Insee Analyses Corse ·
Février 2023 · n° 47Le non-salariat, une forme d’emploi très présente en Corse
Fin 2019, en Corse, 20 840 personnes exercent une activité non-salariée hors du secteur agricole. L’île est au second rang des régions où elles sont les plus présentes. Le secteur des services aux particuliers (hors santé) concentre la plus grande part des effectifs régionaux. Néanmoins, rapportés à la population, les non-salariés sont deux fois plus nombreux en Corse qu’en France de province dans le domaine de la construction. Depuis 2015, l’emploi non-salarié augmente davantage que l’emploi total régional grâce au succès du statut des micro-entrepreneurs. Les indépendants retirent de leur activité sur l’île des revenus proches de la moyenne nationale même s’ils déclarent aussi plus souvent des revenus nuls. Le secteur de la santé humaine & action sociale est le plus rémunérateur, les revenus issus du non-salariat étant marqués par de fortes disparités. D’ailleurs, pour un individu sur quatre, cette activité vient en complément d’une activité salariée.
- 20 800 non-salariés en Corse
- Davantage de non-salariés dans les services aux particuliers et la construction
- Le micro-entrepreneuriat porte l’essor des indépendants
- Des revenus proches de la moyenne nationale mais plus souvent nuls
- De meilleurs revenus pour les indépendants du secteur de la santé
- Un non-salarié sur quatre exerce aussi une activité salariée
- Encadré - Des femmes peu présentes et qui dégagent moins de revenus que les hommes
20 800 non-salariés en Corse
Fin 2019, en Corse, 20 840 personnes exercent une activité non-salariée à titre principal, ou en complément d’une activité salariée, hors du secteur agricole. On les appelle aussi les indépendants , mais leur activité reste le plus souvent tributaire d’un ou plusieurs contrats qui les lient à un client, un patient, ou une autre entreprise. Sur l’île, leur capacité à couvrir ainsi les besoins de la population locale est assurée par une densité de 6 120 non-salariés pour 100 000 habitants. Ils sont plus présents qu’en France de province et la région se situe en deuxième position derrière PACA (figure 1).
tableauFigure 1 – Densité de non-salariés par région
Code région | Libellé région | Densité (effectif non-salarié / 100 000 habitants) |
---|---|---|
84 | Auvergne-Rhône-Alpes | 5 164 |
27 | Bourgogne-Franche-Comté | 3 992 |
53 | Bretagne | 4 487 |
24 | Centre-Val de Loire | 3 762 |
94 | Corse | 6 121 |
44 | Grand Est | 3 611 |
32 | Hauts-de-France | 3 222 |
11 | Île-de-France | 4 822 |
28 | Normandie | 3 731 |
75 | Nouvelle-Aquitaine | 5 221 |
76 | Occitanie | 5 451 |
52 | Pays de la Loire | 4 232 |
93 | Provence-Alpes-Côte d'Azur | 6 162 |
- Lecture : en Corse, la densité de non-salariés s’élève à 6121 non-salariés pour 100 000 habitants en 2019.
- Source : Insee, base non-salariés 2019, recensement de la population 2019.
graphiqueFigure 1 – Densité de non-salariés par région
Pour cause, les principaux secteurs d’activité insulaires sont ceux qui comptent relativement plus d’indépendants. De plus, la population régionale, plus âgée, implique davantage de services aux particuliers où la part des non‑salariés est aussi plus élevée. Ainsi en Corse, trois secteurs occupent 60 % des effectifs non-salariés : les services aux particuliers, la construction et les services aux entreprises.
Commerçants, artisans, professionnels libéraux ou chefs d’entreprise, ils présentent des profils variés de statuts d'entrepreneuriat ou de métiers exercés. Parmi l’ensemble des indépendants, 9 430 sont micro-entrepreneurs, 7 700 sont entrepreneurs individuels et 3 710 sont gérants majoritaires de sociétés. Ces deux derniers statuts regroupent les indépendants « classiques ». En Corse, le statut de micro‑entrepreneur a beaucoup de succès. Il représente 45 % des non-salariés insulaires, soit le plus fort taux des régions, supérieur de 4 points au taux de province.
