure 2).
Globalement, le marché du logement social est peu tendu en Bourgogne-Franche-Comté. Le renouvellement des locataires est plus rapide qu’en France.
Le taux d’entrants, bien qu’en recul ces dernières années, reste relativement élevé, 11 % contre 8 % à l’échelle métropolitaine. Avec une vacance commerciale de 5,1 %, la Bourgogne-Franche-Comté se place ainsi au dernier rang des régions françaises, nettement derrière la région Grand Est (3,7 %).
tableauFigure 2 – Ancienneté moyenne des demandes en cours et des attributions par département fin 2021
Départements | Attributions | Demandes en cours |
---|---|---|
Côte-d'Or | 9 [corrigé le 15/04/2024] | 14 |
Doubs | 6 | 13 |
Jura | 5 | 10 |
Nièvre | 4 | 10 |
Haute-Saône | 3 | 9 |
Saône-et-Loire | 4 | 10 |
Yonne | 7 | 11 |
Territoire de Belfort | 5 | 10 |
Bourgogne-Franche-Comté | 6 | 12 |
France | 16 | 23 |
- Source : GIP SNE – SNE 2021.
graphiqueFigure 2 – Ancienneté moyenne des demandes en cours et des attributions par département fin 2021

- Source : GIP SNE – SNE 2021.
Des tensions plus fortes en zone frontalière et dans quelques agglomérations
Dans la zone frontalière en croissance démographique, les délais d’attribution sont les plus élevés de la région. Ils atteignent 12 mois dans les intercommunalités du Plateau de Frasne, du Val de Drugeon et du Grand Pontarlier. Ils s’élèvent à 9 mois dans celles d’Altitude 800 (Levier) et Montbenoît. Dans ces territoires, tous les logements sociaux sont occupés par des locataires peu enclins à en partir (figure 3). L’offre de logements sociaux y est limitée et la construction de nouveaux logements souffre du coût plus élevé de la construction et du foncier. Malgré une proportion de nouveaux logements dans le parc supérieure à la moyenne régionale, ceux-ci restent insuffisants pour répondre à la demande. Par ailleurs, les locataires sortent difficilement du parc social, en raison du prix élevé des loyers du parc privé (encadré 2).
Des tensions sur le logement social apparaissent également dans des agglomérations, telles que Dijon Métropole, Auxerre et Migennes (plus de 10 mois d’attente) ou encore Grand Besançon Métropole (8 mois). Dans ces territoires, les logements sociaux sont très rarement vacants. De plus, la hausse des nouvelles demandes viennent rallonger les délais d’attribution. Le taux d’entrants est relativement élevé à Dijon Métropole. En effet, depuis quelques années, de nouveaux logements sociaux viennent étoffer l’offre existante afin de rattraper le déficit du parc social et atteindre les objectifs fixés par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU).
tableauFigure 3 – Nombre de logements sociaux et taux d’entrants (1) par EPCI
Code EPCI | Libellé de l’EPCI | Nombre de logements sociaux | Taux d’entrants dans le parc social (en %) |
---|---|---|---|
200000925 | CC de la Plaine Dijonnaise | 778 | 8,6 |
200006682 | CA Beaune, Côte et Sud - Communauté Beaune-Chagny-Nolay | 3 588 | 11,0 |
200010650 | CA du Grand Dole | 4 022 | 11,2 |
200023075 | CC du Pays de Maîche | 554 | 16,6 |
200026573 | CC Haut-Jura Saint-Claude | 2 203 | 8,6 |
