Insee Analyses Centre-Val de Loire · Novembre 2022 · n° 89

La fréquentation des hébergements collectifs de tourisme retrouve son niveau d’avant-crise

Les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 ont progressivement pris fin au début de l’année 2022. Le port du masque et la présentation du passe sanitaire n’ont plus été exigés pour les déplacements en France. La fréquentation touristique est revenue à la hausse dans la continuité de cet allégement.

En Centre-Val de Loire, d’avril à septembre 2022, la fréquentation atteint 7 363 700 nuitées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT).

La fréquentation touristique de la saison estivale en 2022 dépasse celle en 2019 de 2,4 %, dans une mesure légèrement plus faible qu’en France métropolitaine (+ 2,6 %). Cette augmentation résulte de la plus grande fréquentation des campings, avec 189 000 nuitées supplémentaires par rapport à 2019 (+ 8,7 %, contre + 7,2 % en France métropolitaine). Les hôtels retrouvent leur niveau de fréquentation d’avant-crise alors qu’elle est à un niveau légèrement inférieur en France métropolitaine (– 0,9 %). Le chiffre d’affaires (en euros courants) des hôtels d’avril à août 2022 remonte au niveau de 2019, après deux années de crise (encadré). En revanche, la fréquentation des AHCT reste en deçà de celle trois ans plus tôt (– 1,4 % en région, contre + 0,1 % au niveau national).

Après avoir été en net retrait au mois d’avril (– 8,8 % par rapport à 2019), la fréquentation touristique dépasse de 8,3 % en mai le niveau de 2019. Comme en France métropolitaine, la fréquentation du mois de mai est portée par les campings (+ 31,8 % en mai) (figure 1). Une situation très différente de celle de l’année précédente : en mai 2021, la fréquentation des hôtels et des campings était deux fois moins importante qu’en 2019 (– 49 %). Le nombre de nuitées passées en juin 2022 dans les hébergements collectifs de tourisme (hôtels, campings, AHCT) est en faible retrait en comparaison du même mois trois ans auparavant (− 2,9 %). Au cœur de l’été, en juillet et août, le nombre de nuitées dépasse celui de 2019, contrairement à l’année précédente. La fréquentation des hôtels progresse de 4,5 % par rapport à 2019, dans une proportion proche de celle de France métropolitaine (+ 2,5 %). Celle des campings en juillet et août en région est également supérieure à celle d’avant-crise (+ 4,8 %), comme en France métropolitaine (+ 4,6 %). En septembre, la fréquentation des campings dépasse nettement celle de 2019 (+ 28,3 %) et la fréquentation des hôtels légèrement celle de 2019 (+ 1,1 %).

La clientèle résidente permet de retrouver les niveaux de fréquentation touristique d’avant la crise sanitaire (figure 2). Les résidents sont principalement revenus dans les campings (+ 17,6 %), davantage qu’en France métropolitaine (+ 10,2 %). Le nombre de nuitées dans les hôtels rebondit (+ 2,5 %) dans une proportion similaire à celle du niveau national (+ 2,7 %).

La diminution du nombre de nuitées de la clientèle non-résidente est plus marquée en Centre-Val de Loire (– 5,5 % par rapport à 2019) qu’en France métropolitaine (– 4,6 %). Elle concerne aussi bien les hôtels (– 7,2 %) que les campings (– 4,2 %), alors qu’en France métropolitaine les nuitées des non-résidents dans les campings retrouvent le niveau d’avant-crise (+ 0,1 %). Les AHCT accusent une baisse de la fréquentation des deux types de clientèles (respectivement – 1,5 % pour les résidents et – 0,6 % pour les non-résidents).

Le nombre de nuitées des résidents dans les campings est nettement plus élevé qu’en mai 2019 (+ 40,6 %), comme en France métropolitaine malgré deux jours fériés hors week-end de moins en mai 2022. Les températures du mois de mai 2019 avaient été plus basses que la normale, alors que le mois de mai 2022 a été particulièrement chaud, sec et ensoleillé, ce dont ont pu tirer parti les campings. En juillet et août, la fréquentation des résidents dans ce type d’hébergement est également plus forte qu’en 2019 (+ 15,5 %, soit 8,6 points de plus qu’en France métropolitaine).

