Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Avril 2023 · n° 89

L’accès aux commerces et aux services les plus courants s’organise au sein de 89 bassins de vie

En 2022, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’accès aux commerces et aux services de la vie courante s’organise au sein de 89 bassins de vie (pour comprendre et figure 1). Les bassins de vie de la région sont en moyenne plus peuplés que ceux de France métropolitaine (57 600 habitants contre 38 800). Ils sont également plus étendus (364 km² en moyenne contre 327).

Les 47 bassins de vie ruraux de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont généralement situés dans l’arrière-pays ou dans des zones montagneuses. Parmi eux, 20 sont dits périurbains, car sous l’influence de grands pôles d’emploi. Les 27 autres, non périurbains, sont plus éloignés des grandes villes.

Comme à l’échelle nationale, les équipements (commerces ou services les plus courants) sont plus diversifiés dans les bassins urbains que dans les bassins ruraux. Alors que quasiment tous les types d’équipements de la gamme de proximité sont en moyenne présents dans tous les types de bassins, ceux de la gamme intermédiaire sont moins présents dans les bassins ruraux. Les équipements de la gamme supérieure le sont nettement moins encore (figure 2).

La variété des équipements des gammes intermédiaire et supérieure est légèrement plus grande dans les bassins ruraux non périurbains que dans les bassins ruraux périurbains. En effet, ces derniers bénéficient en partie des équipements des bassins urbains dont ils sont proches. Dans le domaine de la santé, les services d’urgences médicales et les établissements de santé de long séjour sont présents dans 20 % des bassins ruraux non périurbains. Les bassins ruraux périurbains en sont quasiment tous dépourvus. Les bassins ruraux non périurbains comprennent plus fréquemment des services d’ambulance ou des gynécologues que les bassins ruraux périurbains. En revanche, ils sont plus souvent dépourvus de sage-femmes. Dans les domaines des loisirs et des services aux particuliers, les bassins ruraux non périurbains sont deux fois plus souvent équipés de cinémas ou d’agences de Pôle Emploi que les bassins ruraux périurbains.

Parmi les bassins urbains, ceux de densité intermédiaire disposent d’une moindre variété d’équipements de la gamme supérieure que les bassins denses, qui les possèdent presque tous. Seul un tiers des bassins urbains de densité intermédiaire sont pourvus en établissements de santé de long séjour. La moitié seulement dispose de pédiatres ou d’un service d’urgences.

Entre 2013 et 2021, le nombre des équipements a évolué de façon contrastée selon leur type et la catégorie de bassin de vie où ils sont implantés (encadré 1).

Le nombre d’équipements par habitant est le plus élevé dans les bassins ruraux non périurbains où la population est la moins dense (50 équipements pour 1 000 habitants contre 45 en moyenne régionale). Nombre de bassins de vie ruraux sont particulièrement dotés en équipements des domaines sports-loisirs-culture, commerces, transports ou services aux particuliers, du fait de leur caractère touristique (encadré 2).

En revanche, dans le domaine de la santé et de l’action sociale, par rapport à la population résidente, les bassins urbains sont un peu plus dotés en équipements que les bassins ruraux (respectivement 11 et 9 équipements pour 1 000 habitants). En particulier, le nombre d’équipements en infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médecins généralistes ou encore chirurgiens dentistes par habitant y est plus élevé. À l’inverse, les bassins de vie ruraux offrent, par rapport à la population résidente, davantage de services d’aide, d’hébergement et de soins à domicile pour personnes âgées, ainsi que d’accueil et d’hébergement des adultes handicapés, que les bassins urbains.

Dans le domaine des sports, des loisirs et de la culture, les bassins ruraux sont davantage dotés par habitant que les bassins urbains (4 équipements pour 1 000 habitants contre 1), notamment en salles multisports, en bibliothèques, en bassins de natation. Toutefois, rapportées au nombre d’habitants, les salles de spectacle et les expositions culturelles sont plus nombreuses dans les bassins urbains.

Dans le domaine des services aux particuliers, les restaurants et, dans une moindre mesure, les bureaux de poste, maçons ou plombiers sont plus nombreux, rapportés à la population, dans les bassins ruraux que dans les bassins urbains, au contraire des banques et services de location d’automobile.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur comme en France métropolitaine, les habitants des bassins de vie ruraux, notamment non périurbains, sont plus éloignés des équipements que le reste de la population (figure 3). Les écarts de temps d’accès moyen aux équipements selon le degré de densité des bassins sont les plus marqués pour la gamme supérieure. La faible densité de peuplement et une moindre présence d’équipements de cette gamme peuvent expliquer le plus fort éloignement dans les bassins ruraux. Ainsi, les habitants des bassins ruraux non périurbains mettent en moyenne 23 minutes en voiture pour accéder aux équipements de la gamme supérieure, que ces équipements soient situés à l’intérieur de leur bassin de résidence ou non. Ce temps moyen est de 19 minutes pour les habitants des bassins ruraux périurbains et de six minutes pour ceux des bassins urbains denses. Les temps d’accès moyens les plus longs sont observés dans les bassins de Barcelonnette, de Saint-André-les-Alpes et de Puget-Théniers (plus de 50 minutes). Dans les bassins de Briançon, d’Embrun, de Port-Saint-Louis-du-Rhône et de Cavalaire-sur-Mer, ce temps d’accès moyen dépasse les 25 minutes.

Globalement, dans la région, les temps d’accès moyens en voiture aux différentes gammes d’équipements sont proches de ceux de France métropolitaine.

Pour déterminer le contour d’un bassin de vie, on définit un pôle de services comme une commune disposant d’au moins 18 équipements sur les 35 de la gamme intermédiaire, avec au moins un équipement par domaine (services aux particuliers, commerces, santé-social, sports-loisirs-culture et enseignement réunis). Les zones d’influence de chaque pôle de services sont ensuite délimitées, en regroupant les communes les plus proches, la proximité se mesurant en temps de trajet par la route. Plus précisément, pour chaque commune et pour chaque équipement non présent sur la commune, on détermine la commune possédant l’équipement le plus proche de la population. Les équipements des gammes de proximité et intermédiaire sont pris en compte. Des itérations successives permettent de dessiner le périmètre des bassins de vie. Dans les zones très denses, les communes-pôles contiguës sont agrégées, formant des bassins multi-pôles. Dans certains territoires peu denses, aucune commune n’atteint le seuil en nombre d’équipements de la gamme intermédiaire pour être pôle. Plusieurs communes, dites pôles partiels, sont alors agrégées, permettant d’atteindre ensemble le seuil d’équipements pour délimiter un bassin. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, seul le bassin de vie de Sainte-Cécile-les-Vignes est concerné. Les 89 bassins de vie de la région sont ceux dont le pôle de services le plus peuplé est situé en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour calculer l’évolution du nombre d’équipements par habitant entre 2013 et 2021, l’évolution annuelle moyenne du nombre d’équipements entre 2013 et 2021 et l’évolution annuelle moyenne de la population entre 2013 et 2020 ont été mobilisées. Dix spécialités ont été prises en compte pour estimer l’évolution du nombre d’équipements en médecins spécialistes libéraux.