200036150 | CC des Hauts du Val de Saône | 120 | 9,2 |
200036549 | CC Val de Gray | 1 137 | 14,5 |
200039055 | CC Ouche et Montagne | 71 | 2,8 |
200039063 | CC Forêts, Seine et Suzon | 49 | 8,2 |
200039642 | CC Le Tonnerrois en Bourgogne | 1 004 | 13,3 |
200039709 | CC du Serein | 116 | 12,9 |
200039758 | CC Avallon, Vézelay, Morvan | 1 358 | 11,3 |
200040038 | CC Saône Doubs Bresse | 163 | 11,7 |
200040293 | CC du Clunisois | 470 | 17,9 |
200041721 | CC de la Haute Comté | 738 | 8,5 |
200041853 | CC du Pays de Montbozon et du Chanois | 57 | 10,5 |
200041861 | CC du Triangle Vert | 67 | 13,4 |
200041879 | CC Terres de Saône | 386 | 17,1 |
200041887 | CC du Val Marnaysien | 106 | 15,1 |
200042414 | CC Bresse Revermont 71 | 191 | 18,3 |
200065647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 14 114 | 11,7 |
200067080 | CC Chablis Villages et Terroirs | 314 | 14,6 |
200067114 | CA de l'Auxerrois | 6 697 | 11,6 |
200067130 | CC de Puisaye-Forterre | 925 | 11,5 |
200067304 | CC Serein et Armance | 877 | 12,4 |
200067429 | CC Haut Nivernais-Val d'Yonne | 756 | 14,4 |
200067692 | CC Tannay-Brinon-Corbigny | 59 | 13,6 |
200067700 | CC Sud Nivernais | 1 086 | 11,9 |
200067882 | CC Bazois Loire Morvan | 415 | 9,4 |
200067890 | CC Morvan Sommets et Grands Lacs | 335 | 10,4 |
200067908 | CC Amognes Coeur du Nivernais | 53 | 22,6 |
200067916 | CC Coeur de Loire | 1 112 | 11,8 |
200068070 | CC Loue-Lison | 422 | 12,6 |
200068088 | CC Les Bertranges | 769 | 12,4 |
200068294 | CC des Deux Vallées Vertes | 288 | 14,9 |
200069052 | CA Grand Belfort | 11 816 | 11,8 |
200069060 | CC des Vosges du Sud | 627 | 10,4 |
200069540 | CC Norge et Tille | 220 | 9,5 |
200069565 | CC des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs | 81 | 9,9 |
200069615 | CC Bresse Haute Seille | 326 | 8,0 |
200069623 | CC Champagnole Nozeroy Jura | 1 201 | 12,9 |
200069698 | CC Mâconnais - Tournugeois | 737 | 13,7 |
200070308 | CA Mâconnais Beaujolais Agglomération | 8 323 | 11,1 |
200070316 | CC Entre Arroux, Loire et Somme | 1 212 | 10,7 |
200070530 | CC du Grand Autunois Morvan | 2 903 | 10,0 |
200070548 | CC Brionnais Sud Bourgogne | 469 | 13,6 |
200070894 | CC de Gevrey-Chambertin et de Nuits-Saint-Georges | 1 052 | 13,0 |
200070902 | CC Auxonne Pontailler Val de Saône | 1 050 | 9,7 |
200070910 | CC Tille et Venelle | 110 | 10,0 |
200071017 | CC des Terres d'Auxois | 963 | 11,2 |
200071116 | CA ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) | 3 212 | 10,7 |
200071173 | CC du Pays Arnay Liernais | 203 | 16,3 |
200071207 | CC de Pouilly en Auxois/Bligny sur Ouche | 176 | 7,4 |
200071538 | CC Terres de Bresse | 284 | 13,4 |
200071579 | CC Bresse Louhannaise Intercom' | 1 013 | 12,1 |
200071595 | CC Arbois, Poligny, Salins, Coeur du Jura | 648 | 11,3 |
200071645 | CC Saint Cyr Mère Boitier entre Charolais et Mâconnais | 211 | 12,8 |
200071884 | CC Le Grand Charolais | 2 253 | 11,1 |
200072056 | CC Porte du Jura | 223 | 11,7 |
200072825 | CC Mirebellois et Fontenois | 271 | 6,3 |
200090579 | CC Terre d'Émeraude Communauté | 620 | 13,2 |
242100154 | CC des Vallées de la Tille et de l'Ignon | 503 | 8,5 |
