La mobilité sociale en France de 1977 à 2015 Enquête Formation et qualification professionnelle
La mobilité sociale désigne l’ensemble des situations pour lesquelles la personne enquêtée et le parent auquel elle est comparée relèvent de catégories socioprofessionnelles différentes.
La mobilité sociale en France de 1977 à 2015 Enquête Formation et qualification professionnelle
Chiffres détaillés
Paru le :18/04/2023
La mobilité sociale désigne l’ensemble des situations pour lesquelles la personne enquêtée et le parent auquel elle est comparée relèvent de catégories socioprofessionnelles différentes.
Construites à partir des tables de données comparant la position sociale occupée par l’enquêté à celle de son parent (tableaux T01, T02 et T03), des tables de destinées sociales et de recrutements sociaux permettent de rendre compte suivant deux approches complémentaires des trajectoires de mobilité sociale observées.
Les tables de destinées sociales (tableaux T07, T08 et T09) décrivent les trajectoires socioprofessionnelles des personnes enquêtées suivant leur origine sociale. Par exemple, d’après le tableau T08, en 2015, 8,0 % des femmes ayant une mère agricultrice exploitante exercent elles-mêmes cette profession, 11,2 % sont cadres et 33,1 % sont devenues employées ou ouvrières qualifiées.
Les tables de recrutements sociaux ou d’origines sociales (tableaux T10, T11 et T12) partent de la position sociale actuelle des personnes enquêtées. Elles précisent les origines sociales des personnes relevant d’une catégorie socioprofessionnelle donnée : d’après le tableau T10, en 2015, parmi les hommes agriculteurs exploitants, 80,7 % ont un père relevant de cette catégorie socioprofessionnelle, 1,1 % ont un père cadre et 7,2 % un père employé ou ouvrier qualifié.
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ANNEE : Année
- 1977 : 1977
- 1985 : 1985
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- 1993 : 1993
- 2003 : 2003
- 2015 : 2015
CS : Catégorie socioprofessionnelle
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS_FILLES : Catégorie socioprofessionnelle de la fille
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS_FILS : Catégorie socioprofessionnelle du fils
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS_MERE : Catégorie socioprofessionnelle de la mère
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS_PERE : Catégorie socioprofessionnelle du père
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS6_FILLES : Catégorie socioprofessionnelle de la fille
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS6_FILS : Catégorie socioprofessionnelle du fils
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS6_MERE : Catégorie socioprofessionnelle de la mère
- 1 : Agriculteurs exploitants
CS6_PERE : Catégorie socioprofessionnelle du père
- 1 : Agriculteurs exploitants
INDIC_MEREFILLES : Indicateur Mères/Filles
- 1 : Mères
INDIC_PEREFILLES : Indicateur Pères/Filles
- 1 : Pères
INDIC_PEREFILS : Indicateur Pères/Fils
- 1 : Pères
INDIC_T01 : INDICATEUR
- EFFECTIFS : en milliers
INDIC_T02 : INDICATEUR
- EFFECTIFS : en milliers
INDIC_T03 : INDICATEUR
- EFFECTIFS : en milliers
INDIC_T04 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T05 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T06 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T07 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T08 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T09 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T10 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T11 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
INDIC_T12 : INDICATEUR
- POURCENTAGES : en %
Sources
L’enquête Formation et qualification professionnelle (FQP) est l’une des principales sources d'information sur la mobilité sociale, la mobilité professionnelle, les relations entre la formation initiale et professionnelle, l’emploi et les salaires. Depuis 1964, elle est réalisée de manière apériodique. Les données utilisées ici proviennent des éditions 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015 (environ 39 000 répondants en 1977, 1985 et 2003, environ 18 000 en 1993 et 27 000 en 2014-2015).
Champ
Le champ d’analyse est restreint aux femmes et hommes français résidant en France métropolitaine, actifs occupés ou anciens actifs occupés, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête. Aucune mobilité sociale ne peut être observée si la personne enquêtée ou le parent auquel elle est comparée n’a jamais travaillé : la personne est alors exclue du champ d’analyse.
Sur ce champ et quelle que soit l'année d'enquête, il est possible de comparer la catégorie socioprofessionnelle de 95 % des femmes comme des hommes à celle de leur père. En revanche, certaines mères n’ayant jamais travaillé, la comparaison entre la catégorie socioprofessionnelle des filles et celle des mères n’est possible que sur un champ plus limité : en 1977, seules 61 % des femmes ayant ou ayant eu un emploi peuvent être comparées avec leur mère et 76 % en 2015.
Le choix de se restreindre aux 35-59 ans relève de la conjonction de deux éléments. En premier lieu, la très grande majorité des parents étaient également âgés de 35 à 59 ans à la fin des études de leur enfant, date à laquelle leur situation professionnelle est collectée, ce qui permet de comparer parents et enfants à âges similaires. En second lieu, la catégorie socioprofessionnelle dont relèvent les personnes enquêtées devient nettement plus stable à partir de 35 ans.
