Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Avril 2024 · n° 148

Podium sportif pour les Néo-Aquitains Les licences sportives en 2022

Dans 100 jours, le 26 juillet 2024, débuteront les Jeux Olympiques d’été de Paris 2024. Les épreuves se dérouleront en grande partie à Paris, mais également en Nouvelle-Aquitaine avec au total sept matches de football, féminin et masculin. Ensuite, les Jeux Paralympiques de Paris se dérouleront du 28 août au 8 septembre.

En 2022, 1 074 700 licences sportives sont délivrées en Nouvelle-Aquitaine dans les 89 fédérations unisports olympiques et non olympiques (figure 1). La région, concentrant une licence française sur dix, se positionne au troisième rang après l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Rapporté à la population, la Nouvelle-Aquitaine a le deuxième nombre de licences le plus élevé de France. Son taux de licence atteint 177 licences pour 1 000 habitants, contre 157 en France entière. La région se place derrière la Bretagne et précède les Pays de la Loire, l’Occitanie et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

La Gironde est le département de la Nouvelle-Aquitaine où le plus de licences sont souscrites (27 % des licences de la région, figure 2). Avec près de 300 000 licences, la Gironde est également le troisième département français. Seuls le Nord et les Bouches-du-Rhône accumulent plus de licences.

Au niveau régional, les Pyrénées-Atlantiques arrivent en deuxième position avec 143 400 licences, soit 13 % du total de Nouvelle-Aquitaine. Puis vient la Charente-Maritime avec 112 500 licences. À l’inverse, la Creuse est le département néo-aquitain délivrant le moins de licences sportives (15 800 licences), loin derrière la Corrèze.

En rapportant les licences à la population, les Landes deviennent le premier département de la région mais aussi de France avec 217 licences délivrées pour 1 000 résidents. Le deuxième département français le plus sportif est également néo-aquitain : les Pyrénées-Atlantiques se positionnent juste derrière les Landes avec 206 licences pour 1 000 habitants.

Les autres départements néo-aquitains ont un taux de licence inférieur au niveau régional. S’il est légèrement en deçà en Gironde, dans le Lot-et-Garonne, dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne, il est nettement plus en retrait dans la Creuse.

Comme ailleurs, c’est la fédération de football qui délivre le plus de licences (188 700 licences, figure 3). La Nouvelle-Aquitaine est la cinquième région à délivrer le plus de licences de football.

Avec 93 900 licences, le tennis est le deuxième sport le plus populaire devant l’équitation (71 900 licences). Derrière ce trio, le rugby rassemble 67 800 licences. La Nouvelle-Aquitaine n’en reste pas moins la deuxième région à pratiquer davantage le rugby, juste après l’Occitanie.

Le handball est le cinquième sport le plus pratiqué dans la région. Avec 62 100 licences de handball délivrées, la Nouvelle-Aquitaine est la première région française pratiquant ce sport.

Certains sports sont très spécifiques à la région pour des raisons culturelles ou géographiques propres à la Nouvelle-Aquitaine (figure 4). La course landaise est une quasi-exclusivité néo-aquitaine : 1 700 licences ont été délivrées en 2022, soit plus des trois quarts des licences délivrées en France. Les neuf dixièmes de la région le sont dans le seul département des Landes.

La pelote basque est également très spécifique à la région avec 83 % des licences françaises délivrées dans la région.

Grâce aux possibilités que peut offrir la grande façade océane, le surf est aussi très présent et caractérise la Nouvelle-Aquitaine. Néanmoins, même parmi les autres régions côtières, la Nouvelle-Aquitaine se démarque nettement. En effet, les 7 700 licences de surf délivrées en 2022 représentent plus de la moitié de l’ensemble des licences françaises. Le siège de la Fédération Française de Surf est d’ailleurs situé à Hossegor.

La région se positionne aussi très bien dans les fédérations d’aviron, de canoë-kayak, de danse, de golf, de roller/skateboard, de course d’orientation, de cyclotourisme, de sauvetage/secourisme par exemple, soit beaucoup de sports pouvant se pratiquer en extérieur.

À l’inverse, la Nouvelle-Aquitaine se classe moins bien par rapport aux autres régions pour les fédérations de lutte, tir, natation ou karaté.

À l’image de la population, les licenciés sportifs néo-aquitains sont les plus « âgés » de France, après la Corse. La moitié d’entre eux ont plus de 21 ans contre 19 ans à l’échelle nationale. De manière générale, les détenteurs de licences sportives sont plus âgés dans la moitié sud de la France.

Les sportifs dotés d’une licence sont plus jeunes en Gironde, Charente-Maritime, Pyrénées-Atlantiques et Deux-Sèvres. La moitié ont moins de 20 ans. À l’inverse, ils sont plus âgés dans la Creuse et en Dordogne (âge médian de 24 ans).

