Insee
Insee Analyses Corse · Décembre 2023 · n° 51
Insee Analyses CorseTourisme en Corse : en 2023, la tendance à la hausse est stoppée par le repli de la clientèle résidant en France

Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

En Corse, pendant la saison estivale 2023, les touristes ont passé 9,3 millions de nuitées dans les hôtels, campings et Autres Hébergements Collectifs de Tourisme (AHCT). Par rapport à la saison 2022, l’hébergement insulaire perd 824 000 nuitées touristiques, soit une baisse de 8,1 % de la fréquentation. Ce repli rompt la progression de long terme et concerne en particulier les campings. Il traduit la perte d’attractivité de la clientèle française qui fragilise la saison 2023 dans les trois types d’hébergement. De plus, le cœur de saison est particulièrement en baisse dans les campings et hôtels. Au repli du nombre de nuitées, s’ajoute une diminution des durées de séjour et les taux d’occupation sont donc inférieurs à ceux de 2022. Dans un contexte inflationniste et de sortie de crise sanitaire, les arbitrages des touristes résidant en France peuvent avoir pesé sur la destination au-delà du choix de l’hébergement et de la durée.

Insee Analyses Corse
No 51
Paru le :Paru le14/12/2023
Tourisme en Corse : en 2023, la tendance à la hausse est stoppée par le repli de la clientèle résidant en France.
Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

La fréquentation touristique diminue de 8,1 % en 2023

D’avril à septembre 2023, les touristes ont passé 9,3 millions de dans les hôtels, campings et (sources).

Par rapport à la même période de 2022, la fréquentation touristique des hébergements insulaires diminue de 8,1 % (figure 1). Ce repli traduit une perte de 824 000 nuitées sur la saison 2023. L’attrait des destinations internationales et les vagues de canicules successives en plein cœur de la saison estivale peuvent expliquer en partie cette diminution. Néanmoins la baisse est plus importante que celle mesurée dans le transport de voyageurs (encadré 1).

Dans un contexte national à la hausse avec +1,6 % de nuitées par rapport à la saison 2022, la Corse est la seule région où la fréquentation touristique décroît nettement, avec dans une moindre mesure, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) (-1,7 %). Le nombre de nuitées dans les hébergements insulaires est même inférieur à celui de la saison 2019. Ce recul est uniquement imputable à une moindre présence de la clientèle résidant en France.

Figure 1Évolution des nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme régionaux entre les saisons touristiques 2022 et 2023

Évolution des nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme régionaux entre les saisons touristiques 2022 et 2023
Code région Région Nombre de nuitées 2023 (en milliers) Écart 2022/2023 (en %)
11 Île-de-France 46 570 2,4
24 Centre-Val de Loire 7 650 4,0
27 Bourgogne-Franche-Comté 8 406 3,0
28 Normandie 12 657 2,6
32 Hauts-de-France 10 371 3,6
44 Grand Est 14 684 5,4
52 Pays de la Loire 21 430 2,7
53 Bretagne 22 519 3,1
75 Nouvelle-Aquitaine 47 409 2,5
76 Occitanie 46 401 1,5
84 Auvergne-Rhône-Alpes 36 136 1,4
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 41 426 -1,7
94 Corse 9 316 -8,1
  • Champ : ensemble des hébergements collectifs de tourisme implantés en France métropolitaine.
  • Sources : Insee, enquêtes de fréquentation touristique 2022 et 2023, en partenariat avec les Comités régionaux de tourisme (CRT) en 2022.

Figure 1Évolution des nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme régionaux entre les saisons touristiques 2022 et 2023

  • Champ : ensemble des hébergements collectifs de tourisme implantés en France métropolitaine.
  • Sources : Insee, enquêtes de fréquentation touristique 2022 et 2023, en partenariat avec les Comités régionaux de tourisme (CRT) en 2022.

Le retournement de tendance est plus important dans les campings

La rupture de tendance haussière de long terme – période pandémique mise à part – affecte tous les types d’hébergements insulaires. Les campings en payent le plus lourd tribut.

En totalisant 42 % des nuitées saisonnières, ils constituent la première forme d’hébergement touristique en Corse (figure 2). Au cours de la saison 2023, avec 3,9 millions de nuitées, la fréquentation touristique de ces établissements régresse de 11 % par rapport à 2022. Sur l’île, les hébergements de plein air dénombrent ainsi 482 000 nuitées de moins que l’an passé.

