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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Janvier 2022 · n° 30
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéAu 3ᵉ trimestre 2021, l’économie régionale résiste à la reprise de l’épidémie Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2021

Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

À l’automne, la reprise économique se poursuit dans la région, mais elle reste fragile. Les tensions sur l’approvisionnement, la hausse du cours des matières premières et l’incertitude constante sur la situation sanitaire sont autant de points de vigilance. Le nombre d’heures rémunérées est ainsi proche de son niveau d’avant-crise en 2019 dans presque tous les secteurs.

Au cours du troisième trimestre, l’économie régionale a bien résisté à la quatrième vague de Covid-19 et à la mise en place du passe sanitaire. L’emploi salarié dans la région continue sa progression mais sur un rythme moins soutenu qu’au printemps. Après un premier semestre en repli, l’emploi intérimaire regagne des effectifs. Toujours pénalisées par des difficultés d’approvisionnement et la hausse du coût des matières premières, la construction et l’industrie perdent des emplois ce trimestre. Le taux de chômage reste stable, à un niveau inférieur à celui d’avant-crise sous l’effet simultané de la hausse du nombre d’emplois et de l’accroissement du nombre de personnes sur le marché du travail.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 30
Paru le :Paru le13/01/2022

L'impact de la crise sanitaire sur le nombre d’heures rémunérées s’atténue

La circulation active du Covid-19 n’a pas entraîné de nouvelles mesures de restriction sanitaire à la rentrée. Mais des points de tensions empêchent l’activité économique régionale de retrouver son niveau d’avant-crise dans tous les secteurs, contrairement au niveau national. En octobre 2021, le nombre d’heures rémunérées en Bourgogne-Franche-Comté se situe ainsi 2,0 % en dessous de son niveau d’avant-crise (figure 1).

La construction et le tertiaire non marchand tirent leur épingle du jeu. Le nombre d’heures rémunérées y est légèrement supérieur à leur niveau d’octobre 2019 de respectivement 0,7 % et 0,5 %. Les services marchands sont également quasiment revenus à leur niveau d’avant-crise, - 0,4 %.

Sous l’effet des problèmes d’approvisionnement, en semi-conducteur notamment, l’industrie reste le secteur le plus en difficulté en ce début d’automne. En octobre, le volume d’heures rémunérées reste inférieur de 6,4 % à celui de deux ans auparavant.

Malgré les mesures de protection sanitaire (port du masque, distanciation physique, etc.) et les difficultés de recrutement, les heures rémunérées sont en augmentation constante dans l’hébergement-restauration depuis mai 2021. Cependant, elles se situent encore à - 2,1 % de leur niveau de fin 2019 contre - 3,2 % en août et - 2,8 % en septembre.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Bourgogne-Franche-Comté Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 -2,1 4,5 3,2 0,7 1,0 0,3 1,9
févr. 2020 -0,9 1,6 3,4 1,0 1,3 0,6 1,8
mars 2020 -12,0 -32,4 -37,5 -13,1 -5,9 -14,6 -13,3
avr. 2020 -33,2 -50,6 -80,9 -32,2 -17,7 -34,3 -33,2
mai 2020 -26,1 -18,4 -71,5 -19,9 -10,6 -22,7 -22,4
juin 2020 -14,6 -4,9 -35,2 -8,2 -3,2 -10,4 -10,3
juil. 2020 -11,1 -3,0 -18,8 -5,3 -1,8 -7,0 -6,8
août 2020 -7,3 -1,1 -12,1 -3,2 -0,9 -4,4 -4,5
sept. 2020 -7,0 -3,4 -11,7 -3,0 -0,2 -4,2 -4,4
oct. 2020 -6,5 -3,5 -15,9 -2,7 -0,8 -4,2 -4,8
nov. 2020 -5,0 -2,5 -62,9 -9,1 -1,8 -8,7 -9,8
déc. 2020 -4,4 -4,0 -62,0 -3,9 0,6 -6,0 -6,7
janv. 2021 -8,4 4,2 -51,2 -3,4 0,6 -5,8 -5,2
févr. 2021 -6,1 -0,2 -58,9 -3,3 1,8 -5,6 -5,4
mars 2021 -5,4 1,8 -59,7 -3,3 2,3 -5,2 -5,1
avr. 2021 -6,6 -0,6 -62,3 -6,6 0,3 -7,7 -7,8
mai 2021 -8,0 -0,7 -46,5 -4,7 0,2 -6,6 -5,7
juin 2021 -4,3 3,0 -14,7 -0,7 2,1 -1,7 -0,5
juil. 2021 -5,9 -1,0 -3,0 -1,0 0,9 -2,3 -0,8
août 2021 -5,3 -3,0 -3,2 -0,1 1,5 -1,7 -0,2
sept. 2021 -5,6 1,4 -2,8 0,1 1,3 -1,4 0,5
oct. 2021 -6,4 0,7 -2,1 -0,4 0,5 -2,0 -0,1
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le trait en pointillé identifie la fin du 3ᵉ trimestre 2021.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Le montant des transactions par cartes bancaires en nette progression durant l’été

