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Insee Flash Hauts-de-France · Septembre 2022 · n° 141
Insee Flash Hauts-de-FranceEntre 2010 et 2020, stabilité des effectifs de la fonction publique dans les Hauts‑de‑France

Léglise Delphine, Touzé Sarah (Insee)

Fin 2020, la fonction publique compte 469 000 agents civils en Hauts-de-France, soit un taux d’administration de 78 agents pour 1 000 habitants comparable à la moyenne de France de province. Entre 2010 et 2020, les effectifs sont stables dans la région (+ 0,4 %) alors qu’ils progressent assez rapidement en France de province (+ 3,7 %). Toutefois, depuis la réforme territoriale de 2016, la tendance est plutôt à la baisse dans la région et à la stabilité en province, la fonction publique territoriale et dans une moindre mesure la fonction publique de l’État ayant perdu des effectifs sur les cinq dernières années.

Insee Flash Hauts-de-France
No 141
Paru le :Paru le20/09/2022

Près de 469 000 agents civils dans la fonction publique des Hauts-de-France en 2020

Au 31 décembre 2020, la des Hauts-de-France compte près de 469 000 agents civils (y compris emplois aidés) ce qui place la région au 5e rang derrière l’Île-de-France (1 089 000), Auvergne-Rhône-Alpes (611 000), Nouvelle‑Aquitaine (487 500) et Occitanie (477 000). L’emploi public régional représente 11,4 % des effectifs de la fonction publique de France de province, soit une part équivalente au poids démographique de la région. Avec un de 78 agents civils pour 1 000 habitants (noté ‰) (figure 1), les Hauts-de-France se situent dans la moyenne de France de province, en-deça de la moyenne métropolitaine (80 ‰) tirée vers le haut par l’Île-de-France. La région capitale se distingue en effet par la présence de tous les services centraux des ministères et affiche un taux d’administration de 89 ‰.

Figure 1Taux d’administration par région au 31 décembre 2020

Taux d’administration par région au 31 décembre 2020
Code Région Libellé région Effectifs dans la fonction publique au 31 décembre 2020 (en milliers) Estimations de population au 1er janvier 2021 (en milliers) Taux d’administration (en ‰)
84 Auvergne-Rhône-Alpes 611,2 8 082,1 75,6
27 Bourgogne-Franche-Comté 220,0 2 800,0 78,6
53 Bretagne 267,8 3 370,1 79,5
24 Centre-Val de Loire 192,2 2 570,7 74,8
94 Corse 29,9 343,6 87,0
44 Grand Est 412,3 5 554,5 74,2
32 Hauts-de-France 468,9 6 001,7 78,1
11 Île-de-France 1 089,2 12 308,6 88,5
28 Normandie 258,6 3 319,6 77,9
75 Nouvelle-Aquitaine 487,5 6 033,7 80,8
76 Occitanie 477,0 5 972,8 79,9
52 Pays de la Loire 272,8 3 827,9 71,3
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 412,2 5 099,0 80,8
P France de province 4 110,4 52 975,8 77,6
M France métropolitaine 5 199,6 65 284,4 79,6
F France hors Mayotte 5 388,6 67 454 79,9
  • Champ : France hors Mayotte, postes principaux (actifs et non annexes) au 31 décembre, y compris bénéficiaires de contrats aidés, hors militaires, exceptés les pompiers de Paris et Marseille (inclus dans le champ).
  • Source : Insee, estimations de la population au 1er janvier 2021, Siasp 2020.

Figure 1Taux d’administration par région au 31 décembre 2020

  • Champ : France hors Mayotte, postes principaux (actifs et non annexes) au 31 décembre, y compris bénéficiaires de contrats aidés, hors militaires, exceptés les pompiers de Paris et Marseille (inclus dans le champ).
  • Source : Insee, estimations de la population au 1er janvier 2021, Siasp 2020.

