Insee Flash Guyane · Septembre 2023 · n° 176

En 2022, si les naissances baissent en Guyane, la fécondité reste très élevée

Au 1^er janvier 2023, la population de la Guyane est estimée à 301 099 habitants, soit une hausse de 1,7 % en un an. Elle continue sa progression, contrairement à celles des Antilles françaises qui continuent de décroître. En dix ans, la population augmente en moyenne de 2,1 % par an pour une hausse totale de 56 981 habitants, l'équivalent des communes de Saint-Laurent-du-Maroni et d'Apatou réunies. Sur la même période, la population diminue en Guadeloupe (-0,7 % en moyenne par an) et en Martinique (-1,0%) alors qu’elle augmente en France (+0,3 %).

En 2022, 7 704 enfants sont nés en Guyane, soit 423 de moins que l’année précédente. La Guyane est la région française où la baisse du nombre de naissance est la plus importante entre 2021 et 2022. En conséquence, le taux de natalité recule de 1,9 point. Il reste toutefois l’un des plus élevés des régions françaises et atteint 25,8 ‰, une valeur proche de celle de 2010.

Cette baisse des naissances est principalement marquée aux mois de février, mars et juin. Les mois de conception correspondent à des périodes de restrictions sanitaires de déplacements en 2021, en lien avec une circulation de Covid-19 active sur le territoire.

Ce fléchissement récent de la fécondité s’illustre par la baisse de l’indice conjoncturel de fécondité en 2022. Il s’établit en effet à 3,38 enfants par femmes, contre 3,70 en 2021. La fécondité en Guyane reste néanmoins nettement plus élevée qu’en Guadeloupe (2,04), en Martinique (1,88) et en France (1,76) et largement au-delà du seuil de renouvellement des générations, estimé à 2,1 enfants par femme dans les pays développés.

Le nombre de femmes en âge de procréer croît au même rythme que le reste de la population guyanaise sur la dernière décennie (figure 1). Le nombre de femmes âgée de 20 à 39 ans, période où les femmes ont le plus souvent des enfants, passe de 36 300 en 2013 à 44 700 en 2023. En 2022, l’âge moyen de la mère à la naissance à l’accouchement est de 29,1 ans. Les femmes accouchent en moyenne plus tard en Martinique (30,3 ans), en Guadeloupe (30,6 ans) et en France métropolitaine (31,1 ans).

En 2022, la croissance de la population guyanaise reste fondée sur un solde naturel très excédentaire : +6 504 (figure 2). En effet, les naissances sont bien plus nombreuses que les décès. La jeunesse de la population soutient à la fois un fort taux de natalité et un faible taux de mortalité. En 2022, 55 % de la population a moins de 30 ans (figure 3).

En revanche le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre le nombre d’arrivées et le nombre de départs du territoire, est négatif (-1 463). Il contribue à contenir le dynamisme démographique guyanais. D’un côté, le territoire reste attractif en particulier vis-à-vis des populations jeunes des pays voisins. Mais, d’un autre côté, de nombreux jeunes Guyanais quittent la région à la recherche d’un premier emploi ou pour poursuivre des études.

Après la hausse observée en 2021 liée à la pandémie de Covid-19, le nombre de décès diminue. En 2022, 1 200 personnes domiciliées en Guyane sont décédées, soit 165 de moins qu’en 2021. Néanmoins ce nombre de décès reste élevé par rapport à la situation avant la crise sanitaire (1 020 décès en 2019).

Conséquence de la baisse des décès, l’espérance de vie à la naissance augmente en 2022. Elle passe de 73,6 ans en 2021 à 76,4 ans pour les hommes et de 80,4 ans à 82,6 ans pour les femmes. L’écart entre les deux sexes se réduit passant de 6,8 ans en 2021 à 6,2 ans en 2022. Il est plus élevé qu’en France métropolitaine (5,9 ans).

En Guyane, 600 mariages (estimation réalisée fin novembre 2022) ont été célébrés. La pandémie de Covid-19 a influencé à la baisse le nombre de mariages enregistrés en Guyane en 2020 (-43 % par rapport à 2019) du fait des restrictions sanitaires. Cependant depuis 2021, le nombre de mariages retrouve un niveau équivalent à la période antérieure à cette crise (612 en 2019, 619 en 2021).