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Insee Focus · Octobre 2022 · n° 277
Insee FocusDans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, l’impact social de la crise sanitaire s’estompe plus rapidement que dans les autres territoires

Clément Cohen (Insee)

Avant la crise sanitaire, un habitant de quartier prioritaire de la politique de la ville sur cinq est bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA) et un habitant sur quatre de la prime d’activité. Les restrictions d’activité de l’année 2020 provoquent une forte augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à Pôle emploi en catégorie A et une diminution du nombre de bénéficiaires de la prime d’activité, dans ces quartiers comme ailleurs. L’augmentation des bénéficiaires du RSA est également importante mais s’infléchit plus rapidement dans les quartiers prioritaires que dans les autres territoires au cours de l’année 2020. En 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA retrouve son niveau d’avant-crise en quartier prioritaire plus tôt que dans les autres territoires, quels que soient la situation familiale ou l’âge des allocataires.

Insee Focus
No 277
Paru le :Paru le27/10/2022

Avant la crise sanitaire, quatre fois plus de bénéficiaires du RSA en quartier prioritaire qu’ailleurs.

La population résidant en est par construction plus souvent en situation de précarité vis-à-vis de l’emploi que sur le reste du territoire. Les prestations sociales y touchent un public plus large qu’ailleurs et les demandeurs d’emploi y sont plus nombreux. Fin janvier 2020, 20,1 % des habitants bénéficient du , soit quatre fois plus que dans le reste du territoire français (4,5 %). La , quant à elle, couvre 24,6 % de la population, soit deux fois plus qu’ailleurs (11,8 %). Enfin, 10,7 % de la population en QPV est , contre 5,1 % dans le reste du territoire.

Les restrictions d’activité de 2020 provoquent une forte augmentation du nombre de demandeurs d’emploi

L’effet de la crise sanitaire sur l’emploi se ressent rapidement après le début du premier confinement. L’arrêt de l’activité économique lié au premier confinement entraîne immédiatement une forte augmentation du nombre de inscrits en catégorie A à Pôle emploi. Entre janvier et avril 2020, cette augmentation est de 17,4 % en QPV et de 21,0 % sur le reste du territoire (figure 1). À titre de comparaison, au premier semestre 2019, les variations mensuelles brutes ne dépassaient pas 4 %. Passé ce pic, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A suit une tendance à la baisse entre avril et septembre 2020, en QPV comme ailleurs.

Figure 1 – Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits en catégorie A (base 100 en janvier 2020)

Figure 1 – Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits en catégorie A (base 100 en janvier 2020) - Lecture : entre janvier et avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a augmenté de 17,4 % en quartiers prioritaires.
Date DEFM en QPV DEFM hors QPV
Janvier 2020 100,0 100,0
Février 2020 99,3 97,3
Mars 2020 101,7 101,2
Avril 2020 117,4 121,0
Mai 2020 113,3 116,4
Juin 2020 108,1 108,8
Juillet 2020 106,3 107,2
Août 2020 107,1 109,8
Septembre 2020 102,9 104,0
Octobre 2020 102,3 104,6
Novembre 2020 102,5 106,8
Décembre 2020 102,2 106,1
Janvier 2021 104,9 108,6
Février 2021 104,4 106,9
Mars 2021 102,3 102,7
Avril 2021 100,9 101,0
Mai 2021 98,5 96,9
Juin 2021 95,9 92,7
Juillet 2021 96,6 94,7
Août 2021 100,2 100,6
Septembre 2021 95,0 93,5
Octobre 2021 93,7 93,0
Novembre 2021 92,1 92,3
Décembre 2021 90,8 91,4
  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. DEFM : demandeurs d'emploi en fin de mois.
  • Lecture : entre janvier et avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a augmenté de 17,4 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données Pôle emploi, traitements Insee.

Figure 1 – Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits en catégorie A (base 100 en janvier 2020)

  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. DEFM : demandeurs d'emploi en fin de mois.
  • Note : les périodes de confinement sont indiquées en grisé.
  • Lecture : entre janvier et avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a augmenté de 17,4 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données Pôle emploi, traitements Insee.