Par ailleurs, l’offre d’emplacements disponibles est inférieure de 2 % à celle de l’année antérieure.

Les AHCT représentent 31 % des nuitées de la saison 2023. Ils enregistrent 2,9 millions de nuitées entre avril et septembre. Par rapport à la même période de 2022, la fréquentation baisse de 6,3 %, soit 191 000 nuitées en moins, alors qu’elle avait retrouvé son niveau de 2019. Pourtant, le nombre d’hébergements offerts dans cette catégorie s’étoffe, en particulier dans les résidences de tourisme, avec une hausse de 2 % sur un an.

Enfin, avec 2,5 millions de nuitées, les hôtels affichent aussi au cours de la saison une fréquentation inférieure de 5,6 % par rapport à 2022, une baisse qui s’installe depuis la crise sanitaire. Elle se solde par une perte de 150 000 nuitées malgré une offre d’hébergements légèrement supérieure. En Corse, l’hôtel reste le mode d’hébergement le moins fréquenté avec 27 % des nuitées des hébergements collectifs.

Figure 2Répartition des nuitées résidentes et non-résidentes selon le type d’hébergement lors de la saison touristique 2023

(en %)
Répartition des nuitées résidentes et non-résidentes selon le type d’hébergement lors de la saison touristique 2023 ((en %)) - Lecture : entre avril et septembre 2023, les campings accueillent 42 % de la fréquentation touristique, 54 % des nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger et 36 % des nuitées de celles domiciliées en France.
Type d’hébergement Clientèle domiciliée en France Clientèle domiciliée à l’étranger Ensemble
Campings 36 54 42
AHCT 35 22 31
Hôtels 29 24 27
Total 100 100 100
  • Lecture : entre avril et septembre 2023, les campings accueillent 42 % de la fréquentation touristique, 54 % des nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger et 36 % des nuitées de celles domiciliées en France.
  • Champ : ensemble des hébergements collectifs de tourisme implantés en Corse.
  • Sources : Insee, enquêtes de fréquentation touristique 2022 et 2023, en partenariat avec les Comités régionaux de tourisme (CRT) en 2022.

Figure 2Répartition des nuitées résidentes et non-résidentes selon le type d’hébergement lors de la saison touristique 2023

  • Lecture : entre avril et septembre 2023, les campings accueillent 42 % de la fréquentation touristique, 54 % des nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger et 36 % des nuitées de celles domiciliées en France.
  • Champ : ensemble des hébergements collectifs de tourisme implantés en Corse.
  • Sources : Insee, enquêtes de fréquentation touristique 2022 et 2023, en partenariat avec les Comités régionaux de tourisme (CRT) en 2022.

Le recul de la clientèle résidant en France fragilise la saison 2023

Contrairement aux années précédentes, hors 2020-2021 bouleversées par la crise sanitaire, la clientèle résidente (i.e. domiciliée en France) se replie de 12,6 % par rapport à la saison 2022, soit 896 000 nuitées en moins dans les hébergements touristiques insulaires (figure 3). Cette baisse contraste nettement avec une progression de la fréquentation en provenance de régions françaises qui se confirmait au fil des années.

Les nuitées de la clientèle résidente représentent ainsi 67 % des nuitées passées dans les hôtels, campings et AHCT pendant la saison 2023 contre 70 % en 2022.

Dans le même temps, la tendance nationale s’infléchit plus légèrement avec -0,7 % de touristes domiciliés en France par rapport à 2022. Après trois ans de restrictions où cette clientèle a privilégié les voyages de proximité, 2023 marquerait un retour aux voyages internationaux. La fréquentation des touristes résidents recule aussi de façon marquée en Paca (-4,4 %) et en Île-de-France (-3,0 %). De façon plus atténuée, elle diminue aussi en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie (respectivement -1,3 % et -0,2 %).

Tous les modes d’hébergements insulaires sont concernés par ce recul des nuitées en provenance de France, les campings en premier lieu. Dans les établissements de plein air, la chute des nuitées résidentes atteint 17,2 % sur la saison et affecte toutes les gammes de campings, étoilés ou non. La fréquentation des emplacements équipés, davantage prisés jusqu’en 2022 par cette clientèle, est même en repli de 8 %.

