Insee Conjoncture Normandie · Janvier 2022 · n° 30

La Normandie retrouve son niveau d’activité d’avant-crise au 3ᵉ trimestre 2021 Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2021

Bon indicateur du niveau d’activité, le nombre d’heures rémunérées avait fortement chuté lors du premier confinement (- 32 % en avril 2020 par rapport au même mois de 2019 ; figure 1). Encore en retrait jusqu’en mai 2021 par rapport à 2019, l’activité s’est nettement redressée ensuite et a retrouvé à partir d’août son niveau d’avant-crise, en Normandie comme France entière. Dans la région, la Seine-Maritime et l’Orne sont encore légèrement en retrait par rapport à leur niveau d’avant-crise (respectivement - 2 % et - 1 % en octobre).

C’est le secteur de l’industrie qui peine le plus à retrouver son niveau d’avant-crise (- 5 % par rapport à octobre 2019), ainsi que celui du transport et de l’entreposage (- 2 %). En dehors de la fabrication de denrées alimentaires, tous les secteurs d’activités de l’industrie sont encore en retrait, en particulier celui de la fabrication de matériels de transport confrontée à des problèmes d’approvisionnement (- 17 %). Si l’activité est normale en octobre dans la restauration, elle reste inférieure à celle de 2019 dans le secteur de l’hébergement (- 8 % par rapport à octobre 2019).

Le montant des transactions par cartes bancaires est un bon indicateur de la consommation des ménages. Il avait chuté de plus de 40 % en Normandie pendant le premier confinement de 2020 par rapport à la même période de 2019 (figure 2). Lors du 1ᵉʳ trimestre 2021, la consommation des ménages avait retrouvé un niveau proche de celui de 2019 et même un peu supérieur en Normandie. Après s’être enrayée à nouveau en avril 2021 avec le troisième confinement, la consommation est repartie vivement à partir de la mi-mai. Au cours du 3ᵉ trimestre, l’écart avec 2019 est de l’ordre de + 10 % en Normandie comme en France entière. D’octobre à mi-novembre, il atteint même + 15 % en Normandie, tandis qu’il reste proche de + 10 % au niveau national.

Au 3ᵉ trimestre 2021, le cumul sur 12 mois des logements commencés diminue pour la première fois depuis un an en Normandie (- 4 %) alors qu’il stagne au niveau national (figure 3). Les mises en chantier baissent très légèrement dans le Calvados (- 2 %) et plus fortement dans la Manche (- 6 %) et la Seine-Maritime (- 11 %). Elles sont en forte hausse dans l’Orne (+ 33 %) et dans une moindre mesure dans l’Eure (+ 7 %).

Le nombre de logements autorisés à la construction, au cours des douze derniers mois, est à nouveau à la hausse. Au 3ᵉ trimestre, il augmente de 9 % dans la région, plus qu’au niveau national (+ 6 %). Tous les départements de la région sont concernés par cette reprise : de + 5 % dans le Calvados jusqu’à + 32 % dans l’Orne.

La surface des locaux commencés sur un an recule au niveau régional (- 11 %) mais augmente légèrement au niveau national (+ 2 %). En dehors du Calvados (+ 6 %), tous les autres départements normands sont concernés par cette diminution (entre - 6 % dans la Manche et - 31 % en Seine-Maritime).

L’activité dans l’hôtellerie avait chuté dans l’hôtellerie en mars 2020 et était restée fortement réduite ensuite, du fait des différents confinements. Le 3ᵉ trimestre 2021 marque une nette reprise de l’activité dans ce secteur (figure 4). Si la fréquentation hôtelière n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant-crise, l’écart se réduit grandement. Le nombre de nuitées est inférieur de 13 % par rapport au 3ᵉ trimestre 2019 (contre - 50 % au 2ᵉ trimestre 2021), un recul moins marqué qu’au niveau métropolitain (- 21 %).