242100410 | Dijon Métropole | 26 079 | 12,4 |
242101434 | CC du Pays Châtillonnais | 881 | 9,8 |
242101442 | CC de Saulieu | 270 | 8,1 |
242101459 | CC du Pays d'Alésia et de la Seine | 606 | 13,4 |
242101491 | CC du Montbardois | 1 055 | 9,9 |
242101509 | CC Rives de Saône | 590 | 12,7 |
242500320 | CC de Montbenoit | 8 | 25,0 |
242500338 | CC du Grand Pontarlier | 1 394 | 10,2 |
242500361 | CU Grand Besançon Métropole | 18 563 | 10,4 |
242504116 | CC du Val de Morteau | 504 | 13,5 |
242504181 | CC des Portes du Haut-Doubs | 374 | 12,0 |
242504355 | CC du Plateau de Russey | 58 | 6,9 |
242504371 | CC du Pays de Sancey-Belleherbe | 20 | 5,0 |
242504447 | CC du Doubs Baumois | 436 | 14,2 |
242504488 | CC Altitude 800 | 112 | 36,6 |
242504496 | CC du Plateau de Frasne et du Val de Drugeon (CFD) | 37 | 24,3 |
243900354 | CC de la Station des Rousses-Haut Jura | 273 | 9,5 |
243900420 | CC du Val d'Amour | 157 | 15,9 |
243900479 | CC Haut-Jura Arcade Communauté | 825 | 10,1 |
243900560 | CC Jura Nord | 213 | 11,3 |
243900610 | CC la Grandvallière | 147 | 8,8 |
243901089 | CC de la Plaine Jurassienne | 76 | 13,2 |
245801063 | CC Loire et Allier | 84 | 11,9 |
245804406 | CA de Nevers | 8 252 | 9,2 |
245804497 | CC du Nivernais Bourbonnais | 115 | 10,4 |
247000011 | CA de Vesoul | 3 825 | 11,3 |
247000367 | CC des Combes | 68 | 13,2 |
247000623 | CC des Quatre Rivières | 152 | 15,8 |
247000664 | CC du Pays de Lure | 1 011 | 12,9 |
247000698 | CC des Monts de Gy | 106 | 16,0 |
247000706 | CC du Pays Riolais | 458 | 15,9 |
247000714 | CC du Pays de Villersexel | 140 | 13,6 |
247000722 | CC du Pays d'Héricourt | 1 666 | 13,2 |
247000755 | CC du Pays de Luxeuil | 839 | 13,7 |
247000821 | CC Rahin et Chérimont | 319 | 9,7 |
247000854 | CC des 1000 étangs | 195 | 10,8 |
247100290 | CU Le Creusot Montceau-les-Mines | 12 242 | 10,3 |
247100589 | CA Le Grand Chalon | 10 700 | 10,8 |
247100639 | CC de Marcigny | 139 | 52,5 |
247100647 | CC Bresse Nord Intercom' | 60 | 16,7 |
247103765 | CC Entre Saône et Grosne | 292 | 9,9 |
247103864 | CC de Semur en Brionnais | 73 | 26,0 |
247104094 | CC Sud Côte Chalonnaise | 223 | 11,7 |
248900334 | CA du Grand Sénonais | 6 017 | 9,8 |
248900383 | CC de l'Agglomération Migennoise | 1 245 | 11,0 |
248900524 | CC de l'Aillantais en Bourgogne | 135 | 5,9 |
248900664 | CC de la Vanne et du Pays d'Othe | 79 | 10,1 |
248900748 | CC du Gâtinais en Bourgogne | 261 | 10,7 |
248900896 | CC Yonne Nord | 537 | 13,4 |
248900938 | CC du Jovinien | 1 253 | 11,6 |
249000241 | CC du Sud Territoire | 1 526 | 11,3 |
- (1) Taux d’entrants : Nombre de logements ayant changé de locataire et qui existaient au 1er janvier et de logements mis en service occupés, le tout rapporté au nombre total de logements du parc social.
- Source : RPLS au 1er janvier 2022.
graphiqueFigure 3 – Nombre de logements sociaux et taux d’entrants (1) par EPCI

- (1) Taux d’entrants : Nombre de logements ayant changé de locataire et qui existaient au 1er janvier et de logements mis en service occupés, le tout rapporté au nombre total de logements du parc social.
- Source : RPLS au 1er janvier 2022.
