Insee Flash Hauts-de-France · Décembre 2023 · n° 153

Nouveau record de fréquentation grâce aux touristes britanniques Saison touristique 2023

Dès 2022, les Hauts-de-France avaient retrouvé leur attractivité touristique après deux années marquées par la crise sanitaire. Avec 10,4 millions de nuitées, le printemps-été 2023 prolonge cette tendance en permettant à la région d’afficher des niveaux jamais atteints. L’augmentation de la fréquentation, de 3,6 % sur un an, est deux fois plus rapide qu’au niveau national (+1,6 %). Les Hauts-de-France enregistrent ainsi la troisième plus forte progression derrière le Grand Est (5,4 %) et le Centre-Val de Loire (4 %).

Contrairement à l’année précédente, cette progression se veut principalement portée par la clientèle non résidente en hausse de 9,5 % contre 1,4 % pour la clientèle résidente (figure 1). Celle-ci a retrouvé le chemin de l’Hexagone, notamment à la faveur de la coupe du monde de Rugby. En effet, les touristes venus du Royaume-Uni (qui comptait 4 nations en lice dans la compétition) marquent la plus forte progression parmi les principales nationalités. Hors hébergements collectifs de tourisme, 147 000 nuitées supplémentaires ont été enregistrées sur la saison pour les seuls Britanniques lorsque la région affiche une augmentation totale de 281 000 nuitées.

Si la croissance du nombre de nuitées enregistrées dans les hôtels est notable (50 000 nuitées supplémentaires soit une augmentation de 1 %), elle ne repose que sur le retour des touristes en provenance de l’étranger qui sont à l’origine de 105 000 nuitées de plus entre les deux saisons (+8,4 %).

Avec 3,9 millions de nuitées, l’hôtellerie affiche en effet un recul de 1,4 % pour les résidents.

Sur l’ensemble de la saison touristique 2023, le nombre de nuitées progresse de +25 % pour les touristes venus du Royaume-Uni contre +3 % pour les Néerlandais, +5 % pour les Allemands ou encore +2 % pour les Belges (figure 2). La coupe du monde de Rugby semble avoir bénéficié à l’hôtellerie régionale. En effet, parmi ces nuitées étrangères, une sur trois est le fruit d’un touriste britannique. Et c’est bien pendant le mois de septembre, qui vit s’ouvrir le mondial, que les Britanniques sont le plus venus en France (95 000 nuitées dans les hôtels sur ce seul mois contre 63 000 en septembre 2022).

Toutefois, des contrastes existent au sein de la région. Tandis que l’Oise et le Nord progressent respectivement de 5 % et de 2 %, l’Aisne subit une baisse de fréquentation de 3,8 % (soit 11 000 nuitées de moins). Dans une moindre mesure, le Pas-de-Calais et la Somme affichent également un recul du nombre de nuitées (-1 % et -0,5 %) (figure 3).

Si les trois types d’hébergement touristiques progressent sur l’année dans les Hauts-de-France, les campings affichent la hausse la plus forte (+7,3 %). En effet, 3,4 millions de nuitées y ont été enregistrées durant la saison touristique 2023, soit 231 000 de plus qu’en 2022. Cette évolution est d’ailleurs plus importante qu’au niveau national où les nuitées en hôtellerie de plein air augmentent de 4,4 %.

Comme dans l’hôtellerie, cette hausse s’explique surtout par le retour de la clientèle étrangère (+12 % contre +4,7 % pour les résidents) ce qui marque une rupture avec l’année précédente. Les Britanniques (avec 363 000 nuitées, en hausse de 19 %) et les Néerlandais (332 000 ; +11 %) constituent plus de la moitié de ces nuitées étrangères. De la même manière, le nombre de nuitées des Allemands et des Belges marque une nette progression (respectivement +9 % et +4 %). Les touristes français participent tout de même à cette embellie, puisque le nombre de nuitées résidentes dans les campings a progressé de 98 000 unités.

Les autres hébergements collectifs de tourisme (résidences hôtelières, villages vacances…) voient leur niveau de fréquentation se rapprocher de leur niveau d’avant la crise sanitaire avec 1,7 million de nuitées durant la saison touristique 2023 (soit une augmentation de 5,1 % par rapport à 2022).

Cet essor est porté aussi bien par les touristes résidents (+4,8 % avec 1,3 million de nuitées) que ceux en provenance de l’étranger (+5,9 % avec 424 000 nuitées). Or, il s’inscrit dans un contexte national beaucoup plus défavorable dans la mesure où les chiffres métropolitains témoignent d’une décroissance (-2,1 % et même -4,1 % chez les touristes résidents).