Insee Flash Centre-Val de Loire · Novembre 2022 · n° 63

287 000 habitants dans le Loir-et-Cher à l’horizon 2070 Projections de la population en Centre-Val de Loire

Plus de 330 000 habitants résident dans le Loir-et-Cher en 2018. La population diminue par rapport à 2013, et quel que soit le scénario envisagé, cette baisse se poursuivrait dans les 50 prochaines années.

Si les tendances démographiques observées récemment se prolongeaient (scénario « central »), 317 000 personnes résideraient dans le Loir-et-Cher en 2030, 301 000 personnes en 2050, puis 287 000 personnes en 2070, soit 43 000 de moins qu’en 2018 (figure 1).

Dans ce scénario, la population du Loir-et-Cher diminuerait de 13 % entre 2018 et 2070, soit une perte de 800 habitants en moyenne chaque année et un taux de variation annuel moyen de la population de ‑ 0,3 %. Cette baisse est plus importante que dans la région (– 0,1 % en moyenne annuelle en Centre-Val de Loire).

La population projetée dépend naturellement des hypothèses de fécondité, d’espérance de vie ou de migrations. En 2070, le Loir-et-Cher pourrait compter entre 252 000 et 324 000 habitants selon différentes hypothèses testées qui font varier la fécondité, l’espérance de vie et le solde migratoire avec l’étranger (le solde migratoire avec les autres départements français ne varie pas dans les scénarios étudiés).

Si toutes les évolutions favorables à la croissance se combinaient, c’est-à-dire dans l’hypothèse où les femmes auraient plus d’enfants, l’espérance de vie serait plus élevée et le solde migratoire avec l’étranger plus nettement positif (scénario de « population haute »), le Loir-et-Cher perdrait tout de même des habitants pour atteindre 324 000 habitants en 2070. La population diminuerait d’abord jusqu’en 2035 pour atteindre les 319 000 habitants, avant de se stabiliser pendant 25 ans, puis de repartir à la hausse jusqu’à l’horizon de la projection.

À l’inverse, dans le cas où toutes les évolutions défavorables se produisaient (scénario de « population basse »), la population serait de 252 000 habitants en 2070. Le département perdrait 78 000 habitants par rapport à 2018, soit une diminution moyenne de 0,5 % par an.

De 2013 à 2018, la population diminue de 0,1 % en moyenne par an (figure 2), du fait du déficit naturel (‑ 0,1 %), alors que le solde migratoire est nul.

D’après les projections, le nombre de décès resterait supérieur au nombre de naissances dans le Loir-et-Cher. Cependant, les arrivées dans le département seraient plus nombreuses que les départs à partir de 2026. En effet, les jeunes de 17 à 24 ans, qui contribuent le plus au déficit migratoire du territoire, seraient moins nombreux sur le département et donc moins nombreux à partir.

De 2018 à 2070, la contribution positive du solde migratoire (+ 0,1 % par an en moyenne) ne suffirait toutefois pas à compenser le solde naturel négatif (– 0,4 %).

Le solde naturel se détériorerait entre la période 2013-2018 et 2018-2070. Ceci serait surtout la conséquence du vieillissement de la population avec des générations de femmes en âge d’avoir des enfants moins nombreuses et plus de personnes âgées où les taux de mortalité sont plus élevés. La dégradation du solde naturel pèserait de plus en plus sur l’évolution de la population jusqu’en 2050-2060.

Sous l’effet de l’amélioration de l’espérance de vie et de l’avancée en âge des générations du baby-boom, la population devrait continuer à vieillir d’ici 2070, modifiant la structure par âge des habitants du département (figure 3) et l’équilibre entre les différentes générations.

L’âge moyen de la population pourrait atteindre 49 ans en 2070, quand il est encore de 44 ans en 2018.

La population âgée de 20 à 64 ans, qui correspond en grande partie aux âges d’activité professionnelle, chuterait de 20 % entre 2018 et 2070 dans le Loir-et-Cher, soit 35 000 personnes de moins qu’en 2018. Leur poids dans la population totale passerait de 53 % en 2018, à 48 % en 2070 (figure 4). Ainsi, après 2035, moins d’un habitant sur deux serait en âge d’être actif.

Les personnes de plus 65 ans sont plus nombreuses que celles de moins de 20 ans depuis 2016.

En 2070, 54 000 habitants auraient moins de 20 ans, ce qui représenterait 19 % de la population, soit 4 points de moins qu’en 2018. Dans le même temps, près d’un tiers des habitants auraient plus de 65 ans, alors qu’ils ne constituaient qu’un quart de la population en 2018.

Le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans passerait de 15 000 en 2018 à 23 000 à l’horizon 2050.