L’objectif premier des ménages est d’être logés dans de meilleures conditions
Un tiers des ménages accédants avait un ancien logement inadapté à leurs besoins. Celui-ci était soit trop petit, ou trop cher, voire indigne ou non décent. Viennent ensuite les demandes liées à un accident de la vie (divorce, séparation, handicap) puis celles liées à un rapprochement du travail, de la famille ou des équipements et services (figure 4).
Deux attributions sur trois font entrer un nouveau ménage dans le parc social. L’entrée dans le parc est plus favorable aux primo-entrants dans la région. Alors qu’ils représentent 58 % des demandes actives, ils constituent 68 % des attributions. Leur demande est satisfaite en moyenne au bout de 5 mois contre 15 mois en moyenne en France métropolitaine. Il est également plus court que celui des demandes de changement de logements (mutation) au sein du parc, 9 mois.
Pour 38 % des primo-entrants, l’entrée dans le parc social leur a permis d’accéder à l’autonomie résidentielle. Auparavant, 19 % étaient hébergés dans la famille, 10 % étaient sans domicile fixe (structure d’hébergement, logement temporaire, foyer, sans abri) et 9 % chez un tiers. 2 100 étaient logés dans une structure d’hébergement auparavant. Ils constituent l’une des 13 catégories de publics prioritaires définis par la loi. Plus largement, près de 8 500 ménages prioritaires ont été relogés dans un logement social en 2021, soit près de 40 % des attributions globales. Les ménages prioritaires sont les personnes mal logées, défavorisées ou rencontrant des difficultés particulières de logement, comme les personnes reconnues prioritaires au titre du droit au logement (DALO).
Globalement, plus de la moitié des primo-entrants sont des personnes seules contre un tiers de ménages en mutation. Ils sont en moyenne plus jeunes. Quatre sur dix ont moins de 30 ans contre deux sur dix pour ceux qui déménagent au sein du parc. En revanche, la situation vis-à-vis de l’emploi est assez similaire, ils se déclarent majoritairement actifs en emploi.
Un tiers des attributions concerne donc des changements de logement au sein du parc social (39 % des demandeurs). Les bailleurs répondent au mieux au besoin de parcours résidentiel et proposent à la location les typologies des logements libérés.
tableauFigure 4 – Répartition des demandes et des attributions en fonction du premier motif déclaré
Premier motif déclaré | Attributions | Demandes en cours |
---|---|---|
Logement inadapté | 35 | 42 |
Accidents de la vie | 21 | 22 |
Rapprochement | 15 | 15 |
Perte de logement | 8 | 7 |
Projet de vie | 3 | 2 |
Sans logement propre | 8 | 1 |
Autres motifs | 2 | 0 |
Non renseigné | 8 | 11 |
- Logement inadapté : trop petit, trop cher, indigne, non décent, trop grand, problèmes d’environnement ou de voisinage.
- Accident de la vie : divorce ou séparation, handicap, violences familiales, raisons de santé.
- Rapprochement : logement éloigné du travail, de la famille, des services, mobilité professionnelle, rapprochement familial.
- Perte de logement : démolition, expulsion, logement repris, renouvellement urbain, propriétaire en difficulté.
- Projet de vie : décohabitation, projet de vie en couple.
- Autres motifs : assistante maternelle, autres…
- Lecture : En 2021, en Bourgogne Franche-Comté, 42 % des demandes actives sont motivées par le fait que le logement n’est pas adapté aux besoins du ménage.
- Source : GIP SNE – SNE 2021.
graphiqueFigure 4 – Répartition des demandes et des attributions en fonction du premier motif déclaré

- Logement inadapté : trop petit, trop cher, indigne, non décent, trop grand, problèmes d’environnement ou de voisinage.
- Accident de la vie : divorce ou séparation, handicap, violences familiales, raisons de santé.
- Rapprochement : logement éloigné du travail, de la famille, des services, mobilité professionnelle, rapprochement familial.
- Perte de logement : démolition, expulsion, logement repris, renouvellement urbain, propriétaire en difficulté.
- Projet de vie : décohabitation, projet de vie en couple.
- Autres motifs : assistante maternelle, autres…
- Lecture : En 2021, en Bourgogne Franche-Comté, 42 % des demandes actives sont motivées par le fait que le logement n’est pas adapté aux besoins du ménage.
- Source : GIP SNE – SNE 2021.