Dans les hôtels de la région, la baisse des nuitées des résidents atteint 11,2 %. Elle est particulièrement marquée dans les 2&3 étoiles qui constituent le cœur de l’hébergement hôtelier.

Les touristes domiciliés en France sont aussi moins nombreux dans les AHCT avec 8,4 % de nuitées de moins qu’en 2022. Les résidences de tourisme en demeurent pénalisées tout au long de la saison.

Néanmoins, en un an, la clientèle non résidente (i.e. ne résidant pas en France), plus présente encore qu’en 2022, continue sa croissance depuis la réouverture des frontières. En Corse, sur la saison 2023, elle progresse de 2,4 % et dépasse son niveau de 2019. Elle représente un tiers de la fréquentation, soit 3 millions de nuitées passées dans les hébergements insulaires entre avril et septembre 2023. Toutefois, avec 72 000 nuitées en plus par rapport à 2022, elle ne parvient pas à combler le déficit de fréquentation résidente.

Dans ce contexte, les hôtels haut de gamme conservent leur niveau de fréquentation de l’an passé favorisés par une présence accrue de clientèle en provenance de l’étranger (+9,2 %) qui compense la baisse des nuitées de touristes résidents (-4,8 %). Les établissements hôteliers bénéficient d’un afflux de touristes en provenance d’Italie, d’Allemagne et de Suisse, et d’un rebond de la clientèle domiciliée en Grande-Bretagne ou sur le continent américain.

Les AHCT profitent aussi tout au long de la saison du regain de ce type de clientèle, en hausse de 1,6 %, principalement dans les résidences de tourisme.

En revanche, les campings constituent le seul mode d’hébergement à enregistrer une baisse de la clientèle non résidente (-1 %), notamment en provenance d’Allemagne et de Suisse. Le recul concerne toutefois exclusivement les campings haut de gamme (4 étoiles) où leurs nuitées diminuent de 6,7 % en un an, une baisse qui se cumule à celle des campeurs résidant en France. En 2023, les campeurs domiciliés à l’étranger représentent 43 % de la fréquentation des établissements de plein air.

Figure 3Fréquentation touristique selon le type d’hébergement lors de la saison estivale 2023

Fréquentation touristique selon le type d’hébergement lors de la saison estivale 2023
Type d’hébergement Nombre de nuitées (en milliers) Taux d’occupation (en %) Évolution des nuitées 2023/2022 (en %)
Ensemble Résidents Non-résidents Ensemble Résidents Non-résidents
Total 9 316 6 244 3 071 -8,1 -12,6 2,4
Campings 3 918 2 246 1 672 38,5 -11,0 -17,2 -1,0
4 étoiles et plus 1 644 1 016 628 42,9 -10,1 -12,2 -6,7
2 et 3 étoiles 1 446 816 630 37,3 -11,2 -19,3 1,9
1 étoile 561 281 280 34,6 -14,2 -25,8 1,9
non classés 266 133 133 33,7 -7,2 -19,4 9,4
AHCT 2 859 2 195 663 52,6 -6,3 -8,4 1,6
résidences de tourisme 1 989 1 485 504 51,2 -7,9 -11,7 5,5
Hôtels 2 539 1 803 736 66,2 -5,6 -11,2 11,8
4 étoiles et plus 596 412 184 69,4 -0,8 -4,8 9,2
2 et 3 étoiles 1 441 1 042 399 68,9 -5,0 -10,9 14,6
1 étoile 323 224 99 60,9 -11,4 -16,1 1,5
non classés 179 124 55 50,0 -13,4 -23,4 22,8
  • Notes : données brutes arrondies au millier. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
  • Champ : ensemble des hébergements collectifs de tourisme implantés en Corse.
  • Sources : Insee, enquêtes de fréquentation touristique 2022 et 2023, en partenariat avec les Comités régionaux de tourisme (CRT) en 2022.

Le cœur de saison moins attractif qu’en 2022

En Corse, le repli des nuitées affecte non seulement l’ensemble des établissements, mais il s’étale tout au long de la saison 2023. C’est toutefois au cœur de la saison que la baisse est la plus prononcée avec 9,9 % de nuitées en moins en juillet et août, en lien avec la baisse du nombre de voyageurs dans les ports et les aéroports insulaires (figure 4). Ces deux mois représentent 55 % des nuitées touristiques. Par rapport à 2022, l’avant-saison affiche un recul de fréquentation de 6,8 % et l’arrière-saison un repli plus atténué de 4,2 %.