L’activité économique et l’évolution de la consommation des ménages peuvent être estimées par l’analyse des transactions par cartes bancaires CB.

Durant l’été 2021, elles sont en moyenne de 12,0 % supérieures au volume enregistré durant l’été 2019 en Bourgogne-Franche-Comté (figure 2). Au niveau national, cet écart se monte à près de 11 %.

Avec la rentrée scolaire, les dépenses ont tendance à se tasser. Les transactions restent néanmoins supérieures à 2019 avec ponctuellement de fortes progressions. Fin novembre, le montant des transactions baisse nettement pour revenir quasiment au niveau de 2019 (+ 0,8 %). Au niveau national, il est même inférieur de 2,4 %.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

en %
Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Bourgogne-Franche-Comté France entière
2020 2 06/01/2020 4,6 3,3
2020 3 13/01/2020 4,9 4,1
2020 4 20/01/2020 9,2 6,9
2020 5 27/01/2020 5,2 4,5
2020 6 03/02/2020 2,7 2,8
2020 7 10/02/2020 3,9 2,3
2020 8 17/02/2020 6,7 4,0
2020 9 24/02/2020 -2,2 0,0
2020 10 02/03/2020 0,8 4,1
2020 11 09/03/2020 9,1 8,3
2020 12 16/03/2020 -36,9 -40,5
2020 13 23/03/2020 -57,2 -57,9
2020 14 30/03/2020 -53,0 -54,4
2020 15 06/04/2020 -43,8 -46,6
2020 16 13/04/2020 -47,2 -48,4
2020 17 20/04/2020 -38,6 -41,5
2020 18 27/04/2020 -42,3 -44,9
2020 19 04/05/2020 -32,0 -34,4
2020 20 11/05/2020 7,1 3,9
2020 21 18/05/2020 1,7 -1,2
2020 22 25/05/2020 3,0 2,9
2020 23 01/06/2020 1,1 2,5
2020 24 08/06/2020 6,2 4,3
2020 25 15/06/2020 8,9 7,2
2020 26 22/06/2020 -2,6 -4,2
2020 27 29/06/2020 0,4 -1,5
2020 28 06/07/2020 8,7 6,0
2020 29 13/07/2020 9,1 8,7
2020 30 20/07/2020 13,4 12,1
2020 31 27/07/2020 6,0 5,8
2020 32 03/08/2020 17,7 15,5
2020 33 10/08/2020 10,8 12,4
2020 34 17/08/2020 11,0 11,0
2020 35 24/08/2020 6,2 4,9
2020 36 31/08/2020 6,5 6,0
2020 37 07/09/2020 5,0 5,4
2020 38 14/09/2020 3,5 4,6
2020 39 21/09/2020 1,3 0,8
2020 40 28/09/2020 2,2 0,9
2020 41 05/10/2020 3,5 2,4
2020 42 12/10/2020 8,3 7,3
2020 43 19/10/2020 3,9 2,2
2020 44 26/10/2020 -3,2 -2,4
2020 45 02/11/2020 -34,4 -33,5
2020 46 09/11/2020 -30,6 -29,7
2020 47 16/11/2020 -27,9 -28,4
2020 48 23/11/2020 -25,3 -27,0
2020 49 30/11/2020 4,7 4,7
2020 50 07/12/2020 -3,9 -1,7
2020 51 14/12/2020 -9,2 -7,7
2020 52 21/12/2020 -4,3 -1,7
2020 53 28/12/2020 4,1 -3,3
2021 1 04/01/2021 -5,2 -5,5
2021 2 11/01/2021 -7,1 -6,3
2021 3 18/01/2021 7,9 4,4
2021 4 25/01/2021 4,8 3,0
2021 5 01/02/2021 -6,1 -7,2
2021 6 08/02/2021 -5,5 -6,3
2021 7 15/02/2021 1,4 -4,3
2021 8 22/02/2021 1,5 -6,6
2021 9 01/03/2021 4,8 0,1
2021 10 08/03/2021 6,4 -1,9
2021 11 15/03/2021 8,7 1,9
2021 12 22/03/2021 -10,0 -21,6
2021 13 29/03/2021 21,5 4,6
2021 14 05/04/2021 -22,0 -24,5
2021 15 12/04/2021 -13,6 -15,5
2021 16 19/04/2021 -10,0 -13,0
2021 17 26/04/2021 -19,3 -22,8
2021 18 03/05/2021 -0,6 -7,7
2021 19 10/05/2021 -2,4 -10,2
2021 20 17/05/2021 13,3 11,5
2021 21 24/05/2021 9,2 12,0
2021 22 31/05/2021 5,9 9,4
2021 23 07/06/2021 16,7 17,4
2021 24 14/06/2021 16,4 14,5
2021 25 21/06/2021 -2,1 -2,8
2021 26 28/06/2021 6,5 6,3
2021 27 05/07/2021 14,3 13,0
2021 28 12/07/2021 8,4 7,5
2021 29 19/07/2021 15,7 15,1
2021 30 26/07/2021 8,2 6,4
2021 31 02/08/2021 17,2 15,6
2021 32 09/08/2021 14,4 15,3
2021 33 16/08/2021 10,0 10,2
2021 34 23/08/2021 8,2 5,3
2021 35 30/08/2021 12,3 9,6
2021 36 06/09/2021 9,8 10,1
2021 37 13/09/2021 10,1 10,2
2021 38 20/09/2021 5,7 5,1
2021 39 27/09/2021 6,7 5,2
2021 40 04/10/2021 14,5 13,0
2021 41 11/10/2021 15,8 14,6
2021 42 18/10/2021 8,1 7,3
2021 43 25/10/2021 14,2 11,9
2021 44 01/11/2021 5,8 4,2
2021 45 08/11/2021 14,5 12,1
2021 46 15/11/2021 9,4 7,2
2021 47 22/11/2021 0,8 -2,4
2021 48 29/11/2021 3,0 2,4
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France.
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.
Avertissement

Les données utilisées proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires, à l’exception des transactions CB en vente à distance (internet). Elles sont issues d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité.

La création d’emplois toujours en hausse au troisième trimestre

Au troisième trimestre 2021, la création d’emplois continue de progresser dans la région. Avec + 0,4 %, cette hausse est légèrement moins marquée qu’au trimestre précédent (figure 3). Stable dans la plupart des départements, la croissance de l’emploi dans la région est tirée par celle de la Côte-d’Or (+ 0,1 %) et surtout de la Saône-et-Loire (+ 0,7 %).

Avec 2 500 emplois supplémentaires, le secteur privé croît toujours mais à un rythme plus lent ce trimestre, + 0,3 %. Le secteur public a créé 1 200 emplois ce trimestre, soit trois fois plus que le précédent. Il progresse ainsi de 0,5 % (figure 5).

Sur un an, la Bourgogne-Franche-Comté gagne 12 000 emplois, soit une progression de 1,3 %. L’emploi dans la région demeure 0,4 % en dessous de son niveau d’avant-crise, soit 3 800 emplois de moins.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,1 100,2 100,1 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,1 100,3 100,2 100,4
3ᵉ trim. 2011 99,8 100,2 100,0 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,1 100,3 100,1 100,4
1ᵉ trim. 2012 99,8 100,3 99,8 100,4
2ᵉ trim. 2012 99,4 100,3 99,3 100,3
3ᵉ trim. 2012 99,1 100,1 98,9 100,1
4ᵉ trim. 2012 98,7 100,0 98,4 99,9
1ᵉ trim. 2013 98,6 100,0 98,0 99,9
2ᵉ trim. 2013 98,5 99,9 97,7 99,7
3ᵉ trim. 2013 98,8 100,1 98,1 99,8
4ᵉ trim. 2013 98,5 100,4 97,6 99,9
1ᵉ trim. 2014 98,4 100,4 97,4 99,9
2ᵉ trim. 2014 98,3 100,4 97,2 99,9
3ᵉ trim. 2014 97,8 100,3 96,7 99,8
4ᵉ trim. 2014 97,8 100,4 96,6 99,8
1ᵉ trim. 2015 97,7 100,4 96,4 99,8
2ᵉ trim. 2015 97,8 100,6 96,5 100,0
3ᵉ trim. 2015 97,6 100,7 96,3 100,1
4ᵉ trim. 2015 97,7 100,9 96,4 100,3
1ᵉ trim. 2016 97,5 101,1 96,3 100,5
2ᵉ trim. 2016 97,8 101,3 96,5 100,8
3ᵉ trim. 2016 99,0 101,6 97,9 101,1
4ᵉ trim. 2016 98,0 101,7 96,8 101,3
1ᵉ trim. 2017 98,5 102,1 97,4 101,8
2ᵉ trim. 2017 98,7 102,4 97,7 102,2
3ᵉ trim. 2017 99,1 102,7 98,3 102,6
4ᵉ trim. 2017 99,1 103,1 98,4 103,2
1ᵉ trim. 2018 99,0 103,2 98,3 103,4
2ᵉ trim. 2018 98,8 103,3 98,2 103,6
3ᵉ trim. 2018 98,6 103,4 98,0 103,8