De « petits » ménages dans un parc social à taille plutôt familiale
En 2021, les ménages entrants sont composés de 2,2 personnes en moyenne. Près de la moitié des attributions concernent des ménages d’une seule personne. Or, le parc existant affiche une offre plutôt familiale, 70 % des logements sont des T3 ou T4. La taille des logements proposés est ainsi en décalage avec les besoins exprimés par les demandeurs. Quatre demandes sur dix portent sur un T1 ou un T2, et seulement trois logements sur dix de cette taille sont attribués (figure 5).
Les bailleurs cherchent donc à adapter leur offre. Ainsi, dans les constructions plus récentes, la proportion de petits logements est en nette progression : les T1 et T2 représentent désormais un tiers des logements. Et seuls 3,7 % des logements du parc récent comptent 5 pièces ou plus, contre 8 % dans l’ensemble du parc.
tableauFigure 5 – Demandes en cours et attributions par type de logement recherché et attribué
Type de logement | Attributions | Demandes en cours |
---|---|---|
Chambre | 0,0 | 1,5 |
T1 | 7,5 | 11,5 |
T2 | 20,5 | 31,0 |
T3 | 39,0 | 31,0 |
T4 | 27,0 | 20,0 |
T5 | 6,0 | 4,5 |
T6 ou plus | 0,5 | 0,5 |
- Source : GIP SNE – SNE 2021.
graphiqueFigure 5 – Demandes en cours et attributions par type de logement recherché et attribué

- Source : GIP SNE – SNE 2021.
Une offre faible de logements pour les ménages les plus modestes
Seuls 6 % des logements du parc social ont été financés grâce à un Prêt Locatif Aidé d’Intégration (PLAI) pour accueillir les ménages aux plus bas revenus.
Depuis plusieurs années, les projets de construction doivent davantage être prévus pour les plus modestes : au moins 3 logements doivent être financés par un PLAI pour 7 par un Prêt Locatif à Usage Social (PLUS). Les bailleurs sociaux de la région s’engagent pour loger les plus fragiles, les projets financés ces dernières années dépassent cet objectif réglementaire.
Néanmoins, l’offre actuelle ne permet pas de satisfaire pleinement cette nouvelle demande. Les ménages éligibles à ce type de logement sont nettement plus nombreux. Ils représentent 70 % des entrants en 2021. Pour répondre à la demande, les bailleurs les logent dans le parc plus ancien. Les loyers y sont plus faibles, mais les charges de chauffage peuvent s’avérer plus élevées. Des logements « PLUS » aux loyers un peu plus élevés peuvent leur être proposés sous réserve que leur « reste à vivre » soit suffisant, après application des aides aux logements. Les bailleurs sociaux constatent une paupérisation croissante des ménages logés et plus particulièrement des ménages entrants.
Encadré 1 - Les conditions d’attribution des logements sociaux
Les logements sociaux sont destinés à loger des personnes modestes dont les ressources n’excèdent pas certains plafonds. Le logement social est réglementé tant au niveau du financement que de son attribution. Les loyers sont plafonnés.
Certains ménages sont jugés prioritaires par la loi :
- les ménages dits « DALO » dont la commission de médiation a reconnu le caractère prioritaire et urgent de leur demande ;
- ceux menacés d’expulsion sans possibilité de relogement ;
- ceux hébergés dans une structure d’hébergement ou logés temporairement ;
- ceux logés dans des locaux impropres à l’habitation, insalubres ou dangereux ;
- ceux logés dans un local manifestement sur-occupé ou non décent, à condition d’avoir à charge au moins un enfant mineur ou une personne handicapée, ou d’être handicapé soi-même...
Encadré 2 - La moindre mobilité dans le parc social limite les offres disponibles pour les entrants
Le manque de fluidité dans le parc social constitue une évolution notable et récente. Elle met en évidence la difficulté de plus en plus grande pour les occupants d’en sortir.