À partir de fin octobre 2020, le deuxième confinement conduit à ouvrir une nouvelle période de maintien des droits à l’indemnisation chômage (schéma). Ce dispositif, ainsi que l’impact des restrictions sanitaires sur l’activité, contribuent à maintenir à un niveau élevé le nombre de DEFM, en quartier prioritaire comme dans le reste de la France jusqu’en janvier 2021 (respectivement + 4,9 % et + 8,6 % par rapport au niveau de janvier 2020).

Schéma – Mesures gouvernementales exceptionnelles envers les bénéficiaires de prestations CAF en 2020

  • APL : aide personnalisée au logement. RSA : revenu de solidarité active.

S’agissant des travailleurs à faibles revenus, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité diminue à partir de juin 2020, au moment de la prise en compte des revenus d’activité perçus au cours du trimestre précédent, qui recoupe la première période de confinement. En septembre 2020, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a diminué de 5,0 % en QPV par rapport à janvier 2020 contre 1,1 % ailleurs (figure 2a). Cela s’explique par le double jeu des entrées et des sorties : moins d’entrées en emploi ouvrant droit à la prime d’activité, et davantage de pertes d’emploi mettant fin au versement de la prime au moment où la situation des personnes pendant la période de confinement commence à être prise en compte (Ouvrir dans un nouvel ongletCNAF, 2021b), une analyse de l’impact de la crise sanitaire sur le nombre de foyers allocataires de la prime d’activité). Alors que le nombre d’allocataires de la prime d’activité repart ensuite à la hausse à la même vitesse en QPV et dans le reste de la France, l’écart de trajectoire demeure au cours du second semestre 2020. En janvier 2021, le nombre d’allocataires est pratiquement revenu à son niveau de janvier 2020 en QPV (- 0,2 %) alors qu’il est légèrement supérieur hors QPV (1,4 %).

Figure 2a – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA et de la prime d’activité (base 100 en janvier 2020)

Figure 2a – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA et de la prime d’activité (base 100 en janvier 2020) - Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 2,1 % en quartiers prioritaires.
Date RSA Prime d’activité
en QPV hors QPV en QPV hors QPV
Janvier 2020 100,0 100,0 100,0 100,0
Février 2020 100,1 100,3 100,1 100,0
Mars 2020 100,8 101,7 100,2 100,2
Avril 2020 101,1 103,1 100,3 100,6
Mai 2020 101,6 104,0 100,4 101,4
Juin 2020 102,7 105,9 99,5 101,7
Juillet 2020 103,8 107,4 96,4 99,6
Août 2020 104,1 108,0 94,7 98,5
Septembre 2020 104,0 108,4 95,0 98,9
Octobre 2020 104,1 108,9 96,7 100,1
Novembre 2020 103,9 109,2 98,6 101,8
Décembre 2020 103,1 108,4 99,7 102,6
Janvier 2021 102,1 107,3 99,8 101,4
Février 2021 101,0 106,2 99,6 100,8
Mars 2021 100,2 105,2 99,4 100,6
Avril 2021 99,2 104,0 99,0 100,2
Mai 2021 98,4 103,0 98,9 100,3
Juin 2021 97,7 102,0 99,0 100,6
Juillet 2021 99,2 103,4 98,7 99,8
Août 2021 98,7 102,9 99,3 100,2
Septembre 2021 98,3 102,5 100,5 101,3
Octobre 2021 97,9 102,1 101,3 102,0
Novembre 2021 97,7 102,2 102,0 102,9
Décembre 2021 97,0 101,7 102,5 103,4
  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 2,1 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Figure 2a – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA et de la prime d’activité (base 100 en janvier 2020)

  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Note : les périodes de confinement sont indiquées en grisé.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 2,1 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Dans les quartiers prioritaires, l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA s’infléchit dès juillet 2020, contre novembre ailleurs