4ᵉ trim. 2018 98,8 103,7 98,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 98,9 104,1 98,4 104,6
2ᵉ trim. 2019 98,8 104,4 98,3 104,9
3ᵉ trim. 2019 98,6 104,5 98,0 105,1
4ᵉ trim. 2019 98,8 104,8 98,2 105,5
1ᵉ trim. 2020 96,6 102,9 95,3 102,9
2ᵉ trim. 2020 95,8 102,0 94,5 102,2
3ᵉ trim. 2020 97,2 103,6 96,1 103,8
4ᵉ trim. 2020 97,3 103,5 96,1 103,6
1ᵉ trim. 2021 97,6 104,2 96,7 104,4
2ᵉ trim. 2021 98,0 105,5 97,3 106,0
3ᵉ trim. 2021 98,4 105,9 97,6 106,5
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi intérimaire progresse

En repli depuis le début de l’année dans la région, l’emploi intérimaire augmente légèrement ce trimestre, + 0,5 %. Cette reprise est portée par le tertiaire non marchand (+ 12,5 %) et le tertiaire marchand (+ 1,5 %), plus important pourvoyeur d’emploi intérimaire en Bourgogne-Franche-Comté. Il progresse également dans la construction (+ 1,2 %). À l’inverse, l’emploi intérimaire diminue de 2,1 % dans l’industrie. Le fort recul de l’emploi dans la fabrication de matériel de transport (- 34,1 %) explique à lui seul cette évolution. Les autres pans de l’industrie maintiennent ou augmentent leur recours à l’intérim.

L’emploi intérimaire est en recul dans les départements plus industriels de l’est de la région. Ainsi, il se replie dans le Territoire de Belfort (- 16,6 %), le Doubs (- 9,2 %) et en Haute-Saône (- 2,0 %). Il progresse, au contraire, nettement en Côte-d’Or (+ 9,1 %) et dans l’Yonne (+ 3,8 %).

La croissance de l’emploi dans l’hébergement-restauration résiste à l’instauration du passe sanitaire

L’emploi salarié dans le secteur marchand hors intérim reste en progression ce trimestre. Néanmoins, cette hausse est plus contenue qu’au deuxième trimestre, + 0,7 % après + 1,7 %. Malgré l’instauration du passe sanitaire durant l’été, l’hébergement-restauration confirme son redressement avec une croissance de 1,9 % et un gain de plus de 600 emplois. Les services aux ménages et le commerce affichent également une bonne dynamique, avec des hausses respectives de 1,8 % et 0,5 %. À l’inverse, la construction et l’industrie perdent 0,2 % d’emplois ce trimestre. Ces secteurs sont toujours affaiblis par les difficultés d’approvisionnement. Le tertiaire non marchand créé 950 emplois durant l’été, soit une croissance de 0,3 %.

