Insee Focus · Avril 2022 · n° 266

La France, second pays producteur d’huiles essentielles de l’Union européenne

En 2020, les ventes d’huiles essentielles produites en France s’élèvent à 1,64 milliard d’euros, celles produites au sein de l’Union européenne (UE) à 8,89 milliards d’euros. La France est le second pays producteur d’huiles essentielles de l’UE, derrière l’Allemagne et devant l’Espagne et l’Italie.

L’essentiel de la production est vendue sous la forme de mélanges de substances odoriférantes. Destinés aux industries alimentaires ou aux boissons, ceux-ci représentent 34 % des facturations de la France et 60 % de celles de l’UE (figure 1). Les mélanges destinés aux autres usages (parfumerie, cosmétique, aromathérapie, etc.) pèsent à l’inverse davantage dans les ventes de la France que de l’ensemble de l’UE, respectivement 48 % et 28 %. La vente d’essences de produits aromatiques naturels représente seulement 16 % de l’ensemble des facturations de la France et 10 % de celles de l’UE. Les résinoïdes, eaux distillées aromatiques et autres produits constituent le reste de la production facturée (2 % de la production française comme européenne).

Les ventes d’huiles essentielles produites en France ont augmenté en valeur de 47 % entre 2010 et 2020 (figure 2). Elles n’ont cessé de croître entre 2011 et 2018 (+ 61 %) pour se stabiliser en 2019 et s’infléchir légèrement en 2020.

La balance commerciale française est excédentaire pour les huiles essentielles de 119 millions d’euros en 2020. Les exportations françaises s’élèvent à 2 493 millions d’euros, les importations à 2 374 millions d’euros.

Les huiles essentielles les plus exportées par la France sont des mélanges de substances odoriférantes utilisés comme matières de base pour l’industrie (hors alimentaire et boissons) : ceux-ci représentent 54 % des exportations, les mélanges destinés aux industries alimentaires et boissons, 28 %, les huiles essentielles pures, 16 %. Ces dernières sont en grande majorité non-déterpénées, à 14 % des exportations.

Le premier client de la France est l’Allemagne avec 15 % des exportations ; l’Italie, les États-Unis et l’Espagne suivent avec chacun 7 % (figure 3). En direction de l’Allemagne, les produits les plus exportés sont des mélanges de substances odoriférantes utilisés comme matières de base par l’industrie (84 %) et des huiles essentielles non-déterpénées (10 %). Les exportations vers les États-Unis concernent pour moitié des huiles essentielles non-déterpénées.

Le premier pays fournisseur de la France en huiles essentielles est, de loin, la Suisse, avec 36 % des importations (figure 4). Une grande part (86 %) des produits importés de Suisse sont des mélanges de substances odoriférantes utilisés comme matières de base pour l’industrie (hors alimentaire et boisson). L’Irlande, second pays fournisseur, exporte vers la France des mélanges de substances odoriférantes utilisés comme matières de base pour l’industrie alimentaire ou les boissons à hauteur de 94 %.

Les importations en provenance du Brésil sont à 80 % des huiles essentielles d’orange (non-déterpénées et déterpénées). L’huile essentielle d’orange est l’huile essentielle la plus produite au monde en tonnage. La France en importe (non-déterpénées et déterpénées) un quart du Brésil.

Une des productions typiques de la France est l’huile essentielle de lavande ou de lavandin. Les huiles essentielles de lavande et de lavandin produites en France sont principalement destinées à l’exportation. Les États-Unis en sont le premier client de la France, avec 24 % des exportations, suivi de la Suisse (21 %), l’Espagne (8 %) et la Belgique (7 %).

En France, les huiles essentielles sont majoritairement produites dans le sud-est du pays, particulièrement en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Cette région comprend les superficies les plus importantes de France cultivées en plantes à parfum traditionnelles : lavandin et lavande, 24 400 hectares en 2017, et sauge sclarée, 3 200 hectares.

Les emplois de ce secteur d’activité sont ainsi fortement concentrés dans la région PACA (78 % en 2018), particulièrement dans la zone d’emploi de Cannes incluant Grasse (département des Alpes-Maritimes), qui comprend plus de 4 000 emplois sur les 5 900 en France (figure 5). La parfumerie est ainsi une des principales industries de Grasse.