Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine ·
Mai 2023 · n° 133Près des deux tiers des entreprises existent encore cinq ans après leur création
En Nouvelle-Aquitaine, la pérennité des entreprises nouvellement créées (hors auto-entreprises) s’améliore : 64 % des entreprises créées en 2014 franchissent le cap des cinq ans contre 60 % de celles créées en 2010. Ce taux est légèrement plus élevé qu’en France de province.
La pérennité d’une nouvelle entreprise est largement influencée par certains traits du profil de son créateur. Ainsi, les chances d’être encore active cinq ans après sa création augmentent si le créateur vit en couple au moment de la création, s’il exerce une activité professionnelle juste avant, ou s’il n’en a plus dès que le projet débute.
D’autres caractéristiques propres à la nouvelle entreprise contribuent significativement à sa résistance : indépendamment des autres facteurs, des moyens élevés investis dès son démarrage ou sa constitution en société favorisent sa pérennité à cinq ans. Il en est de même si l’activité économique de l’entreprise est identique au métier qu’exerçait son créateur ou si elle relève de certains secteurs comme l’enseignement, la santé, l’action sociale. Enfin, avoir au moins un salarié dès le démarrage ou être implantée en zone rurale ou dans une très grande agglomération sont d’autres atouts significatifs.
La longévité à cinq ans de l’entreprise est la même que l’entreprise soit créée par un homme ou une femme.
- Le taux de pérennité progresse
- La vie en couple et être en emploi juste avant la création, facteurs propices à la pérennité d’une jeune entreprise
- Les chances de longévité augmentent avec l’investissement financier initial
- Le secteur de l’enseignement-santé-action sociale, champion de la pérennité
- Les territoires ruraux ou très peuplés favorisent la pérennité
- Encadré – Une entreprise sur trois est créée par une femme
Le taux de pérennité progresse
En 2014, 22 000 entreprises « classiques », c’est-à-dire hors auto-entreprises, ont été créées en Nouvelle-Aquitaine. La pérennité des entreprises nouvelles s’améliore un peu entre les générations 2010 et 2014. Parmi celles créées au premier semestre 2014, 74 % sont encore actives trois ans après contre 71 % pour la génération 2010 (figure 1). Deux ans plus tard, elles ne sont plus que 64 % de la génération 2014 et 60 % de celle de 2010.
Le taux de pérennité des entreprises créées en 2014 est un peu plus élevé en Nouvelle-Aquitaine qu’en France de province (France métropolitaine hors Île-de-France) tout au long des cinq premières années de leur vie, alors qu’il était très proche pour la génération 2010. Cet écart se creuse après les trois premières années.
tableauFigure 1 – Taux de pérennité pour les générations 2010 et 2014 selon l’âge de l’entreprise
Année | Génération 2010 Nouvelle-Aquitaine | Génération 2014 Nouvelle-Aquitaine | Génération 2010 France de Province | Génération 2014 France de Province |
---|---|---|---|---|
1 an | 90,7 | 91,8 | 90,7 | 90,8 |
2 ans | 80,1 | 82,4 | 80,2 | 81,9 |
3 ans | 71,2 | 74,2 | 71,0 | 73,5 |
4 ans | 63,8 | 68,3 | 63,9 | 67,0 |
5 ans | 60,4 | 63,8 | 59,7 | 62,1 |
- Lecture : parmi les entreprises créées en 2014 en Nouvelle Aquitaine, 92 % sont encore actives un an après leur création, 82 % deux ans après.
- Source : Insee, enquêtes Sine 2010 et 2014.
graphiqueFigure 1 – Taux de pérennité pour les générations 2010 et 2014 selon l’âge de l’entreprise
La vie en couple et être en emploi juste avant la création, facteurs propices à la pérennité d’une jeune entreprise
La pérennité d’une nouvelle entreprise dépend, en partie, du profil de son créateur. Les déterminants les plus significatifs qui influent sur la durée de vie de son entreprise, indépendamment d’autres caractéristiques, sont sa situation familiale, sa position vis-à-vis de l’emploi avant la création et l’exercice ou non d’une autre activité rémunérée (méthode).
Toutes choses égales par ailleurs, une entreprise créée par une personne vivant en couple a un peu plus de chance d’être pérenne que celle dont le créateur vit seul (figure 2). Dans la région, 66 % des entreprises nouvellement créées en 2014 par des porteurs de projet vivant en couple sont encore actives cinq ans plus tard, contre moins de 60 % pour les autres. La situation familiale du porteur de projet favoriserait ou pénaliserait la pérennité à cinq ans de son entreprise : un contexte familial stable et soutenant, aussi bien moralement que financièrement, pourrait aider le créateur dans les premières années de la vie de son entreprise.
tableauFigure 2 – Principaux déterminants de la pérennité à cinq ans des entreprises en Nouvelle-Aquitaine
Déterminants de la pérennité | Rapport de cotes |
---|---|
Sexe du créateur d’entreprise | |
Homme | Référence |
Femme | non significatif |
Le créateur d’entreprise vit en couple | |
Oui | Référence |
Non | 0,8 |
Situation professionnelle antérieure du créateur d’entreprise | |
En activité | Référence |
Sans activité | 0,8 |
Expérience dans le métier du créateur d’entreprise | |
Activité différente du métier principal | Référence |
Activité identique, 0 à 10 ans d’expérience | 1,5 |
Activité identique, plus de 10 ans d’expérience | 1,5 |
Le créateur d’entreprise a une activité rémunérée exercée dans une autre entreprise | |
Non | Référence |
Oui | 0,8 |
Moyens financiers nécessaires au démarrage de l’entreprise | |
Moins de 8 000 euros | Référence |
De 8 000 à moins de 16 000 euros | 1,4 |
De 16 000 à moins de 40 000 euros | 1,6 |
De 40 000 à moins de 80 000 euros | 2,0 |
80 000 euros ou plus | 2,4 |
Secteur d’activité de l’entreprise | |
Hébergement restauration | Référence |
Commerce | non significatif |
Enseignement, santé humaine et action sociale | 4,0 |
Transports et entreposage | 2,1 |
Information et communication | 1,8 |
Autres activités de services | 1,7 |
Industrie | 1,6 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 1,6 |
Activités immobilières | 1,6 |
Activités financières et d’assurance | 1,6 |
Activités de services administratifs et de soutien | 1,6 |
Construction | 1,4 |
Catégorie juridique de l’entreprise | |
Entreprise individuelle | Référence |
Société (personne morale) | 1,7 |
Présence de salarié(s) à la création de l’entreprise | |
Non | Référence |
Oui | 1,5 |
Taille de l’unité urbaine de la commune d’implantation de l’entreprise | |
Commune hors unité urbaine | Référence |
Moins de 50 000 habitants | 0,7 |
De 50 000 à moins de 200 000 habitants | 0,7 |
De 200 000 habitants ou plus | non significatif |
- Note : non significatif correspond à non significativement différent de 1 au seuil de 5 %.
- Lecture : toutes choses mesurables égales par ailleurs, les entreprises créées sous forme de société ont une probabilité 1,7 fois plus élevée d’être pérennes à cinq ans que celle des entreprises créées sous forme d’entreprises individuelles (méthode).
- Champ : entreprises créées au premier semestre 2014, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors auto-entrepreneurs).
- Source : Insee, enquête Sine 2014.
De la même façon, si le créateur est en emploi avant la création de son entreprise, la probabilité qu’elle soit encore active cinq ans après est plus élevée que s’il est sans activité professionnelle. Le taux de pérennité est respectivement de 68 % et de 57 %.
Un créateur qui se consacre entièrement à sa nouvelle entreprise lui donne aussi davantage de chances de perdurer au moins cinq ans que s’il cumule une activité rémunérée dans une autre entreprise.
Par contre, les nouvelles entreprises ont les mêmes chances de pérennité qu’elles soient créées par des femmes ou par des hommes, toutes choses égales par ailleurs (méthode). Et bien qu’elles aient des caractéristiques différentes, le taux de pérennité constaté sur la génération 2014 est le même.
Les chances de longévité augmentent avec l’investissement financier initial
L’influence du créateur ne s’arrête pas à sa situation personnelle ; il fait des choix pour son entreprise qui peuvent aussi favoriser ou pénaliser sa viabilité. La part des nouvelles entreprises toujours actives cinq ans après leur création augmente par exemple avec le montant de l’investissement initial réalisé : de 57 % pour un montant inférieur à 8 000 €, à 80 % pour un montant de 80 000 € ou plus (figure 3).