Avec 224 000 agents civils, le Nord regroupe à lui seul près de la moitié des effectifs des Hauts-de-France (figure 2), soit quatre points de plus que le poids de ce département dans la population régionale. Rapporté à la population, le taux d’administration varie de 86 agents pour 1 000 habitants dans le Nord ou la Somme à 62 ‰ habitants dans l’Oise. Le Nord figure ainsi au 17e rang des départements métropolitains les plus administrés (loin derrière Paris à 156 ‰) et l’Oise au 5e rang des départements métropolitains les moins administrés (le taux d’administration le plus bas se situant dans l’Ain avec 52 ‰).

Figure 2Effectifs de la fonction publique, part de chaque versant et taux d’administration au 31 décembre 2020

Effectifs de la fonction publique, part de chaque versant et taux d’administration au 31 décembre 2020 - Lecture : au 31 décembre 2020, dans les Hauts-de-France, la fonction publique territoriale emploie 35,6 % des effectifs totaux de la fonction publique.
Zone géographique Effectifs totaux des 3 versants de la fonction publique (en milliers) Part de chaque versant dans les effectifs totaux (en %) Taux d’administration (‰)
Fonction publique de l’État Fonction publique territoriale Fonction publique hospitalière
Aisne 40,2 34,8 34,6 30,6 76
Nord 224,0 39,6 36,0 24,5 86
Oise 51,4 40,1 34,8 25,3 62
Pas-de-Calais 104,2 40,7 37,6 21,8 71
Somme 49,1 37,3 31,0 31,8 86
Hauts-de-France 468,9 39,2 35,6 25,2 78
France de province 4 110,4 39,0 36,8 24,2 78
France (hors Mayotte) 5 388,6 41,2 36,4 22,5 80
  • Lecture : au 31 décembre 2020, dans les Hauts-de-France, la fonction publique territoriale emploie 35,6 % des effectifs totaux de la fonction publique.
  • Champ : France hors Mayotte, postes principaux (actifs et non annexes) au 31 décembre, y compris bénéficiaires de contrats aidés, hors militaires, exceptés les pompiers de Paris et Marseille (inclus dans le champ).
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, Siasp 2020.

Une répartition par versant comparable à la moyenne de province

La fonction publique se compose de trois versants. Avec globalement près de quatre postes salariés sur dix, la fonction publique de l’État (FPE) est le versant le plus présent dans tous les territoires du pays. Au sein de la région, cette part varie de 34,8 % dans l’Aisne à 40,7 % dans le Pas-de-Calais. Près de 71 % des emplois de la FPE relèvent de l’éducation, de l’enseignement supérieur ou de la recherche, soit 3 points de plus qu’en moyenne de France de province. La jeunesse de la population (25,6 % de la population régionale a moins de 20 ans contre 23,3 % en moyenne de province) tout comme une large offre de formation dans l’enseignement supérieur expliquent en partie ce constat. Inversement, les personnels civils de la Défense représentent moins de 1 % des postes de la FPE, soit 2 points de moins qu’en moyenne des régions de province. En effet, suite à la réforme de la carte militaire de 2008, de nombreuses bases militaires ont été fermées dans la région (dont Cambrai, Creil, Noyon).

La fonction publique territoriale (FPT) emploie, en Hauts-de-France, 36 % des effectifs publics (contre 37 % en moyenne de province). Cette part varie de 31 % dans la Somme à 38 % dans le Pas-de-Calais. Dans la région, plus de la moitié des salariés de la FPT (52,5 %) sont employés par une commune, soit près de 4 points de plus qu’en moyenne de province (49 %). Le Pas-de-Calais, l’Aisne et la Somme sont en effet les trois départements possédant le plus de communes en France, l’Oise et le Nord figurant également dans le top 10.

Enfin avec un emploi public sur quatre, la fonction publique hospitalière (FPH) est un peu plus présente en Hauts-de France qu’en moyenne de province mais, là encore, son poids diffère fortement d’un département à l’autre : de 22 % dans le Pas-de-Calais à 32 % dans la Somme. Dans le Pas-de-Calais, un élément d’explication est que de gros employeurs du secteur de la santé comme l’Institut Calot de la fondation Hopale, établissement médical spécialisé dans l’appareil locomoteur et localisé à Berck-sur-Mer, relèvent du secteur privé et non du secteur public. Au sein de la FPH, la filière « soignante » (y compris médecins et internes) est la plus représentée avec 71 % des effectifs (72 % en moyenne de province).

