Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Avril 2023 · n° 100

Des bassins de vie ruraux moins équipés en services intermédiaires et supérieurs

En 2022, 211 bassins de vie regroupent les 4 318 communes de la Nouvelle-Aquitaine. Le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants et nécessaires à une bonne qualité de vie comme les collèges, les supermarchés ou encore les services publics. De taille variable, ils sont moins peuplés mais plus étendus dans la région qu’en moyenne nationale. Si le bassin de vie de Laruns (Pyrénées-Atlantiques) compte 2 000 habitants dans 6 communes, celui de Bordeaux approche le million d’habitants réparti dans 58 communes.

Neuf bassins de vie néo-aquitains sur dix sont ruraux (trois sur quatre en France). Ils hébergent la moitié de la population et représentent 83 % des communes et de la superficie de la région. La plupart sont peu peuplés et très étendus, comme Bazas en Gironde ou Ussel en Corrèze. D’autres bassins ruraux sont périurbains, c’est-à-dire à proximité et sous l’influence d’un pôle urbain (figure 1).

La seconde moitié de la population réside dans les bassins de vie urbains. Trois sont denses : Bordeaux, Bayonne et Pau. Très peuplés, ils s’articulent autour d’un nombre important de communes. Les bassins de vie urbains de densité intermédiaire sont en moyenne deux fois plus petits et sept fois moins peuplés que les denses. Ils s’organisent autour de chefs-lieux de départements comme Poitiers et Limoges, mais également de villes moyennes comme Dax et Mont-de-Marsan, voire de plus petites communes comme Arès ou Mourenx.

Tous les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des équipements de la gamme de proximité (restaurant, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.). Les temps d’accès moyens à ces équipements sont limités : de 3 minutes dans les bassins de vie urbains denses jusqu’à 6 minutes dans les bassins de vie ruraux non périurbains.

En revanche, des équipements de la gamme intermédiaire sont plus souvent absents dans les bassins de vie ruraux. Ces espaces abritent néanmoins en moyenne 80 % des équipements de cette gamme. La quasi-totalité dispose d’un collège, d’un supermarché ou encore d’un vétérinaire, mais certains commerces ou services, comme un magasin de chaussures ou un laboratoire d’analyses, sont moins fréquents. L’absence de certains équipements oblige les habitants à se déplacer vers d’autres bassins. Ainsi, les temps d’accès moyens varient de 6 minutes dans l’urbain dense à 13 minutes dans le rural non périurbain.

Les équipements de la gamme supérieure sont peu présents dans les bassins de vie ruraux, en particulier les spécialistes médicaux (pédiatres, pneumologues, dermatologues par exemple) et certains magasins spécialisés. Ces équipements sont davantage situés dans les zones urbaines, plus densément peuplées. Ainsi, les bassins de vie urbains assurent les services de la gamme supérieure pour leurs habitants et ceux des bassins de vie voisins. Les plus denses disposent de tous les équipements de cette gamme, et ceux de densité intermédiaire de 70 % des équipements en moyenne.

Les bassins de vie ruraux non périurbains sont néanmoins légèrement mieux dotés que les périurbains : 33 % des équipements de la gamme supérieure y sont présents, contre 28 %. En effet, les bassins de vie périurbains sont situés à proximité de grands pôles d’emplois bien équipés qui répondent également aux besoins des habitants des bassins voisins. Ainsi, 38 % des bassins de vie ruraux non périurbains disposent d’un lycée, contre 26 % pour les périurbains. Et les premiers offrent également une diversité de commerces ou d’équipements de sport ou de loisirs plus importante : 69 % bénéficient d’un cinéma, contre 49 % des bassins périurbains.

Les temps d’accès moyens aux équipements de la gamme supérieure varient du simple au triple, entre l’urbain dense à 7 minutes et le rural non périurbain à 24 minutes (figure 2). Ils sont particulièrement hétérogènes au sein des bassins de vie ruraux non périurbains. Certains d’entre eux, bien équipés dans cette gamme, font office de centralités comme Orthez ou Sarlat-la-Canéda avec des temps d’accès moyens inférieurs à 18 min. D’autres, au contraire, sont plus enclavés comme Saint-Pierre-d’Oléron, Soulac-sur-Mer ou Aubusson, où les temps d’accès moyens peuvent dépasser 35 min.