Les entreprises de la région recourent de moins en moins à l’activité partielle

Sur l’ensemble de la région, le recours à l’activité partielle est en très nette baisse depuis le troisième confinement. Fin septembre, seulement 7 000 salariés restent concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle en Bourgogne-Franche-Comté. Le nombre de demandes d’indemnisation se situe ainsi 91,2 % en dessous de celui d’avril (figure 4).

Le Doubs et le Territoire de Belfort concentrent près de 75 % des demandes d’indemnisation. Ces départements, plus industriels, subissent les effets des difficultés d’approvisionnement, notamment dans l’industrie automobile.

Figure 4Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle

indice base 100 en mars 2020
Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle (indice base 100 en mars 2020 )
Bourgogne-Franche-Comté France hors Mayotte
Mars 2020 100,0 100,0
Avril 2020 122,6 125,0
Mai 2020 98,1 102,7
Juin 2020 42,5 46,3
Juil. 2020 22,7 26,7
Août 2020 10,7 15,8
Sept. 2020 13,0 17,4
Oct. 2020 17,5 24,0
Nov. 2020 34,9 43,4
Déc. 2020 27,1 32,8
Jan. 2021 23,1 29,4
Fév. 2021 23,8 30,8
Mars 2021 27,2 34,4
Avril 2021 31,9 39,3
Mai 2021 23,3 28,3
Juin 2021 14,4 15,7
Juil. 2021 4,7 6,5
Août 2021 2,6 5,0
Sept. 2021 2,8 3,8
  • Source : Dares.

Figure 4Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle

  • Note : les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain.
  • Source : Dares.

Poursuite de la hausse de l’emploi frontalier

Au troisième trimestre 2021, 39 400 Bourguignons-Francs-Comtois travaillent en Suisse, un niveau supérieur à fin 2019 (+ 3,1 %). Sept frontaliers sur dix sont domiciliés dans le Doubs et près de deux sur dix dans le Jura. Leur nombre continue à progresser, + 1,1 % par rapport au trimestre précédent. La hausse la plus forte concerne l’emploi des frontaliers dans le canton de Neuchâtel, avec plus de 250 navetteurs supplémentaires (+ 2,0 %). Le nombre de travailleurs frontaliers se rendant dans les cantons de Vaud et du Jura suisse augmente plus modérément, de respectivement 0,4 % et 0,7 %.

Sur un an, le nombre de frontaliers originaires de la région progresse de 2,8 %. Les effectifs de frontaliers travaillant dans les cantons du Jura suisse et de Neuchâtel augmentent respectivement de 3,5 % et 3,6 %.

Le taux de chômage est de nouveau stable sur le trimestre

Au troisième trimestre 2021, le taux de chômage au sens du BIT se maintient à 6,8 % en Bourgogne-Franche-Comté, soit 1,3 point de moins qu’en France (figure 6). Cette constance s’explique par une hausse simultanée du nombre d’emplois et du nombre de chômeurs lié à la reprise de l’activité économique. Elle favorise la création d’emplois et le retour à l’emploi des personnes sorties du marché du travail. La Bourgogne-Franche-Comté demeure au troisième rang des régions les moins touchées par le chômage, derrière la Bretagne et les Pays de la Loire. En un an, le taux de chômage recule de 1,2 point dans la région, contre - 1,0 point en France.

Ce trimestre, le taux de chômage est stable ou quasi stable dans tous les départements de la région. Le Territoire de Belfort fait exception avec une augmentation de 0,2 point. Ce département est également le plus touché par le chômage avec un taux de 9,2 %, supérieur au niveau national (8,1 %). À l’inverse, il est le plus faible dans le Jura, 5,5 % (figure 5).

Figure 5Évolution de l’emploi salarié (en %) et du taux de chômage (en points) par département au 3ᵉ trimestre