Au cœur de la saison touristique, la baisse de fréquentation affecte plus fortement les campings insulaires (-12,3 % par rapport à 2022). La Corse est la région où le repli est le plus sévère. Au cours du mois d’août, le recul des nuitées de la clientèle résidant en France atteint notamment 17,5 %.

Dans le même temps, la fréquentation des hôtels recule dans la totalité des régions métropolitaines. La Corse ne fait pas exception avec des nuitées en retrait de 9,6 % par rapport à 2022. Au cours de ces deux mois, les hôtels insulaires connaissent encore une fois le plus fort repli des nuitées résidentes (-15,6 %) à l’échelle nationale (-8 %). En revanche, seules la Corse et les régions d’Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine enregistrent une hausse de fréquentation en provenance de l’étranger dans les hôtels au cœur de la saison.

La situation est un peu moins défavorable aux AHCT. Après une avant-saison en baisse de 8,8 % par rapport à l’année précédente, le repli de la fréquentation s’atténue progressivement en cœur de saison puis en arrière-saison avec respectivement -6,1 % et -2,6 % de nuitées.

Pourtant, le mois de mai laissait penser qu’une bonne saison touristique se profilait pour l’ensemble de l’hébergement insulaire et la hausse de 4 % des transports de voyageurs semblait le confirmer. À la faveur de plusieurs jours fériés et fin de vacances de printemps, la fréquentation progresse en mai de 4,1 % dans les campings, et de 1,2 % dans les hôtels, exclusivement grâce à l’afflux de touristes en provenance de l’étranger.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées passées dans les hébergements collectifs de tourisme de Corse selon la période de la saison estivale 2023

(en %)
Évolution du nombre de nuitées passées dans les hébergements collectifs de tourisme de Corse selon la période de la saison estivale 2023 ((en %))
Période Campings AHCT Hôtels
Avant-saison -9,7 -8,8 -1,9
Coeur de saison -12,3 -6,1 -9,6
Après-saison -6,9 -2,6 -2,7
  • Note : l’avant saison comprend les mois d’avril, mai et juin, le cœur de saison comprend les mois de juillet et août, l’après saison correspond au mois de septembre 2022.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées passées dans les hébergements collectifs de tourisme de Corse selon la période de la saison estivale 2023

  • Note : l’avant saison comprend les mois d’avril, mai et juin, le cœur de saison comprend les mois de juillet et août, l’après saison correspond au mois de septembre 2022.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux et départementaux du tourisme.

Des durées de séjour plus courtes qu’en 2022

Parallèlement à la baisse du nombre de nuitées, les séjours passés dans les hôtels, campings et AHCT durent moins longtemps en 2023 que lors de la saison 2022. Le constat est commun à l’ensemble des hébergements en Corse comme dans la plupart des régions métropolitaines. Dans un contexte inflationniste, les arbitrages budgétaires des vacanciers peuvent peser sur la durée des vacances au-delà du choix de l’hébergement.

Ainsi, dans les campings, la durée des séjours se contracte de 4 % en Corse, conjointement à la baisse nationale de 2 %. De même, les hôtels enregistrent des séjours plus courts de 2 % qu’en 2022, la durée s’écourtant davantage en juillet (-7 %) même dans les établissements haut de gamme. Enfin, dans les AHCT, les séjours durent 4,4 jours en moyenne soit 13 % de moins que l’année précédente (encadré 1).

Corrélé à la fréquentation et à la durée des séjours, le des établissements est lui aussi inférieur à celui de 2022. Dans les campings, il diminue de 3 points en un an et de façon plus marquée pour les emplacements équipés. La Corse est toutefois la seule région à enregistrer un taux d’occupation en repli dans l’hébergement de plein air face à une hausse de 2 points au niveau national.

À l’image des campings, le taux d’occupation des hôtels insulaires diminue de 3 points par rapport à la saison précédente. Il reste proche de celui de 2022 en avril, mai et septembre, mais comme l’ensemble des régions, il chute en juin et demeure plus bas de 5 points en juillet et août. L’hôtellerie haut de gamme est davantage confrontée à ce repli avec un taux d’occupation inférieur de 6 points en juillet. De même, le taux d’occupation des AHCT est inférieur de 4 points à celui de la saison 2022. Seule exception, au mois de mai, il est équivalent à celui de l’année précédente.