Sous l’effet des restrictions sanitaires et des pertes de revenus qui en découlent, le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active est, en juillet 2020, supérieur de 3,8 % à son niveau de janvier en quartier prioritaire et de 7,4 % hors QPV ; cette hausse se maintient autour de + 4 % en QPV alors qu’elle atteint + 9,2 % en octobre-novembre 2020 ailleurs. Le calcul des droits au RSA s’appuyant également sur les revenus du trimestre précédent, les effets d’un changement de situation ne peuvent que s’observer progressivement, avec trois à cinq mois de décalage. L’augmentation du nombre de foyers bénéficiaires du RSA est à mettre en relation avec la situation économique dégradée à la suite des mesures de confinement de mars-avril 2020 : le nombre de sorties du RSA, liées à une amélioration des ressources du bénéficiaire par un accès à l’emploi, ont baissé du fait de la crise (Ouvrir dans un nouvel ongletCabannes et al., 2020) même si la prolongation des droits à l’assurance chômage entre mars et mai 2020 puis à partir d’octobre 2020 contribue à limiter le nombre d’entrées dans le dispositif. Au final, sur l’ensemble de l’année 2020, l’augmentation en QPV est moins forte que sur le reste du territoire : la hausse est de +2,1 % dans les quartiers prioritaires, contre +7,3 % ailleurs. Cet écart doit être nuancé au regard de la part déjà importante de bénéficiaires du RSA dans les quartiers prioritaires. Ainsi sur l’année 2020, le taux de couverture du RSA a augmenté de façon comparable en QPV et sur le reste du territoire (+ 0,3 point contre + 0,2 point, figure 2b).

En 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA retrouve son niveau d’avant-crise dans les quartiers prioritaires plus rapidement qu’ailleurs

À partir de janvier 2021, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue significativement pour revenir à son niveau d’avant-crise en mai 2021. Sur cette période, la baisse mensuelle moyenne est de 1,6 % en quartier prioritaire et de 2,8 %, hors quartier prioritaire. Tandis que les droits aux allocations chômage des bénéficiaires sont maintenus jusqu’en mai 2021, cette baisse s’explique par l’amélioration progressive de la conjoncture économique qui permet des retours à l’emploi plus fréquents. Les nombres de demandeurs d’emploi, en QPV et hors QPV, repassent simultanément sous leur niveau d’avant-crise en mai 2021 et continuent de baisser dans les mêmes proportions jusqu’à fin 2021. Sur la période de janvier 2020 à décembre 2021, la forte hausse liée au premier confinement a été complètement effacée : le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue de 9,2 % en quartiers prioritaires de la ville et de 8,6 % hors quartiers prioritaires.

Les deux phénomènes de maintien des droits aux allocations chômage et de reprise économique contribuent à faire baisser fortement le nombre de foyers bénéficiaires du revenu de solidarité active au premier semestre 2021, via une baisse des entrées dans le dispositif pour le premier et une hausse des sorties pour le second (Ouvrir dans un nouvel ongletCNAF, 2021b). Dans les QPV, le nombre de bénéficiaires du RSA retrouve son niveau d’avant-crise dès avril 2021 et continue de décroître pour finir l’année 2021 à - 3,0 % par rapport à janvier 2020. En revanche, hors QPV, la reprise économique de 2021 ne suffit pas à faire revenir au niveau d’avant-crise le nombre de bénéficiaires du RSA, qui y reste supérieur de 1,7 %.

Au cours du premier semestre 2021 le nombre d’allocataires de la prime d’activité reste relativement stable, en QPV et hors QPV, à un niveau proche de celui d’avant-crise. Une reprise du nombre de bénéficiaires s’enclenche à l’été 2021, plus rapide dans les quartiers prioritaires, et l’écart de dynamique avec le reste de la France se réduit. Fin 2021, le nombre d’allocataires de la prime d’activité a augmenté de 2,5 % en quartier prioritaire et de 3,4 % dans les autres territoires par rapport à janvier 2020 : 25 % des habitants de quartiers prioritaires en sont alors bénéficiaires contre 12,2 % sur les autres territoires.