Au 2ᵉ trimestre 2021, l’activité dans les hôtels et les restaurants était encore très réduite. Le chiffre d’affaires des hôtels normands accusait une chute de près de 80 % en avril par rapport à 2019 et encore de plus de 40 % en juin (figure 5). Le chiffre d’affaires s’est ensuite redressé au cours de l’été mais s’inscrivait encore en retrait de 6 % en juillet et de 12 % en août par rapport à 2019. Le déficit est plus accentué au niveau métropolitain : - 20 % en juillet et - 8 % en août. Dans l’hôtellerie, tous les départements normands sont touchés par des baisses de chiffre d’affaires, d’ampleurs assez proches. En août, c’est dans le Calvados que le recul du chiffre d’affaires des hôtels reste encore le plus conséquent (- 17 %).

Le secteur de la restauration a également été très marqué par une forte baisse de son chiffre d’affaires au 2ᵉ trimestre 2021 : de près de - 70 % en avril à - 20 % en juin par rapport à 2019. Il retrouve un niveau quasi-normal en juillet et août (respectivement + 4 % et - 4 % par rapport à 2019). À l’inverse des hôtels, la situation dans la restauration est un peu meilleure au niveau national qu’en Normandie : + 8 % en juillet et + 3 % en août. Parmi les départements normands, les restaurants de l’Orne et de la Manche retrouvent un niveau d’activité normal au cours de ces deux mois.

Au 3ᵉ trimestre 2021, l’emploi salarié normand progresse de 0,5 % (figure 6), soit deux fois moins qu’au précédent trimestre (+ 1,0 %). L’évolution est assez similaire à celle observée au niveau national (+ 0,4 % après + 1,2 %). Dans la région, l’emploi salarié augmente moins au 3ᵉ trimestre 2021 dans le privé (+ 0,4 % après + 1,1 %) que dans le public où il maintient son rythme (+ 0,6 %). Au final, au 3ᵉ trimestre 2021, l’emploi salarié dépasse de 1 % son niveau d’avant-crise (4ᵉ trimestre 2019) en Normandie, une progression semblable à celle observée au niveau national.

Après avoir fortement fluctué en 2020, conséquences des aléas et effets de la crise sanitaire (figure 7), l’intérim progresse à nouveau en Normandie ce trimestre (+ 1,2 % après + 2,3 %), sans retrouver son niveau d’avant-crise du 4ᵉ trimestre 2019 (- 1,3 %), tout comme au niveau national.

Hors intérim, l’emploi salarié ralentit en Normandie (+ 0,4 % après + 1,0 %). Il se stabilise dans la construction (après + 0,5 % ; figure 8) et continue de progresser dans le tertiaire marchand à un rythme plus modéré (+ 0,7 % après + 1,9 % ). L’emploi dans l’hôtellerie-restauration reste dynamique (+ 2,9 %), mais sa progression ralentit après sa forte reprise au précédent trimestre (+ 11,4 %). Il se stabilise dans le commerce (après + 1,7 %) et continue d’augmenter dans les services aux entreprises (+ 0,6 %) et les services aux ménages (+ 1,6 %). L’emploi se maintient peu ou prou dans l’industrie (+ 0,1 % après + 0,2 %). C’est notamment le cas dans le secteur de l’énergie (- 0,2 %) et celui des autres produits industriels (- 0,1 %). Il se stabilise enfin, après un an et demi de baisse, dans la fabrication de matériels de transport, secteur fortement marqué par la crise. L’emploi dans le tertiaire non marchand progresse de 0,4 % (après + 0,5 %). Au final, l’industrie ne retrouve toujours pas son niveau d’emploi d’avant-crise (- 1,4 %), mais le tertiaire et surtout la construction (+ 3,5 %) le dépassent.