Encadré 1 - La baisse du trafic de voyageurs corrobore en partie celle des nuitées touristiques

D’avril à septembre 2023, 6 310 000 voyageurs ont transité dans les ports et aéroports insulaires. Avec 102 200 passagers de moins qu’en 2022, le trafic de voyageurs est en repli de 1,5 % (figure 5). Cette baisse, plus modérée dans les transports que dans l’hébergement, confirme une diminution de la durée des séjours et laisse supposer des changements quant au choix d’hébergements (plateformes de locations saisonnières, etc.).

Figure 5Évolution du trafic de passagers entre avril et septembre 2023

(en %)
Évolution du trafic de passagers entre avril et septembre 2023 ((en %))
Période Évolution mensuelle 2023 / 2022 – aérien Évolution mensuelle 2023 / 2022 – maritime Évolution mensuelle 2023 / 2022 – ensemble
Avril -7,9 9,7 -1,1
Mai -3,2 15,9 4,0
Juin -5,1 -0,4 -2,9
Juillet -4,4 -4,5 -4,5
Août -4,0 -3,7 -3,8
Septembre 2,9 5,3 4,0
  • Source : DREAL-ORTC transport de voyageurs.

Figure 5Évolution du trafic de passagers entre avril et septembre 2023

  • Source : DREAL-ORTC transport de voyageurs.

Au cours de la saison 2023, cette diminution du trafic est essentiellement imputable au repli de l’aérien (-3,5 %) alors que le maritime progresse légèrement (+0,5 %).

Le transport aérien accuse un recul constant d’avril à août 2023. Le maritime, après une hausse continue depuis janvier et un pic de fréquentation (+16 %) en mai, s’oriente brusquement à la baisse entre juin et août. Ainsi, au cours de la saison, la part du maritime s’étoffe légèrement, par rapport à la saison 2022, elle représente la moitié du transport de passagers.

Néanmoins, à l’image des trois modes d’hébergements, le cœur de saison affiche un repli marqué de 4 % dans les deux types de transports, soit la plus forte baisse.

Le mois de septembre apporte une réelle embellie avec une reprise globale du transport de passagers (+4 %) (encadré 2).

Encadré 2 - Les heures rémunérées dans l’hébergement et la restauration en progression

En dépit d’une fréquentation touristique en baisse dans l’hébergement, la restauration demeure un pilier de l’activité estivale insulaire, stimulant à la hausse le nombre d’heures rémunérées déclarées par les professionnels. En Corse, entre avril et septembre 2023, le nombre d’heures rémunérées déclaré dans l’hébergement-restauration progresse de 1,2 % par rapport à la saison 2022. Cette croissance est toutefois trois fois moins élevée qu’au niveau national. Sur l’Hexagone, la hausse se maintient tout au long de la saison avec au total 3,3 % d’heures rémunérées supplémentaires par rapport à 2022. En Corse, en avril et mai, le volume d’heures rémunérées augmente respectivement de 3,7 % et de 3,0 %. Puis, de juin à septembre, il s’atténue autour de 0,5 %, l’écart avec le niveau national est le plus important sur cette dernière période (données complémentaires).

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)
Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Sources

L’enquête de fréquentation touristique, réalisée mensuellement par l’Insee, porte sur les hébergements collectifs touristiques : hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT).

Les données sur le trafic de voyageurs sont issues des exploitations statistiques de l’Observatoire Régionale du Transport de Corse (ORTC).

Le nombre d’heures rémunérées correspond à la durée de travail pour laquelle le salarié est rémunéré par l’entreprise sur le mois. Ceci inclut notamment les heures supplémentaires, mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Les données sont estimées en glissement annuel. Les données exploitées sont issues des DSN (Déclarations Sociale Nominatives) faites par les entreprises.

Définitions

Quelle que soit sa nationalité, la clientèle est dite résidente si son lieu d’habitation habituel est localisé en France, non-résidente si son lieu d’habitation habituel est localisé à l’étranger.

Le taux d’occupation est le rapport du nombre de chambres occupées au nombre de chambres effectivement offertes sur une période donnée (c’est-à-dire en excluant les fermetures saisonnières).

Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) sont les résidences hôtelières et de tourisme, les villages de vacances, les maisons familiales et les auberges de jeunesse.

Les nuitées (ou fréquentation) correspondent au nombre total de nuits passées par les clients ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.

Pour en savoir plus