Insee Conjoncture Guyane ·
Juin 2024 · n° 29
Bilan économique 2023 - Guyane En 2023, le marché du travail reste dynamique en Guyane alors que l’inflation pèse
sur l’activité économique
En 2023, l'économie guyanaise montre des signes contrastés : une croissance de l'emploi salarié, stimulée principalement par le secteur tertiaire non marchand et la construction, mais aussi une augmentation du chômage, avec des politiques publiques d'emploi en développement. La création d'entreprises est dynamique et les défaillances restent contenues.
L’inflation ralentit mais reste à un niveau élevé en particulier dans l’alimentaire et l’énergie. Ces effets affectent les importations, elles augmentent en valeur mais stagnent en volume alors que les exportations demeurent à un niveau bas, engendrant un déficit commercial record. Le resserrement de la politique monétaire stimule les placements à court et long terme. Les crédits aux ménages continuent d'augmenter, avec une accélération des crédits à la consommation. Les taux de crédits augmentent également, avec une hausse significative des taux, conséquence des hausses des taux directeurs de la BCE.
Malgré une légère baisse du trafic aérien, la fréquentation hôtelière progresse, surtout dans la clientèle d'affaires hors étrangers alors que l’activité de lancement du Centre spatial guyanais est au plus bas en attendant l’arrivée d’Ariane 6.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.
Transport aérien - En Guyane, le trafic aéroportuaire se replie en 2023 Bilan économique 2023
François-Xavier Dussud (Insee)
En 2023, le trafic aéroportuaire en Guyane baisse de 1,7 %, du fait d’un recul du trafic national. Le trafic avec la métropole diminue de 8,1 % alors que le nombre de passagers entre Cayenne et les Antilles continue de progresser (+29,9 %). Le trafic intérieur est fortement marqué par la liquidation d’Air Guyane.
Les échanges avec l’hexagone représentent toujours l’essentiel du trafic passager
En 2023, 515 000 passagers fréquentent un aéroport de Guyane, soit une baisse de 1,7 % par rapport à 2022. Ce repli du trafic s’explique par une diminution du trafic national (-3,8 %) qui concentre l’essentiel (97,6 %) du trafic au départ ou à l’arrivée de Guyane (figure 1). Si le trafic international a été multiplié par 7 en un an, suite à la mise en place d’une liaison Cayenne-Belem (Brésil), il ne concerne que 12 200 passagers en 2023.
Après la crise de la Covid-19, le trafic aérien national connaît deux années successives de forte croissance en 2021 (+29,6 %) et 2022 (+41,3 %) avant de connaître un coup d’arrêt en 2023 (figure 2).
En 2023, le trafic de passagers avec la France métropolitaine baisse de 8,1 % pour s’établir à 325 700 passagers. Ces vols représentent 63,3 % du trafic guyanais, exclusivement sur l’aéroport de Cayenne. Le renforcement des contrôles « anti-mules » mis en place pour lutter contre le trafic de drogue au départ de la Guyane, peut expliquer ce repli.
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports par type de ligne
Type de ligne | Guyane | France entière | |||
---|---|---|---|---|---|
Passagers 2023 (nombre) | Évolution entre 2022 et 2023 | Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ | Évolution entre 2022 et 2023 | Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ | |
Lignes nationales ² | 502 752 | -3,8 | 1,4 | -1,3 | -2,9 |
Lignes internationales | 12 229 | 622,8 | -46,5 | 20,5 | -2,3 |
Transit | 0 | /// | -100,0 | -3,9 | -12,9 |
Total | 514 981 | -1,7 | -0,9 | 14,2 | -2,5 |
dont lignes à bas coût (low cost) | 0 | /// | -100,0 | 15,6 | 3,2 |
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 0,0 | /// | /// | /// | /// |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Note : données brutes.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Guyane
National ¹ | International | |
---|---|---|
2017 | 100,0 | 100,0 |
2018 | 110,4 | 80,3 |
2019 | 117,2 | 64,9 |
2020 | 58,5 | 12,3 |
2021 | 75,8 | 2,8 |
2022 | 107,1 | 4,4 |
2023 | 103,1 | 31,6 |
- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Guyane

- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
Encadré 1 - Les liaisons avec les Antilles poursuivent leur progression
Selon les données de la Chambre de commerce et d’Industrie de Guyane (CCIG), le nombre de passagers passe de 51 200 à 69 500 pour la Martinique et 40 800 à 49 900 pour la Guadeloupe, soit une hausse respective de 35,8 % et 22,5 % (figure 3). Ces augmentations font suite à une année d’envolée de ces échanges, après la crise aérienne liée au Covid. Cependant, le nombre de passagers reste inférieur au niveau record de 2019, année où la compagnie Norwegian assurait une partie de ces liaisons.
En 2023, Air France assure 92,4 % des échanges avec les Antilles. Le nombre de passagers de cette compagnie vers ces destinations a bondi de 35,0 % par rapport à 2022, suite au retrait d’Air Antilles. Depuis la mi-décembre 2023, une nouvelle compagnie Sky High propose des vols Cayenne-Fort-de-France avec possibilité de prolonger vers Haïti ou Saint-Domingue.
tableauFigure 3 – Évolution du trafic passager entre la Guyane et les Antilles
Provenance | 2022 | 2023 | Evolution (en %) |
---|---|---|---|
Guadeloupe | 40 759 | 49 930 | 22,5 |
Martinique | 51 189 | 69 497 | 35,8 |
Ensemble | 91 948 | 119 427 | 29,9 |
- Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Guyane.
Encadré 2 - Le trafic intérieur est marqué par la faillite d’Air Guyane
En 2023, le trafic global intérieur de la Guyane s’établit à 58 129 passagers. Ces données comprennent l’ensemble des flux des dessertes de Maripasoula, Grand-Santi, Saül, Saint-Laurent du Maroni et Camopi, qu’elles passent ou non par Cayenne. Les vols par Cayenne sont majoritaires avec 43 % des passagers alors que Maripasoula représente 33 % des vols intérieurs (figure 4). La mise en liquidation d’Air Guyane a fortement influencé le trafic aérien intérieur dans la deuxième partie de l’année. L’arrêt des dessertes de cette compagnie et la mise en place de vols affrétés par la Collectivité Territoriale de Guyane ne rendent pas possibles les comparaisons avec les données de 2022.
tableauFigure 4 – Flux intérieur de passagers en 2023
Dessertes | Nombre de passagers |
---|---|
Cayenne | 25 109 |
Maripasoula | 19 139 |
Saül | 4 593 |
Grand Santi | 4 019 |
Saint-Laurent | 3 091 |
Camopi | 2 178 |
Ensemble | 58 129 |
- Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Guyane.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
- Chambre de Commerce et d’Industrie de Guyane ;
- Ouvrir dans un nouvel ongletUnion des aéroports français.