Davantage de non-salariés dans les services aux particuliers et la construction
En Corse, 4 580 indépendants travaillent dans le secteur des services aux particuliers (hors santé), soit la plus grande part des non-salariés insulaires à 22 %. Ils sont surreprésentés sur l’île avec une densité de 1 340 non-salariés pour 100 000 habitants contre 1 050 en France de province (figure 2).
tableauFigure 2 – Densité de non-salariés par secteur d’activité
Secteurs d’activité | France de province | Corse |
---|---|---|
Services aux particuliers | 1 053 | 1 344 |
Construction | 660 | 1 202 |
Services aux entreprises | 995 | 1 129 |
Santé humaine et action sociale | 832 | 1 053 |
Commerce et artisanat commercial | 835 | 916 |
Industrie | 252 | 342 |
Transports | 135 | 112 |
- Lecture : en Corse, la densité de non-salarié dans la construction s’élève à 1202 non-salariés pour 100 000 habitants en 2019 contre 660 non-salariés pour 100 000 habitants en France de province.
- Source : Insee, base non-salariés 2019, recensement de la population 2019.
graphiqueFigure 2 – Densité de non-salariés par secteur d’activité
Dans ce secteur, 54 % des non-salariés exercent sous le statut de micro-entrepreneurs. Ce statut est fréquent dans les services personnels tels que l’entretien corporel, dans les arts, spectacles & activités récréatives et dans l’enseignement. En revanche, il est plus rare dans l’hébergement & la restauration qui regroupe 2 020 indépendants. Trois quarts d’entre eux travaillent dans la restauration, activité plus propice à l’entreprenariat individuel. Les non-salariés sont aussi nombreux dans les activités de coiffure & soins de beauté (730 non-salariés), d’enseignement (580 non-salariés) et des arts, spectacles & activités récréatives (490 non-salariés).
Sur l’île, 4 100 entrepreneurs travaillent dans la construction, soit un sur cinq. Ils sont deux fois plus présents qu’en province dans ce secteur. Ils exercent principalement leur activité dans les travaux de maçonnerie générale & gros œuvre (30 %), puis dans le domaine de l’électricité (15 %), de la plomberie (10 %) et de la vitrerie (10 %). Parmi eux, 2 390 travaillent comme micro-entrepreneurs. Ces derniers sont davantage présents dans les travaux de peinture et de plâtrerie, deux domaines qui nécessitent peu d’investissements.
Les non-salariés sont également nombreux dans les secteurs des services aux entreprises & services mixtes (3 850 non-salariés), de la santé humaine & de l’action sociale (3 590 non-salariés), et du commerce & artisanat commercial (3 120 non-salariés). Dans le secteur de l’industrie, leurs effectifs sont moins élevés (1 170 non-salariés) mais leur densité reste supérieure à celle de province.
Enfin, le secteur des transports fait exception avec une densité de non-salariés moins importante qu'en province, soit 112 non-salariés pour 100 000 habitants contre 135. En effet, au niveau national, cette activité est en développement sous l’impulsion des micro‑entrepreneurs nombreux parmi les chauffeurs de VTC et les livreurs à domicile, phénomène qui reste marginal en Corse.
Le micro-entrepreneuriat porte l’essor des indépendants
Hors secteur agricole, entre 2015 et 2019, l’emploi non-salarié est en hausse de 10 %. Il augmente moins vite qu’en moyenne de province (+11 %) mais il est plus dynamique que l’emploi total régional (+6 %). L’emploi non-salarié s’intensifie dans la majorité des secteurs et plus particulièrement dans les services aux entreprises & services mixtes. Dans l'ensemble de ces secteurs, l'évolution positive des micro-entrepreneurs compense les disparitions d'entreprises classiques (figure 3). Cette tendance haussière concerne aussi le secteur de la santé. En revanche, le nombre d’indépendants diminue dans les transports et dans le commerce & l’artisanat commercial.
tableauFigure 3 – Évolution des effectifs non-salariés par secteur d’activité entre 2015 et 2019
Secteurs d’activité | Micro-entrepreneurs (en volume) | Classiques (en volume) | Évolution des effectifs non-salariés (en %) |
---|---|---|---|
Services aux entreprises | 883 | -28 | 28,6 |
Santé humaine et action sociale | 146 | 434 | 19,3 |
Industrie | 225 | -65 | 15,9 |
Services aux particuliers | 684 | -255 | 10,3 |
Construction | 545 | -354 | 4,9 |
Transports | 35 | -47 | -3,1 |
Commerce et artisanat commercial | 162 | -360 | -6,0 |
- Source : Insee, base non-salariés 2015 et 2019.