Si deux entreprises avaient exactement les mêmes caractéristiques hormis les moyens financiers engagés lors de la création, celle créée avec 80 000 € ou plus aurait 2,4 fois plus de chances d’être pérenne cinq ans plus tard que celle créée avec moins de 8 000 €.
tableauFigure 3 – Taux de pérennité à cinq ans selon les moyens financiers nécessaires à leur démarrage
Moyens financiers | Taux de pérennité à 5 ans |
---|---|
Ensemble | 64 |
moins de 8 000 € | 57 |
De 8 000 à moins de 16 000 € | 66 |
De 16 000 à moins de 40 000 € | 69 |
De 40 000 à moins de 80 000 € | 72 |
80 000 € et plus | 80 |
- Champ : entreprises créées en 2014, en Nouvelle-Aquitaine.
- Source : Insee, Sine 2014.
graphiqueFigure 3 – Taux de pérennité à cinq ans selon les moyens financiers nécessaires à leur démarrage
La catégorie juridique de la nouvelle entité conditionne également sa pérennité, comme l’illustre la différence des taux de survie. Dans la région, 70 % des nouvelles sociétés subsistent au bout de cinq ans alors que ce n’est le cas que de 57 % des entreprises individuelles.
Le choix de l’activité de l’entreprise joue par ailleurs un rôle dans sa pérennité à double titre. D’une part, une nouvelle entreprise dont l’activité correspond au métier qu’exerçait son créateur bénéficie ainsi de son expérience. Elles sont ainsi plus nombreuses (68 %) à atteindre les cinq ans que les autres (57 %).
D’autre part, la pérennité des entreprises est très variable selon le secteur économique et certains semblent la favoriser beaucoup plus que d’autres.
Le secteur de l’enseignement-santé-action sociale, champion de la pérennité
L’enseignement-santé-action sociale représente 10 % des créations, et huit entreprises créées sur dix y sont toujours actives en 2019 (figure 4). Dans ce secteur, où se retrouvent notamment les professions libérales médicales (médecins, infirmiers, dentistes, kinésithérapeutes, etc.), neuf nouvelles entreprises sur dix bénéficient de l’expérience professionnelle de leur créateur, caractéristique fortement influente sur la pérennité. Le secteur des transports et de l’entreposage suit de près avec 74 % d’entreprises viables cinq ans après leur création. Cependant, ce secteur ne représente que 2 % des créations de la région, soit une part identique à celle des entreprises déjà existantes dans le tissu productif régional.
Le commerce est le secteur le plus attractif pour les porteurs de projet : en 2014, 22 % des créations, soit une représentativité légèrement supérieure à celle des entreprises déjà établies. Mais c’est aussi celui où la résistance des nouvelles entreprises est la plus faible : moins de six sur dix ont à leur actif cinq années d’existence.
La pérennité est également difficile à assurer dans les secteurs des autres services aux ménages (coiffeurs, réparation de biens personnels et domestiques, etc.), des services administratifs et de soutien aux entreprises, de l’hébergement-restauration et de la construction. Toutefois, par rapport au secteur de référence (hébergement-restauration) et indépendamment des autres caractéristiques des entreprises et de leurs créateurs, la quasi-totalité des autres secteurs offrent des probabilités plus fortes de subsister sur cette période.
tableauFigure 4 – Taux de pérennité à cinq ans selon le secteur
Activités | France de province | Nouvelle-Aquitaine | Poids Nouvelle-Aquitaine |
---|---|---|---|
Commerce | 56 | 59 | 22 |
Autres activités de services | 60 | 60 | 9 |
Activités de services administratifs et de soutien | 60 | 60 | 6 |
Hébergement-restauration | 59 | 61 | 8 |
Construction | 59 | 62 | 20 |
Industrie | 65 | 64 | 7 |
Activités immobilières | 55 | 64 | 3 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 70 | 66 | 10 |
Activités financières et d’assurance | 67 | 68 | 2 |
Information et communication | 63 | 69 | 2 |
Transports et entreposage | 72 | 74 | 2 |
Enseignement, santé humaine et action sociale | 76 | 80 | 10 |
Ensemble | 62 | 64 |
- Lecture : 80 % des entreprises créées en Nouvelle-Aquitaine dans l’enseignement, santé humaine et action sociale sont encore actives en 2019 contre 76 % en France de province. Ce secteur regroupe 10 % des créations d’entreprises en Nouvelle-Aquitaine.
- Champ : entreprises créées en 2014, Nouvelle-Aquitaine.