Catégories socioprofessionnelles retenues
La mobilité sociale des femmes et des hommes est appréhendée en observant les trajectoires intergénérationnelles, c’est-à-dire en comparant leur catégorie socioprofessionnelle à celle de leur parent. Il y a mobilité sociale lorsque la personne enquêtée et le parent auquel elle est comparée relèvent de catégories socioprofessionnelles différentes.
La catégorie socioprofessionnelle de l’enquêté correspond à celle de son emploi principal au moment où il est interrogé ou à celle de son dernier emploi s’il ne travaille pas à cette date.
La catégorie socioprofessionnelle du parent se réfère à l’emploi principal qu’il occupait à la fin des études de l’enquêté ou, à défaut, au dernier emploi occupé.
Les tables de mobilité présentées ici s’appuient sur une nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) légèrement remaniée. Six catégories distinctes, les deux premières d’indépendants, les quatre suivantes de salariés, sont retenues :
– les agriculteurs exploitants ;
– les artisans, commerçants et chefs d’entreprise ;
– les cadres et professions intellectuelles supérieures ;
– les professions intermédiaires ;
– les employés et ouvriers qualifiés ;
– les employés et ouvriers non qualifiés.
En particulier, les employés et ouvriers qualifiés sont distingués des employés et ouvriers non qualifiés, permettant ainsi de hiérarchiser les quatre catégories socioprofessionnelles salariées et de mieux appréhender la mobilité sociale.
Mesurer la mobilité sociale des femmes
Hormis quelques études récentes, les analyses de la mobilité sociale n’ont longtemps porté que sur les hommes : le faible taux d’activité des femmes et les caractéristiques de leurs emplois rendaient en effet difficile la comparaison de leur position socioprofessionnelle avec celle de l’un ou l’autre de leur parent. Au cours des dernières décennies, la place des femmes sur le marché du travail s’est transformée, leurs comportements d’activité se sont progressivement rapprochés de ceux des hommes. Au même titre que la mobilité sociale masculine, il est donc désormais possible de s’intéresser à celle des femmes.
Les inégalités de genre dans les catégories d’emplois occupés demeurant un enjeu social important, la mobilité sociale des femmes est mesurée selon deux approches complémentaires : en comparant leur catégorie socioprofessionnelle à celle de leur mère d’une part, et à celle de leur père d’autre part. Les femmes des générations plus anciennes ayant moins souvent travaillé, la comparaison aux mères n’est toutefois possible que sur un champ à l’effectif plus limité, et ce d’autant plus que l’on remonte dans le temps.
La mobilité sociale et sa décomposition
La mobilité sociale observée entre l’enquêté et le parent auquel il est comparé peut être décomposée en différents indicateurs permettant de la caractériser de manière plus précise. Ainsi, lorsque la personne enquêtée et son parent relèvent tous les deux de catégories socioprofessionnelles de salariés, distinctes et hiérarchisées, la mobilité sociale observée est dite verticale. Il peut s’agir d’une mobilité ascendante (l’enquêté occupe une position sociale plus élevée que son parent : cas, par exemple, d’une fille d’employé ou d’ouvrier qualifié devenue cadre) ou descendante (l’enquêté occupe une position sociale considérée comme inférieure : cas d’un fils de cadre exerçant une profession intermédiaire).
Au contraire, la mobilité sociale est qualifiée de non verticale lorsque l’enquêté et son parent relèvent de catégories socioprofessionnelles difficilement hiérarchisables : soit l’un est salarié et l’autre indépendant (cas, par exemple, d’une fille d’agriculteur exploitant devenue cadre), soit tous deux relèvent de catégories d’indépendants distinctes (cas d’un fils d’agriculteur exploitant devenu artisan, commerçant ou chef d’entreprise).
Par ailleurs, une mobilité dite structurelle, reflétant uniquement l’évolution de la structure des emplois entre la génération des enquêtés et celle de leurs parents, peut également être estimée. À partir du tableau T04 présenté ici, il est en effet possible de calculer un indice évaluant la proportion d’hommes qui devraient changer de catégorie socioprofessionnelle pour que la structure de leurs emplois soit strictement identique à celle de leur père. S’agissant des femmes, un tel calcul ne peut être effectué qu’en comparant la structure de leurs emplois à celle de leur mère (tableau T05) ; un indice similaire obtenu en comparant la structure des emplois des femmes à celle de leur père (tableau T06) serait difficilement interprétable.
L’estimation de cette mobilité structurelle, ainsi que la décomposition de la mobilité sociale des femmes et des hommes entre 1977 et 2015 selon différents indicateurs, ont fait l’objet d’une analyse détaillée au sein des deux publications citées en référence dans l’onglet « Pour en savoir plus ».
Pour en savoir plus
Collet M. et Pénicaud E., « En 40 ans, la mobilité sociale des femmes a progressé, celle des hommes est restée quasi stable », Insee Première n°1739, février 2019.
Collet M. et Pénicaud E., « La mobilité sociale des femmes et des hommes : évolutions entre 1977 et 2015 », in France, portrait social, Insee Références, édition 2019.