Judo, gymnastique, roller/skateboard, natation, escrime et équitation font partie des sports où les licenciés sont les plus jeunes (figure 5). Dans ces fédérations, l’âge médian des licenciés est compris entre 9 et 14 ans. D’autres sports sont également pratiqués par des licenciés jeunes, tels que l’escalade, le handball, le surf, le cyclisme et football, où l’âge médian est compris entre 16 et 18 ans.

Les vingtenaires pratiquent plus par exemple le rugby, le ski, le tennis de table ou le canoë-kayak. Les trentenaires font davantage du tir à l’arc, du parachutisme, de la course d’orientation, du triathlon ou du squash, et les quadragénaires de l’aviron, du sport automobile par exemple.

Avec l’âge, les sports sont plutôt orientés vers les loisirs et la santé : les quinquagénaires vont pratiquer les pêches sportives, le tir, le ball-trap, la pétanque, le golf, et les 60 ans ou plus se tournent notamment vers le bowling, le cyclotourisme, ou la randonnée pédestre.

En Nouvelle-Aquitaine, comme dans les autres régions, un tiers des licences sportives est détenu par des femmes. C’est également le cas dans les différents départements de la région. La Vienne, les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime sont les départements avec la part de femmes la plus élevée parmi les licenciés (34-35 %), alors que les Landes et la Creuse sont les départements avec le moins de femmes parmi les licenciés (32-33 %).

Les licences féminines sont minoritaires dans la plupart des fédérations. Les femmes sont notamment moins de 15 % dans le ball-trap, les pêches sportives, le motocyclisme, le billard et le football. Dans le golf, le tennis, le canoë-kayak, la boxe, l’escrime ou le ski nautique, les femmes constituent entre un quart et un tiers des licenciés.

Néanmoins, dans l’athlétisme et le roller/skateboard, la parité est de mise. Elle est aussi quasi-atteinte dans l’aviron et est dépassée dans la natation et la randonnée pédestre. Par ailleurs, la part des femmes est supérieure à 80 % dans la gymnastique, l’équitation, la danse, le twirling bâton et les sports de glace (disciplines de patinage).

Entre 2017 et 2022, le nombre de licences sportives délivrées en Nouvelle-Aquitaine augmente peu (+0,3 %), tandis qu’il est en retrait à l’échelle de la France entière (-1,8 %). Le nombre de licences recule dans la moitié des régions. La crise sanitaire a entraîné une baisse en 2020-2021. Le retour aux niveaux d’avant pandémie n’est constaté que pour une région sur deux.

Dans la région, la faible augmentation du nombre de licences sportives régionales masque des contrastes. Ainsi, l’évolution diffère fortement selon le sexe. Les détentrices de licences sont plus nombreuses en 2022 qu’en 2017 (+4 %), alors que les hommes avec une licence de sport se font plus rares (-2 %). Cet écart entre femmes et hommes n’est pas propre à la Nouvelle-Aquitaine, il s’observe aussi dans la plupart des autres régions.

Par ailleurs, les évolutions du nombre de licences sont aussi contrastées selon les départements. Ainsi, les départements côtiers tirent à nouveau leur épingle du jeu en montrant de nouveau l’attractivité de la façade littorale pour l’ensemble des activités sportives. Le nombre de licences progresse alors dans les Pyrénées-Atlantiques (+7 %), la Charente-Maritime (+5 %), les Landes (+4 %) et la Gironde (+3 %). Les autres départements perdent à l’inverse des licenciés, de -2 % dans la Vienne à -11 % dans la Creuse.

Entre 2017 et 2022, le nombre de licences a fortement progressé pour des fédérations proposant des sports d’extérieur, comme la voile (+35 %), le tir (+18 %), le golf (+18 %), l’équitation (+12 %) et le triathlon (+13 %). À l’opposé, le nombre de licences a diminué dans des sports d’intérieur comme l’haltérophilie (-51%), le squash (-26 %), le tennis de table (-26 %) et des sports de combat : aïkido (-33 %), judo (-18 %) et karaté (-13 %).

L’étude porte sur 89 fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques, hors fédérations affinitaires, scolaires, para-sportives et FF d’échecs. La fédération d’échecs est exclue car la localisation est moins précise.

Les fédérations affinitaires, scolaires et para-sportives ne sont pas retenues car elles ne permettent pas de connaître le sport pratiqué. De plus, les pratiques de comptabilisation des licences de certaines fédérations multisports sont variables.

Un grand nombre de sportifs handicapés sont licenciés dans ces 89 fédérations, sans qu’il soit possible de les dénombrer puisque la licence ne mentionne pas le handicap. Par ailleurs, la « Fédération Française handisport » et la « Fédération Française du sport adapté » concentrent 12 000 licences en Nouvelle-Aquitaine, mais ne sont pas couvertes par cette étude.