Insee Flash Ile-de-France · Novembre 2022 · n° 73

Été 2022 en Île-de-France : l’activité touristique est proche de son niveau d’avant-crise

Entre avril et septembre 2022, les hébergements d’Île-de-France enregistrent 45,5 millions de nuitées, soit 2,1 % de moins qu’avant le début de la crise sanitaire (46,4 millions de nuitées au cours de la saison d’été 2019) (figure 1). L’Île-de France est l’une des deux seules régions, avec le Grand Est, à enregistrer une légère baisse alors que les autres retrouvent leur niveau d’avant-crise, voire le dépassent. Néanmoins, le volume de nuitées lors de la saison estivale est toujours très important et place l’Île-de-France à la troisième place, derrière la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. Ces deux régions profitent de l’engouement, en particulier de la clientèle résidente, pour les hébergements de plein air, très peu nombreux en Île-de-France. Dans la région capitale, les campings et les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT), regroupant résidences de tourisme, villages de vacances et auberges de jeunesse, n’accueillent respectivement que 3,8 % et 14 % des touristes. Par rapport à l’été 2019, le nombre de nuitées diminue de 7,7 % dans les campings et il augmente de 1,1 % dans les AHCT.

Dans les hôtels d’Île-de-France, qui représentent 82 % des nuitées touristiques dans la région, la fréquentation touristique reste inférieure de 2,3 % à son niveau de 2019. La région conserve cependant sa première place en nombre de nuitées hôtelières, suivie de très loin par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans les hôtels 3 étoiles, les nuitées progressent de 2,6 % par rapport à l’été 2019. Dans les hôtels classés 4 ou 5 étoiles, qui avaient subi de plein fouet la crise sanitaire, les nuitées sont aussi reparties à la hausse mais plus modérément (+ 0,5 %). Ces hôtels haut de gamme pâtissent toujours de la défection de la clientèle non résidente (- 5,6 % de nuitées). En revanche, la fréquentation de la clientèle résidente augmente fortement dans cette catégorie d’hôtels (+ 14,7 %). Les résidents ont peut-être choisi durant l’été 2022 ce tourisme domestique haut de gamme, alors que, avant-crise, ils privilégiaient des vacances à l’étranger.

Entre avril et juillet 2022, la fréquentation mensuelle touristique augmente progressivement. Ainsi, en mai, avec 7,2 millions de nuitées, l’activité touristique retrouve son niveau de mai 2019, et ce grâce à la clientèle résidente. En juillet, elle atteint même un pic : 8,5 millions de nuitées sont enregistrées. Ensuite, en août et septembre, elle diminue. Cela peut s’expliquer par la moindre fréquentation de la clientèle d’affaires. En septembre, celle-ci ne représente que 46 % du total des nuitées hôtelières contre 55 % trois ans plus tôt.

Malgré une diminution du nombre des nuitées de 4,7 % par rapport à la saison d’été 2019, la clientèle non résidente redevient majoritaire en 2022 (54 % des nuitées). La part des touristes non résidents dans la fréquentation des hébergements s’est redressée progressivement dès avril 2022 pour atteindre respectivement 57 % et 59 % des nuitées totales en juillet et en août.

Les nuitées des résidents sont supérieures de 1,2 % à leur niveau d’avant-crise. En comparaison des mêmes mois de 2019, l’augmentation s’observe surtout en mai (+ 9,9 %) puis dans une moindre mesure en juillet (+ 4,8 %) et en août (+ 2,5 %). Les fortes chaleurs de ces deux derniers mois ont pu inciter la clientèle résidente à privilégier les littoraux plutôt que les espaces urbains.

Avec 4,2 millions de nuitées, les États-Unis restent le principal pays d’origine de la clientèle non résidente venant séjourner en Île-de-France, et ce malgré une légère baisse de 4,1 % des nuitées par rapport à l’été 2019 (figure 2). Le retour de la clientèle américaine a été favorisé par un dollar renforcé face à l’euro. La Grande-Bretagne retrouve la deuxième place des pays de provenance des touristes étrangers. Les nuitées de la clientèle britannique sont supérieures de 2,0 % à celles de 2019. Les nuitées des touristes en provenance des Pays-Bas (+ 34,9 %), d’Italie (+ 20,2 %) et d’Allemagne (+ 12,1 %) dépassent largement leur niveau d’avant-crise. Cependant, la clientèle venant d’Espagne et de Belgique a moins fréquenté en 2022 les hébergements touristiques franciliens qu’en 2019 (- 5,5 % et - 4,2 %).

La clientèle du Proche et Moyen-Orient reste parmi les plus importantes de la région (5,8 % des nuitées). En outre, elle augmente de 30 % par rapport à la saison d’été 2019. En revanche, du fait de la poursuite des restrictions sanitaires liées à la Covid, les touristes venant de Chine et du Japon n’ont toujours pas fait leur retour dans la région. Le nombre de leurs nuitées en 2022 est inférieur de 82 % à celui observé en 2019 avant la crise sanitaire.

Avec un peu plus de la moitié des nuitées totales de l’Île-de-France, Paris reste le territoire le plus touristique de la région et le seul où la fréquentation touristique est en augmentation à la fois pour les clientèles résidente (+ 3,5 %) et non résidente (+ 3,1 %).

En Seine-et-Marne, les nombres de nuitées des résidents et des non-résidents diminuent au même rythme (- 8,1 % entre les saisons d’été 2019 et 2022, soit 9 points en dessous de la moyenne régionale pour les nuitées des résidents et - 4 points pour les nuitées des non-résidents).

Dans les Hauts-de-Seine, les nuitées de la clientèle résidente s’accroissent fortement (+ 11,3 %) et compensent ainsi la diminution de celles de la clientèle non résidente (- 17,9 %). La fréquentation touristique dans ce département est donc comparable à celle de 2019.

La plus forte hausse des nuitées de la région se situe dans l’Essonne (+ 5,2 %). Elle est due à une clientèle résidente qui est davantage revenue (+ 10,7 %) que celle non résidente (- 11,3 %).

Dans les autres départements franciliens, les clientèles résidente et non résidente ne sont pas revenues à leurs niveaux de 2019, et les évolutions du nombre de nuitées sont beaucoup plus faibles que la moyenne régionale correspondante.