graphiqueFigure 3 – Évolution des effectifs non-salariés par secteur d’activité entre 2015 et 2019
L’augmentation des effectifs non-salariés est portée par les micro-entrepreneurs. La hausse d’emploi sous ce statut atteint +40 % depuis 2015. Cette forte croissance résulte en partie des mesures législatives récentes et favorables : d’une part, les plafonds de chiffres d’affaires ouvrant droit à ce statut ont doublé depuis janvier 2018, et plus récemment d’autre part, les trois premières années d’activité sont partiellement exonérées de cotisations sociales depuis janvier 2019. D’ailleurs, entre 2018 et 2019, le nombre total de non-salariés augmente de 4,5 %, soit 900 indépendants supplémentaires. Cette progression est portée par celle du nombre d’auto-entrepreneurs (+12,5 %, soit +1 050 personnes).
À l’inverse, le nombre de non-salariés « classiques » est en baisse de 6,3 % depuis 2015 et de 1,3 % sur la dernière année. En quatre ans, ces catégories diminuent dans la plupart des secteurs et plus particulièrement dans la construction (−17 %), l’industrie (−15 %) et le commerce (−15 %) même si les effectifs non-salariés restent bénéficiaires dans les deux premiers secteurs sous l’impulsion des créations de micro-entreprises. En revanche, le nombre d’indépendants classiques progresse dans la santé & l’action sociale (+16 %) où la plupart des métiers sont réglementés et n’ouvrent pas le droit au statut de micro-entrepreneurs.
Des revenus proches de la moyenne nationale mais plus souvent nuls
En Corse, en 2019, un non-salarié classique retire un revenu d’activité de 3 570 euros net par mois en moyenne contre 3 625 euros en France de province. La Corse occupe une position médiane parmi l’ensemble des régions, malgré une rémunération inférieure de 1,5 %.
Cependant, lorsqu'ils dégagent un revenu d’activité, les non-salariés classiques de la région disposent en moyenne de 4 010 euros par mois. Ce montant est alors supérieur de 3 % à celui observé en province (3 890 €) et place la région à la quatrième position des niveaux de rémunération des non-salariés classiques. Cette meilleure rémunération insulaire résulte d’un effet structurel en lien avec la surreprésentation des secteurs où les niveaux de revenus sont les plus élevés en Corse parmi les indépendants (santé humaine, services aux entreprises).
Quand ils n’ont pas dégagé de bénéfice ou ne se sont pas versé de rémunération au cours de l'année, les non-salariés classiques déclarent un revenu d’activité nul. En Corse, 12 % d’entre eux sont dans cette situation délicate en 2019, soit une proportion supérieure de 4 points à celle de province. Cette part est particulièrement élevée dans les services aux particuliers où elle représente un non-salarié sur cinq. Elle est également plus importante dans le commerce & artisanat commercial ainsi que dans les services aux entreprises & services mixtes, secteurs où elle concerne un indépendant classique sur six. Au contraire, dans la santé, très peu de non‑salariés classiques se privent de rémunération (3 %).
Parmi les indépendants ayant déclaré un revenu nul en 2019, six sur dix déclaraient déjà un revenu nul en 2018 et un sur dix démarre son activité en 2019.
De leur côté, les micro‑entrepreneurs retirent en moyenne 550 euros par mois de leur activité non salariée sur l’île contre 570 € en province. C’est 6,5 fois moins que les non‑salariés classiques. Leur faible revenu est directement lié aux plafonds sur les chiffres d’affaires qu’impose le régime, ce qui positionne le micro‑entreprenariat plutôt comme une activité d’appoint.
De meilleurs revenus pour les indépendants du secteur de la santé
Les revenus mensuels dégagés des activités non salariées s’étirent de 2 000 € en moyenne dans le secteur des services aux particuliers à 6 000 € dans celui de la santé humaine & action sociale, avec des écarts importants par corps de métiers (figure 4).
tableauFigure 4 – Répartition des revenus des non-salariés « classiques » par secteur d’activité
Secteurs d’activité | 1er décile | Revenu moyen | 9e décile |
---|---|---|---|
France de province | 569 | 3 892 | 8 185 |
Corse | 517 | 4 007 | 8 643 |
Services aux particuliers | 254 | 2 001 | 4 303 |
Transports | 455 | 2 464 | 4 436 |
Industrie | 308 | 2 760 | 5 319 |
Commerce et artisanat commercial | 365 | 3 011 | 6 610 |
Construction | 601 | 2 915 | 5 780 |
Services aux entreprises | 567 | 5 198 | 12 514 |
Santé humaine et action sociale | 1 571 | 5 871 | 11 297 |
- Note : revenus mensuels en €/mois.