En Centre-Val de Loire, la fréquentation des hôtels classés de 1 à 3 étoiles revient à son niveau de 2019 (+ 0,4 %). Ces établissements représentent plus de deux nuitées d’hôtel sur trois (68,1 %). Le nombre de nuitées hôtelières dépasse les valeurs de référence en 2019 dans les établissements haut de gamme, classés 4 et 5 étoiles (+ 10,8 %). Ces hébergements représentent 19,1 % de l’ensemble des nuitées hôtelières de la région (1,8 % de plus qu’en 2019). Enfin, les séjours dans les hôtels non-classés sont moins nombreux (− 14,2 %), en lien avec la diminution du nombre d’établissements de ce type ouverts (− 6,8 %). Ces établissements représentent 12,9 % des nuitées.

Plus de neuf touristes non-résidents sur dix (91 %) visitant le Centre-Val de Loire en 2022 viennent d’Europe. Ils réalisent 54 800 nuitées de moins en 2022 par rapport à 2019 dans les campings et hôtels de la région (– 3,3 %).

Cette différence est plus importante dans les campings (– 4,3 %) que dans les hôtels (– 2,2 %). Les nuitées des touristes venant d’Amérique sont également en baisse de 15,7 %, plus particulièrement en provenance des États-Unis (– 14,2 %) et du Canada (– 20,8 %).

Les Pays-Bas restent le premier pays d’origine des clients non-résidents européens dans les hôtels et les campings (33,6 %) (figure 3), avec une fréquentation qui excède de 12,5 % celle de 2019. Cet écart est plus élevé dans les hôtels (+ 24,3 %), que dans les campings (+ 9,1 %). La fréquentation des touristes en provenance de Belgique, qui représente 13 % des non-résidents européens, est supérieure de 9,5 % à celle de 2019. À l’inverse, le nombre de nuitées des touristes du Royaume-Uni est inférieur de 28,5 % à celui de 2019. Les nuitées des touristes en provenance d’Allemagne retrouvent presque le niveau de 2019 (– 0,4 %). Les nuitées de la clientèle de ces quatre pays représentent près de huit nuitées des non-résidents européens sur dix. Le nombre de nuitées des résidents d’autres pays européens comme la Suisse, le Luxembourg, le Danemark et le Portugal progresse par rapport à 2019.

Dans l’Indre, le rebond de fréquentation (+ 7,8 %) est porté par la demande pour les campings (189 000 nuitées en 2022, soit + 34,3 % en trois ans) (figure 4). La fréquentation des campings classés 3 étoiles du département progresse de près de 38 %, de 57 000 nuitées en 2019 à 78 500 en 2022. Les campings ont bénéficié de conditions météorologiques favorables. Comme dans le reste de la région l’ensoleillement a été nettement supérieur à la normale en juillet, et a atteint un niveau record sur 30 ans en mai à Châteauroux. En revanche, la fréquentation hôtelière recule entre 2019 et 2022 (– 7 %).

Dans le département voisin du Cher, seule la fréquentation des campings est orientée à la hausse, mais dans une moindre mesure (+ 10 400 nuitées, soit une hausse de 8,8 % par rapport à 2019).

Le Loir-et-Cher est – après l’Indre-et-Loire – le second département le plus fréquenté par les touristes en Centre-Val de Loire et le premier selon la fréquentation des campings (993 600 nuitées en 2022). Il enregistre davantage de nuitées en 2022 par rapport à 2019 (+ 10,4 %) (+ 13,4 % dans les campings et + 6,5 % dans les hôtels). Ainsi, 117 600 nuitées supplémentaires sont comptabilisées dans les campings du Loir-et-Cher en 2022 par rapport à 2019. Cette progression résulte de l’accroissement de la fréquentation des campings haut de gamme, 4 et 5 étoiles (+ 184 700 nuitées, soit + 36 %). La reprise ou la reprogrammation d’événements culturels affectés par les restrictions en lien avec la crise sanitaire ont pu contribuer à cette hausse de fréquentation.

Le nombre de nuitées dépasse celui de 2019 (+ 1,8 %) en Indre-et-Loire, département qui rassemble 31 % de l’ensemble des nuitées de la région. Il est le second département en termes de fréquentation touristique dans les campings avec 689 300 nuitées d’avril à septembre 2022 (32 300 de plus qu’en 2019). Cette hausse est portée par les campings classés 3 étoiles (59 400 nuitées de plus en 2022 qu’en 2019, soit + 26 %), à l’opposé de la baisse de 11 % des nuitées dans les campings haut de gamme.

Dans le Loiret, le nombre de nuitées baisse de 1,1 %, malgré une augmentation de la fréquentation des campings (+ 2,6 %). L’Eure-et-Loir est le département le plus affecté de la région, avec 6 % de nuitées en moins en 2022 par rapport à 2019 (− 24,8 % dans les campings et − 1,3 % dans les hôtels).