Dans les quartiers prioritaires, les bénéficiaires du RSA vivant en couple sont moins nombreux fin 2021 qu’avant la crise sanitaire

Quelle que soit la situation familiale des bénéficiaires du RSA, l’impact de la crise sanitaire sur la dynamique du nombre de bénéficiaires du RSA est moins intense dans les quartiers prioritaires de politique de la ville qu’ailleurs (figure 3). Sur l’ensemble du territoire, les foyers avec une personne isolée et les familles monoparentales, qui représentent plus de 80 % des foyers allocataires, subissent plus fortement la crise que les couples. Dans les quartiers prioritaires, la hausse du nombre de bénéficiaires du RSA vivant en couple est de courte durée ; il dépasse son niveau d’avant-crise uniquement entre juin et décembre 2020, tandis que le nombre de foyers isolés ou monoparentaux allocataires augmente dès mars 2020 pour ne retrouver son niveau d’avant-crise qu’en avril 2021. L’écart de dynamique créé par la crise entre ces deux types de foyers ne s’est pas résorbé à l’issue de la baisse globale du nombre de bénéficiaires observée en 2021 : entre janvier 2020 et décembre 2021, le nombre de bénéficiaires en foyer isolé ou famille monoparentale dans les quartiers prioritaires a diminué de 2 %, contre 8,6 % pour les bénéficiaires vivant en couple.

Figure 3 - Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon la situation familiale (base 100 en janvier 2020)

Figure 3 - Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon la situation familiale (base 100 en janvier 2020) - Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA en foyers isolés ou monoparentaux a augmenté de 2,7 % en quartiers prioritaires.
Date Foyers isolés ou monoparentaux Couples
en QPV hors QPV en QPV hors QPV
Janvier 2020 100,0 100,0 100,0 100,0
Février 2020 100,2 100,4 99,6 99,8
Mars 2020 101,0 101,9 99,4 100,5
Avril 2020 101,4 103,2 99,5 102,1
Mai 2020 102,0 104,3 99,0 102,0
Juin 2020 102,7 105,8 102,8 106,2
Juillet 2020 103,9 107,5 103,4 106,7
Août 2020 104,3 108,3 102,9 106,1
Septembre 2020 104,4 108,8 101,8 105,2
Octobre 2020 104,6 109,5 101,3 104,9
Novembre 2020 104,4 109,8 101,1 105,2
Décembre 2020 103,6 109,0 100,0 104,4
Janvier 2021 102,7 107,9 98,5 103,1
Février 2021 101,7 106,8 97,2 101,8
Mars 2021 100,9 105,9 96,2 100,7
Avril 2021 99,9 104,7 95,1 99,5
Mai 2021 99,2 103,7 94,0 98,3
Juin 2021 98,5 102,7 92,7 96,8
Juillet 2021 100,1 104,1 94,0 97,9
Août 2021 99,8 103,8 92,9 96,9
Septembre 2021 99,3 103,4 92,5 96,2
Octobre 2021 98,8 102,9 92,6 96,0
Novembre 2021 98,6 103,0 92,3 96,4
Décembre 2021 98,0 102,5 91,4 96,0
  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA en foyers isolés ou monoparentaux a augmenté de 2,7 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Figure 3 - Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon la situation familiale (base 100 en janvier 2020)

  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Note : les périodes de confinement sont indiquées en grisé.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA en foyers isolés ou monoparentaux a augmenté de 2,7 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Les territoires hors QPV, qui ont connu une hausse plus forte du nombre de bénéficiaires du RSA à la suite du premier confinement, mettent plus de temps à effacer cette hausse : seuls les couples bénéficiaires, avec ou sans enfant, sont fin 2021 moins nombreux qu’en janvier 2020. En décembre 2021, le nombre de bénéficiaires vivant en foyer isolé ou dans une famille monoparentale hors quartier prioritaire est toujours supérieur de 2,5 % à son niveau d’avant-crise.

De la même façon, l’augmentation du nombre d’allocataires du RSA en 2020 est plus faible dans les QPV qu’ailleurs, quelle que soit la tranche d’âge (figure 4). Cet écart de dynamique avec le reste du territoire est le plus marqué quand l’allocataire de référence a entre 25 et 49 ans (6,3 points d’écart en décembre 2020). L’écart de dynamique entre les territoires a quasi disparu dès la fin 2020 pour les allocataires de moins de 25 ans, après un écart maximum de 2,7 points en septembre 2020.