- Champ : non-salariés hors micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, base non-salariés 2019.
graphiqueFigure 4 – Répartition des revenus des non-salariés « classiques » par secteur d’activité
Le secteur de la santé humaine & action sociale bénéficie des revenus d’activité les plus élevés, puisque le revenu mensuel moyen est de 5 870 euros sur l’île (hors revenus nuls). Les métiers de la médecine sont les professions les mieux rémunérées, avec un revenu mensuel moyen qui avoisine les 10 260 euros pour les médecins spécialistes et 8 460 euros pour les généralistes.
Les non-salariés du secteur des services aux entreprises & services mixtes bénéficient d’un revenu également supérieur à la moyenne régionale (5 200 euros), le plus élevé après celui du secteur médical. Les activités comptables et juridiques sont les professions les plus rémunératrices du secteur, avec respectivement 8 000 euros et 6 660 euros par mois.
À l’inverse, les revenus moyens sont nettement plus faibles dans le secteur des services aux particuliers (2 000 euros par mois).
Au total, les revenus des non-salariés classiques sont marqués par de fortes disparités. Parmi ceux qui perçoivent un revenu, la moitié gagnent moins de 2 590 euros. Le rapport interdécile, témoin des inégalités de revenus d’activité, atteint la valeur de 17 en Corse contre 14 en province. Ces inégalités de revenus parmi les non-salariés sont d’ailleurs plus marquées en Corse que dans toute autre région de province.
Un non-salarié sur quatre exerce aussi une activité salariée
En 2019, 25 % des non‑salariés, soit 5 150 travailleurs indépendants sont pluriactifs, c’est‑à‑dire qu’ils cumulent une activité salariée et une activité non salariée au cours de l’année (figure 5). Toutefois, un tiers d’entre eux interrompt son activité salariée ; il s’agit majoritairement de personnes cumulant ou alternant des périodes de travail non-salarié avec une activité salariée saisonnière.
tableauFigure 5 – Part des non-salariés pluriactifs selon le secteur d’activité
Secteurs d’activité | Pluriactif dans l’année | Pluriactif en fin d’année | Monoactif |
---|---|---|---|
Construction | 7 | 11 | 82 |
Commerce et artisanat commercial | 6 | 14 | 80 |
Santé humaine et action sociale | 6 | 15 | 79 |
Transports | 6 | 15 | 79 |
Services aux particuliers | 10 | 17 | 73 |
Industrie | 9 | 19 | 72 |
Services aux entreprises | 11 | 24 | 65 |
Classiques | 5 | 10 | 85 |
Micro-entrepreneurs | 12 | 24 | 64 |
Ensemble | 8 | 17 | 75 |
- Lecture : en Corse, parmi les non-salariés exerçant sous le statut de micro-entrepreneurs fin 2019, 12 % ont exercé une activité complémentaire en cours d’année, 24 % exercent également une autre activité en fin d’année et 63 % exercent uniquement leur activité non-salariée en 2019.
- Source : Insee, base non-salariés 2019.
graphiqueFigure 5 – Part des non-salariés pluriactifs selon le secteur d’activité
Les micro‑entrepreneurs sont plus souvent pluriactifs que les non‑salariés classiques : 37 % des micro-entrepreneurs ont exercé une activité salariale au cours de l’année 2019, contre 15 % des non‑salariés classiques.
L’activité non-salariée constitue le plus souvent un complément de revenus à l’activité salariée. Ainsi, pour sept pluriactifs sur dix, le revenu total perçu provient majoritairement de leur activité salariée. Cette activité salariée génère un revenu supérieur à celui de l’activité indépendante pour 81 % des micro-entrepreneurs contre 56 % pour les non-salariés classiques.