Au 3ᵉ trimestre 2021, l’emploi salarié progresse dans tous les départements normands, de 0,1 % dans l’Orne à 0,7 % en Seine-Maritime (figure 9). L’intérim diminue dans l’Orne (- 1,1 %) et dans l’Eure (- 2,9 %), mais progresse dans les autres départements. Hors intérim, le tertiaire marchand croît partout, notamment dans l’Eure (+ 1,0 %) et la Seine-Maritime (+ 0,9 %). Ces deux départements sont également les seuls où le tertiaire non marchand s’améliore. L’industrie est partout au mieux stable mais progresse dans la Manche (+ 1,1 %). Ce 3ᵉ trimestre 2021, l’écart avec le niveau d’emploi salarié d’avant-crise varie de + 0,5 % dans l’Orne à + 1,6 % en Seine-Maritime.

Au 3ᵉ trimestre 2021, le taux de chômage est de 7,8 % en Normandie et de 8,1 % en France hors Mayotte (figure 10). Dans les deux cas, il est quasiment stable ce trimestre (+ 0,1 point), du fait de l’augmentation concomitante de l’emploi et de la population active. Le taux de chômage est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise (4ᵉ trimestre 2019) en Normandie au 3ᵉ trimestre 2021 (- 0,2 point), alors qu'il a retrouvé ce niveau France entière.

Dans les départements normands, le taux de chômage varie de 5,7 % dans la Manche à 8,9 % en Seine-Maritime. Il augmente de 0,2 point dans l’Orne, mais est quasiment stable dans les autres départements normands. Dans l’Eure et l’Orne, le taux de chômage est le même qu’avant-crise et est inférieur de 0,2 à 0,3 point dans les autres départements.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C (inscrits tenus de rechercher un emploi) continue de reculer en Normandie (- 2,1 % au 3ᵉ trimestre 2021), légèrement plus qu’au niveau national (- 1,9 % ; figure 11). Sur un an, leur nombre diminue de 5,2 % en Normandie (- 3,6 % France entière). Au 3ᵉ trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans diminue encore plus qu’au trimestre précédent (- 5 % après - 2 %). Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an recule également (- 4 %). La baisse du nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité) s’accentue au 3ᵉ trimestre (- 6 %) et atteint 12 % sur un an.

Au 3ᵉ trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C baisse à nouveau dans tous les départements normands, de - 1,6 % en Seine-Maritime à - 2,8 % dans la Manche. Sur un an, tous les départements normands font état d’une diminution du nombre de demandeurs d’emploi : entre - 3,6 % dans l’Eure et - 7,2 % dans la Manche. Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans et de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an baissent nettement ce trimestre dans tous les départements normands, tout comme le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (de - 5 à - 8 %).

Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A recule de plus de 10 % dans tous les départements normands (de - 11 % dans l’Eure à - 16 % dans la Manche).

Au 3ᵉ trimestre 2021, les créations d’entreprises baissent de 5 % en Normandie comme au niveau national (figure 12). Ce recul concerne les créations de micro-entreprises comme celles d’entreprises classiques, dans les mêmes proportions. Les créations d’entreprises diminuent dans tous les secteurs (entre - 9 % dans le secteur regroupant le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration et - 4 % dans les services), sauf dans la construction qui progresse (+ 3 %).

Sur un an, les créations d’entreprises augmentent légèrement en Normandie (+ 0,6 %) comme France entière (+ 1,6 %), et se situent à un niveau très élevé. Cette évolution positive sur un an s’explique par les seules créations d’entreprises dans le secteur des services (en hausse de 12 % sur un an) car tous les autres secteurs diminuent.

Au 3ᵉ trimestre 2021, le nombre de défaillances d’entreprises cumulé sur 12 mois continue de diminuer en Normandie (- 11 %) comme France entière (- 5 %). Le recul concerne tous les départements normands (entre - 20 % dans le Calvados et - 3 % dans la Manche). Tous les secteurs s’inscrivent en repli à l’exception des secteurs de l’hébergement-restauration et de l’information-communication pour lesquels les défaillances d’entreprises sont stables.