Malgré la mise en place d’un bouclier tarifaire supplémentaire par les bailleurs sur les charges de chauffage, les locataires restent lourdement frappés par l’inflation et la hausse du coût de l’énergie. Selon les résultats de l’enquête sur l’occupation du parc social (OPS) (sources) au 31 décembre 2022, les ménages ayant emménagé dans le parc social en 2021 et 2022 sont plus pauvres que l’ensemble des locataires de ce parc : 73 % contre 64 % ont des revenus inférieurs ou égaux aux plafonds « PLAI ». Contraints par leur situation financière, ils n’ont plus les moyens de se loger dans le parc privé et ont moins facilement accès à la propriété que par le passé en raison notamment de la hausse des taux d’intérêt. La baisse de la mobilité dans le parc social limite les offres disponibles pour les entrants. Malgré une hausse des loyers plus faible dans le parc social, l’érosion des revenus au regard de l’inflation rend plus compliquée l’attribution de logements sociaux. Les commissions d’attribution sont particulièrement vigilantes à ce que le loyer reste soutenable pour les entrants, même si le logement disponible correspond à la demande.
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Sources
Le Système National d’Enregistrement de la demande de logement social et le Système Particulier de Traitement Automatisé de la demande de logement social (SPTA dit « Fichier partagé ») sont les outils permettant notamment d’enregistrer des demandes de logement social, de les mettre à jour, de les renouveler ou de les radier. Depuis 2011, les départements de la région ont progressivement fait le choix d’adopter le SPTA financé par les bailleurs. En 2024, ils sont tous sous SPTA, hormis la Saône-et-Loire, ce qui permet de développer la connaissance des demandes, des demandeurs et des attributions de logements sociaux en Bourgogne-Franche-Comté.
Le Répertoire des Logements locatifs des bailleurs Sociaux est une base de données quasi exhaustive sur le parc social, gérée par le Service de la Donnée et des Études Statistiques, pour le compte du ministère chargé du logement.
Enquête « Occupation du Parc Social » (OPS) : enquête menée tous les 2 ans par les bailleurs ayant pour objectif l’élaboration d’un rapport sur les caractéristiques démographiques et sociales des occupants du parc locatif social.
Définitions
Demandes actives dans l’année ou demandes en cours : Ensemble des demandes non radiées au 1er janvier auxquelles s’ajoutent les nouvelles demandes formulées dans l’année. Les demandeurs sont les personnes dont la demande était toujours active à la date mentionnée (début ou fin de période).
Demande satisfaite ou attribution : Correspond à un ménage auquel un logement a été attribué.
Demande radiée : Une demande est dite radiée, c’est-à-dire supprimée, si le dossier est jugé irrecevable ou si la demande n’a pas été renouvelée au bout de 11 mois ou en cas de radiation pour attribution.
Taux de tension ou tension de la demande : Nombre de demandes (hors mutation) en stock au 31 décembre rapporté au nombre de demandes (hors mutation) radiées pour attribution entre le 1er janvier et le 31 décembre.
Taux d’entrants : Nombre de logements ayant changé de locataire et qui existaient au 1er janvier et de logements mis en service occupés, le tout rapporté au nombre total de logements du parc social.
Vacance commerciale : Concerne les logements disponibles immédiatement à la location et qui n’ont pas d’occupants.
Logements « PLAI » et « PLUS » : La production de logements sociaux est financée grâce à des conditions d’emprunts avantageuses octroyées aux bailleurs sociaux. En contrepartie, ces derniers sont tenus d’appliquer des plafonds de loyers et d'attribuer les logements en fonction de la situation du locataire. Ainsi, différentes catégories de logements sociaux coexistent en fonction du mode de financement utilisé. Parmi les plus courants, le PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration) est destiné aux ménages très modestes, le PLUS (Prêt Locatif à Usage Social) est destiné aux ménages modestes et le PLS (Prêt Locatif Social) est destiné aux ménages à revenus moyens.
Pour en savoir plus
(1) Logeais C., Brion D., « 40 % des locataires du parc social vivent sous le seuil de pauvreté dans le Doubs », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté no 187, mars 2024.
(2) Logeais C., Brion D., « 40 % des personnes quittant un logement social accèdent à la propriété », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté no 113, décembre 2023.
(3) Fernane B., Perron P., « Ouvrir dans un nouvel ongletLe parc locatif social en Bourgogne-Franche-Comté au 1er janvier 2022 », Dreal, novembre 2022.