La pluriactivité est la plus répandue dans le secteur des services aux entreprises (35 % des non-salariés). Elle est aussi plus fréquente qu’en moyenne dans le secteur de l’industrie et dans les services aux particuliers. À l’inverse, la pluriactivité est moins présente chez les non-salariés de la construction (19 %). En dehors de la santé et des services aux particuliers, les pluriactifs exercent plutôt leurs deux activités dans des secteurs différents.
Encadré - Des femmes peu présentes et qui dégagent moins de revenus que les hommes
En Corse, quatre non-salariés sur dix sont des femmes, soit une proportion équivalente à celle de province. Leur part s’accroît progressivement ces dernières années mais reste loin de la parité quasi-atteinte dans le salariat du secteur privé insulaire. Très peu présentes dans les secteurs de la construction (2 %) et des transports (17 %), les non-salariées sont beaucoup plus nombreuses dans les services aux particuliers (48 %) et sont même majoritaires dans la santé & l’action sociale (62 %).
En 2019, en Corse, les indépendantes classiques dégagent des revenus 17 % inférieurs à ceux de leurs confrères (3 175 euros contre 3 825 euros), écart stable depuis 2015. En cause, les professions les plus rémunératrices sont les moins féminisées et les revenus d’activité des femmes sont plus faibles dans l’ensemble des secteurs. Par exemple, dans le secteur de la santé, majoritairement féminin, les inégalités de salaires sont les plus importantes. Le revenu moyen des hommes est de 7 510 euros mensuels, et celui des femmes est de 4 435 euros, soit un écart de 41 %. Cette différence tient d’abord à une plus faible représentation des femmes dans les professions très rémunératrices de médecins et de dentistes (32 % des indépendants sont des femmes). À l’inverse, elles sont largement majoritaires dans les professions les moins rémunérées telles que celles d’infirmiers et de sages-femmes (à 78 % féminisées). Cependant, de fortes inégalités demeurent au sein même des médecins et dentistes : le revenu moyen des femmes médecins généralistes est de 5 800 euros par mois, alors que celui des hommes est de 9 200 euros.
Pour comprendre
Sources
La base non-salariés est issue de deux sources administratives, gérées par la caisse centrale des Urssaf (ex-Acoss) et par la caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA). Cette étude se limite aux non-salariés non agricoles en activité en fin d’année, c’est-à-dire à toutes les personnes qui, au 31 décembre, sont inscrites auprès d’un organisme de protection sociale des travailleurs non-salariés.
Définitions
Les non-salariés (désignés aussi par les indépendants dans cette étude) désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non-salariés. Ils se différencient notamment des autres travailleurs par l’absence de contrat de travail et de lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre.
Les non‑salariés classiques sont pour l’essentiel des entrepreneurs individuels ou des gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée (SARL).
Le régime de l’auto-entrepreneur, devenu ensuite micro‑entrepreneur, a été mis en place au 1er janvier 2009. Il est accessible si le chiffre d’affaires reste au-dessous de seuils fixés et offre des formalités de création d’entreprise allégées ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations et contributions sociales. Un micro-entrepreneur est économiquement actif s’il a déclaré un chiffre d’affaires positif dans l’année ou, en cas d’affiliation en cours d’année, s’il a déclaré au moins un chiffre d’affaires positif au cours des quatre trimestres suivant l’affiliation.
Le revenu d’activité est la rémunération issue de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année mais pas des contributions sociales (CSG non déductible, CRDS). Il est calculé à partir du revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives : chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs après abattement pour frais professionnels, bénéfice net des entrepreneurs individuels classiques, rémunération des gérants majoritaires (incluant une partie des dividendes). En cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels des secteurs non agricoles est considéré comme nul.
Le rapport interdécile (D9/D1) est un indicateur de mesure des inégalités salariales. Il correspond au ratio entre le revenu plancher des 10 % les plus riches de la population d’études (D9 – 9e décile) sur le revenu plafond des 10 % les plus pauvres (D1 – 1er décile) .
Dans cette étude, les pluriactifs sont les personnes ayant une activité non salariée en fin d’année et qui ont eu une activité salariée au cours de l’année.
Pour en savoir plus
(1) Malleville R., Huyssen A., « En Corse, les professionnels libéraux très présents, surtout dans la santé», Insee Analyses Corse, mai 2022.
(2) « Emploi et revenus des indépendants – édition 2020 », Insee Références, avril 2020.