- Source : Insee, enquête Sine 2014.
graphiqueFigure 4 – Taux de pérennité à cinq ans selon le secteur
Avoir au moins un salarié dès le démarrage augmente également les chances de pérennité, 1,5 fois plus que de ne pas en avoir. Près de huit entreprises sur dix qui ont embauché dès leur création existent encore cinq ans après, contre six sur dix pour celles sans salarié.
Les territoires ruraux ou très peuplés favorisent la pérennité
Le choix de l’implantation d’une nouvelle entreprise dans un territoire plus ou moins densément peuplé peut s’avérer également déterminant. Si le taux de pérennité observé est assez proche, que les entreprises soient créées en zone rurale ou dans les plus grandes unités urbaines, une installation en zone urbaine de moindre taille semble desservir les chances de longévité. En effet, à caractéristiques identiques, les chances de pérennité à cinq ans sont plus élevées en zone rurale que dans une unité urbaine de moins de 200 000 habitants.
Encadré – Une entreprise sur trois est créée par une femme
En 2014, en Nouvelle-Aquitaine, les femmes ne représentent que 31 % des créateurs d’entreprises classiques alors qu’elles constituent près de la moitié de la population active. Toutefois, elles sont proportionnellement plus nombreuses qu’au niveau national (28 %) et leur part augmente de deux points par rapport à la génération 2010.
En 2014, le taux de pérennité à cinq ans de leurs nouvelles entreprises est le même que celui des projets portés par des hommes (64 %) alors qu’il était plus élevé en 2010 (63 % contre 60 %).
Comme les créateurs, la grande majorité des créatrices est âgée de 25 à 54 ans. Mais c’est lorsqu’elles ont entre 40 et 54 ans que leurs entreprises sont les plus pérennes. Le taux de pérennité est également plus élevé pour les 68 % de créatrices qui vivent en couple que pour les autres, et davantage encore si elles ont au moins un enfant à charge.
Plus de la moitié des créatrices détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur alors que 62 % des créateurs ont, au maximum, un baccalauréat ou un diplôme de niveau équivalent. Cette différence s’explique notamment par les activités exercées. En effet, une entreprise sur cinq créée par des femmes relève d’une profession de santé, ce qui nécessite formation et diplôme de l’enseignement supérieur, et bénéficie en outre de l’expérience professionnelle de sa créatrice. En revanche, une entreprise sur quatre créée par des hommes intervient dans la construction, où le niveau de diplôme nécessaire est inférieur.
Cinq ans après leur création, les entreprises créées par des femmes dans le secteur de l’enseignement-santé-action sociale et celles dont les créatrices ont obtenu un diplôme universitaire du troisième cycle enregistrent les plus forts taux de pérennité. Les entreprises dont les créatrices avaient une activité professionnelle juste avant la création sont les plus nombreuses (55 %) et sont plus résistantes que les autres.
Trois quarts des femmes déclarent créer leur entreprise dans l’objectif d’assurer leur propre emploi. En revanche, quand les créatrices ont pour ambition première le développement de leur structure en termes d’investissement, les entreprises créées sont plus pérennes. Leur taux de pérennité est alors supérieur de 6 points à la moyenne.
Par ailleurs, comme chez les hommes, plus les moyens investis pour le démarrage de l’activité sont importants, plus le taux de pérennité est élevé.
tableauFigure 5 – Taux de pérennité selon le profil des créatrices et les caractéristiques de leurs nouvelles entreprises
Caractéristiques des créatrices | Taux de pérennité pour l’indicateur | Taux de pérennité moyen (64 %) |
---|---|---|
25-39 ans | 65 | 64 |
Au moins 1 salarié au démarrage | 77 | 64 |
Pas de salarié au démarrage | 62 | 64 |
Investissement de départ : 80 000 € ou plus | 83 | 64 |
Investissement de départ : moins de 8 000 € | 59 | 64 |
Objectif : développement des investissements | 70 | 64 |
Activité = métier des créatrices | 70 | 64 |
Enseignement, santé,action sociale | 81 | 64 |
Commerce | 51 | 64 |
Anciennes cadres, professions intellectuelles supérieures | 79 | 64 |
Anciennes ouvrières | 57 | 64 |
Sans activité professionnelle avant la création | 57 | 64 |
En activité professionnelle avant la création | 71 | 64 |
En couple avec enfant(s) | 71 | 64 |
Seules et sans enfant | 55 | 64 |
Diplômées du 3e cycle | 73 | 64 |
Sans diplôme qualifiant | 50 | 64 |
40-54 ans | 69 | 64 |
- Lecture : le taux de pérennité moyen est de 64 %. Il est de 81 % pour les entreprises créées par des femmes dans le secteur de l’enseignement, santé, action sociale et de 51 % dans le commerce.