En 10 ans, stabilité des effectifs publics dans la région, augmentation au niveau national

Entre fin 2010 et fin 2020, les effectifs de la fonction publique restent stables en Hauts-de-France (figure 3) alors qu’ils augmentent en moyenne nationale (respectivement + 0,4 % contre + 3,7 % en France hors Mayotte ou + 3,9 % en moyenne de province). Globalement, ce sont les régions les plus dynamiques démographiquement qui enregistrent les plus fortes hausses de l’emploi public (Corse, Occitanie, Pays de la Loire…). Inversement, dans les régions où la population stagne ou baisse, le nombre d’agents civils de la fonction publique reste stable ou diminue (comme dans le Grand Est).

Figure 3Évolution des effectifs de la fonction publique par versant entre 2010 et 2020

Évolution des effectifs de la fonction publique par versant entre 2010 et 2020
Années Ensemble de la fonction publique France (hors Mayotte) Ensemble de la fonction publique France de province Ensemble de la fonction publique Hauts-de-France Fonction publique d’État Hauts-de-France Fonction publique hospitalière Hauts-de-France Fonction publique territoriale Hauts-de-France
2010 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2011 99,7 99,7 99,0 96,3 102,0 100,0
2012 100,2 100,4 99,3 96,0 102,3 101,0
2013 101,9 102,2 101,2 97,8 104,3 103,1
2014 102,8 103,0 102,0 97,9 105,4 104,5
2015 103,0 103,2 102,1 98,5 105,0 104,2
2016 103,3 103,6 102,2 99,7 105,1 103,1
2017 103,2 103,3 101,3 98,6 105,3 101,7
2018 102,8 103,1 99,9 97,3 105,5 99,1
2019 103,1 103,3 100,0 97,3 105,9 99,3
2020 103,7 103,9 100,4 97,7 107,6 98,7
  • Champ : emplois principaux, agents civils, situés en France (hors Mayotte). Hors bénéficiaires de contrats aidés.
  • Source : Insee, Siasp.

Figure 3Évolution des effectifs de la fonction publique par versant entre 2010 et 2020

  • Champ : emplois principaux, agents civils, situés en France (hors Mayotte). Hors bénéficiaires de contrats aidés.
  • Source : Insee, Siasp.

Cette évolution globale sur dix ans masque toutefois des dynamiques très différentes avec une inflexion nette en 2016 et la mise en place de la réforme territoriale. Entre fin 2015 et fin 2020, les effectifs de la fonction publique augmentent légèrement en moyenne nationale (+ 0,7 % en France et + 0,6 % en France de province) alors qu’ils reculent nettement en Hauts-de-France (− 1,6 %). Seule la FPH continue de croître dans la région sur cette période (+ 2,5 %) tandis que le nombre d’agents civils diminue dans la FPE et surtout dans la FPT (respectivement − 0,8 % et − 5,3 %). Au sein de la fonction publique territoriale des Hauts-de-France, la baisse se concentre dans les communes ainsi que les départements.

Au-delà des évolutions d’ensemble, une partie des effectifs de la fonction publique se renouvelle chaque année au gré des mobilités géographiques, des départs à la retraite, fins de contrats ou inversement des recrutements… Ainsi, entre fin 2017 et fin 2018, si 90 % des agents sont restés globalement « stables », 10 % des salariés ont quitté la fonction publique des Hauts-de-France quand 9 % l’ont rejointe (encadré).

Encadré - Au jeu des mobilités professionnelles, 10 % des effectifs de la fonction publique se renouvellent en un an dans les Hauts-de-France

Parmi les 473 200 agents de la fonction publique en poste dans les Hauts-de-France fin 2017, 424 000 sont toujours présents fin 2018. Ce sont ainsi 90 % des agents qui sont restés « stables », c’est-à-dire qu’ils se retrouvent d’une année sur l’autre dans les effectifs (figure 4). En 2018, près de 49 200 agents quittent la fonction publique des Hauts-de-France, soit 10 % des agents présents fin 2017. Au sein de ce flux sortant, un agent sur dix effectue une mobilité géographique vers une autre région, et la grande majorité (neuf agents sur dix) sort de la fonction publique. Parmi ces derniers, deux agents sur cinq ont plus de 50 ans, ce qui laisse supposer qu’une partie d’entre eux quitte la fonction publique pour partir à la retraite. Les sorties peuvent également découler de la fin d’un contrat à durée limitée. Ainsi, par exemple, 22 % des sortants (hors mobilité géographique) sont des emplois aidés et 40 % sont des contractuels.