Évolution de l’emploi salarié (en %) et du taux de chômage (en points) par département au 3ᵉ trimestre
Emploi salarié Taux de chômage
Effectifs Évolution Taux Évolution
T3/T2 annuelle T3/T2 annuelle*
Côte-d’Or 218 600 + 1,0 + 2,4 6,0 + 0,0 - 1,0
Doubs 192 900 - 0,1 + 0,0 7,4 + 0,1 - 1,3
Jura 86 500 + 0,3 + 2,0 5,5 + 0,1 - 1,1
Nièvre 65 100 + 0,0 - 0,2 6,7 + 0,1 - 0,9
Haute-Saône 66 000 + 0,0 + 0,8 7,0 + 0,1 - 1,2
Saône-et-Loire 185 600 + 0,7 + 2,3 6,8 + 0,0 - 1,1
Yonne 107 800 + 0,3 + 1,1 7,4 + 0,1 - 0,9
Territoire de Belfort 48 400 + 0,0 - 1,2 9,2 + 0,2 - 1,4
Bourgogne-Franche-Comté 970 900 + 0,4 + 1,3 6,8 + 0,0 - 1,2
France hors Mayotte 25 785 600 + 0,4 + 2,2 8,1 + 0,1 - 1,0
  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • * Les fortes baisses annuelles du taux de chômage s’expliquent par la comparaison avec un taux particulièrement haut lors du troisième trimestre 2020, suite au rebond induit par la levée des contraintes sanitaires.
  • Sources : Insee, Taux de chômage localisés Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Urssaf-Caisse nationale, Dares, Insee.

Figure 6Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Bourgogne-Franche-Comté France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 8,3 9,2
1ᵉ trim. 2011 8,2 9,2
2ᵉ trim. 2011 8,0 9,1
3ᵉ trim. 2011 8,2 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,3 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,4 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,7 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,9 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,3 10,2
1ᵉ trim. 2013 9,5 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,5 10,5
3ᵉ trim. 2013 9,3 10,3
4ᵉ trim. 2013 9,1 10,1
1ᵉ trim. 2014 9,1 10,1
2ᵉ trim. 2014 9,1 10,2
3ᵉ trim. 2014 9,2 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,4 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,3 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,5 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,3 10,4
4ᵉ trim. 2015 9,2 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,2 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,1 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,9 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,5 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,6 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,7 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,4 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,5 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,0 9,1
4ᵉ trim. 2020 6,6 8,0
1ᵉ trim. 2021 6,8 8,1
2ᵉ trim. 2021 6,8 8,0
3ᵉ trim. 2021 6,8 8,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (en particulier par le recours au chômage partiel et les situations d’arrêt maladie, comptabilisés dans l’emploi). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi.

L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Le nombre de demandeurs d’emploi poursuit sa baisse

Au troisième trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) en Bourgogne-Franche-Comté régresse fortement. Mais il reste encore supérieur à son niveau d’avant-crise (+ 2,4 %). En moyenne, 216 000 personnes sont inscrites à Pôle emploi, soit 2,3 % de moins qu’au deuxième trimestre.

L’amélioration est encore plus marquée (- 7,1 %) pour les demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A), toutes tranches d’âges confondues. Les inscriptions diminuent particulièrement chez les moins de 25 ans, - 9,1 %.

À l’inverse, la situation se dégrade à nouveau pour les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégorie B et C), + 3,6 %. Cette dégradation concerne toutes les classes d’âge, et notamment les plus de 50 ans (+ 5,0 %).

La situation des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an s’améliore ce trimestre. Après une hausse constante depuis début 2020, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée diminue de 3,3 % pour s’établir à plus de 107 000. Malgré cette amélioration, la situation reste dégradée par rapport au premier trimestre 2020 (+ 10,4 %).

Encadré 1 - Saison d’été 2021 : une fréquentation en retrait par rapport à son niveau d’avant-crise

Durant la saison d’été 2021, qui se déroule de mai à septembre, la fréquentation touristique s’établit à 2,9 millions de nuitées dans les hôtels, 2,4 millions dans les campings, et 0,5 million dans les autres hébergements collectifs de tourisme. Après une année 2020 fortement contrariée par la crise sanitaire, la fréquentation repart à la hausse mais reste toujours nettement en retrait par rapport à la même période de 2019 (- 1,4 million de nuitées au total). La baisse est plus prononcée dans les hôtels que dans les campings, et concerne d’abord la clientèle étrangère.

Le nombre de nuitées hôtelières diminue dans la région de 21,0 % contre 30,7 % en France métropolitaine.