- Champ : entreprises créées au premier semestre 2014 par des femmes en Nouvelle-Aquitaine, exerçant des activités marchandes non agricoles (hors auto-entrepreneurs).
- Source : Insee, Sine 2014.
graphiqueFigure 5 – Taux de pérennité selon le profil des créatrices et les caractéristiques de leurs nouvelles entreprises
Pour comprendre
Les nombreux facteurs qui influencent la durée de vie des entreprises ne sont pas indépendants les uns des autres. Pour comprendre l’influence de chaque caractéristique des entreprises créées en 2014 sur leur probabilité d’être pérennes cinq ans après, une analyse statistique des chances de pérennité (méthode de régression logistique) est mise en œuvre. Cette méthode permet de mesurer l’effet spécifique de chaque facteur sur la pérennité des entreprises, les autres facteurs étant neutralisés (« toutes choses mesurées étant égales par ailleurs »).
Les effets de chaque facteur sont présentés en écart par rapport à une situation de référence, notée « référence ». Dans la figure 2, le rapport de cotes, également appelé odds ratio, est le rapport des cotes de pérennité de la sous-population d’intérêt sur la sous-population de référence. Plus le rapport de cotes est supérieur à 1 (respectivement inférieur à 1), plus la probabilité d’atteindre le cinquième anniversaire est forte (respectivement faible) par rapport à la situation de référence. Cette approche permet de gommer les effets de structure difficilement discernables par l’analyse des statistiques descriptives.
Sources
Le système d’information sur les nouvelles entreprises (SINE) est un dispositif permanent d’observation et de suivi d’une génération de nouvelles entreprises. L’enquête SINE couvre l’ensemble des créations d’entreprises classiques, hors auto-entrepreneurs, dans les activités économiques marchandes, à l’exclusion des activités agricoles et qui ont vécu plus d’un mois.
Les entreprises créées sous le régime de l’auto-entrepreneuriat font l’objet d’une enquête spécifique et sont exclues du champ de cette étude.
Parmi les 22 000 unités « classiques » (hors auto-entrepreneurs) créées au premier semestre 2014 en Nouvelle-Aquitaine, 10 600 entrent dans le champ de l’enquête. L’échantillon utilisé pour les enquêtes relatives à la génération 2014 en Nouvelle-Aquitaine contient 4 000 entreprises interrogées à trois reprises : 2014, 2017 et 2019.
Définitions
La création d’entreprise correspond à la mise en œuvre de nouveaux moyens de production. Ce concept, harmonisé au niveau européen, inclut aussi la réactivation d’entreprise après une interruption de plus d’un an et la reprise d’entreprise s’il n’y a pas continuité entre la situation du cédant et celle du repreneur, du point de vue de l’activité et de la localisation.
La notion de création d’entreprise dans les enquêtes SINE est un peu plus restrictive. En effet, sont exclues les entreprises ayant vécu moins d’un mois et les « activations économiques » correspondant à des immatriculations dans Sirene (système informatisé du répertoire national des entreprises et des établissements) avant le 1er janvier de l’année de la génération considérée.
Taux de pérennité à N ans est le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestre de l’année considérée (2014, 2010), ayant atteint leur énième anniversaire, et l’ensemble des entreprises créées au cours du premier semestre de l’année considérée.
Entreprise individuelle / société : une entreprise individuelle est une entreprise en nom propre ou en nom personnel. L’identité de l’entreprise correspond à celle du dirigeant, qui est responsable sur ses biens propres. L’entrepreneur exerce son activité sans avoir créé de personne juridique distincte (ex : commerçants, artisans, professions libérales…). À l’opposé, les sociétés sont dotées de la personnalité juridique (exemples : SARL, société anonyme, société civile…).
Pour en savoir plus
(1) Crusson L., Lecomte M., « Six entreprises sur dix encore actives cinq ans après leur création », Insee Analyses Hauts-de-France no 127, octobre 2021.
(2) Dorolle A., « En 2019, 61 % des entreprises classiques créées cinq ans plus tôt sont toujours actives », Insee Première no 1852, avril 2021.
(3) Charpentier M., Fabre V., « L’entrepreneuriat au féminin rime avec jeunesse, qualification et services », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine no 46, mars 2019.
(4) L’enquête Sine : www.insee.fr