Insee
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Mai 2022 · n° 102
Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesCommunes de densité intermédiaire : des villes de taille moyenne souvent proches des grandes agglomérations

Emma Bianco, Bruno Roy (Insee)

Les communes de densité intermédiaire abritent un tiers des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes. Entre 2013 et 2018, leur croissance démographique atteint 0,6 % par an, une valeur comprise entre celle des communes rurales et celle des communes denses. Elle provient autant de l’excédent des naissances sur les décès que de celui des arrivées sur les départs. Parmi ces communes, celles des ceintures urbaines, en périphérie des grandes agglomérations, se développent le plus rapidement. Dans l’ensemble, les habitants ont un niveau de vie médian plus élevé que dans le reste de la région. L’Ain et la Haute-Savoie sont les départements pour lesquels la part des habitants vivant dans une commune de densité intermédiaire est la plus élevée.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 102
Paru le :Paru le12/05/2022

En 2018, en Auvergne-Rhône-Alpes, 539 communes sont dites de «  », soit 13 % de l’ensemble des communes de la région. Elles couvrent 10 % du territoire et abritent 35 % de la population, soit environ 2 787 000 personnes. Le reste de la population se répartit dans des proportions quasi similaires entre les communes rurales et les communes denses (respectivement 35 % et 30 %). Les communes de densité intermédiaire sont davantage présentes à l’est de la région, notamment dans l'arc genevois, et proches des grandes agglomérations, des pôles des métropoles et des chefs lieux de département (figure 1).

Figure 1Les communes de densité intermédiaire, par type

La région est structurée par son relief, mais également par son maillage urbain. Les communes de densité intermédiaire illustrent la métropolisation et la périurbanisation et sont notamment au cœur des problématiques de trajets domicile-travail et d’artificialisation des sols.

Les habitants de ces communes résident quasiment toujours (99,6 % des cas) dans l’ (AAV), contrairement à ceux des communes rurales (77 % seulement).

Si les communes de densité intermédiaire abritent 35 % de la population régionale, cette part varie de 22 % dans le Rhône à 50 % dans l’Ain (figure 2). La Haute-Savoie est également fortement concernée, avec un ratio de 46 %.

Figure 2Caractéristiques des communes intermédiaires par département, en 2018

Caractéristiques des communes intermédiaires par département, en 2018 - Lecture : en Ardèche, 9 % des communes sont de densité intermédiaire. Elles couvrent 6,9 % de la superficie du département et 37,1 % des Ardéchois y résident.
Part des communes de densité intermédiaire (en %) Part de la superficie (en %) Part de la population (en %) Taux annuel moyen d’évolution de la population (en %) (2013-2018) Dû au solde naturel (en %) (2013-2018) Dû au solde migratoire (en %) (2013-2018) Niveau de vie médian (en euros) Taux de pauvreté (en %)
Ain 16,5 13,8 49,8 + 1,1 + 0,5 + 0,6 23 500 13,3
Allier 4,4 3,3 41,7 – 0,5 – 0,4 – 0,2 19 500 18,0
Ardèche 9,0 6,9 37,1 + 0,5 – 0,1 + 0,6 20 700 15,7
Cantal 1,2 1,8 26,5 – 0,7 – 0,6 – 0,1 20 500 13,5
Drôme 6,6 7,1 38,2 + 0,8 + 0,2 + 0,6 19 600 17,0
Isère 18,9 14,3 36,7 + 0,6 + 0,5 + 0,0 23 000 11,4
Loire 14,9 13,2 43,4 + 0,1 + 0,1 – 0,0 20 500 14,1
Haute-Loire 5,8 3,6 29,9 + 0,3 – 0,2 + 0,4 20 400 13,8
Puy de Dôme 8,6 5,3 29,7 + 0,8 + 0,1 + 0,7 22 900 10,2
Rhône 32,6 24,6 21,6 + 0,9 + 0,5 + 0,4 25 300 9,8
Savoie 13,6 9,0 30,1 + 0,5 + 0,2 + 0,3 23 100 10,7
Haute-Savoie 28,3 29,4 46,3 + 1,1 + 0,5 + 0,5 27 100 8,5
Auvergne-Rhône-Alpes 13,4 9,9 34,9 + 0,6 + 0,3 + 0,3 22 900 12,2
  • Lecture : en Ardèche, 9 % des communes sont de densité intermédiaire. Elles couvrent 6,9 % de la superficie du département et 37,1 % des Ardéchois y résident.
  • Sources : Insee, grille de densité 2022 et Recensements de la population 2013 et 2018 ; Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2018.

Des centres urbains intermédiaires aux petites villes

Les communes de densité intermédiaire peuvent être réparties en trois catégories : les , les et les petites villes. Les centres urbains intermédiaires sont les zones les plus denses, comme Bourg-en-Bresse, Montélimar, Villefranche-sur-Saône. Les ceintures urbaines se situent en périphérie immédiate des grandes agglomérations, comme Saint-Just-Saint-Rambert, Genas, Passy. Enfin, les petites villes, comme Annonay, Thiers, Livron-sur-Drôme, sont plus éloignées des centres urbains.

Les communes relevant des ceintures urbaines sont les plus nombreuses, 9 % des communes de la région (et 15 % des habitants), tandis que les centres urbains intermédiaires et les petites villes représentent chacun 2 % des communes (avec respectivement 15 % et 5 % des habitants).

