Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Mai 2022 · n° 74

Une surmortalité marquée et un léger rebond des naissances en 2021 en Nouvelle-Aquitaine

Avec 54 200 naissances et 69 800 décès, le solde naturel reste déficitaire en 2021. Il continue de se creuser, pour atteindre 15 600 individus, soit 2 000 personnes de plus par rapport à 2020, en raison de l'augmentation des décès (figure 1). Ainsi, la mortalité liée à la crise sanitaire touche davantage la Nouvelle-Aquitaine en 2021 que l’année précédente.

L’année 2021 est pourtant celle d’un léger rebond des naissances dans la région (1 000 de plus qu’en 2020), comme dans la plupart des autres régions de France (l’Île-de-France étant l’exception la plus remarquable). En France, le solde naturel s'améliore légèrement, parce qu’en plus de l'augmentation des naissances, les décès, bien que restant à un niveau élevé en raison de la pandémie, sont en léger recul en 2021.

À l’échelle des départements, le solde naturel demeure négatif dans toute la région excepté en Gironde. Il se dégrade d’ailleurs dans presque tous les départements, et tout particulièrement dans les Deux-Sèvres et en Dordogne qui devient ainsi le deuxième département de la région, après la Charente-Maritime, où le déficit naturel dépasse 3 000 individus. Le solde naturel reste stable, voire s'améliore légèrement dans la Creuse, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques.

Le nombre de naissances augmente significativement (54 200 naissances en 2021). Sur longue période, le report de l’âge de la première maternité et la diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants font baisser la fécondité, en Nouvelle-Aquitaine comme ailleurs en France. L’indice conjoncturel de fécondité, en baisse sur longue période, augmente cependant légèrement en 2021 pour s’établir à 1,67 enfant par femme. Il reste toutefois, avec la région Grand Est, l’un des plus bas de France métropolitaine après la Corse.

L’année 2021 commence pourtant par un net recul des naissances, neuf mois après le premier confinement (figure 2a). En janvier et février 2021, 8 % de bébés sont nés en moins qu’en 2019. Le contexte de crise sanitaire et d’incertitudes économiques peut avoir incité à reporter certains projets de parentalité. Le rebond des naissances est net ensuite, dès les mois de mars-avril 2021. Après une nouvelle baisse aux mois de mai-juin, les naissances sont supérieures à celles de 2019 tout le deuxième semestre.

Les naissances sont stables voire en hausse dans la plupart des départements de la région, sauf dans la Haute-Vienne, le Lot-et-Garonne, la Vienne et la Corrèze, par taux décroissant (figure 2b). Les hausses les plus importantes sont en Charente-Maritime, dans la Creuse et dans les Deux-Sèvres. En Gironde, l’augmentation représente 500 enfants, soit la moitié de la hausse régionale.

En 2021, 69 800 résidents néo-aquitains sont décédés (66 900 l’année précédente), soit 6,5 % de plus qu’en 2019. La hausse de mortalité se rapproche de celle constatée au niveau national (7,8 %), après 2020 où la région est relativement préservée par l’épidémie de Covid-19. Celle-ci contribue à augmenter les décès en 2020 et plus encore en 2021, accentuant la hausse des années précédentes, due à la mortalité élevée des classes nombreuses nées à la fin de la seconde guerre mondiale.

Les pics de mortalité constatés en 2020 et au début 2021, contemporains des épisodes de Covid, sont plus atténués que la moyenne nationale (figure 3a). Dans la seconde moitié de l’année 2021 en revanche, le surplus de mortalité de la région est comparable à celui de la France, et atteint son maximum, 16 %, pour le seul mois de décembre. Cette surmortalité affecte surtout les personnes âgées de plus de 70 ans.

Tous les départements enregistrent en 2021 une hausse des décès par rapport à 2019. Les Deux-Sèvres (+ 13 %), la Dordogne (+ 12 %) et la Charente-Maritime (+ 9 %) sont plus fortement touchées que la moyenne nationale, tandis que les Landes et la Gironde restent dans la moyenne. Dans les autres départements, l’augmentation est inférieure à 5 %, et à 1 % en Haute-Vienne (figure 3b). La temporalité des décès est, elle aussi, variable entre les départements (figure complémentaire 1 des données).

La hausse limitée des décès et sa concentration aux âges avancés de la vie ont un effet très limité sur l’espérance de vie des Néo-Aquitains contrairement à celle à la naissance des Françaises et des Français, qui recule de respectivement 0,2 et 0,4 ans entre 2019 et 2021. Dans la région, l’espérance de vie est stable, à 79,7 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes.