Insee Flash Centre-Val de Loire · Novembre 2022 · n° 58

Moins d’habitants en Centre-Val de Loire à l’horizon 2070 Projections de la population en Centre-Val de Loire

Plus de 2,57 millions d’habitants résident en Centre-Val de Loire en 2018. La population régionale est stable entre 2013 et 2018. Elle continuerait à décroître dans les prochaines années si les tendances démographiques observées récemment se prolongeaient (scénario « central ») : 2,50 millions de personnes résideraient dans le Centre-Val de Loire en 2050, puis 2,41 millions de personnes en 2070, soit 162 000 de moins qu’en 2018 (figure 1).

À l’échelle de la France métropolitaine, le retournement de tendance arriverait plus tard (autour de 2043).

La population du Centre-Val de Loire diminuerait de 6,3 % entre 2018 et 2070, soit une perte de 3 100 habitants en moyenne chaque année et un taux de variation annuel moyen de la population de – 0,13 % (ce qui situe la région 9ᵉ sur les 13 régions de France métropolitaine en rythme de croissance).

Toutefois, la diminution s’accélérerait, de – 0,04 % par an en moyenne entre 2018 et 2030 contre - 0,18 % entre 2050-2070.

La baisse de population serait la plus importante dans les départements du sud de la région (– 0,37 % par an entre 2018 et 2070 dans le Cher et l’Indre). Seuls l’Indre-et-Loire et le Loiret compteraient en 2070 plus d’habitants qu’en 2018 (respectivement + 0,06 % et + 0,03 % par an). Cependant, la croissance démographique s’interromprait également pour ces deux départements entre 2040 et 2050.

Entre 2050 et 2070, tous les départements du Centre-Val de Loire perdraient des habitants.

En 2070, le Centre-Val de Loire pourrait compter entre 2,08 et 2,77 millions d’habitants selon les différentes hypothèses testées qui font varier la fécondité, l’espérance de vie et le solde migratoire avec l’étranger (le solde migratoire avec les autres départements français ne varie pas dans les scénarios étudiés).

Si toutes les évolutions favorables à la croissance se combinaient, c’est-à-dire dans l’hypothèse où les femmes auraient plus d’enfants, l’espérance de vie serait plus élevée et le solde migratoire avec l’étranger plus nettement positif (scénario de « population haute »), le Centre-Val de Loire gagnerait des habitants pour atteindre 2,68 millions d’habitants en 2050, puis 2,77 millions d’habitants en 2070, soit 195 000 de plus qu’en 2018.

À l’inverse, dans le cas où toutes les évolutions défavorables se produisaient (scénario de « population basse »), la population serait de 2,33 millions d’habitants en 2050, puis de 2,08 millions en 2070, soit une diminution moyenne de – 0,41 % par an.

La population du Centre-Val de Loire augmente légèrement de 0,02 % en moyenne par an de 2013 à 2018 (figure 2), du fait du solde naturel positif (+ 0,08 %) qui compense le déficit migratoire (– 0,06 %). Cela s’inverserait de 2018 à 2070, la contribution positive du solde migratoire (+ 0,15 % par an) ne suffirait pas à compenser le déficit naturel (– 0,28 % par an).

Le solde migratoire avec le reste de la France est déficitaire en 2018 (- 800 habitants), du fait des 17-24 ans (- 3 300 habitants), alors que le solde est positif en excluant cette tranche d’âge (+ 2 500 habitants).

D’après les projections, en supposant constants les taux de départs par âge, la balance des arrivées‑départs avec les autres régions françaises se rééquilibrerait progressivement jusqu’à devenir positive à partir de 2035, et poursuivre sa hausse jusqu’en 2070. En effet, les jeunes de 17 à 24 ans, qui contribuent le plus au déficit migratoire du territoire, seraient moins nombreux dans la région, et donc moins nombreux à partir.

Le nombre de décès est supérieur au nombre de naissances dans la région depuis 2017. Le solde naturel se détériorerait de façon continue jusque dans les années 2050.

Les décès augmenteraient jusqu’en 2040-2050 suite à l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom. La baisse des naissances, principalement entre 2040 et 2060, serait liée notamment à la diminution du nombre de femmes de 26-31 ans sur cette période (âges auxquelles le taux fécondité est le plus élevé).

Sous l’effet de l’amélioration de l’espérance de vie et de l’avancée en âge des générations du baby-boom, la population devrait continuer à vieillir d’ici 2070, modifiant la structure par âge des habitants de la région (figure 3) et l’équilibre entre les différentes générations.

L’âge moyen de la population pourrait atteindre 46 ans en 2050, puis dépasser les 47 ans en 2070, quand il est encore inférieur à 43 ans en 2018.

La population âgée de 20 à 64 ans, qui correspond en grande partie aux âges d’activité professionnelle, baisserait sur toute la période, passant de 1,4 million en 2018 à 1,2 million en 2070. Leur poids dans la population totale diminuerait jusqu’au début des années 2050 avant de se stabiliser autour de 49,5 % (figure 4).

Les personnes de plus de 65 ans sont plus nombreuses que celles de moins de 20 ans à partir de 2022. Entre 2018 et 2070, la population de plus de 65 ans progresserait, mais moins vite qu’en France métropolitaine (+ 0,5 % par an contre + 0,8 %). Le poids des plus de 85 ans passerait de 3,9 à 8,5 %.