Figure 4 – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon l’âge de l’allocataire de référence (base 100 en janvier 2020)

Figure 4 – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon l’âge de l’allocataire de référence (base 100 en janvier 2020) - Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA avec un allocataire de référence de moins de 25 ans a diminué de 4,4 % en quartiers prioritaires.
Date Moins de 25 ans 25-49 ans 50 ans ou plus
en QPV hors QPV en QPV hors QPV en QPV hors QPV
Janvier 2020 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Février 2020 99,8 99,7 100,0 100,3 100,3 100,3
Mars 2020 99,3 99,6 100,8 101,9 100,9 101,5
Avril 2020 98,4 99,6 101,3 103,4 101,3 102,6
Mai 2020 97,9 99,6 101,8 104,5 101,7 103,5
Juin 2020 99,0 101,2 103,4 106,8 101,7 104,0
Juillet 2020 99,3 101,6 104,6 108,7 102,7 105,1
Août 2020 98,9 101,5 104,9 109,4 102,9 105,4
Septembre 2020 98,5 101,2 104,9 109,8 102,8 105,7
Octobre 2020 98,6 100,6 104,9 110,5 103,0 106,0
Novembre 2020 98,0 99,9 104,6 110,8 103,2 106,6
Décembre 2020 97,2 98,3 103,5 109,8 103,2 106,6
Janvier 2021 95,6 96,7 102,2 108,3 103,1 106,4
Février 2021 94,6 95,2 100,9 106,9 102,5 106,2
Mars 2021 93,5 93,9 99,9 105,7 102,3 105,9
Avril 2021 92,6 92,6 98,7 104,2 101,8 105,5
Mai 2021 91,3 91,5 97,7 102,9 101,6 105,2
Juin 2021 90,7 90,8 96,8 101,6 101,2 104,7
Juillet 2021 91,4 91,2 98,6 103,3 102,1 105,6
Août 2021 90,7 90,5 98,1 102,8 101,9 105,4
Septembre 2021 90,1 90,1 97,6 102,3 101,7 105,1
Octobre 2021 89,5 89,6 97,1 101,8 101,4 104,9
Novembre 2021 89,0 89,2 96,8 101,9 101,4 105,3
Décembre 2021 88,4 88,0 96,0 101,3 101,3 105,2
  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA avec un allocataire de référence de moins de 25 ans a diminué de 4,4 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Figure 4 – Évolution du nombre de bénéficiaires du RSA selon l’âge de l’allocataire de référence (base 100 en janvier 2020)

  • QPV : quartiers prioritaires de la politique de la ville. RSA : revenu de solidarité active.
  • Note : les périodes de confinement sont indiquées en grisé.
  • Lecture : entre janvier 2020 et janvier 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA avec un allocataire de référence de moins de 25 ans a diminué de 4,4 % en quartiers prioritaires.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : données CNAF, traitements Insee.

Fin 2021, alors que le nombre de bénéficiaires du RSA diminue globalement quel que soit le territoire, les allocataires de 50 ans ou plus sont plus nombreux qu’avant la crise, y compris dans les quartiers prioritaires de la ville (+ 1,3 %, contre - 4,5 % pour les autres âges en quartier prioritaire).

Publication rédigée par :Clément Cohen (Insee)

Sources

L’étude utilise les données mensuelles géolocalisées des demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi en fin de mois (DEFM) et les données mensuelles géolocalisées de bénéficiaires de prestations sociales de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).

Définitions

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont des territoires d'intervention du ministère de la Ville, définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014. En métropole, en Martinique et à La Réunion, ils ont été identifiés selon un critère unique, celui du revenu par habitant.

Le revenu de solidarité active (RSA) est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d’un revenu garanti.

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE) La prime d’activité peut être cumulée avec le RSA sous certaines conditions. Fin 2020, 20 % des allocataires du RSA perçoivent aussi la prime d’activité.

Les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à Pôle emploi et ayant une demande en cours au dernier jour du mois. Les personnes inscrites en catégorie A sont tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi et n’ont pas exercé d’activité au cours du mois.

Pour la CNAF, la personne allocataire de référence d’un foyer allocataire est celle qui effectue la demande.

Pour en savoir plus

Bidoux P-E, et al. « Après une envolée en 2020, le RSA retrouve son niveau d’avant‑crise », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 119, mars 2022.

Insee, « En décembre 2021, le climat des affaires en France se dégrade et le climat de l’emploi fléchit un peu », Informations rapides n° 327, décembre 2021.

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