Évolution de la fréquentation dans les hôtels (nombre de nuitées)

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (nombre de nuitées) (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011)
Bourgogne-Franche-Comté France entière
4ᵉ trim. 2011 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2012 99,8 100,4
2ᵉ trim. 2012 99,0 100,1
3ᵉ trim. 2012 97,8 99,8
4ᵉ trim. 2012 97,0 99,9
1ᵉ trim. 2013 96,6 99,8
2ᵉ trim. 2013 96,5 99,6
3ᵉ trim. 2013 96,1 99,6
4ᵉ trim. 2013 96,1 99,4
1ᵉ trim. 2014 95,7 98,9
2ᵉ trim. 2014 96,0 98,9
3ᵉ trim. 2014 96,2 98,9
4ᵉ trim. 2014 96,8 99,2
1ᵉ trim. 2015 97,8 99,5
2ᵉ trim. 2015 98,7 99,7
3ᵉ trim. 2015 100,3 100,2
4ᵉ trim. 2015 101,2 99,5
1ᵉ trim. 2016 102,1 99,9
2ᵉ trim. 2016 101,6 98,9
3ᵉ trim. 2016 101,0 97,7
4ᵉ trim. 2016 101,3 98,8
1ᵉ trim. 2017 101,4 99,3
2ᵉ trim. 2017 102,3 101,0
3ᵉ trim. 2017 103,4 102,7
4ᵉ trim. 2017 103,9 103,8
1ᵉ trim. 2018 104,1 104,7
2ᵉ trim. 2018 104,1 105,0
3ᵉ trim. 2018 103,2 105,6
4ᵉ trim. 2018 103,1 106,0
1ᵉ trim. 2019 102,5 105,8
2ᵉ trim. 2019 102,4 106,5
3ᵉ trim. 2019 102,3 106,6
4ᵉ trim. 2019 102,7 106,8
1ᵉ trim. 2020 98,5 86,0
2ᵉ trim. 2020 75,9 61,1
3ᵉ trim. 2020 69,1 49,6
4ᵉ trim. 2020 57,6 34,9
1ᵉ trim. 2021 51,8 42,4
2ᵉ trim. 2021 59,5 49,7
3ᵉ trim. 2021 63,8 55,2
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Évolution de la fréquentation dans les hôtels (nombre de nuitées)

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Encadré 2 - Contexte international – Reprise mondiale sous contraintes

Au troisième trimestre 2021, la reprise économique s’est poursuivie en Europe, sous l’effet notamment d’une demande intérieure dynamique, sauf en Espagne. Les difficultés de production et les tensions inflationnistes se font cependant sentir de plus en plus. Aux États-Unis, ces contraintes déjà vives et la diminution de l’effet des aides aux ménages ont pesé sur la consommation, provoquant un ralentissement de l’activité. En Chine, des pénuries d’électricité ainsi que l’apparition de foyers épidémiques ont conduit à des fermetures de moyens de production. Fin 2021, la persistance des contraintes d’approvisionnement, auxquelles s’ajoute l’incertitude sanitaire, continuerait d’affecter la croissance mondiale.

Encadré 3 - Contexte national – En France, l’activité a retrouvé son niveau d’avant-crise au troisième trimestre 2021

L’activité a fortement progressé au troisième trimestre (+ 3,0 %), tirée par la réouverture des secteurs auparavant affectés par les restrictions sanitaires (hébergement-restauration, services de transport, services aux ménages…). La consommation des ménages a rebondi (+ 4,9 %) et les échanges extérieurs ont joué positivement sur la croissance, dans un contexte de reprise graduelle du tourisme international. Dans le même temps, les prix de l’énergie continuent de tirer l’inflation à la hausse et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se déclarer contraintes par des difficultés d’approvisionnement. Malgré ce contexte et l’incertitude sanitaire, la reprise se poursuivrait au quatrième trimestre, conduisant à une croissance du PIB de 6,7 % en 2021, après sa chute de 8,0 % en 2020.

Publication rédigée par :Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

Pour en savoir plus

« Reprise sous contraintes », Insee Note de Conjoncture, décembre 2021.

« L‘économie passe la quatrième vague », Insee Point de Conjoncture, septembre 2021.

Biancucci F., « Saison d’été 2021 : une fréquentation en retrait par rapport à son niveau d’avant-crise », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 143, décembre 2021.

Au 3ᵉ trimestre 2021, « l’emploi salarié continue sa progression », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 146, janvier 2022.

Des indicateurs conjoncturels régionaux sont disponibles dans le Tableau de bord conjoncturel sur insee.fr.