Une démographie soutenue, mais qui tend à ralentir

Entre 1962 et 2018, la population des communes de densité intermédiaire a augmenté de façon soutenue et régulière (+ 80 %, soit une croissance de 1,1 % par an en moyenne), deux fois plus vite que celle des communes denses ou rurales. Sur la période plus récente, de 2013 à 2018, la croissance démographique des communes de densité intermédiaire atteint 0,6 % en moyenne par an (comme l’ensemble de la région, figure 3). C’est légèrement moins que dans les communes denses (+ 0,7 %) mais plus que dans les communes rurales (+ 0,5 %). Rapporté au cycle précédent 2008-2013, la croissance démographique ralentit.

Figure 3Évolution annuelle moyenne récente de la population (en %), selon la densité des communes

Évolution annuelle moyenne récente de la population (en %), selon la densité des communes - Lecture : entre 2013 et 2018, la population des petites villes s’est accrue de 0,5 % par an en moyenne.
2008-2013 2013-2018
Petites villes 0,4 0,5
Ceintures urbaines 1,1 0,9
Centres urbains intermédiaires 0,5 0,4
Ensemble communes de densité intermédiaire 0,7 0,6
Communes rurales 0,9 0,5
Communes denses 0,7 0,7
Auvergne-Rhône-Alpes 0,8 0,6
  • Lecture : entre 2013 et 2018, la population des petites villes s’est accrue de 0,5 % par an en moyenne.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2008, 2013 et 2018.

Figure 3Évolution annuelle moyenne récente de la population (en %), selon la densité des communes

  • Lecture : entre 2013 et 2018, la population des petites villes s’est accrue de 0,5 % par an en moyenne.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2008, 2013 et 2018.

La hausse de population des communes de densité intermédiaire est autant due au solde naturel qu’au solde migratoire. Par contre, dans les communes denses, seul le solde naturel explique la hausse de la population, alors que ce sont principalement les migrations qui contribuent à celle des communes rurales.

Sur la période 2013-2018, c’est dans l’Ain et la Haute-Savoie que la population des communes de densité intermédiaire augmente le plus vigoureusement (+ 1,1 % par an en moyenne). Ces deux départements ont, tous types de communes confondus, les croissances démographiques les plus élevées de la région.

Parmi les communes de densité intermédiaire, les ceintures urbaines se développent nettement plus rapidement (+ 0,9 % en moyenne chaque année entre 2013 et 2018), portées par leurs soldes naturel comme migratoire. En Haute-Savoie et dans l’Ain, elles abritent la part de population la plus importante (respectivement 26 % et 20 %) contribuant à la vigueur de ces départements. Ceci illustre en outre le phénomène de périurbanisation.

Des communes qui attirent les familles

Les familles constituent 63 % des ménages dans les communes de densité intermédiaire, une proportion proche de celle de la région, et sont les plus présentes parmi les nouveaux arrivants. Leur présence est encore plus forte dans les ceintures urbaines ( 71 % des ménages). En s’éloignant des zones denses, elles peuvent s’installer dans des logements généralement plus spacieux, à un prix moins élevé, tout en bénéficiant du marché du travail des centres urbains proches. On y trouve moins de chômeurs et plus de cadres. Ainsi, la moitié des habitants des ceintures urbaines ont un niveau de vie supérieur à 26 000 euros, soit plus que dans les autres communes de densité intermédiaire (22 900 euros dans l’ensemble), et plus aussi que dans les communes denses (21 800 euros) ou rurales (22 600 euros).

Plus généralement, les communes de densité intermédiaire attirent les cadres, les professions intermédiaires et les employés. En revanche, les étudiants quittent ces territoires pour s’installer dans les communes denses, où sont concentrées les offres de formations d’enseignement supérieur.

Publication rédigée par :Emma Bianco, Bruno Roy (Insee)

Définitions

Une commune de densité intermédiaire, d’après la grille communale de densité, a plus de la moitié de sa population qui réside dans un centre urbain ou un cluster urbain, qui correspond à un agrégat de carreaux de 1 km² contenant chacun au moins 300 habitants et regroupant ensemble entre 5 000 et 50 000 habitants.

Les définitions des concepts d’aire d’attraction d’une ville (AAV), de niveau de vie et de niveau de vie médian et de taux de pauvreté sont consultables sur insee.fr, rubrique « Définitions, méthode et qualité ».

Une commune classée en centre urbain intermédiaire a la plus grande partie de sa population qui réside dans un agrégat de carreaux de 1 km² contenant chacun au moins 1 500 habitants et regroupant ensemble entre 5 000 et 50 000 habitants.

Les communes classées en ceinture urbaine et petite ville ont la plus grande partie de leur population qui réside dans un agrégat de carreaux de 1 km² contenant chacun entre 300 et 1 500 habitants et regroupant ensemble entre 5 000 et 50 000 habitants. Pour les ceintures urbaines, de plus, l’agrégat est contigu à un centre urbain intermédiaire ou un grand centre urbain ou dans un rayon de 2 km de ceux-ci.

Pour en savoir plus

« Territoires ruraux : entre dynamisme démographique et vieillissement de la population », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 120, avril 2021.