Le flux entrant entre 2017 et 2018 représente quant à lui 42 300 personnes, soit 9 % des agents présents dans la région fin 2017. Les arrivées concernent principalement des agents jeunes, un tiers ayant moins de 25 ans, et principalement des agents contractuels (63 % des entrants hors mobilité géographique). Les emplois aidés représentent quant à eux 12 % des arrivées dans la fonction publique (hors mobilité géographique). Comme pour les sortants, un entrant sur dix était déjà dans la fonction publique fin 2017 et a effectué une mobilité géographique vers les Hauts-de-France. Les mobilités géographiques, en entrée comme en sortie, s’effectuent essentiellement avec l’Île-de-France.

Figure 4Flux entrants et sortants de la fonction publique des Hauts-de-France entre 2017 et 2018

Flux entrants et sortants de la fonction publique des Hauts-de-France entre 2017 et 2018
Situations Effectifs des agents de la fonction publique des Hauts-de-France
Présents fin 2017 473 200
Mobiles sortants en 2018 49 200
dont mobilité géographique vers une autre région 4 600
Présents fin 2017 et fin 2018 424 000
Mobiles entrants en 2018 42 300
dont mobilité géographique depuis une autre région 4 000
Présents fin 2018 466 300
  • Source : Insee, Siasp 2017 et 2018.

Figure 4Flux entrants et sortants de la fonction publique des Hauts-de-France entre 2017 et 2018

  • Source : Insee, Siasp 2017 et 2018.
Publication rédigée par :Léglise Delphine, Touzé Sarah (Insee)

Sources

Le système d’information sur les agents des services publics (Siasp) recense les données sur l’emploi et les rémunérations des agents des trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière). Sont ici comptabilisés les postes principaux (actifs et non annexes) au 31 décembre. Un poste est actif s’il donne lieu à une rémunération d’activité ; il est non annexe si cette rémunération et le volume de travail associé sont suffisants.

Définitions

Versants de la fonction publique : trois versants se distinguent au sein de la fonction publique. La fonction publique de l’État (FPE) regroupe les ministères et les établissements publics administratifs. La fonction publique territoriale (FPT) regroupe les collectivités locales (régions, départements, communes…) et les établissements publics locaux. La fonction publique hospitalière (FPH) regroupe les établissements publics de santé et les établissements médico-sociaux.

Taux d’administration : nombre d’agents civils de la fonction publique (au lieu de résidence) pour 1 000 habitants.

Poste principal / poste non annexe : dans les statistiques d’emploi et de salaire, un poste de travail correspond à la relation entre un salarié et un établissement pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements occupe deux postes. Le concept de poste principal permet de ne compter qu’un seul poste par salarié, le poste le plus rémunérateur. Le concept de poste « annexe » permet d’écarter de certaines statistiques les postes dont le volume de travail et le niveau de rémunération associés sont faibles. Dans le cas contraire, le poste est « non annexe ».

Statuts de la fonction publique : le statut des salariés de la fonction publique se découpe en quatre catégories : les agents titulaires qui sont fonctionnaires titularisés ou stagiaires, les non-titulaires (ou contractuels), les emplois aidés et les autres catégories et statuts englobant les enseignants du privé, les assistants maternels, les ouvriers d’État, le personnel médical, les apprentis, les collaborateurs de cabinet, et ceux en parcours d’accès aux carrières territoriales, hospitalières et de l’État. Les militaires sont exclus du champ de l’étude (exceptés les pompiers de Paris et Marseille).

Contrat aidé ou emploi aidé : un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales, d’aides à la formation… L’accès à ces contrats est réservé aux personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi et leur nombre est piloté par les pouvoirs publics.